certaine tension frontale, etc., que l'épistaxis reconnaissait pour cause une congestion cérébrale. Il pratiqua une saignée et recourut à tous les moyens employés d'ordinaire. Voyant que rien n'y fit, et le malade qui allait de mal en pis, refusant à se laisser tamponner les narines, il pres crivit 10 grains d'acétate de plomb, dans un peu d'acide acétique, et 5 grains deux heures et demie plus tard. Une heure après la seconde prise, l'hémorrhagie avait entièrement cessé. (The med. Exam. et Annales méd. de la Flandre Occid.) Chimie médicale et pharmaceutique. NOUVELLES ÉTUDES CHIMIQUES SUR LE SANG; par M. L.-R. LE CANU. Mémoire lu à l'Académie des sciences, le 5 juillet 1852 (1). PREMIÈRE PARTIE. De l'origine de la fibrine. Dans les animaux des classes supérieures (mammifères, oiseaux, reptiles, poissons), le sang est un liquide tenant en suspension de nombreux corpuscules, de couleur rouge, de formes et de grosseurs variables. Circulaires dans les mammifères, le dromadaire et le lama exceptés (d'après Mand); elliptiques dans la plupart des autres, car, par exception encore, ils sont ronds dans la carpe (d'après Wagner et Rudolphi), mais toujours aplatis, ces corpuscules, par exemple, ont un diamètre égal à 11120o de millimètre chez l'homme; à 4,200 chez le bœuf; à 1148o dans le sens de leur grand axe, à 1177o dans le sens de leur petit axe, chez la tortue commune (2). Pendant la vie, la membrane natatoire de la patte d'une grenouille, les parties minces de l'aile d'une chauve-souris, laissent aisément distinguer, au microscope, leurs globules sanguins roulant sur euxmêmes, au sein du fluide qui les emporte à travers l'appareil circulatoire. Lorsque, à sa sortie des vaisseaux, on l'abandonne à lui-même, chacun sait que le sang se partage en deux portions dis (1) Extrait du rapport de MM. Thénard, Dumas et Andral. Le sang joue un si grand rôledans l'économie animale, qu'on ne saurait trop s'en occuper. C'est un sujet d'étude auquel la vie tout entière d'un physiologiste habile, d'un savant chimiste, pourrait être consacrée avec fruit. Une remarque nouvelle, quand elle s'applique à la nature ou aux fonctions du sang, n'est jamais sans une réelle valeur. Aussi lira-t-on avec un grand intérêt les observations que M. Le Canu a faites sur l'existence et la dissolution de la fibrine dans le sérum; sur le moyen simple et ingénieux qu'il emploie pour démontrer ce fait important; sur l'hématosine qu'il parvient à obtenir pure, et qui est si riche tinctes: l'une, solide, spongieuse, d'un rouge plus ou moins vif, suivant qu'il provient d'une artère ou d'une veine, formée d'un réseau fibrineux emprisonnant des globules rouges, caillot; l'autre, liquide, d'un jaune clair, à peu près transparent, sérum. Au contraire, s'il est battu avec la main, un balai, etc., à la manière des bouchers qui veulent l'empêcher de se cailler, la fibrine se sépare en filaments, les globules restent suspendus dans le sérum. Les globules qu'enveloppe la fibrine dans le caillot du sang spontanément coagulé, que le sérum retient en suspension dans le sang battu, seraient, pour certains, les corpuscules eux-mêmes du fluide en circulation. A son tour, le sérum représenterait sa partie liquide, moins la fibrine, qui s'en serait séparée après y avoir été dissoute. Pour d'autres, les globules de ce même caillot, de ce même sang battu, se seraient dépouillés, pendant la coagulation spontanée ou le battage, de la fibrine qu'ils contenaient dans le sang vivant, et le sérum se trouverait alors représenter exactement. sa partie liquide. En réfléchissant que, contrairement à ce qui se passe, alors qu'une cause quelconque les a détruits, ou seulement profondément altérés, les globules du sang coagulé ou battu ne communiquent aucune coloration au sérum en contact avec eux; que, de plus, ils s'y conservent, semblables au moins en en couleur, qu'elle entre à peine pour 0,32 dans la composition de 100 parties de sang; sur la globuline dont on ne trouve aucune trace dans le sérum, quoique très-abondante dans les globules sanguins; sur la production de la couenne (dite inflammatoire); enfin sur la matière fibrineuse qui sert d'enveloppe aux globules, et qui, perméable à l'eau, ne l'est plus au sérum ou à l'eau chargée de sels de nature différente. C'est pourquoi nous n'hésitons pas à proposer à l'Académie de décider que le mémoire de M. Le Canu sera imprimé dans le recueil des savants étrangers.» (2) Dumas, tome VIII, page 486; Muller, t. 1, page 88; Burdach, tome VI, page 123; traductions du docteur Jourdan. apparence, à ce qu'ils étaient dans le sang vivant; l'idée qu'ils auraient abandonné, dans l'acte de la coagulation ou du battage, une partie de leur propre substance, n'est guère admissible; il est infiniment plus rationnel de considérer la fibrine comme provenant de sa partie liquide. Cependant, malgré ces considérations en faveur de la première de ces deux hypothèses, malgré même qu'un des plus célèbres physiologistes (Muller) ait observé, au microscope, dans le sérum du sang de grenouille étendu d'eau chargée de sucre, destiné à prévenir leur destruction, puis débarrassés des globules au moyen d'un filtre en papier, la formation d'un caillot incolore, offrant toutes les apparences de la fibrine; des doutes subsistent encore relativement à son origine (1). L'extrême délicatesse de l'expérience, l'impossibilité de soumettre le très-petit caillot obtenu à des réactions capables d'en bien préciser la nature, ont principalement fourni matière aux objections. C'est dans l'espérance de porter la conviction dans les esprits les plus sceptiques, par une démonstration saisissante, j'oserai dire complète, car Muller laisse indécise la question de savoir si la fibrine ne proviendrait pas, en partie du moins, des globules, qu'ont été tentés les essais sui vants: 1o Du sang de bœuf fut reçu dans l'eau, à sa sortie de la veine. Les globules disparurent, la fibrine se sépara en longs filaments à peine rosés, qu'une simple immersion dans l'eau suffit à décolorer complétement. 2o Une autre portion de sang, à l'avance battue et passée, sans expression, au travers d'un linge, à la surface duquel restèrent les rares débris de fibrine échappés à l'action de la main, fut délayée: partie, dans une dissolution de sulfate de soude saturée à + 12o de température, et marquant 12o Baumé; partie, dans une dissolution de ce sel ne marquant plus que 50 Baumé à la même température. Conformément aux indications relatées tome VIII, page 485, du Traité de chimie de M. Dumas, où il est dit: que les dissolutions de sel marin, de carbonates de potasse et d'ammoniaque, de sel ammoniac et de sucre, sont sans action sur les globules; et ainsi que d'ailleurs le faisait pressentir leur maintien bien connu au sein de mélanges de sang et d'urine, les globules restèrent intacts. En regardant au soleil, par réflexion, le (1) Physio'ogie de Muller, tome I, p. 94 et 96. mélange légèrement agité, on les y voyait former des stries d'un éclat nacré prononcé; et si l'examen s'en faisait au microscope, tant qu'ils y étaient en mouvement, ils offraient alternativement leurs faces et leurs tranches; puis, le moment venu du repos, ils présentaient de préférence leurs faces, sur lesquelles alors se distinguait nettement le point central obscur, que ceux-ci attribuent à une dépression, ceux-là, au renflement produit par un noyau central. La filtration au papier permit de les séparer d'un liquide salino-séreux, légèrement coloré en rouge, que l'eau ne troublait pas et dans lequel le sulfate de soude ajouté en énorme proportion, ne produisait aucun coagulum. 5o Ayant reçu du sang sortant de la veine dans dix fois son volume de solution saline saturée, comme déjà, je l'avais fait (thèse pour le doctorat en médecine, novembre 1857)! Les globules restèrent intacts, plus complétement même que cela n'avait cu lieu avec le sang battu. En outre, nonseulement le sang ne se coagula pas, ce qui s'accorde avec l'observation de Berzélius, d'après lequel le sulfate sodique et le nitrate potassique ajoutés au sang, tandis qu'il coule du corps de l'animal, l'empêcheraient de se coaguler (tome VII, p. 44); mais encore il n'abandonna pas de fibrine. Celle-ci parut demeurer ou s'être dissoute tout entière à la faveur du sulfate alcalin, qui, dans ce dernier cas, partagerait avec le nitrate de potasse la remarquable propriété de la dissoudre. (Denis de Commercy, brochure intitulée : Démonstration expérimentale sur l'albumine, 1858). Dans le même but : 228 gr. de sang ont été reçus directement sur 50 gr. de sulfate de soude en petits cristaux et 497 gr. dans 200 gr. d'eau tenant, partie en solution, partie en suspension, 150 gr. de sulfate! Aucun dépôt de fibrine n'eut lieu et les toiles au travers desquelles on passa les mélanges n'en retinrent aucune trace. 4o Aux mélanges simplemeut passés au travers de toiles, de solution saline et de sang battu, ou de sang vivant, j'ajoutai de sept à huit fois leur volume d'eau. Les globules des unes et des autres disparurent. Mais, tandis que le mélange en partie composé de sang battu, n'éprouva de cette addition aucun autre changement apparent; au bout de quelques heures, ses analogues contenant le sang vivant se trouvèrent prises en masses tremblantes, translucides et rougeâtres. ! Ces masses, décantées sur des toiles, s'y dégorgèrent d'une grande quantité de liquide chargé d'hématosine et d'albumine, car il était de couleur rouge, coagulable par la chaleur, précipitable par l'acide azotique, le bichlorure de mercure, le tannin; en dernier résultat, elles laissèrent sur les tissus dela fibrine ayant entrainé de l'hématosine, et que décolorèrent des lavages. La proportion de fibrine fournie dans ces conditions, correspond très-sensiblement à celle fournie par une même quantité de sang (d'un même animal) qu'on a laissé se coaguler. 257 gr. de sang spontanément coagulé, laissèrent dans le tissu qui avait servi au lavage une masse de fibrine pesant 2 gr.; soit 0,75 p. 100, après sa dessiccation au bain-marie. De 497 gr. de sang reçu, à la température de + 25, dans 1950 gr. de solution saline saturée, j'en retirai 3 gr. 2, soit 0,64 pour 100. Dans ce dernier cas, la quantité de fibrine obtenue est toujours quelque peu inférieure à ce qu'elle est dans le premier; attendu l'impossibilité de prévenir toute perte. Les 5 gr. de fibrine de la seconde expérience avaient suffi à gélatiniser 40 litres de liquide à ce point, que pour séparer celui-ci, et avant de jeter le tout sur une toile, il fut nécessaire de faire perdre à la masse son état gélatinoïde au moyen d'une agitation violente. De là, une division extrême de la fibrine; La possibilité, pour elle, de traverser en parties les étoffes, sans que d'ailleurs on les puisse remplacer par des filtres en papier, dont la matière animale aurait bientôt bouché les pores. 5o Que si l'eau était ajoutée au liquide salino-séreux provenant de la filtration au papier d'un mélange de sang vivant et de solution de sulfate de soude, et non plus, comme précédemment, à ce mélange simplement passé au travers d'une toile! il y avait encore production de gelée, mais la masse, gélatinoïde devenue incolore, cessait de ressembler à la gelée de groseille, pour revêtir l'apparence de la gelée de pomme. Conservée dans un vase, tantôt elle s'y affaissait sur elle-même, se contractait et prenait à la surface la solidité, la teinte opaline de la couenne dite inflammatoire; tantôt elle y flottait sous forme de nuages ou de vésicules, au milieu du liquide albumineux qu'elle avait abandonné. Sur une toile, elle se transformait, peu à peu, en une véritable glaire que l'agitation dans l'eau froide, en même temps qu'elle lui enlevait les portions d'albumine entraînées, rendait semblable aux mucosités buccales, aux flocons spumeux du blanc d'œuf étendu d'eau; qu'en définitive la pression amenait à l'état de fibrine incolore, élastique, tenace, translucide et quelque peu nacrée, à la façon de la colle de poisson dite en lyre. La texture de la fibrine ainsi obtenue, rappelait celle assez ordinaire du caillot. Malgré l'opinion généralement contraire, l'inspection microscopique d'une portion de caillot à l'avance décolorée par un séjour prolongé dans l'eau ammoniacale, prouve en effet que les globules s'y trouvent enfermés, tantôt entre des lames simulant des alvéoles, tantôt entre des fibres formant filet. Des résultats identiques à ceux qui viennent d'être exposés, ont été obtenus en substituant au sang de bœuf, le sang d'homme, sauf qu'avec ce dernier, les gelées manquaient généralement de solidité. 6o Et enfin, après avoir reçu du sang à la sortie de la veine, dans un volume considérable de solution saline; après avoir passé le mélange, d'abord au travers d'une toile, puis au travers d'un filtre en papier, j'ai lavé à deux fois, sur celui-ci, à l'eau saline, le dépôt globuleux qu'il avait retenu. Délayé dans une dissolution de sulfate de soude, avant de faire intervenir l'eau, ce dépôt ne forma pas gelée, et au lieu de fibrine, il abandonna des lamelles frangées d'une matière fibrineuse, que nous verrons bientôt appartenir en propre aux globules. On n'en retire de véritable fibrine, qu'autant qu'on a recueilli le sang vivant dans un volume insuffisant de solution saline, et négligé les lavages. Faciles à répéter, en tous temps, en tous lieux, sur des masses de sang qui m'ont permis de remplir de gelée des terrines et, dans une seule opération, de recueillir plusieurs grammes de fibrine, ces expériences me paraissent incontestablement démontrer : D'une part, que la fibrine du sang spontanément coagulé, battu ou reçu directement dans l'eau, et très-vraisemblablementses analogues, la fibre musculaire, la couenne inflammatoire, les fausses membranes du croup, etc., etc., proviennent de la partie liquide du sang en circulation, et non pas des globules. Si la fibrine préexistait à leur intérieur, sous forme de noyaux, la solution saline capable de la dissoudre ne pourrait évidemment l'y atteindre, sans détruire ces globules! D'un autre côté, si elle enveloppait d'une couche membraneuse leurs autres principes constituants, l'eau saline ne pourrait dissoudre ces enveloppes, sans agir de la même manière sur les principes solubles, que celles-ci avaient préservés du contact de la partie liquide du sang. D'autre part, que les globules du sang spontanément coagulé ou battu, représentent les corpuscules rouges de ce même fluide vivant, tandis que le sérum de l'un et de l'autre n'en représentent que la partie liquide privée de fibrine. L'apparition de la fibrine, sous l'influence de l'eau ajoutée au liquide salinoséreux qui la tenait en dissolution, rapprochée: et de la fréquence de la couenne inflammatoire dans le sang des chlorotiques, et de sa fréquence plus grande dans le sang des secondes saignées, que dans celui des premières, chez les sujets atteints de maladies inflammatoires (1), conduit d'ailleurs à penser : Que la production de la couenne peut coïncider avec la présence dans le sang d'une proportion normale de fibrine, pourvu que l'eau s'y soit accrue dans un certain rapport, et dès lors, ait fait perdre au liquide séreux une partie de son pou voir dissolvant. J'ajouterai, relativement à l'origine de la fibrine: que la préexistence dans le fluide sanguin, concurremment avec l'albumine, d'un principe particulier, capable, dans certaines conditions, de revêtir les formes diverses qu'on lui connaît à l'état solide, me parait plus probable que la modification purement moléculaire, que la transformation isomérique de l'albumine soluble en albumine insoluble ou fibrine. Serait-il possible qu'une pareille transformation ne s'étendit jamais à la masse entière du principe eapable de l'éprouver, et, spécialement, que des conditions aussi dissemblables que celles que réalisent la coagulation spontanée du sang ou son arrivée dans l'eau chargée de sulfate de soude, suivie de l'addition de l'eau, la maintinssent dans les mêmes limites? Quoi qu'il en soit, puisqu'elle existe dans le sang à l'état de dissolution, la fibrine partage avec l'albumine la faculté d'être coagulée par la chaleur. La preuve en est, que les liqueurs salino-séreuses qui en sont chargées, per (1) Jesuis redevable de ces curieuses observations à un praticien aussi instruit que modeste, mon excellent ami M. le docteur Pegot-Ogier. dent par l'ébullition le pouvoir de former gelée quand on les additionne d'eau, après en avoir séparé le coagulum; et fournissent alors par l'évaporation à siccité, un résidu dont l'eau froide n'isole aucune trace de matière fibrineuse. DEUXIÈME PARTIE. De l'obtention des globules sanguins à l'état de pureté. Dans les expériences qui viennent d'être décrites, soit avec le sang vivant, soit avec le sang défibriné par le battage, que l'on prolonge les lavages des globules restés sur le filtre, à l'eau chargée de sulfate de soude! Si l'on a pris le soin de prévenir leur altération en opérant par une tempéra ture basse; en maintenant les vases entou rés d'eau froide; en faisant usage de solution saline refroidie; en recouvrant l'entonnoir d'un couvercle qui en abrite le contenu du contact de l'air; en rendant la filtration aussi rapide que possible, par l'emploi au début, d'un volume considérable de liquide salin; enfin en ne laissant jamais languir l'opération ! , Un moment arrivera, où les liqueurs de lavage, sans teinte rosée (preuve de l'absence complète de l'hématosine), non-seulement cesseront d'être coagulées par la chaleur, précipitées par l'acide azotique, le bichlorure, le tannin (preuve aussi de l'absence de l'albumine); mais encore fourniront par l'évaporation, un résidu, à ce point privé de matières organiques, que la calcination ne le noircira pas sensiblement; en un mot, n'enlèveront plus rien au dépôt. A cette époque cependant, les globules n'auront pas été détruits, puisque, remis en suspension dans l'eau salée, ils se remontreront tels qu'ils étaient avant la filtration. L'eau pure substituée à l'eau saline, se comportera avec eux tout différemment, produira, en les détruisant, une solution d'un rouge foncé, que l'acide azotique, le bichlorure de mercure, le tannin, reprécipiteront et dont l'ébullition séparera un coagulum rouge brun, essentiellement formé d'hématosine et de matière albumi ncuse. Or, contrairement aux exigences de déformations nécessaires au passage des globules sanguins à travers les trames les plus serrées de nos tissus; à leur arrivée jusqu'aux extrémités les plus déliées des artères et des veines; compatibles avec la faculté qu'ils possèdent, de traverser les filtres en papier, etc., etc.; admettrait-on que l'hématosine et la matière albumineuse s'y trouvent autrement qu'à l'état liquide? Sous cet autre état, on ne leur pourrait du moins refuser une rapide et complète solubilité dans l'eau chargée de sulfate de soude, aussi bien que dans le sérum, qui les dissolvent ou plutôt s'y mêlent, aussitôt qu'une cause quelconque, en déchirant les globules, a permis un contact réel. Dès lors, puisque les lavages à l'eau saline ne privent les globules ni de leur hématosine ni de leur albumine, tandis que l'eau seule les leur enlève, il est rationnel d'admettre dans ces solides l'existence: 1o D'enveloppes imperméables à l'eau chargée de sulfate de soude, et à son analogue, sous ce rapport, le liquide du sang en circulation; incapables, en outre, de se déchirer sous leur influence, comme elles le font sous l'influence de l'eau pure; Que, d'ailleurs, ces enveloppes soient formées de fibrine, d'hématosine ou d'albumine concrétées, condensées, à l'imitation de ce qui a lieu pour le principe amylacé, dans les couches corticales des globules d'amidon et de fécule; ou de toute autre substance? 2o D'une matière albumineuse, indépendante de celle appartenant au liquide qui les tenait en suspension dans le sang vivant. Conséquemment: Les globules n'étant pas perméables au liquide qui les tient en suspension dans l'appareil circulatoire, il se pourrait qu'ils continssent des principes tout différents des siens, en dehors même de l'hématosine, que l'on sait déjà leur appartenir en propre. Les expériences relatées dans la troisième partie de ce travail auront pour but la solution de cet autre problème. (La fin au prochain No.) NOUVEAU MOYEN D'OBTENIR L'ACIDE HIP PURIQUE; par ÉDOUARD RILEY, aide au Muséum de géologie pratique. - Quoique Faeide hippurique soit considéré à bon droit comme un des corps les plus curieux et les plus intéressants de la chimie organique, c'est à peine si le pharmacien s'occupe de rechercher son histoire et ses propriétés essentielles; ce qui tient, d'une part, à ce que la préparation de cet acide, telle qu'elle est décrite dans les ouvrages, est longue et fastidieuse, et de l'autre, à ce qu'il n'a reçu jusqu'ici aucune application utile à l'art de guérir. Cependant l'acide hippurique éprouve, sous certaines influences, une transfor mation du plus haut intérêt. Traité par les acides forts et notamment par l'acide hydrochlorique, il se dédouble en acide benzoïque, en tout semblable à celui que l'on obtient de la résine de benjoin, et en une substance particulière à laquelle on a donné le nom de glycocolle. C'est là, sans doute, un point très-important de son histoire, car c'est par là qu'il acquiert, aux yeux du pharmacien, l'intérêt qui lui manque et qu'il ne peut présenter par luimême. Il est vrai que pour servir de point de départ à l'acide benzoïque, il n'est pas luimême d'une préparation prompte et facile. L'acide hippurique existe dans l'urine des animaux herbivores à un état de combinaison et avec des propriétés qui ne permettent pas de le séparer directement par la simple action des acides; tout au plus est-il dégagé de sa combinaison naturelle; mais il est encore assez soluble à l'état de liberté pour rester engagé dans la liqueur, et il n'a pas été possible, jusqu'ici, de l'en séparer autrement que par une concentration préalable. Or, cette concentration de l'urine est une opération longue et fastidieuse, et pour quiconque a eu occasion de la pratiquer, il est évident qu'elle constitue un véritable obstacle à l'obtention de l'acide hippurique, et par suite à son emploi comme source d'acide benzoïque. La découverte remarquable que vient de faire M. Riley a pour effet de lever cette difficulté, et de permettre d'obtenir l'acide hippurique en quantité considérable sans évaporation préalable de l'urine qui le renferme. Par diverses expériences dont le détail nous entraînerait trop loin, il a été amené à reconnaître que l'acide hippurique est infiniment moins soluble à froid dans une solution très-fortement acide que dans une solution qui n'est que légèrement acidulée. La différence est telle que l'acide hippurique qui reste en dissolution, quand on n'ajoute à l'urine que la quantité d'acide ydrochlorique nécessaire à la décomposition de l'hippurate, devient au contraire insoluble, et se sépare en abondance si l'on ajoute un grand excès de cet acide. M. Riley a trouvé, comme résultat de diverses expériences, qu'on obtenait les meilleurs effets en prenant 15 grammes d'acide hydrochlorique par pinte d'urine. C'est sur l'urine de vache qu'il a expérimenté. Dans un verre à précipité ordinaire, il met 100 grammes environ d'urine avec addition de 2 à 3 grammes d'acide chlorhydrique. Il agite fortement le mélange, et bientôt l'acide hippurique |