5° Que l'appareil ouaté ne jouit d'aucune propriété que ne possède aussi l'appareil amidonné ordinaire; 4° Que l'appareil ouaté, tel que l'applique M. Burggraeve, n'exerce plus ni compression, ni contention (1); 5° Que les coques emplastiques, de même que l'appareil ouaté, étaient connus longtemps avant M. Burggraeve; 6o Que l'inamovibilité constitue une pratique dangereuse dans bien des cas; 7° Que les assertions et les observations de M. Burggraeve ne méritent aucune confiance. 1 LUXATION SOUS-CORACOÏDIENNE DU BRAS; RÉDUCTION TARDIVE; GUÉRISON; observation recueillie dans le service de M. A. UYTTERHOEVEN, par M. SIMON, interne à l'hôpital Saint-Jean. Le 17 janvier 1853, le nommé Roulez (Pierre), ouvrier mineur, habitant Gammerage, d'un tempérament lymphatico-sanguin, âgé de 35 ans, était descendu comme de coutume dans une fosse à houille, lorsqu'il se détacha un énorme soliveau qui vint frapper de son extrémité la partie supérieure externe du bras droit de l'ouvrier, immédiatement sous l'acromion; cette cause directe déplaça la tête de l'humérus et la fit passer en dedans de l'apophyse coracoïde, à un demi-pouce en dessous de la clavicule. Le gonflement fut considérable; le médecin appelé méconnut la luxation, dont les symptômes étaient masqués par les phé nomènes de la contusion. Cependant, après que ceux-ci furent dissipés, le bras resta immobile, le coude écarté du tronc, et le travail était impossible. Après avoir fait usage de résolutifs pendant cinq semaines, il se présenta à l'hôpital Saint-Jean le 22 février, muni d'une lettre de M. le docteur Limbourg, qui avait reconnu la luxation. M. A. Uytterhoeven, après avoir examiné le malade en présence de MM. les docteurs Deroubaix, Kœpl, Henriette, Buys et des élèves, annonça que la luxation se réduirait très-bien, vu la mobilité que présentait la tête, libre, du reste, de toute adhérence. Des tentatives de réduction, faites suivant les procédés ordinaires, ne produisant aucun effet, on ajourne les manœuvres au 25 février. Ce jour arrivé, le patient est assis sur une table, le côté gauche contre le mur et le trone fixé par un drap de lit dont les bouts s'enlacent dans des anneaux enchassés dans le mur; des lacs sont attachés au bras et au poignet, et confiés à dix aides qui exercent, par ce moyen, une traction progressive en bas et en arrière pour dégager la tête. Le chirurgien ayant la main appliquée sur cette tête, avertit (1) Tandis que M. Burggracve trouve que l'appareil amidonné exerce une contention trop exacte, et cherche à l'affaiblir, d'autres praticiens cherchent à la rendre plus exacte encore. Tel est M. Mathysen, de Haarlem, dont M. Vandeloo, de Venloo, est venu nous montrer les procédés. M. Mathysen obtient la solidification instantanée de l'appareil par la substitution du plâtre à l'amidon; tandis que M. Burggraeve accumule des couches d'ouate autour du membre, M. Mathysen cherche à supprimer même les remplissages dont nous garnissons les saillies osseuses et tendineuses. Voilà la voie du progrès; le bandage quaté est au contraire un pas en arrière. qu'elle se détache; puis, poussant directement le col chirurgical de l'os en arrière et en haut, il commande aux aides de rapprocher soudainement le bras et de le porter en avant. Aussitôt un craquement se fait sentir; l'on voit la tète abandonner son déplacement et rentrer dans sa cavité; le malade fut pris de syncope; on maintint la réduction par une bande transversale et une écharpe pour suspendre l'avant-bras; l'épaule fut recouverte d'un cataplasme et le malade mis au lit. Le lendemain, il y avait un peu de rougeur et de gonflement qui disparut le troisième jour. Le septième jour, on enlève l'appareil et on permet des mouvements. Le 12 mars, le malade remue le bras assez facilement, et le 14, jour de sa sortie, il exécute tous les mouvements et se sent en état de travailler. La raideur n'était cependant pas complétement dissipée. LUXATION SOUS-CORACOÏDIENNE DU BRAS DATANT DE PLUS DE QUATRE MOIS; RÉDUCTION ET GUÉRISON; observation recueillie dans le service de M. A. Uytterhoeven, par M. SIMON, interne à l'hôpital Saint-Jean. Le 3 novembre 1852, le nommé Pierre Verhasselt, âgé de 42 ans, d'un tempérament sanguin, cultivateur, demeurant à Assche, conduisait une voiture attelée de deux chevaux, lorsque les difficultés de la route l'engagèrent à pousser derrière son chariot avec toute la force dont est capable un homme robuste; il se servait pour cela de la main droite. Tout à coup un ravin se présente, la voiture s'y précipite et le poids du corps, entraîné à l'improviste, s'appesantit brusquement sur le bras et force la tête de l'humérus à sortir de sa cavité; en même temps le sujet ressent un fort craquement accompagné d'une vive douleur et de l'impossibilité de mouvoir le bras, dont le coude restait écarté du tronc. Quelques heures après le gonflement était énorme. On crut n'avoir affaire qu'à une contusion, et le traitement fut dirigé en con-, séquence; ce ne fut que plusieurs semaines après l'accident que la luxation fut reconnue et alors toutes les tentatives de réduction échouèrent. Cet homme se présente à l'hôpital Saint-Jean le 9 mars suivant, c'est-à-dire quatre mois six jours après l'événement. + Il est examiné par M. A. Uytterhoeven, en présence de MM. Deroubaix, Kœpl, Henriette, Pousset, Bougard et des élèves. On sent une dépression sous l'acromion; le coude reste éloigné du tronc, la tête de l'humérus est en dedans de l'apophyse coracoïde à laquelle elle semble attachée par des adhérences solides. M. Uytterhoeven fait cependant remarquer qu'il existe encore une certaine mobilité et est porté à croire à la possibilité de la réduction, mais à l'aide d'appareils énergiques, tels que les mouffles de Sédillot. On prépare un système de mouffles dans ce genre pour le vendredi, 11 mars; au jour fixé, le malade est assis sur une table, le côté gauche contre le mur et le tronc attaché par un lacs enlacé dans des anneaux rivés dans le mur. Un lacs formant deux œillets est fixé, par des tours de bande, au-dessus du coude. Ces œillets reçoivent un crochet attaché à la chape d'une poulie simple, autour de laquelle s'enroule une corde dont une extrémité est maintenue par six aides, tandis que l'autre, roulée sur des poulies mobiles, est tirée avec ménagement par le chirurgien. La tête paraît céder un peu; malgré la force des tractions le malade ne jette pas un cri. Après que l'extension eut été maintenue pendant quelques minutes, le chirurgien s'empara du bras et s'en servit comme d'un levier, appuyé sur le bras gauche de l'opérateur, placé sous le creux de l'aisselle. La tumeur formée par la tête n'a pas changé de place; les manœuvres ont duré douze minutes et sont remises au 14 mars. Cette fois, le malade, assis transversalement sur un lit, est attaché au chevet; on applique, de la manière précédente, un appareil à poulies de Sédillot, que M. Uytterhoeven devait à la complaisance de M. le professeur Craninx, de Louvain. Après un quart d'heure d'épreuves, on n'arrive à aucun résultat. M. Bougard fait remarquer que cet appareil a l'inconvénient de ne pas permettre les mouvements combinés avec la traction. Pour arriver à ce but, il conseille de fixer la corde à l'extrémité d'une béquille dont la traverse, bien matelassée, viendrait appuyer dans le creux de l'aisselle, les poulies agissant ainsi entre le coude et l'extrémité inférieure de la béquille. On dispose le tout de cette manière pour le 16 mars. Dès lors, après avoir fait asseoir le malade sur une chaise, on exerce pendant quinze minutes une traction graduelle, en même temps qu'on produit des mouvements dans tous les sens, en avant, en arrière et en haut. Cette fois, on sent évidemment des craquements qui annoncent déjà que les adhérences se déchirent. Partant de cette idée, M. Deroubaix conseille, pour en achever la rupture, d'enlever l'appareil et de porter le bras violemment en arrière et en haut pour agir sur les adhérences à la manière d'un levier du premier genre, dont l'apophyse coracoïde serait le point d'appui. M. Uytterhoeven y consent; pendant cette manœuvre il tient la main sur la tête de l'os. Bientôt il avertit qu'un fort craquement succède à la tension extrême de cette partie; puis, au signal donné, les aides ayant ramené le bras en bas et fortement en dedans, il annonça que la réduction s'était opérée. L'examen de l'épaule fait en effet remarquer que la dépression sous-acromiale est comblée et que la tumeur intra-coracoïdienne a disparu. On recouvre l'épaule d'un vaste cataplasme. Le bras est maintenu par une bande circulaire et une écharpe. Le 21 mars, on renvoie le malade avec son bandage à la campagne. Le 28, il se représente; la symétrie est parfaitement rétablie entre les deux épaules. On lui enlève tout bandage et on lui permet des mouvements modérés. Le 5 avril, il ne ressent plus aucune douleur, toute difformité a disparu, seulement l'article est encore fort raide et les mouvements du bras se confondent encore avec ceux de l'épaule. Ces deux observations, surtout la seconde, prouvent qu'il ne faut pas renoncer à l'espoir de réduire une luxation ancienne. Les mouffles sont dans cette occasion d'une grande utilité, et nous devons des remercîments à M. le professeur Craninx de nous avoir prêté ceux de l'arsenal de l'Université de Louvain. L'idée de les attacher à une béquille a quelque rapport avec le glossocome de Petit. Mais le nouvel instrument, tel que M. Uytterhoeven l'a fait fabriquer, a sur son devancier de grands avantages, comme on en pourra juger par le dessin qui en sera donné dans l'un des prochains numéros de ce Journal. 11 NOTE SUR LE GRAND CROCHET PORTE-LACS; par le docteur J. VAUST, Agrégé à l'Université de Liège, chirurgien adjoint des hospices, etc. Dans les accouchements par l'extrémité pelvienne, on est souvent obligé de venir en aide à la nature; non pas à cause des dangers que court la mère dans ce genre de parturition, mais bien à cause de ceux qu'ils offrent pour le fœtus : en effet, nous le savons, la compression du cordon commence pour ainsi dire dès que le siège pénètre dans le fond de l'excavation, et ne fait qu'augmenter jusqu'à la sortie de la tête hors de la vulve. C'est dans le but d'aider à la termi-ohtofli naison de ce genre d'accouchement, الوج que le grand crochet mousse fut imaginab de Peu, ancien prévôt et garde des maitres chirurgiens jurés de Paris en 1693, ašidmos avait déjà su apprécier ces dangers, 19 Jorsqu'il inventa son crochet mousse fe- du fœtus. 919190 Aujourd'hui le crochet mousse est, pour ainsi dire, abandonné des accoucheurs, et remplacé par le lacs. Mais, l'application de ce lacs au moyen des doigts, voire même au moyen du crochet fenêtré de Peu, n'est pas chose facile; je pose même en fait que chez une pri 26 9261 bayon mipare, lorsque les parties molles offrent une certaine rigidité, cela devient im possible. C'est dans le but de pouvoir y parvenir avec promptitude et avec facilité que j'ai imaginé le grand crochet porte-lacs, que j'ai l'honneur de soumettre à l'appréciation de l'honorable Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles. Cet instrument, s'il est nouveau pour l'art obstétrical, il ne l'est pas pour la chirurgie; en effet, je n'ai fait qu'appliquer au grand crochet mousse le système de la sonde de Bellocq. J'ai eu l'occasion d'en faire une fois usage, et je puis l'affirmer, son utilité est incontestable. Après avoir vainement essayé de passer avec les doigts un lacs autour de la cuisse du fœtus, j'ai pu y parvenir, au moyen de mon instrument, avec la plus grande facilité. Pour cela, il suffit d'introduire un fil ciré dans le trou pratiqué à l'olive du crochet et d'y attacher le lacs; le crochet introduit et placé dans l'aine du fœtus suivant les règles indiquées par les auteurs, sans s'occuper le moins du monde du lacs, on pousse sur le bouton qui glisse dans la rainure pratiquée au manche de l'instrument et fait descendre l'olive dans le vagin entraînant avec elle le lacs qu'on y a attaché; on le saisit, et après l'avoir attiré hors de la vulve, on le détache de l'olive en le coupant, puis on fait remonter l'olive en faisant descendre le bouton dans la rainure du manche, puis enfin on dégage le crochet de l'aine du fœtus, on le retire et le lacs se trouve placé. On ne doit pas perdre de vue, dans la confection du ressort qui fait saillir l'olive, qu'il est nécessaire qu'il présente certaine solidité et surtout que les bords soient arrondis afin de ne pas blesser le fœtus. Quant aux dimensions de l'instrument, elles ne diffèrent en rien de celles du grand crochet mousse que tout le monde connaît. Je le répète, pour celui qui a l'habitude des accouchements, l'application de cet instrument se fait avec la plus grande facilité, et on a l'avantage de pouvoir placer un lacs lorsque le siège se trouve encore élevé dans l'excavation. RÉFUTATION DU RAPPORT FAIT A LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES MÉDICALES ET NATURELLES DE BRUXELLES, SUR L'APPAREIL AU PLATRE DE M. LE DOCTEUR MATHYSEN; par J.-P.-H. VAN DE Loo, docteur en médecine et en chirurgie, inspecteur des écoles, etc., à Venlo (Limbourg hollandais). MESSIEURS, « Expérimentez, mais expérimentez avec impartialité et » sans idée préconçue; ne me croyez pas sur parole, mais ➤ ne prononcez qu'après avoir vu; interrogez les faits et » ils vous montreront la vérité. » SEUTIN. Le cahier de février de votre Journal de médecine, etc., contient un rapport, lu par M. Joly en son nom et au nom de MM. Crocq et Martin, dans la séance de la Société des sciences médicales et naturelles du 6 décembre dernier, sur un mémoire de M. Mathysen, médecin militaire à Haarlem, intitulé : Nieuwe wyze, etc. (Nouveau mode d'application du bandage au plátre dans les fractures.) |