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tombe au fond du vase en quantité considérable et sous forme de précipité pulvérulent. Si, au contraire, le liquide n'est pas agité, l'acide se sépare sous forme de houppes soycuses ou d'aiguilles cristallines, les unes adhérant aux parois du vase, les autres tapissant son extrémité infé

rieure.

Pour connaître la proportion d'acide hippurique qu'il est permis d'obtenir par ce procédé, M. Riley a traité une pinte d'urine de vache par 15 grammes d'acide hydrochlorique du commerce. Le liquide fut abandonné au repos pendant douze heures, jeté sur un double filtre pour séparer les cristaux, et ceux-ci séchés à l'air jusqu'à ce qu'ils ne perdissent plus de leur poids. Il obtint ainsi une quantité d'acide correspondant à 12 grammes. Purifié par une nouvelle cristallisation, cet acide se présenta en prismes carrés magnifiques, ayant jusqu'à deux pouces de longueur, et n'offrant qu'une coloration très-légère qu'une troisième cristallisation fit complétement disparaître. L'analyse de ces cristaux, faites avec le plus grand soin, donna pour le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et l'azote, des nombres s'accordant avec la formule ordinaire :

C18 H8 O5 Az × HO

L'auteur a cherché ensuite quelle était l'influence de l'alimentation sur le développement et la proportion de l'acide hippurique. Les observations qu'il a pu faire sur ce sujet lui ont montré que l'urine qui en renfermait le plus était celle des animaux qui avaient été nourris de verdure ou de pâturages. Il pense, quoique son opinion ne soit exprimée que sous forme dubitative, que le développement de l'acide hippurique dans l'urine des animaux herbivores a pour cause la transformation de la coumarine, qui existe, comme on sait, dans la plupart des plantes de nos prairies, telles que l'anthorantum odoratum, le melilotus officinalis, l'asperula odorata, etc., et qui, par son passage dans l'organismeanimal, aurait la propriété de se changer en acide hippurique. Cette coumarine, d'ailleurs, avait été regardée comme de l'acide benzoïque avant l'examen minutieux du docteur Blestbren.

Comme nous l'avons dit plus haut, il est très-facile de faire de l'acide benzoïque avec l'acide hippurique; il suffit pour cela de traiter ce dernier par l'acide hydrochlorique fort. Il s'y dissout d'abord, puis, après quelques minutes d'ébullition, la masse se trouble: une substance huileuse de couleur foncée flotte à la surface: c'est l'acide benzoique qui cristallise par

refroidissement, et qui peut être séparé par filtration dela liqueur qui le renferme. Celle-ci retient en dissolution de l'hydrochlorate de glycocolle.

L'acide benzoïque ainsi obtenu peut être soumis à la sublimation: il fournit alors de beaux cristaux parfaitement blancs, présentant seulement une légère odeur.

(Journal de pharmacie et de chimie.)

SUR LA FAMILLE DES RUBIACÉES; par M. ROCHLEDER. Dans ce mémoire, M. Rochleder résume les travaux qui ont été faits par lui et par MM. Hlasiwetz, Schwarz et Willick sur la composition chimique de différentes plantes de la famille des rubiacées. Il exprime l'opinion que les plantes appartenant à une famille naturelle renferment des principes chimiques identiques ou du moins analogues. C'est ce qui semble résulter de l'ensemble de ces recherches dont voici les principaux résultats :

Les semences de coffea arabica renferment, indépendamment d'un peu de sucre, de graisse et de légumine, un acide tannique particulier, cafétannique, de l'acide viridique, de l'acide citrique et de la caféine.

La racine de cephaelis ipecacuanha renferme de l'acide ipécacuahnique; de l'acide pectique, de la gomme, de l'amidon, de l'émétine et un peu de graisse.

Dans la racine de chiococca racemosa on a trouvé de l'acide cafétannique, de l'acide caïncique et de l'émétine (?).

L'écorce de portlandia grandiflora (china nova xauxa) renferme de l'acide quinovatannique, du rouge quinovique, de la gomme, de l'acide quinique et de l'acide quinovique.

Dans l'herbe de l'asperula odorata on trouve de l'acide aspertannique, de l'acide rubichlorique, de l'acide citrique, de la coumarine et de la catéchine (?).

L'herbe de rubia tinctorum renferme de l'acide rubichlorique, de l'acide citrique, de l'acide ruberythrique, de l'acide pectique, de l'alizarine, de la purpurine et du sucre.

Dans l'herbe du galium verum on trouve de l'acide galitannique, de l'acide rubichlorique et de l'acide citrique. Ces deux derniers acides ont aussi été rencontrés, avec de petites quantités d'acide tannique, dans le galium aperine.

Les plantes de la famille des rubiacées renferment des acides tanniques particuliers qui possèdent tous les propriétés suivantes: ils sont colorés en vert par le chlorure de fer; sous l'influence d'un alcali, ils absorbent l'oxygène de l'air et deviennent bruns. Ils renferment 14 équivalents d'oxygène. 8 équivalents d'hydrogène et un nombre d'équivalents de carbone variant entre 6 et 10. Les acides forment une série continue que voici :

Acide ipécacuahnique CHO (1) dans la racine de cephaelis ipecacuahna.

Acide cafétannique CHO1 dans les semences de coffea arabica et dans la racine de chiococca racemosa.

Acide quinovatannique C"HO1 dans l'écorce de portlandia grandiflora.

Acide aspertannique CHO3 dans l'herbe de l'asperula odorata.

Acide rubitannique C'II°O° dans l'herbe de rubia tinctorum.

Acide quinotannique CHO dans l'écorce de cinchona scrobiculata.

Acide galitannique C4H8O10 (?) dans l'herbe de galium verum.

(Ann. der Chem. und Pharm, et Journ. de Pharmacie et de Chimic.)

SUR LA COMPOSITION DE L'ÉCORCE DE QUINQUINA ROYAL; par M. SCHWARZ, - Cette écorce qui provient sans doute du cinchona lancifolia Mutis, renferme deux bases, la quinine et la cinchonine, et trois acides, l'acide quinique, l'acide quinotannique et l'acide quinovique. Elle possède une couleur jaune rougeâtre qui lui est communiquće par un produit de décomposition de l'acide quinotannique, le rouge quinique.

L'acide quinovique est contenu dans l'écorce déjà épuisée par l'eau bouillante. Lorsqu'on fait bouillir cette écorce avec un lait de chaux, on obtient une liqueur jaunâtre, dans laquelle l'acide chlorhydrique forme un abondant précipité gélatineux: c'est l'acide quinovique impur. Pour le purifier, on le combine à la chaux; on traite le sel de chaux dissous dans l'eau par le charbon animal, et on décompose la solution filtrée par l'acide chlorhydrique. Le précipité gélatineux est lavé à l'eau. Séché à cent degrés, il renferme CHO.

L'auteur a remarqué que les bonnes écorces de quinquina, traitées de cette ma

(1) Il résulte des recherches récentes de M. Strecker, que l'acide tannique ordinaire (quereitannique) se dédouble sous l'influence des acides en acide gallique et en suere, et que son équivalent est plus élevé que celui qu'on avait admis jusqu'à présent. M. Strecker exprime sa constitution par la formule C40H18026. M. Rochleder a fait une remarque analogue avec l'acide quinovatannique. Il est par consequent fort probable que les formules précédentes, n'expriment pas la véritable constitution des acides tanniques contenus

nière, ne fournissaient pas moins d'acide quinovique que l'écorce de china nova, observation qui avait déjà été faite par

M. Winckler.

L'acide quinotannique existe en dissolution dans la décoction de l'écorce; l'auteur l'a obtenu en décomposant par l'hydrogène sulfuré son sel de plomb convenablement purifié. Après l'évaporation, il est resté une masse jaune boursouflée, friable, très-hygroscopique, et devenant électrique par le frottement; sa saveur est astringente et un peu acide. L'acide quinotannique attire l'oxygène avec une grande facilité.

L'auteur a déduit sa composition de l'analyse du sel de plomb et de l'analyse de l'acide libre. Le sel de plomb renferme C28H15015 PbO. Si l'on remplace les trois équivalents d'oxyde de plomb par trois équivalents d'eau, on a, pour la composition de l'acide hydraté: C28Η 16 018 = 2 C4H8O. L'acide bydraté desséché dans le vide offre une composition un peu différente, par suite d'une oxydation partielle qu'il subit pendant la préparation même.

Pour isoler la matière colorante rouge (rouge quinique), l'écorce pulvérisée et épuisée de matériaux solubles dans l'eau a été traitée par l'ammoniaque étendue. La solution rouge brun, acidulée par l'acide chlorhydrique, a laissé déposer des flocons volumineux d'acide quinovique et de rouge quinique. Ces flocons ont été recucillis sur un filtre, lavés à l'eau, puis chauffés avec un lait de chaux. Le rouge quinique forme une combinaison insoluble avec la chaux, tandis que le quinovate de chaux se dissout dans l'eau. On recueille le composé calcaire insoluble sur un filtre; on le lave à l'eau et on le décompose par l'acide chlorhydrique étendu et chaud. Le rouge quinique, ainsi isolé, a été redissous dans l'ammoniaque et précipité de nouveau par l'acide chlorhydrique. Après l'avoir lavé on l'a dissous dans l'alcool, et on a évaporé la solution au bain-marie.

Le rouge quinique ainsi obtenu se présente sous la forme d'une masse d'un brun chocolat, presque insoluble dans l'eau et se dissolvant facilement et avec

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une couleur rouge brun, dans l'alcool, l'éther et les alcalis. M. Schwarz représente sa composition par la formule C'H'O', et il admet qu'il se forme par l'oxydation de l'acide quinotannique sous l'influence d'une base.

(Ann. der Chem. und Pharm. et Journal de pharmacic et de chimie.)

NOTE AU SUJET DE LA PRÉPARATION DE L'IODOFORME; par M. POULENC. Dans le rapport qui a été publié dans le numéro de septembre de ce journal (1), sur un procédé de fabrication de l'iodoforme, j'ai établi un parallèle entre ce procédé et celuiquise trouve décrit dans le formulaire de notre savant collègue M. Bouchardat. En réfléchissant depuis sur ce sujet, j'ai vu qu'il y aurait utilité, si l'on voulait obtenir une grande quantité de ce produit, à mettre en pratique les deux procédés successivement, en commençant par le procédé de M. Bouchardat. Or, comme je l'ai fait observer, l'un des produits ultimes, c'est l'iodure de potassium. Ainsi obtenu, cet iodure est imprégné d'une odeur désagréable, excessivement tenace, que la fusion ignée même ne parvient pas à lui faire perdre.

Il serait donc à propos de s'en débarrassor avantageusement. Ce sel étant isolé et desséché, on le soumet au traitement par l'hypochlorite calcique, qui fournit une nouvelle quantité d'iodoforme, et il ne reste plus que du chlorate calcique; de telle sorte que ce deuxième procédé semblerait avoir été inventé pour tirer profit de cet iodure de potassium, auquel il était difficile de trouver un emploi; ainsi, à mon avis, ces deux modus faciendi ne devraient plus en faire qu'un seul, divisé en deux phases, et je ne doute pas qu'il n'en

soit ainsi à l'avenir

(Journal de pharmacie et de chimic.)

NOTE SUR LA SCOPARINE; par M. STENHOUSE. -La décoction aqueuse de fleurs de genêts évaporée au dixième, a laissé un résidu gélatineux formé principalement par de la scoparine. Cette substance est colorée en jaune, et fournit, par la purification, des cristaux étoilés qui se dissolvent facilement dans l'eau bouillante et dans l'espritde-vin. L'auteur lui assigne, d'après ses analyses, la formule C21 H11 010.

La scoparine est, à ce qu'il paraît, le principe diurétique du genét, que Mead,

(1) Voir Journ. de méd., de chirurgie et de harmacologie, cahier de novembre 1852, p. 444.

Cullen, Pearson, Pereira, Ruyer, et moimême avons employé comme un remède efficace dans les cas d'hydropisie. La dose de la scoparine pour les adultes varie-de 25 à 30 centigrammes. Son action diurétique commence à se montrer douze heures après l'ingestion, et la quantité d'urine rendue est alors doublée.

En examinant les eaux-mères de la scoparine impure, le docteur Stenhouse a obtenu, par la distillation, une huile incolore et limpide qui acquiert, par la purification, toutes les propriétés d'une base organique volatile, la sparteine. Cette matière possède une saveur amère particulière, et jouit de propriétés narcotiques assez prononcées. Une seule goutte dissoute à l'aide d'acide acétique a sufli pour stupéfier un lapin pendant cinq ou six heures. Un autre lapin, auquel on en avait administré 20 centigrammes, éprouva d'abord une violente surexcitation, puis tomba dans l'assoupissement et mourut au bout de trois heures. L'auteur a observé que les bergers connaissent depuis longtemps déjà les vertus excitantes et narcotiques du genêt.

(Répertoire de pharmacie.)

ANALYSE DES HUILES AU MOYEN DE L'ACIDE SULFURIQUE; par M. MAUMENÉ. Les huiles grasses mêlées à l'acide sulfurique dégagent de la chaleur.

Cette action peut servir à les distinguer; elle sépare d'une manière tranchée les huiles siccatives de celles qui ne le sont point.

Dans un verre à expérience ordinaire on a placé 50 grammes d'huile d'olive. Un thermomètre plongé dans le liquide ayant pris la température, on y a faittomber avec soin 10 centimètres cubes d'acide sulfurique bouilli (66 degrés Baumé). On a mêlé les liquides en agitant le thermomètre et suivant des yeux la marche du mercure. En partant de la température de 25 degrés pour l'huile et l'acide, le thermomètre s'élève à 67 degrés; augmentation, 42 degrés.

Le mélange n'exige pas plus de deux minutes; il n'en faut pas plus d'une pour arriver à la température maximum.

Dans un autre verre pareil, on a placé 50 grammes d'huile d'œillette, et on l'a traitée de même par l'acide.

En partant de 26 degrés, le thermo740,5. mètre est monté à 100°,5; augmentation,

Il est essentiel de remarquer dans ce

cas:

1o Un développement très-notable d'acide sulfureux qui ne se produit pas avec Phuile d'olive;

2o Un boursouflement considérable du liquide. Par suite de ces deux circonstances, le chiffre 74,5 est trop faible.

La différence de 52 degrés à 74°,5 est assez forte pour offrir un moyen d'analyse.

L'expérience répétée à plusieurs reprises dans les mêmes conditions, avec la même huile d'olive, a donné chaque fois le même développement de chaleur de 42 degrés.

L'expérience faite sur des huiles d'olive de diverses provenances a prouvé que l'action de l'acide sulfurique est constante lorsque l'huile est pure, et lorsqu'on opère à un même degré de chaleur.

L'action de l'acide n'est pas moins constante sur l'huile d'œillette. Les expériences prouvent, de plus, que le développement de chaleur dû à cette huile est réellement de 86,4o, au lieu de 71 à 74 degrés qu'indique l'expérience di

recte.

Ce procédé d'analyse peut s'appliquer aux huiles d'olive du commerce. Souvent ces huiles ne sont falsifiées que par l'œillette, et, dans ce cas, leur analyse peut être faite avec exactitude, si l'on est assuré de la composition qualitative.

Mais qu'arriverait-il en cas de mélange avec d'autres huiles? Pour répondre à cette question, j'ai déterminé l'élévation de température produite par la plupart des huiles pures. Il résulte de mes recherches que l'huile de ben et l'huile de suif donnent à peu près le même dégagement de chaleur que l'huile d'olive;

Que les autres huiles produisent un dégagement de chaleur plus considérable à Paide duquel on peut aisément les distinguer de l'huile d'olive;

Enfin, que les huiles siccatives donnent beaucoup plus de chaleur que les huiles non siccatives, et peuvent être facilement

reconnues.

L'huile de ben et l'huile de suif ne peuvent être mêlées à l'huile d'olive. Par conséquent, toutes les fois que l'huile d'olive donnera plus de 42 degrés de chaleur dans son mélange avec 10 centimètres cubes d'acide sulfurique bouilli (à la température de 25 degrés), cette huile ne sera pas pure.

Ce qui précède me paraît suffire à montrer le parti qu'on peut tirer de l'acide sulfurique pour l'analyse des huiles. Dans les mélanges formés seulement de deux huiles, l'emploi de cet acide aidera à déterminer la qualité. L'analyse qualita

tive opérée, la quantité pourra souvent en être déduite avec précision.

(Revue clinique.)

PRÉPARATION DE LA LIQUEUR DES HOLLANDAIS, par M. DUCOM. Cette liqueur a été conseillée dans ces derniers temps comme anesthésique, dans les mêmes conditions que le chloroforme. Voici un procédé qui permet de l'obtenir assez facile

ment.

On prend un ballon à trois tubulures, l'une d'elles est effilée et plongée dans un vase rempli d'eau, sur lequel le ballon se trouve placé; par l'une des tubulures, on fait arriver un courant de chlore au moyen d'un appareil à dégagement de ce gaz; par la seconde tubulure, on fait arriver du gaz hydrogène bicarboné; à mesure que le chlore et le gaz hydrogène carboné se rencontrent, ils se combinent, et forment un liquide au fond de l'eau; on décante celle-ci, on lave l'huile obtenue à l'eau distillée à plusieurs reprises; la dernière eau étant décantée, on rectifie le produit en le distillant sur du chlorure de calcium. (Abeille médicale.)

DÉCOUVERTE D'UN NOUVEL ALCALOÏDE DANS L'OPIUM. Un pharmacien de Vienne s'étant mis à extraire la morphine d'un échantillon d'opium venu de l'Égypte, remarqua que la morphine qu'il obtenait était mêlée à un autre alcaloïde, qu'il supposa être de la narcotine. Mais le docteur Hinterberger en ayant fait l'examen, se convainquit que c'était une nouvelle base de l'opium, qu'il baptisa du nom d'opianine.

L'opianine cristallise en longues aiguilles transparentes, incolores, brillantes. Elle contient 66 atomes de carbone, 36 d'hydrogène, 2 d'azote, et 21 d'oxygène. Elle est insoluble dans l'eau, et seulement très-légèrement soluble dans l'alcool bouillant, dans lequel elle cristallise par le refroidissement. Ses propriétés narcotiques sont à peu près celles de la morphine. Deux petits chats furent soumis à des expériences comparatives. A l'un on fit avaler 10 centigrammes de morphine pure, à l'autre une quantité égale d'opianine. Au bout de dix minutes, les deux chats offraient les symptômes suivants : Pupilles fortement dilatées, yeux fixes, les griffes tournées en dedans, écume à la bouche; puis les animaux se mirent à marcher, mais d'une manière incertaine, tremblotante, vomissant incessamment, jetant des cris plaintifs, le train de derrière comme paralysé. Enfin, ils tombèrent et devinrent insensibles à l'action de l'ammoniaque. Ils se rétablirent en vingtquatre heures.

(Provincial med. and surg. journal et Union médicale.)

SUR LES FLEURS DE KOUSSO ET LA PRÉSENCE DE L'AMMONIAQUE DANS CETTE PLANTE.

La Correspondenza scientifica di Roma contient dans son No 39-40 (20 novembre 1852), une note très-intéressante sur les fleurs du kousso. Voici les conclusions par lesquelles les auteurs MM. Benoît Viale et Vincent Latini, professeurs à l'uuiversité de Rome, la terminent.

Indépendamment des matériaux propres de la plante, les fleurs du kousso renferment un sel ammoniacal.

La partie électro-négative de ce sel est un acide organique, particulier, amer, qu'on pourrait désigner sous le nom d'acide agénique.

On ne sait pas bien exactement jusqu'ici si la vertu tænicide du kousso réside dans cet acide seulement, ou dans le produit ammoniacal obtenu par la distillation. Peut-être réside-t-elle dans la combinaison de ces deux principes (agénate d'ammoniaque).

L'ammoniaque est un principe immédiat de toutes les plantes.

Il y existe à l'état de sel, combiné à des acides minéraux et organiques. Lorsque dégagé de sa combinaison il s'unit à des huiles volatiles ou fixes, il forme des savons. C'est à l'union de cet alcali avee des huiles volatiles, qu'est due en grande partie l'odeur qui s'exhale pendant la putréfaction.

Cependant cet alcali n'est pas le produit de la putréfaction; mais celle-ci le développe et le met en liberté.

Il passe du règne végétal au règne animal et retourne de celui-ci à celui-là. L'acide pyroligneux contient de l'ammoniaque, c'est un pyrolignate acide d'ammoniaque. Dans l'eau cohobée de lauriercerise, il se trouve aussi de l'ammoniaque qui, combinée à l'acide cyanhydrique, forme un cyanhydrate d'ammoniaque.

Les plantes, comme le règne animal, ont quatre éléments constitutifs, l'oxygène, l'hydrogène, le carbone et l'azote.

Les êtres des deux règnes fournissent du cyanogène par l'incinération.

L'ammoniaque existe à l'état salin dans toutes les eaux, tant courantes que stagnantes.

On la trouve dans les eaux potables.
On la retrouve dans les terres.

On la rencontre dans l'air atmosphérique (carbonate d'ammoniaque).

L'ammoniaque unieàdes substances organiques ou à des métalloïdes, forme probablement les miasmes paludeux.

Dr F.

Histoire naturelle médicale.

NOTE SUR LA COLORATION ROUGE DES SUBSTANCES ALIMENTAIRES PAR LA PRÉSENCE DU MONAS (PALMELLA, mihi) PRODIGIOSA, Erhenb; par le docteur C. MONTAGNE. J'ai eu l'honneur de donner connaissance, tout récemment, à l'Académie des sciences d'un phénomène curieux et extraordinaire qui s'était passé sous mes yeux pendant mon séjour à la campagne; c'est le 14 juillet dernier que j'en ai été témoin. J'étais depuis quelques jours chez madame Ricard, au Parquet, à deux licues de Rouen, en compagnie d'un savant très-distingué, M. Auguste le Prévost, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Une volaille rôtie et découpée de la veille avait été conservée dans un garde-manger placé dans la cuisine, et conséquemment dans un milieu d'une température encore plus élevée que celle du dehors, laquelle, comme chacun sait, n'était pas moindre que 35o centésimaux. Quand ils voulurent la servir, les domestiques restèrent stupéfaits, et vinrent nous montrer qu'elle était entièrement recouverte d'une couche comme gélatineuse de la plus belle couleur de carmin, couleur qui, par des dégradations de teintes, passait au rose tendre, dans les lieux où l'enduit était plus mince.

Heureusement j'étais frais émoulu, comme on dit, car, interpellé quelque temps auparavant par M. Chevreul, sur la coloration rouge de la polenta observée en Italie, fait dont j'avais connaissance, mais dont il ne me restait qu'une idée trop confuse pour en parler, je venais d'étudier de nouveau le mémoire de M. Ehrenberg et je l'avais copié tout entier. Je prononcai donc sur-le-champ que nous devions avoir là un exemple de ce monas prodigiosa que je désirais tant d'observer, parce qu'il n'avait pas encore été mentionné, que je sache, comme s'étant montré en France. M. le Prévost avait un microscope d'une assez faible puissance; je m'en servis néanmoins pour m'assurer si c'était bien la production que je soupçonnais d'être la cause du phénomène. J'arrivai facilement à me convaincre que je ne m'étais pas trompé. Alors, après avoir préparé quelques lames de verre, je m'en

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