auteurs de cette feuille jufqu'ici patriote traiter d'injufte & de barbare le décret contre les émigrés. « Quelle juftice, s'écrientils, de punir de mort ceux qui ne feront pas rentrés dans deux mois, ceux que la peur l'habitude & le goût de la tranquillité ont portés à fuir, ou que la maladie retient, & qui n'ont point trempé dans les complots contre nous »?. Cette réflexion eft une calomnie contre l'Affemblée Nationale, & feroit croire qu'elle a prononcé la peine de mort contre tous les émigrés fans diftinâtion, qui ne feroient pas rentrés dans deux mois. Or, rien n'eft plus faux: cette peine n'eft prononcée que contre les princes françois & les autres fonctionnaires publics, & il n'eft ni injufte ni barbare de punir ainfi les traîtres & les déferteurs ».

Le même auteur prétend que les princes, freres du roi, n'auront pas plus d'égard à fes lettres du 11 Novembre qu'à celle du 16 Octobre. « Son veto, ajoute-t-il, les enhardic par l'efpoir de l'impunité. Il faut le dire: en refufant de fanationner le décret contre les émigrans, le roi fanctionne leurs projets criminels >>.

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On rapporte le qui-pro-quo fuivant fur lequel a prononcé le juge de paix de la fection des Plantes. Un Garde National volontaire boucher de fon métier, montoit la garde l'hi ver dernier. Sa femme, croyant qu'il ne reviendroit pas coucher avec elle, pria une de fes voisines de venir partager fon lit. Cependant, préférant fon lit au lit-de-camp, le mari revint à la maifon &, du confentement de la femme & de la voifine, il fe coucha entre les deux; mais, au lieu de fe tourner droite, i fe tourna à gauche, se qui fit que

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la voifine devint enceinte. Prête d'accoucher; elle eft venue en inftruire la femme du boucher; celle-ci lui ayant fait des reproches de fa conduite, la voifine a dit qu'elle étoit endormie. Mais fi vous étiez endormie, comment prouverez-vous que c'est mon mari qui vous a mife dans le cas où vous êtes? Ön interrogé le mari: il tépond qu'il en a foible fouvenir; qu'il peut s'être trompé, parce qu'il étoit à moitié endormi. Le mari & la femme ne voulant écouter aucune propofition d'arrangement, la voifine porte fa plainte au juge de paix, qui condamne le boucher aux frais de géfine, à reprendre l'enfant, &c.

M. d'André, ancien confeiller au parlement d'Aix, ci-devant député à l'Affemblée Nationale Conftituante aujourd'hui marchand épicier, fait le fujet d'une eftampe où il eft reprefenté ch... du poivre au côté gauche, & pilant de la cannelle Le Patriotifme en cannelle.

M. Dubois (de Crancé) a dit aux Jacobins qu'on ne doit rien redouter des Puiffances étrangeres. « D'ailleurs je déclare, a-t-il ajouté, que, fi, nouveau Porfenna, le roi de Suede venoit porter fes armes contre la France nouveau Scevola, j'irois moi - même le pois gnarder dans fon camp ».

M. Millin, nouveau député, s'eft écrié : « Je jure avec M. Dubois, après avoir joué le rô e de Solon & de Minos, de remplir celui de Scevola, s'il devient néceffaire ».

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Voilà des fons, des mots qu'emporte le vent. Si l'action projettée eft belle & louable, 'il vaudroit mieux la faire fans le dire, que de l'annoncer & ne pas l'exécuter.

Cette réfolution a mérité aux deux Scévoliftes les applaudiffemens de la fociété & de toutes les tribunes.

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Dernierement, lorfque l'Affemblée faifoit prêter l'interrogatoire au miniftre de la guer re, on affure que M. Barnave a dit: Elle a been tort de fe conduire ainfi : elle eft plus près qu'elle ne penfe d'un nouvel ordre de chofes. Quand M. Jofnes a dit que la machine des jurés n'iroit pas, tant que les juges criminels ne feroient pas ambulans, quoi, s'est écrié un fpectateur, on veut envoyer promener la juf ice! Ily longtems que cela eft fait, a répondu un voifin aristocrate..

La maffe torale des affignats retirés de la circulation. eft de 330 millions en y comprenant les 9 millions qui ont été brûlés le 18 de ce mois..

NOUVELLES

DES DÉPARTEMEN S Il y a eu grand bruit à Roziere, petite wille entre Nancy & Lunéville.. Une com-, pagnie d'Aristocrates réunis à un dîné déciderent qu'un d'entr'eux feroit le malade, & demanderait un prêtre fermenté pour l'admi¬ niftrer. Le prêtre arrive. Le malade étoit un gros derriere arrangé fur un oreiller.. Une Voix crie au prêtre de l'adminiftrer. Heureusement celui ci avoit des témoins.. On se saisit du prétendu malade & d'un autre farceur qui étoit préfent. Le Peuple s'eft porté à cette maison; il en a arraché les portes & les contrevents, qu'il a brûlés. Son intention étois de faire fubir le même fort au refte de la maifom; mais un détachement de huffa ds & de Gardes Nationaux, venu de Nancy, l'en a empêché. Certe maison eft toujours gardée; mais le Peuple. perfifte à ce qu'elle foit brûlée, ou au moins démolie..

23 Tandis que l'an jauoit cette farce impie le directoire du département, fuivant une lettre de Colmar publioit un arrêté en date du 2

Novembre. Il enjoint à tous les prêtres non jureurs, tant féculiers que réguliers, & qui refuferont de prêter le ferment prefcrit à tous les citoyens, d'établir fous huitaine leur domicile à Colmar. Cette regle ne fouffre d'exception qu'à l'égard d'un certain nombre de eeux auxquels les curés conftitutionnels accorderont leur confentement de continuer leur habitation dans leur paroiffe. Les contrevenans feront relégués hors du département & à 10 lieues des frontieres du royaume. Ceux qui quitteront les lieux de leur exil, feront mis en état d'arreftation, & tout prêtre non jureur réfidant dans le département fera ¡rendu refponfable des troubles qui y éclateront contre le culte conftitutionnel & fes miniftres au cas qu'on ne puiffe découvrir les auteurs du défordre. Les religieux de l'Ordre de St. François qui ont préféré la vie commune, feront tous transférés à Lucelle. On eft curieux de voir l'effet que produira ce réglement, qui a été provoqué par des circonftances impérieufes dont le préambule de l'arrêté fait mention.

On apprend par des lettres écrites de la ei - devant province du Maine que la diverfité des opinions religieufes y a excité auffi quelques troubles; qu'il y a eu dans plus. fieurs villages des attroupemens confidérables; que plufieurs femmes y ont été outragées de la maniere la plus indécente; enfin qu'une troupe de brigands a brûlé un château dans les environs du Mans fans que jufqu'ici les Corps administratifs aient eu affez d'autorité & de force pour faire ceffer ces défordres.

Le 14 Novembre, Philippe-Fréderic Dierich a été réélu maire de Strasþɔurg, à une

majorité de 4 mille v tans furs mille..... Trembler ennemis, s'est écrié un citoyen préfent à cette élection!.

Les lettres de Rennes portent que M. Le Chapelier s'eft d'abord préfenté aux amis de la Conftitution, qui lui ont refusé l'entrée. Ce refus a été applaudi par les Patriotes mais le député a fait jouer les refforts néceffaires, il n'a pas tarué à s'y offrir de nouveau, ayant trouvé moyen de s'attirer un grand nombre de partifans, qui l'ont accueilli avec tranfport, & qui lui ont décerné une couronne civique. Ce procédé, qui a dép'u au Café National de Bordeaux, a été également défagréable au club des Jacobins de Paris, qui a dicaré que toute correfpondance & droit d'affiation feroient interrompus avec la faciété rennoite, fi eile perfiftoit dans fon arrêté.

Le capitaine Ducros, de Bordeaux, commandant le Coureur, ayant fini fa traite à Gambie, & fe difpofant à partir pour Saint-Domingue, une révolte s'eft déclarée à bord; les Negres ont levé une planche de l'entre-pont, ont pénétré à l'endroit où étoient les poudres, y ont mis le feu, & ont fait fauter le navire. Il ne s'eft fauvé que le capitaine & huit hommes, qui ont prefque tous été bleffés dangereufement.

GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES ( le 12 Novembre ), Le lords chancelier, l'archevêque d'Yorck & le lord Dover fe rendirent, le 3 de ce mois, par ordre du roi, à la chambre des pairs, où ils ont prorogé les deux chambres du parlement juf qu'au 20 Décembre prochain.

Le même jour, il y a eu une affemblée nom breufe de négocians & planteurs__ intéreffés par leur commerce ou leurs poffeffions dans les colonies des Indes Occidentales. Ils ont