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Bien être de chaque membre individuel de l'Empire ».

L'envoyé de France à Drefde, qui, pendant un certain tems, s'étoit tenu éloigné de la Cour, a eu une audience de l'électeur, auquel il a notifié l'acceptation du roi des François, de la nouvelle Couftitution. Le même foir,. au cercle de la Cour, il a joué avec l'électeur, & fon époufe a fait la partie de l'électrice.

On peut fe faire une idée de l'opinion ques l'on a généralement en Ailemagne, du Peuple François & de fa nouvelle Conftitution par la défaveur où eft parmi nous la chaleur inconfidérée du roi de Suede envers la Nation Frausoife. Ce prince, qui n'a pas voulu reconLoître l'acceptation de Louis XVI, & n'a pas même voulu ouvrir le paquet qui lui étoit pré-fenté officiellement, veut donc rappeller à l'Eu-Fope entiere qu'il a été longtems, ainfi que fes. prédéceffeurs, le penfionnaire de la Cour de France, & que cette Révolution contre laquelle il fe déclare ouvertement, plutôt en gentif homme qu'en roi, a pour caufe principale le: déficit énorme des finances de ce royaume..

C'est à tort que des lettres de Berlin avoient annoncé la mort du due Ferdinand. Celles de: Brunswick affurent que ce prince exifte, & qu'il fe porte encore très-bien pour fon âge: avancé.

BERLIN le 30 Octobre). M. Siruenfée, frere du malheureux comte de Struenféé, qui: fut décapité en Danemarck, vient d'être nom mé ministre d'Etat. Comme il joint à des ca fens reconnus par fon adminiftration de la compagnie d'Embden la réputation d'honnête: homme, on applaudit généralement au choix

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qu'en a fait le roi pour le département des douanes, des impôts & des fabriques. Par cette nomination, on compte à préfent au Conleil d'Etat fix miniftres roturiers.

En même tems que le Gouvernement paroît ainfi fe popularifer, il fe forme une nouvelle cafte d'hommes qu'on défigne par la Noble Bourgeoifie. Voilà deux mouvemens qui s'acheminant l'un vers l'autre, finiront par n'en former bientôt plus qu'un.

En Pruffe, comme en d'autres Etats du Nord, il eft d'ufage qu'à chaque mariage d'une princeffe, la Cour leve une contribution qui doit fervir à la doter, & dont le produit eft ordinairement de 100 mille rixdalers: il en auroit donc coûté le double pour les deux mariages qui viennent d'être célébrés. Le roi a fupprimé cette impofition nuptiale, qui, en surchargeant les peuples, leur faifoit payer impolitiquement le foin que l'on prend de leur donner des maîtres.

On a taxé d'oftentation & même tourné en ridicule les nombreux bâtimens élevés en cette capitale par nos rois. Ils voyoient mieux que leurs critiques, & connoiffoient de quel accroiffement leur résidence étoit fufceptible. Tels font les motifs qui ont déterminé le roi regnant à bâtir le fauxbourg de Kopenick, & cette détermination preffoit, puifque les ouvriers des différentes fabriques ne trouvoient plus à fe loger. Tous ces bâtimens ont actuelle. ment des poffeffeurs qui dédommagent bien de la dépenfe. L'augmentation de la population a fait doubler & même tripler le prix des loyers.

Une lettre de Jaffy en Moldavie, fous la date du 16 Octobre, porte ce qui fuit.

«Le courrier qui va partir avec la préfente

eft chargé de la trifte nouvelle de la mort du feld-maré hal prince Potemkin. Ce feigneur après avoir eu ici une rechûte de la maladie dont il fut attaqué après fon retour de Péterfbourg, en attribua la cause à l'air mal fain du pays, particulierement de cette ville: il réfolut, en conféquence, de fe faire tranfporter dans un couvent près d'un village à 30 werftes d'ici; mais, en chemin, fon mal augmenta au point qu'on fut obligé de l'y ramener, & il eft mort aujourd'hui entre les bras de Mme. la grande-générale comteffe Branitzka, née d'Engelhardt, fa niece, qu'il avoit toujours fingulierement affectionnée. Peu de carrieres ont été auffi brillantes que celle que le prince Potemkin a fournie, & la mort l'a arrêté au milieu de fa course, lorfquelle étoit dans fa plus grande fplendeur ».

VIENNE le 30 Octobre). Lorfque M. Noailles fe rendit à la Cour, le 16 de ce mois, il n'avoit ni fa livrée, ni les armes à fa voiture, & il avoit dépofé la grand'croix de l'Ordre de Saint-Lazare, n'ayant retenu que la petite croix de Saint-Louis. L'audience de ce miniftre a été très-courte, n'ayant fait que préfenter la Conftitution fignée par S. M. Très Chrét., en remettant à l'empereur une lettre confidentielle du roi sonftitutionnel. Depuis ce moment le bruit eft général qu'on ne s'occupera plus des affaires de France ni ici, ni ailleurs, à moins que l'Affemblée ne refufe de rendre juftice aux prétentions des membres de l'Empire dont les droits ont été léfés par fes décrets. Les émigrés qui font ici fe flattent encore que, malgré l'admiffion de l'ambaffadeur à la Cour & fon retour dans le monde, les Puiffances de l'Europe ne change

Font point de fentimens relativement à la nouvelle Conftitution de la France; mais ils ne confiderent pas que les Cours confédér rées n'ont j mais parlé de la Conftitution, & que leurs difpofitions n'avoient été concer rées que par rapport à la malheureufe arreftation du roi, arreftation qui fembloit préfager d'autres malheurs pour ce prince, & qu'il s'agif foit de prévenir. Aujourd'hui que le roi a été remis en liberté, qu'il a, ainsi qu'il le dit, accepté librement la Conftitution, la face dis affaires fe trouve entierement changée, & elles feront remifes déformais à des négociations: amicales avec le roi même.

Il est donc évident que la déclaration de Pilnitz fera dorénavant regardée comme non avenue. On aura feulement à regretter que M.. Calonne & les autres chefs des nobles expa triés, qui confeflloient les princes à SchonBornlaft, sen foient principalement fervis comme d'un engagement réel & pofuif, pour provoquer l'émig ation d'un fi grand nombre de leurs compatriotes, & pour attirer hors de leurs foyers tant de familles devenues errantes & malheureuses par cette réfolution.

Des ordres ont été envoyés aux comman dans des ports de Triefte, Fiume, Zeng, Carlobago & Bucari, de reconnoître le nouveau pavillon national de France, & de lui rendre le falut & les mêmes honneurs qu'à Fancien..

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Afin d'éviter d'une part les détours & la. quantité d'écritures dans la confirmation des privileges, & pour procurer de l'autre, toutes les facilités poffibles aux Communautés, Sa Maj. a ordonné par un décret du 15 de ce mois, qu'à l'avenir les Communautés ne doivent plus adreffer directement à la Cour

feurs requifitions pour la confirmation des pri vileges, mais qu'elles les feront parvenir aux bailliages refpe&tifs pour être remis, avec leurs avis, au Gouvernement. Celui-ci raffemblera tous les rapports & les enverra tous les trois mois, avec son avis, à la Cour, & attendu que les réfolutions louveraines fur ces objets. doivent parvenir par la même voie aux Communautés, il s'enfuit que celles-ci n'auront plus. befoin d'agens pour ces fortes d'affaires.

It s'eft préfenté, il y a quelque tems, ure: compagnie de Juifs qui a propofé d'acheter les cinq mille chevaux réformés du fervice de l'armée; mais Sa Maj. Imp., inftruite que les payfans qui ont fourni des relais pourle tramport des munitions & approvisionne-mens militaires, ont perdu beaucoup des leurs,. a ordonné que ceux de réforme leur feroience donnés & diftribués en proportion des pertes qu'ils ont faites.

Les Turcs font rentrés en poffeffion de NeuOrfova depuis le 6 de ce mois. Le 8, la for-tereffe de Belgrade devoit être également remife: entre leurs mains; mais le pacha envoyé à cet effet par la Porte n'eft point arrivé au jour marqué.

Les commiffaires autrichiens & turcs deftis nés à la vérification des confins entre la Va-lachie & le Bannat ont été obligés de fuf. pendre leurs opérations, à caufe des neiges qui couvroient dé à les montagnes qui féparent les deux provinces. On croit que la de marcation définitive a été remife au printems. prochain.

Un habitant de Tyrnowa, fur la frontiere: extrême du Bannat a trouvé, en travaillant: à fon champ, des pieces de monnoie & divara, objets anciens, principalement des mé

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