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défendit les jeux de hasard sur la voie publique, et punit les contraventions d'une amende.

Une ordonnance de police, du 28 avril 1719, prescrit certaines conditions dans la construction des cheminées, des âtres, etc., pour éviter les in(cendies.

Arrêt du parlement de Rouen, du 20 mars 1720, qui fait défense aux domestiques d'entrer chez de nouveaux maîtres, et à ceux-ci de les recevoir, s'ils ne sont munis d'un certificat des personnes qu'ils cont servies.

Réglement du roi, du 30 août 1720, sur la police des bourses de commerce, et sur le syndicat des agens de change, ayant, dès cette époque, à peu près les mêmes attributions qu'aujourd'hui.

Arrêt du conseil d'état, du 4 janvier 1724, qui défend aux cabaretiers, taverniers et autres, vendant des boissons, de donner à boire et à manger après huit heures du soir en hiver, et dix heures en été.

Arrêt du parlement de Paris, du 10 février 1724, contenant des dispositions analogues.

Ordonnance des trésoriers de France, du 14 décembre 1725, sur les dimensions des saillies à permettre dans Paris, telles qu'auvents, enseignes, marches, bornes, seuils, établis, comptoirs, fermetures et appuis de boutiques, etc.

Déclaration du roi, du 28 septembre 1728, con

cernant les constructions de bâtimens sur la Bièvre. Arrêt du conseil d'état, du 26 février 1731, portant réglement pour la police et conservation des eaux et des affluens de la Bièvre.

Déclaration du roi, du 18 juillet 1729, relative aux murs en péril imminent sur la voie publique. Je ne pousserai pas plus loin ces citations, mon but n'étant pas de faire un traité en matière de jurisprudence; j'ai voulu seulement prouver que, depuis l'origine de l'institution, l'autorité s'est préoccupée de toutes les parties du service public, et qu'elle se hâtait de répondre aux exigences de chaque besoin.

Le premier lieutenant général de police fut M. de la Reynie, élevé à cette charge par Louis XIV, le 29 mars 1667, et qui en remplit les fonctions jusqu'au mois de janvier 1697. Il eut le malheur d'être l'un des commissaires appelés à faire exécuter le funeste édit de Nantes, et le tort de s'en acquitter avec trop de rigueur. C'est toutefois le seul reproche grave qu'il paraisse avoir mérité dans le cours de sa longue administration '.

1 M. de la Reynie présidait la chambre ardente où fut jugée la Voisin, célèbre empoisonneuse, brûlée en place de Grève le 22 février 1680, en compagnie d'une femme nommée la Vigoureux et d'un ecclésiastique nommé Lesage. On cita comme impliqués dans -ce procès de maréchal de Luxembourg (que la Voisin accusait d'avoir fait un pacte avec le diable, afin de pouvoir marier son fils à la fille du marquis de Louvois), la duchesse de Bouillon, la comtesse

Le marquis d'Argenson remplaça M. de la Reynie en janvier 1697, et resta en fonctions jusqu'en l'année 1718, époque où il fut nommé garde des sceaux, puis président du conseil des finances.

Sans vouloir admettre les éloges, ridicules à force d'exagération, prodigués à ce magistrat par Fontenelle, il est juste de reconnaître qu'il donna des soins tout particuliers à l'amélioration du service, et qu'il fit preuve d'une sage tolérance envers les protestans.

Machault d'Arnouville, lieutenant général de police, de juin 1718 à janvier 1720, n'a rien fait être désigné autrement que par son nom.

pour

Le comte d'Argenson, de janvier 1720 à juillet de la même année. Pendant cette première et courte durée de ses fonctions, il prit une mesure utile relative à la mendicité.

Taschereau de Baudry, de juillet 1720 jusqu'en avril 1722. Il remit en vigueur les dispositions concernant les certificats des domestiques, le port d'armes et le vagabondage.

Le comte d'Argenson rentra en 1722, et demeura

de Soissons, mère du prince Eugène, et deux nièces du cardinal Mazarin, premier ministre.

La comtesse de Soissons s'enfuit à Bruxelles.

Pendant l'interrogatoire que M. de la Reynie fit subir à la duchesse de Bouillon, il lui demanda si elle avait vu le diable. La duchesse répondit: Monsieur, je le vois en ce moment; il est fort laid, fort bête, et déguisé en conseiller d'état.

dans ce poste jusqu'en 1724. Il provoqua et obtint un arrêt du conseil pour défendre le colportage et la vente des écrits, alors très-multipliés, sur les controverses de l'Église. C'est pendant la durée de ses fonctions que parut, en 1723, ce fameux réglement sur la profession d'imprimeur et sur le commerce de la librairie, que le zèle malheureux des magistrats attachés aux parquets, sous la restauration, essaya de remettre en vigueur.

Ravot d'Ombreval, de janvier 1724 au mois d'août 1725. C'est dans cet intervalle que fut établie une bourse de commerce, rue Vivienne, à Paris; mais l'action de la police était presque entièrement absorbée par la surveillance des dissidens en matière de religion.

René Herault, de 1725 jusqu'en 1739. Il se livra avec un dévouement soutenu à l'accomplissement de ses devoirs, et prit quelques décisions d'une utilité incontestable; entre autres, celle qui prescrivit l'indication du nom des rues de Paris ; celle qui augmenta le nombre des lanternes destinées à les éclairer.

Feydeau de Marville, de 1739 à 1747, purgea la police d'une foule de gens mal famés; supprima beaucoup d'échoppes qui encombraient la voie publique; défendit aux logeurs de recevoir les filles de mauvaise vie.

Berryer, de 1747 à 1754.

Bertin, de 1754 à 1759. Il fonda l'école vétéri– naire d'Alfort; rendit, en novembre 1757, une ordonnance sur les fosses d'aisance; une autre qui défendait aux fossoyeurs de livrer des cadavres aux anatomistes sans la permission de la police, et fit éloigner de Paris les voiries et dépôts d'immondices: enfin, il s'occupa de réglemens sur la vente des fruits et des comestibles dans les halles et marchés.

De Sartine, de 1759 jusqu'en 1774. Homme d'esprit, actif, laborieux, M. de Sartine n'employa guère le pouvoir dont il était investi que d'une manière indigne d'un magistrat : il amusait de ses rapports licencieux un prince usé par le libertinage et les oisifs d'une cour corrompue; il flattait les goûts du jour, et avilissait, en l'occupant de choses scandaleuses, l'administration dont il était le chef.

Ne nous étonnons donc pas si l'on parle encore de son habileté à pénétrer les secrets de famille, à connaître les intrigues amoureuses des grands personnages de son époque; mais on chercherait vainement dans ses actes une série de mesures conçues dans des vues d'utilité générale; le courtisan avait absorbé le magistrat municipal.

Cependant M. de Sartine, à la demande du bureau de la ville, prescrivit quelques dispositions pour donner des secours aux noyés. Ce fut durant sa magistrature qu'eut lieu, en 1770, lors du ma

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