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je n'ai pas balancé à la donner librement & volontairement : ma réfolution eft invariable. Si les nouvelles loix exigent des changemens, j'attendrai que le tems & la réflexion les follicitent; je fuis déterminé à n'en provoquer & à n'en fouffrir aucun par des moyens contraires à la tranquillité publique & à la loi que j'ai acceptée »..

«Je crois que les motifs qui m'ont déterminé doivent avoir le même empire fur vous: je vous invite donc à fuivre mon exemple. Si, comme je n'en doute pas, le bonheur & la tranquillité de la France vous font chers yous n'héliterez pas à concourir par votre conduite à les faire renaître. En faifant ceffer les inquiétudes qui agitent les efprits, vous contribuerez. au rétabliffement de l'ordre, vous aflurerez l'avantage aux opinions fages & mo dérées, & vous fervirez efficacement le bien que votre éloignement & les projets qu'on vous fuppofe ne peuvent que contrarier ».

« Je donnerai mes foins à ce que tous les François qui pourront rentrer dans le royaume, Y jouiffent paifiblement des droits que la loi leur reconnoît & leur affure. Ceux qui voudront me prouver leur attachement ne balanceront pas. Je regarderai l'attention 'que vous donnerez à ce que je vous marque

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me grande preuve d'attach ment envers frere & de fidélité envers votre roi, & je yous fçaurai gré toute ma vie de m'avoit épargné la néceffité d'agir en oppofition aves VOUS par la réfolution invariable. où je suis de maintenir ce que j'ai annoncé

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Signé, LOUIS. Lettre du roi à Louis-Stanisläs-Xavier prince françois, frere du roi..

Paris, le 2 Novembre 1992:

«Je vous ai écrit, mon frère 3 lé-16 Odobre

dernier & vous avez dû ne pas douter de mes véritables fentimens. Je fuis étonné que ma fettre n'ait pas produit l'effet que je devois en attendre. Pour vous rappeller à vos devoirs, j'ai employé tous les motifs qui devoient fe plus vous toucher. Votre abfence est un prétexte pour tous les malveillans, une forte d'excufe pour tous les François trompés qui croient me fervir en tenant la France entiere dans une inquiétude & une agitation qui font le tourment de ma vie. La Révolution eft finie la Conftitution eft achevée, la France la veut, je la maintiendrai; c'eft de fon affermiffement que dépend aujourd'hui le falut de la monarchie. La Conftitution vous a donné des droits; elle y a mis une condition que vous devez vous hater de remplir. Croyez-moi, mon frere, repouffez les doutes qu'on voudroit vous donner fur ma liberté. Je vais prouver par un acte bien folemnel, & dans une circonftance qui vous intéreffe, que je puis agir librement. Prouvez-moi que vous êtes mon frere & François, en cédant à mes inftances. Votre véritable place eft auprès de moi; votre intérêt, vos fentimens, vous confeillent également de venir la reprendre; je vous y invite, &, s'il le faut, je vous l'ordonne ».

Signé, LOUIS. Lettre du roi à Charles- Philippe, prince françois, 157 frere du roi.

Paris, le Novembre 179r. « Vous avez fûrêment connoiffance du décret que l'Affemblée Nationale a rendu relativement aux François éloignés de leur patrie; je ne crois devoir y donner mon confentement, me perfuader que les moyens de douceur rempliront plus efficacement le but qu'on le propofe, & que réclame l'intérêt de

aimant

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l'Etat. Les diverfes démarches que j'ai faites auprès de vous ne peuvent vous laiffer aucun doute fur mes intentions, ni fur mes vœux. La tranquillité publique & mon repos perfonnel font intéreffés à votre retour. Vous ne pourriez prolonger une conduite qui inquiete la France & qui m'afflige, fans manquer à vos devoirs les plus effentiels. Epargnezmoi le regret de concourir à des mefures fé veres contre vous; confultez votre véritable intérêt; laiffez-vous guider par l'attachement que vous devez à votre pays, & cédez enfin au vœu des François, & à celui de votre roi. Cette démarche de votre part fera une preuve de vos fentimens pour moi, & vous affurera la continuation de ceux que j'ai toujours eus pour vous ».

Signé, LOUIS.
DÉPARTEMENT DE PARIS.

La nomination des nouveaux membres de ce département eft achevée; voici les noms de tous les membres dans l'ordre de leur élection,

MM. Glot; Anfon; Gravier (de Vergennes); Briere (de Surgy), La Rochefoucault; Le Vieillard; Dailly; Thion (de La Chaume); Montesquiou; Gounion; Bailly; Demautort; Dubois (de Crancé); Andelle; Beaumetz; Démeunier;' Gobet; Gerdret.

Le 10, l'affemblée électorale à nommé M. Roederer procureur- fyndic du département Il étoit en concurrence avec M. d'André. Le II, M. Prieur a été élu vice-préfident du tribunal criminel.

MUNICIPALITÉ. 1 Le Confeil général de la Commune de Paris a tenu fa féance le 12 Novembre. A l'ouverture le maire a demandé la parole fur

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he compte de fa geftion; pour réfultat, il s'èft Borné à cette invitation, que fi quelqu'un avoit à fe plaindre de lui en particulier, les tria bunaux lui étoient ouverts, & qu'il feroit toujours prêt à répondre à toutes les réclamations légitimes. Paffant enfuite à l'approvifionne ment de Paris, il a annoncé qu'il y avoir dans les chantiers de Paris, à Fépoque du mois d'Août dernier, 650 mille voies de bois, un million de voies de charbon, 54 mille facs de grains & farines; que ce même nombre de facs existe encore aujourd'hur, & peat conduire jufqu'au printems; qu'alors on pourra y joindre les 40 mille facs qui ont été achetés en Amérique, avec lefquels. on atteindra la récolte prochaine.

S'étendant enfuite fur l'adminiftration municipale, il s'eft plaint de la défectuofité du téglement & du trop grand nombre des pouvoirs ; il a dit qu'à cet égard la loi avoit be

foin d'être modifiée.

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Ha parlé enfuite du défaut de loi contre les tripots de jeux, & de la néceffité de l'efpion, nage pour délivrer Paris des brigands qui l'infefzent depuis longtems.

Le curé de Chaillot a propofé de décerner: une récompenfe civique à M. Bailly. Le maire a demandé Pajournement de la propofition.

M. Borie s'eft plaint du ton d'aigreur qui regnoit dans le mémoire de M. Baily. M. l'abbé Dreux s'eft auff plaint de ce que, malgré le vœu des 48 fections, les administrateurs fortoient fans rendre de compte.. Il a été fort applaudii par les tribunes.

On a enfuite, annoncé une lettre de M. 'ulot, qui renvoie fon écharpe..

miflaire nommé pour. Pexamen da

compte de M. Ville-Neuve, tréforier de la ville, en a fait la lecture. Depuis qua re ans ce compte n'avoit point été rendu. Il en résulte que la recette à été de 48 millions deux cens & quelques mille livres, & la dépente de 45 millions trois cent mille. quatre vingt huit liv. Les commiffaires des fections fe font réu nis le. 16, à l'hôtel-de-ville pour le dépouillement des procès-verbaux d'élection du nouveau maire, Sur 10 mille 632 votans, M. Péthion, ex député à l'Affemblée Nationale. Conftituante & président du tribunal criminel du dépar tement de Paris, a réuni. 6 mille 708 fuffrages, & M.. La Fayette 3 mille 126. M. d'Andié en a eu 77. Le refte à été partagé entre MM. Robespierre, Fréteau, Camus, Tronchet & plufieurs autres."

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Le 18, linftallation du nouveau maire s'eft faite dans la falle de la Commune. M. Baile Ty ayant pris la parole, a préfenté au Confeil général fon fucceffeur,, dont il a fait l'éloge d'une maniere precife & bien fentie. M. Féthion a répondu par un difcours dans le quel il a exprimé toute la gratitude que Jui infpire cette marque de la reconnoiffance. publique,

TRAITS, ET RÉCITS. VARIÉS. La proclamation du roi, qui ne devroit oc cafionner qu'une feule fenfation, fatisfait les uns & mécontente les autres. Le Patriote François, qui eft du nombre de ces derniers, s'en explique ainfi

.

« Ce langage ne nous éronne pas dans la bouche du roi, il ne nous a pas étonné dans des feuilles minifterielles & ariftocratiques qui ont voulu préparer les efprits au j maiss nous formes furpris de le retrouver dans la Chioniques nous. fommes furpris d'entendre less

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