rable pour surgir de toutes pièces, en profite aussitôt. Mais ce n'est pas seulement dans les cas de conjonctivite simple que certains chirurgiens prescrivent le collyre au nitrate d'argent. Je l'ai vu employer plusieurs fois dans des cas d'iritis aiguë des mieux dessinées, et cela toujours dans le dessein d'attaquer la conjonctivite concomitante ou plutôt symptomatique de cette iritis. Mais il n'est pas nécessaire d'insister davantage. La manière de faire que j'attaque ici n'est pas celle des esprits droits et sérieux, c'est-à-dire de la grande majorité de nos confrères; et il y a lieu d'espérer qu'elle sera bientôt abandonnée même de ses rares partisans; car, si ce que nous venons de dire parle peu en sa faveur, les faits en revanche parlent beaucoup contre elle. (Revue clinique.) DE L'EMPLOI DE L'HUILE ESSENTIELLE DE TÉRÉBENTHINE DANS LES CAS D'IRITIS SYPHILITIQUE. Cette maladie, souvent rebelle à nos médications, ou du moins le plus souvent suivie d'accidents préjudiciables à la vue, serait, d'après le docteur Hoering, guérie par l'huile essentielle de térébenthine. Dans deux cas d'iritis syphilitique, dont l'un très-grave, et dans lequel les mercuriaux jusqu'à produire la salivation, l'iodure de potassium, etc., étaient restés sans effet, ce médecin eut l'idée de donner 6 grammes d'huile essentielle de térébenthine, mélangée à 45 grammes de miel. Cette préparation fut prise par cuillerée à café en deux jours. Les bons effets que les malades en éprouvèrent portent M. le docteur Hoering à appeler l'attention de ses confrères sur cette ressource nouvelle préconisée par M. Helbert, médecin du grand hôpital de Hambourg, (Mcd. Corresp.-Blatt. et Bulletin géné ral de thérapeutique.) NÉVRALGIE REBELLE OCCUPANT LES DEUX CÔTÉS DE LA FACE, GUÉRIE PAR LE COLLODION. Un homme âgé de cinquante-six ans, d'une constitution faible, sujet aux migraines, entre à l'Hôtel-Dieu, dans le service de M. Guérard, pour des douleurs violentes siégeant à la face et revenant par accès. Ces douleurs avaient leur maximum, des deux côtés de la face, au niveau de l'échancrure sus-orbitaire, au niveau du trou sous-orbitaire et du trou mentonnier. De ces foyers névralgiques, la douleur s'irradiait à toute la face, au front et aux tempes; elle était extrêmement violente et constrictive de sa nature. Le malade avait comme la sensation d'un étau qui serrerait fortement les parties affectées. Une pression légère ou forte, pratiquée sur les points névralgiques, exaspérait la douleur; il en était de même du froid, de la chaleur, de l'humidité, des variations atmosphériques, des émotions morales, etc. Les accès, qui n'avaient rien de constant dans l'ordre de leur apparition et de leur durée, arrivaient, le plus souvent, le matin, et se succédaient plus ou moins rapidement, de manière à constituer une attaque durant cinq à six heures. Pendant ce temps, les muscles de la face se contractaient douloureusement, le malade s'agitait, poussait des cris, était pris quelquefois de délire, ou bien sa vue s'obscurcissait; il avait des bourdonnements, sa face s'injectait, devenait turgescente; puis, sous l'influence d'applications de belladone, les douleurs se calmaient, et le malade tombait dans une sorte d'anéantissement, qui durait un temps variable. L'état général était mauvais; le malade maigrissait; son sommeil était agité; il éprouvait habituellement des tiraillements dans les membres, etc. Cette névralgie durait depuis dix-huit mois. Les attaques devenaient de jour en jour plus rapprochées et de plus en plus fortes. Au début, il y avait quatre, six ou huit jours de repos complet; actuellement, à peine les accès avaient-ils vingt-quatre heures de rémission. Plusieurs traitements énergiques avaient été mis en usage sans aucun succès: vésicatoires saupoudrés de morphine; cautérisation avec le fer rouge, à l'oreille et au pied; sulfate de quinine; proto-iodure de mercure et iodure de potassium. Le 4 juin, jour de son entrée à l'hôpital, M. Guérard prescrivit une application de collodion sur les points névralgiques. Le lendemain matin, 5, le malade a eu son accès comme d'habitude; mais, dès le troisième jour, l'accès avait été considérablement amoindri. Le quatrième jour, sauf quelques douleurs supportables, le malade éprouvait un repos et un bien-être qu'il n'avait pas ressentis depuis longtemps. Les jours suivants, les accès vont en s'affaiblissant jusqu'au 12 (huitième jour du traitement), où ces accès cessent tout à fait, pour ne plus reparaître. C'est là, à coup sûr, un fait trèsremarquable. Est-ce à l'action seule du collodion qu'est due cette guérison presque inattendue? Pourquoi pas, puisque çà a été le seul moyen mis en usage dès l'entrée du malade à l'hôpital? à moins d'admettre que la maladie se soit dissipée d'elle-même, par la seule influence du changement de licu et de régime. Cette dernière supposition, à la rigueur, ne serait pas impossible. Mais il ne répugne nullement d'admettre que le collodion, soit par l'action de l'éther qui entre dans sa composition, soit par sa propriété d'enduit imperméable et isolant, ou, mieux encore par l'action combinée de ces deux éléments, ait pu amener cet heureux résultat. Quoi qu'il en soit, c'est là évidemment un fait qui doit encourager à recourir, en pareille occurrence, à ce moyen d'un usage d'ailleurs si simple et si fa(Gazette des hôpitaux et Bulletin général de thérapeutique.) cile. OBSERVATIONS DE FISTULE ANALE GUÉRIE SANS OPÉRATION; par M. FOURNALĖS. Trois succès obtenus par un médecin dans le traitement d'une affection qu'on a l'habitude de considérer comme ne pouvant être guérie que par une opération, est chose assez remarquable pour être portée à la connaissance des praticiens, qui y trouveront sans doute un motif de plus de ne recourir à l'opération qu'après avoir employé pendant un laps de temps suffisant le mode de traitement qui a si bien réussi à M. Fournalès. 1TO OBSERVATION. Mile Henriette B., couturière, âgée de 28 ans, d'un tempérament sanguin, n'a jamais eu d'autre maladie que celle qui fait le sujet de cette observation. Depuis environ deux ans, Mile B. faisait sa nourriture exclusive d'aliments succulents arrosés de vins généreux. Le café était une de ses boissons favorites. Ce régime finit par amener une constipation telle, que les selles n'avaient licu qu'à force de lavements; encore étaient-elles très-laborieuses. La malade ne tarda pas à ressentir dans le vagin une douleur dont elle ne comprenait pas la cause, et que quelques bains et des lotions émollientes firent céder momentanément. Mais le 17 mars 1847, après les excès du carnaval, la douleur reparut plus vive; elle partait du rectum, et se dirigeait vers la partie antérieure et inférieure du vagin. Appelé le même jour auprès de la malade, je constatai l'existence d'une ulcération dans le vagin. Je crus d'abord à un chancre, mais la nature du liquide qui s'écoulait de la plaie et la douleur du rectum me firent penser à une fistule recto-vaginale. Pour me convaincre du fait, j'introduisis une sonde cannelée dans la plaie, et portai le doigt dans le rectum. J'éprouvai immé diatement la sensation de l'instrument qui pénétrait parfaitement dans l'intestin. J'avertis la malade de la nature de son affection. M. R., appelé en consultation, reconnut, comme moi, l'existence d'une fistule recto-vaginale, et proposa l'opération comme le seul moyen de guérison. La malade n'ayant pas voulu y consentir, je lui proposai et je mis à exécution le traitement suivant tous les matins une mèche grosse comme le petit doigt, et longue de 5 centimètres environ, était introduite dans le rectum. Elle était préalablement enduite d'une pommade composée de: extrait de ratanhia, 2 grammes; extrait de belladone, 1 gram.; axonge, 30 gram. Cette mèche était remplacée avec soin quand la malade allait à la selle. Je soumis Mlle B... à un régime sévère pour éviter la constipation: potages gras et aux herbes, viandes blanches, fruits cuits, lait coupé avec de la tisane d'orge, pas de vin ni de café, soins de propreté, bains fréquents; tels furent les moyens mis en usage. La malade s'y soumit avec constance pendant six mois. A cette époque, vers le commencement de septembre, je la visitai avec toute l'attention possible, je ne retrouvai plus de trace de fistule. Quelques mois plus tard, M. N., appelé pour vérifier l'état de santé de Mile Henriette, que son amant suspectait, ne trouva pas de trace de fistule, au point qu'il niait qu'elle eût jamais existé. 2me OBSERVATION. M. F., étudiant en médecine, âgé de dix-huit ans, tempérament lymphatico-sanguin, disposé depuis quelque temps aux affections catarrhales, fut pris le 2 juin 1842, après une longue course à cheval, d'une vive douleur à la marge de l'anus. Des cataplasmes, des bains ne purent la calmer. Quelques sangsues l'apaisèrent pour quelques jours, mais elle reparut plus forte peu de temps après, et il se forma un abcès, qui fut ouvert par un chirurgien habile. Néanmoins une fistule se déclara. Les matières liquides passant par la plaie produisaient souvent une démangeaison insupportable et une tuméfaction des tissus. La fistule durait depuis deux ans. Le jeune homme, redoutant l'opération, cherchait le moyen de la guérir sans en venir à ce moyen héroïque. Les divers moyens mis en usage avaient échoué. Il introduisit une mèche enduite de cérat. Cette application l'ayant soulagé, il songea à remplacer le cérat par une pommade astringente. L'écoulement ne tarda pas à diminuer. Au bout de trois mois de traitement, sa chemise n'était plus tachée, bien que la plaie extérieure existât encore. Quinze jours après, celle-ci était fermée. La guérison était complète. Depuis cette époque, M. F. jouit d'une santé parfaite, malgré les courses fatigantes que sa profession de médecin l'oblige à faire en ville. 3me OBSERVATION. Le nommé P. M., âgé d'environ 27 ans, d'un tempérament bilieux, sujet à la constipation, fut atteint, vers la fin de décembre 1849 d'un abcès à la marge de l'anus. Croyant n'avoir qu'un furoncle, il laissa agir la nature. L'abcès s'ouvrit, mais un mois après, il n'était pas fermé, et P. M. me faisait appeler. Je pus constater l'existence d'une fistule à l'anus. Je proposai au malade le traitement qui m'avait réussi dans les cas précédents; il s'y soumit avec persévérance pendant trois mois. Au bout de ce temps, il a été délivré complétement de son incommodité. Je l'ai revu récemment; la guérison ne s'est pas démentie. (Gaz. médic. de Toulouse.) HERNIE DE LA MUQUEUSE URÉTHRALE A L'ENTRÉE DE LA VULVE. A propos d'une jeune fille couchée au not de la salle Sainte-Thérèse, et qui est affectée d'un prolapsus de la membrane muqueuse de l'urèthre, M. P. Guersant nous a rappelé que cette maladie paraît être relativement assez fréquente chez les jeunes sujets, et appartient en propre aux petites filles, puisqu'il n'en existe point d'exemple chez les garçons. Il en observe un cas de temps en temps, et il ne se passe guère d'année sans qu'il ne se présente, dans son service, au moins une malade atteinte de cette affection. En fixant plus particulièrement l'attention des praticiens sur cet intéressant sujet, M. P. Guersant nous a fourni l'occasion de le suivre sur ce terrain, de puiser à ses souvenirs, d'interroger sa pratique, d'utiliser les résultats obtenus par le traitement qu'il met en usage. Déjà Morgagni, sur deux sujets destinés aux études anatomiques, avait constaté l'existence d'un prolapsus de la muqueuse uréthrale. Dans le premier cas, il s'agissait d'une femme déjà âgée et d'une constitution détériorée; dans le second, d'une jeune fille de 15 ans, cachectique depuis longtemps, et qui mourut de phthisie. Sernin parle d'une jeune fille de 15 ans qui fut atteinte d'une maladie analogue. Une autre observation, citée par Hoin, paraît se rapporter encore au sujet qui nous occupe. En 1841, une jeune fille de 10 ans, nommée Aulier, fut présentée à M. P. Guersant par sa mère, à la consultation de l'hôpital des Enfants. M. P. Guersant, après avoir établi son diagnostic avec la plus grande précision, conseilla d'abord des moyens assez simples, tels que des lotions d'eau végéto-minérale, des bains salés, et surtout une bonne alimentation, car l'enfant avait notablement maigri depuis quelque temps. La mère fit entrer, peu de temps après, sa fille à l'hôpital de la Charité, où la tumeur fut excisée par M. Velpeau, qui crut, bien à tort, selon nous, à une tumeur fongucuse de la région uréthro-vulvaire. Quoi qu'il en soit, l'enfant se rétablit parfaitement, ainsi que cela a été constaté plus d'un mois après l'opération. A peu près à la même époque, une jeune fille de 15 ans fut amenée à M. P. Guersant dans les circonstances suivantes: elle avait été l'objet de tentatives odieuses; l'hymen avait été déchiré, il y avait des chaneres à la vulve et un léger écoulement blennorrhagique. Mais, quinze jours auparavant, cette malheureuse enfant avait été présentée à la consultation de l'hopital, ayant à l'entrée de la vulve une tumeur rougeâtre, du volume d'une petite noix, arrondie et percée à son centre d'une ouverture dont le grand diamètre était transversal. Cette tumeur avait tout l'aspect d'une membrane muqueuse bour souflée; elle s'accompagnait déjà d'une rougeur assez vive de la muqueuse vulvovaginale, et simulait assez bien le col utérin. On aurait done eu affaire, dans l'espèce, à un prolapsus de la matrice. Tel fut, en effet, le diagnostic porté par M. Malgaigne, chargé, à cette époque, du service chirurgical de l'hôpital des Enfants malades. M. P. Guersant, en prenant quelque temps après son service, rétablit facilement la vérité, qui avait échappé à l'éloquente sagacité de notre confrère. Il lui a suffi, pour cela, d'introduire une sonde très-fine par l'ouverture centrale de la tumeur, et de la pousser avec modération jusqu'à ce qu'il ait rencontré un obstacle : l'urine qui s'écoula aussitôt attestait suffisamment que l'on avait parcouru l'urèthre jusqu'à la vessie. Quoi qu'il en soit, la hernie de la muqueuse uréthrale avait ici une origine traumatique, ce qui explique sans doute comment elle a pu guérir sous la seule influence des moyens antiphlogistiques, de même que l'affection syphilitique survenue quelques jours après, et qui reconnaissait la même cause, a cédé à l'influence d'un traitement approprié. Une autre jeune fille, âgée de 40 ans, faible, chétive, d'une maigreur assez prononcée, fut conduite à M. P. Guersant pour une hernie de la muqueuse uréthrale; la maladie remontait à douze jours au dire de la mère. Après différentes tentatives de traitement restées infructueuses, M. P. Guersant pratiqua avec des ciseaux courbes l'excision de la tumeur. A peine y eût-il un léger écoulement de sang. Mais la malade dont l'état tuberculeux était déjà assez avancé, fut prise de symptômes adynamiques, et succomba quinze jours après aux progrès de son affection pulmonaire. La vessie ne présenta rien de partienlier, si ce n'est une légère injection vers le col. L'urèthre, examiné naturellement avec le plus grand soin, était libre dans toute son étendue; seulement, tandis que son quart postérieur était tapissé par la muqueuse uréthrale, ses trois quarts antérieurs étaient dépourvus de cette membrane, de telle sorte que son tissu fibreux se trouvait immédiatementà nu. Les bords de la muqueuse conservée étaient parfaitement limités, et la section paraissait d'une netteté parfaite, comme cela résulte de l'action d'un instrument tranchant. Or, comme il est évident que l'instrument n'avait pu agir sur un point aussi profond, puisque l'excision avait porté exclusivement sur la tumeur saillante au dehors de l'urèthre, il faut bien admettre une sorte de mouvement ascensionnel de la muqueuse, un glissement opéré de bas en haut après l'opération, une sorte de réduction spontanée. Les trois ou quatre autres observations analogues dont M. P. Guersant nous a entretenus, n'ajoutent rien de nouveau aux faits qui précèdent. La maladie parait survenir plus spécialement, - abstraction faite de toute violence extérieure, comme nous venons d'en citer un exemple, chez les jeunes filles faibles, débiles, lymphatiques. Sous ce rapport, le prolapsus de la muqueuse de l'urèthre offre encore la plus grande analogie avec la chute de la muqueuse du Cette maladie, d'un diagnostic des plus faciles, ne sera plus confondue désormais avec la chute de la matrice, à peu près impossible à l'époque de la vie où la hernie de la muqueuse uréthrale s'observe ordinairement. Il suffit, pour éviter toute erreur, d'avoir présents à l'esprit les faits qui précèdent. Abstraction faite des agents topiques dont nous avons déjà parlé, et qui peuvent être employés avec avantage dans tel ou tel cas donné, M. Guersant a eu recours à deux modes différents de traitement pour guérir l'affection qui nous occupe. La première est l'excision déjà pratiquée par Sernin, et qu'il a lui-même appliquée avec succès dans plusieurs cas. Rien n'est plus simple à exécuter que cette méthode. L'enfant étant convenablement placée sur son lit, les cuisses écartées, les grandes lèvres rejetées en dehors, la tumeur est saisie avec une érigne, tiraillée d'arrière en avant; puis, à l'aide de ciscaux, l'opérateur sépare d'un seul coup la tumeur à son point de jonction avec l'extrémité antérieure de l'urèthre. L'hémorrhagie est sans conséqucnee, et il n'y a pas à s'en préoccuper. La seconde méthode appartient à M. Guersant, qui l'emploie plus volontiers, et toujours avec succès: elle consiste à cautériser directement la tumeur herniaire avec un bouton de feu rougi à blane, de manière à détruire toute la partie saillante de la muqueuse, seul but qu'il s'agit d'atteindre, car la réduction de la tumeur, tentée d'abord par l'habile chirurgien de l'hôpital des Enfants malades, à l'instar de celle que l'on pratique dans le prolapsus rectal, n'a jamais été suivie d'un résultat satisfaisant. Chose remarquable, la cautérisation, pas plus que l'excision pure et simple, ne donne lieu à une rétention, même momentanée, d'urine. Quelques praticiens se préoccuperont peut-être, à propos des deux modes de traitement dont nous venons de parler, de l'état ultérieur de l'urèthre. Plusieurs craindront, sans doute, que l'excision ou la cautérisation de la muqueuse uréthrale, dont la portion restante, si l'on en juge. par l'examen de l'autopsie indiquée plus haut, tend à remonter vers le col vésical pour reprendre sa place naturelle, ne soit suivie d'un rétrécissement consécutif. du canal. L'expérience qui, seule, peut répondre à tout, prouve néanmoins que cette appréhension n'est point fondée, car M. P. Guersant n'a jusqu'à présent rien observé qui puisse donner créance à une crainte fondée sur la théorie. La brièveté du canal de l'urèthre chez la femme, sa largeur relativement assez grande, expliquent sans doute suffisamment cette particularité. Peut-être en serait-il autrement chez l'homme; mais il est certain que par suite, sans doute, de conditions anatomiques différentes, la muqueuse uréthrale ne paraît pas chez lui susceptible de glisser sur la tunique fibreuse de manière à venir faire saillie par le méat urinaire. (Journ. des Connaissances méd.-chirurg.) DU TRAITEMENT CHIRURGICAL DE L'HYDROPISIE ENKYSTÉE DES OVAIRES PAR LES INJECTIONS IODÉES. M. le Dr BOINET, dans un travail inséré au Bulletin de thérapeutique, vient de développer les règles du traitement des kystes ovariques, par l'injection iodée. Lorsqu'un kyste, dit-il, est uniloculaire, qu'il est rempli d'un liquide limpide, citrin, s'écoulant avec facilité, quels que soient, d'ailleurs, son volume et la quantité du liquide qu'il contient, on doit, si la femme a une bonne constitution, pratiquer d'abord une ponction, puis immédiatement après, une injection avec le liquide suivant : Si cette injection ne produit aucun résultat satisfaisant, et si l'hydropisie renaît, on revient alors à une seconde ponction, et on procède alors comme pour les kystes plus volumineux et plus compliqués, c'està-dire qu'on laisse une sonde à demeure, et qu'on revient aux injections. Lorsque le liquide contenu dans la poche ovarique est écoulé, et même un peu avant que l'écoulement soit complet, on glisse dans la canule, qui doit être celle d'un gros trois-quarts, une sonde ordinaire, en gomme élastique, à ouverture latérale très-large, et assez grosse pour remplir exactement la canule. Une fois la sonde introduite, si le liquide s'est écoulé difficilement par la canule, ce qui arrive quelquefois quand les kystes sont anciens, et qu'ils contiennent une matière épaisse, filante comme de l'huile ou du blanc d'œuf, il faut, avec de l'eau tiède, ou une solution légère d'iodure de potassium, faire plusieurs lavages coup sur coup, pour délayer ou dissoudre la matière renfermée dans le kyste, et la rendre d'un écoule ment plus facile; puis l'injection iodée est pratiquée et laissée dans le kyste pendant cinq ou six minutes. Pendant les premiers lavages et l'injection iodée, on malaxe le kyste, et on fait placer la malade dans différentes positions, dans le but de déplacer et de rendre plus liquide le contenu de la tumeur, et de mettre toute l'étendue de ses parois en contact avec l'injection iodée. On bouche ensuite la sonde avec un fausset, et on la fixe au bandage du corps ou sur le ventre avec un morceau de diachylon, en recommandant à la malade ou à ceux qui l'entourent, de la déboucher au moins deux ou trois fois par jour, le matin, à midi et le soir, afin que le liquide sécrété par la face interne du kyste s'écoule au dehors au fur et à mesure de sa formation, et jusqu'à ce que les moyens de l'art et les forces de la nature en aient tari la source, en permettant aux parois de revenir sur elles-mêmes, de se rappro cher et de se réunir. Quand le liquide s'écoule avec facilité, ce qui permet au kyste de se vider com plétement, on se contente de faire des lavages tous les deux ou trois jours. Ces lavages doivent être plus fréquents si la matière qui s'écoule prend une mauvaise odeur. Dans ce dernier cas, on a recours à des injections plus rapprochées, afin de modifier la nature de l'écoulement; on augmente également la quantité de teinture d'iode, et on arrive à deux parties de teinture sur une d'eau. Pendant les premières semaines, le lavage et les injections iodées n'ont d'autre but que de nettoyer la cavité du kyste, de la débarrasser de toutes les matières qu'elle peut contenir, d'empêcher la décomposition de la matière sécrétée. Pendant ce temps-là, les parois de la poche reviennent sur ellesmêmes, et au bout d'un temps assez court, celle-ci éprouve une diminution de capacité très-sensible. Quand on est arrivé à ne plus pouvoir injecter qu'un verre ou un demi-verre de liquide dans le kyste, on peut se servir de teinture d'iode pure. Les précautions à prendre pendant le traitement sont les suivantes : Si l'écoulement s'arrête parce que la sonde s'est bouchée, faire des injections dans le kyste avec de l'eau tiède. Renouveler de temps en temps la sonde mise à demeure, en ayant soin d'en augmenter peu à peu le volume, et de faire suivre à la nouvelle sonde le même trajet qu'à la première, de peur de déchirer les adhérences. Ne pas trop enfoncer la sonde, et ne pas laisser son extrémité interne toujours à la même place, dans la crainte que cette extrémité, toujours en contact avec lemême |