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crétée à la préfente Diete, à laquelle nous ferons toujours fideles, trouveront en nous autant de défenfeurs prêts à verfer leur fang. Lorfque la fuprême magiftrature voudra nous avertir de la néceffité de courir à la défense, elle y trouvera notre cœur difpofé, & les ar mes préparées dans nos maifons; nous dirons à l'agreffeur Refpede les frontieres des gens libres, ou meurs ».

ALLEMAGNE.

HAMBOURG (le 10 Oobre). M. Bourgoing, miniftre plénipotentiaire de France près le cercle de Baffe-Saxe & les villes anféatiques, emit, le 3 de ce mois, à notre fénat l'acte de la Conftitution Françoife, avec la lettre du roi à l'Affemblée Nationale, par laquelle Louis XVI, roi des François, accepte la nouvelle Conftitution dans tous fes points, librement & fans conditions. Cette notification a été également faite par le même miniftre aux Etats du cercle de Baffe Saxe.

Si l'on es croit plufieurs lettres du Nord, le roi de Suede à trouvé fous fon affiette une déclaration fignée de plufieurs régimens, contenant ce qui fuit.

La Nation ne veut point de guerre contre la Nation des Francs. La doi ne permet une guerre offenfive que lorfqu'elle eft déclarée dans l'afemblée des Etats du royaume. Votre ferment vous impofe le devoir de ne conduire les troupes de la Nation que pour elle. Nous ferons toujours prêts à combattre tous ceux qui l'offenferont, qui enfreindront la loi, & qui agiront contre leur devoir.

Les régimens fuédois font bien capables de tenir ce langage, fi conforme à la justice & à la loi; mais pourquoi auroient-ils pris une voie détournée pour le faire parvenir au roi?

AS

Ce n'eft point là la marche des guerriers.

BERLIN (le 20 Odobre). Nous avons ar noncé la célébration des mariages de la prin çeffe Frederique de Pruffe avec le duc d'Yorck prince-évêque d'Ofnabruck, l'un des fils du roi d'Angleterre, & celui de la princeffe Guillelmine avec le prince héréditaire d'Orange. Quoique les principaux événemens de ces royales unions foient abfolument les mêmes que ceux de tous les individus de l'efpece humaine, comme il y a quelque différence entre les cérémonies, it faut en dire un mot.

Les folemnités ont été à peu près les mêmes pour les deux mariages. A celle du 4. de ce mois, l'ordre de la marche ou de la proceffion étoit, 1°. les deux époux habillés en moëre d'argent; 2. le duc & la ducheffe d'Yorck; 3°. le roi & la reine douairiere; 4°. la reine regnante, conduite par le prince royal; 5. la princeffe époufe du ftadhouder, conduite par le prince Louis, &c. Le moment de la béné diction muptiale, qui fut donnée dans la falle. blanche du château, en présence de toute la famille royale, de tous les princes, princeffes & feigneurs étrangers qui restent ici, fur annoncé à la capitale par une décharge géné rale d'artillerie. Le foir, il y eut grande fête à la Cour, & illuminations; on a remarque furtout celle qui fembloit avoir transformé en palais de feu le palais du margrave d'Anf pach.

VIENNE (le to dobre ). L'impératrice eft de retour de Prague depuis le 4 de ce mois, les archiducheffes l'avoient précédée de quelques jours. Le jour de l'arrivée de l'empeseur n'eft pas fixé; on feait feulement qu'il

a quitté Prague le 2, ainfi que l'archiduc Fran çois. On porte à trois millions de florins la dépense du couronnement.

On avoit agité à Prague la queftion de faire révoquer l'édit de Jofeph 11, qui fupprime en Boheme la fervitude perfonnelle : les princes de Schwartzenberg & d'Auerfberg fe font élevés avec la plus grande force contre projet, qu'ils font parvenus à faire rejetter.

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Conformément aux intentions de l'empereur, qui a permis aux Proteftans de tenir des fynodes, ces affemblées ont fait, le 14 Septembre, l'ouverture de leurs féances, les Proteftans de la Confeffion Helvétique à Bude & ceux de la Confeffion d'Augsbourg à Peft. Le premier eft préfidé par le comte Jofeph Telecki, le fecond par le baron Ladiflas de Prénay. Deux commiffaires royaux y affiftent ; l'un eft le comte d'Almaffy, l'autre le comte Jofeph de Brunswick.

La Demoiselle Théroigne de Méricourt, qui a joué un rôle dans la révolution de France, avoit été arrêtée aux Pays-Bas & conduite au château de Kufftein dans le Tirol, d'où elle vient d'être transportée ici. On doit, diton lui faire fon procès pour avoir travaillé à porter les fujets de l'empereur à l'infurrection.

La maison de Fries & compagnie, de cette capitale, a conclu un contrat avec l'Affemblée Nationale de France, pour la livraison de 35 mille quintaux de cuivre.

Un officier ruffe arrivé de Jaffy a apporté la nouvelle de l'entier rétabliffement du prince Potemkin. Le congrès pour la paix définitive entre la Ruffie & la Porte Ottomane fe tiendra à Huff, petite ville fituée fur le Pruth, à 10 lieues de Jaffy. Le grand-vifir n'a fait

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aucune démarche pour que cette affemblée se tînt de l'autre côté du Danube.

FRANCFORT fur-le-Mein ( le 17 Octobre ); On s'apperçoit ici que les grandes révolutions ébranlent le crédit, & font, par conféquent nuifibles au commerce. Notre foire s'en eft reffentie, & n'a point été auffi ayantageufe qu'elle a coutume de l'être. La France & les PaysBas ont fourni peu d'acheteurs.

On écrit de Coblence que le nombre des gentilshommes émigrés de France fe montoit le 14 de ce mois, à 42 mille 687, & que le 10 il en étoit encore arrivé 16 venant directement de Paris. On ajoute que le prince de Naffau a envoyé à Oftende un officier chargé de l'avertir dès que les troupes ruffes & fuédoifes paroîtront dans ces parages. Si cet officier fe nomme Jean, on a pu lui dire : Et va-t-en voir s'ils viennent Jean, &c.

L'impératrice de Ruffie, en accréditant fon miniftre, le comte de Romanzow, près des princes françois retirés à Coblence, a été la premiere à reconnoître à ces princes une exiftence politique, à l'égal des Puiffances indépendantes; mais jufqu'à préfent elle n'a été imitée par aucune autre Puiflance. Les freres de Sa Maj. Très-Chrét. viennent de faire une démarche du même genre, en nommant le comte de Piré, noble breton, leur miniftre près l'électeur de Mayence & le Cercle du Haut-Rhin. On eft curieux de voir fi M. Piré qui demeure depuis quelque tems à Mayence avec fa famille, déploiera publiquement fon caractere. Comme de tous les princes d'Allemagne l'électeur eft celui qui s'eft le plus fortement déclaré contre la révolution françoise on ne feroit pas étonné de cette nouveauté politique.

Cependant on eft fondé à croire que l'acceptation du roi calmera le zele antirévolutionnaire. Déjà l'on apprend de Ratisbonne qu'auffi-tôt que cette nouvelle y fut connue, elle avoit apporté de grands changemens aux idées qu'on s'étoit faites de procédés hoftiles qu'on envifageoit comme très-prochains. On n'oloit en Ailemagne reconnoître pour légitime l'Af femblée Nationale de France, ni traiter avec elle; mais aujourd'hui, c'eft avec Louis XVI que la Conftitution doit fe poursuivre, & nulle apparence que ce foit par la voie des 'armes. Il est vrai que fi on vouloit en croire les nouvelles qui fe répandent dans l'Empire, l'empereur va requérir l'électeur de Baviere pour le paffage de 50 mille hommes qui ont ordre de se rendre par Egra & Lintz fur le Rhin; mais on a appris à apprécier les nouvelles de ce genre, dont la principale manufacture eft à Coblence. Ce qu'il y a de plus certain, c'est qu'on a renouvellé dans l'Autriche Antérieure l'ordonnance qui défend les enrôlemens pour les François réfugiés, & les fournitures pour les armemens; qu'il a été enjoint de faire fortir du pays les embaucheurs de cette Nation, d'éviter tout ce qui pourroit troubler le bon voifinage avec l'Alface &c. Enfin il n'y a pas le moindre ordre officiel pour l'envoi d'un Corps de troupes dans le Brifgaw. Il eft vrai que les émigrans des bords de la Garonne ne fe rendent pas à ces raifons, & qu'ils ne ceffent de 'dire: Attendezɔ attendez.....

ITALI E.

ROME ( le 30 Septembre ). Dans un confiftoire fecret tenu le 26 de ce mois le pape a prononcé un de ces difcours appellés Allocutions, par lequel il accepte la renonciation

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