Œuvres de Rivarol: Études sur sa vie et son esprit

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E. Didier, 1852 - French literature - 319 pages
 

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Popular passages

Page 162 - à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse . » II avoit ordonné qu'elle fût gravée dans son palais et sur les murs des édifices publics.
Page 279 - Poètes celui qui, pour mieux porter le joug, s'est permis le plus d'expressions impropres et bizarres : mais aussi quand il est beau, rien ne lui est comparable. Son vers se tient debout par la seule force du substantif et du verbe, sans le concours d'une seule épithète.
Page 114 - ... comme un voyageur devant des routes qui se croisent; il attend que toutes les finales l'aient averti de la correspondance des mots ; son oreille reçoit, et son esprit, qui n'a cessé de décomposer pour composer encore, résout enfin le sens de la phrase comme un problème.
Page 260 - Tremble, m'at-elle dit, fille digne de moi. Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aussi sur toi. je te plains de tomber dans ses mains redoutables, Ma fille. En achevant ces mots épouvantables, Son Ombre vers mon lit a paru se baisser. Et moi, je lui tendais les mains pour l'embrasser. Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange D'os et de...
Page 22 - Malgré tous les efforts d'un siècle philosophique, dit-il, les empires les plus civilisés seront toujours aussi près de la barbarie que le fer le plus poli l'est de la rouille; les nations comme les métaux n'ont de brillant que les surfaces.
Page 235 - Il nous reçut avec une affabilité caressante, mêlée toutefois d'une assez forte teinte de cette fatuité de bon ton qui distinguait alors les hommes du grand monde (Rivarol, comme on sait, avait la prétention d'être un homme de qualité). Toutefois il me mit bientôt à mon aise en me disant un mot aimable sur mon Ode à Klopstock, que j'avais fait paraître depuis peu. « J'ai lu votre Ode, me dit-il, elle « est bien : il ya de la verve, du mouvement, de l'élan.
Page 90 - ... a une marche plus rapide et plus ferme. Mais la prose, composée de mots dont toutes les lettres se prononcent, et roulant toujours sur des sons pleins, se traîne avec trop de lenteur; son éclat est monotone; l'oreille se lasse de sa douceur, et la langue de sa mollesse : ce qui peut venir de ce que chaque mot étant harmonieux en particulier, l'harmonie du tout ne vaut rien.
Page 161 - Nous avons une impuissance de prouver, invincible à tout le dogmatisme ; nous avons une idée de la vérité, invincible à tout le pyrrhonisme.
Page 6 - ... à la gloire du style. Quand il se désignait sa place parmi les écrivains du jour, il portait son regard aux premiers rangs. Il avait de l'ambition sous un air de paresse. Cette ambition littéraire se marqua dans les deux premiers essais de Rivarol, sa traduction de l'Enfer de Dante (1785), et son Discours sur l'Universalité de la langue française, couronné par l'Académie de Berlin (1784).
Page 57 - La philosophie, étant le fruit d'une longue méditation et le résultat de la vie entière, ne peut et ne doit jamais être présentée au peuple, qui est toujours au début de la vie.

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