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dre nouveau. Cet écrit, très-court, très-clair, très-précis, peu fufceptible d'extrait, eft luimême une analyfe des principes & des faits les plus conftans. Il eft terminé par une ré ponte victorieule à ceux qui voudroient encore perfuader au Peuple que l'Affemblée Conftituante a ordonné & dirigé des dépenfes fecretes & abufé de la fabrication des affignats. Ce prétexte, lâchement employé pour demander des comptes alors que tous les comptes poffibles font publics & dans les mains de tout le monde, ce prétexte ne fera pas longtems illution à ceux qui auront fu l'ouvrage même.

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M. Montefquiou a été un des membres de l'Affembiée Nationale les plus zélés & les plus laborieux. Uniforme dans fa conduire depuis la réunion de la minorité de la Nobleffe il a été fidele aux principes de la Révolution, fans exagération ni foibleffe. Il n'a été d'aucun parti, & ne s'eft montré dans aucun club. Conftamment occupé de travaux importans & utiles, il a montré dans tout un efprit excellent & un talent race pour les affaires. La méthode, la clarté, la précifion & l'élégance diftinguent tout ce qu'il a écrit. Aufli est-il un de ceux contre qui les ennemis de ja Révolution fe font déchaînés avec le plus de violence & d'achurnement.

Les 14 & 21 de ce mois, il a été brûlé la fomme de 21 millions en affignats, laquelle, jointe aux 284 déjà brûlés, fait celle de 305 millions.

NOUVELLES

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DES DÉPARTEMENS. La fociété des amis de la Conftitution de Poitiers adrefle à tout bon françois la parole

en ces termes :

L'univers voit en eux les ennemis du crime,
Et l'exemple impofant d'une vertu fublime,

"

« Citoyen qui chéris ta patrie, voici ceux dont l'éloquence douce & loyale a renversé les projets de tes ennemis, & à qui tu dois ton repos, ton bonheur, ta vie & la liberté. Livre-toi avec transport aux fentimens que les noms de tes vrais amis doivent t'infpirer. Si quelque chofe doit t'en diftraire, c'eft le fouvenir des ambitieux qui ont déferté ton parti, & dont les talens n'ont fervi qu'à dévoiler les vices de leur cœur. Mais reviens à tes amis à tes libérateurs, aux peres de la patrie; grave profondément dans ton cœur les noms chéris de Robespierre, Péchion, Bugot, Biauzat, Bou Воц che, Grégoire, Camus, Rederer, Barrere, Royer, Talleyrand, Dillon, Gouttes, Gombert, Vadier, Prieur, Antoine, Salles, Lavie, & an tres amis finceres de la patrie; décerne-leur ce tribut de reconnoiffance que l'homme libre doit à l'homme vertueux ».

La fociété des amis de la Conftitution de Strasbourg a arrêté, à l'unanimité, qu'il feroit envoyé deux couronnes de chêne à Robefpierre & à Péthion.

On a trouvé dans les archives de la cathé drale de Condom une tranfaction très-ancienne & très-finguliere, paffée entre le Clergé & le Peuple du diocefe. On y voit que le Peuple ne vouloit payer la dîme qu'à la dixieme ger be, & que le Clergé la vouloit à la huitieme. Par ce traité, les habitans confentent à cette horrible exation, & le Clergé, pour les in demnifer, promet & s'oblige de faire fortir, chaque année, du Purgatoire 250 ames de leurs parens & anis, & de les conduire dire dement en Paradis. Si l'on confidere que c'est par des fraudes pieufes, ou plutôt par des fripponneries de cette force, que les chanoines inutiles, tes gros bénéficiers, les brailleurs de latin, ont

acquis leurs immenfes revenus, on bénira l'Affemblée qui les en a dépouillés pour les faire tourner au bénéfice de la Nation.

Suivant les lettres de Maubeuge, du 9 Octobre, on eft informé qu'il y a à Ath 1140 émigrans françois, & qu'un pareil nombre eft répandu fur la furface du Hainaut Autrichien. Dix-fept officiers du 47me. régiment, ci-devant Lorraine, étoient arrivés à Mons le 5, & 30 fous officiers & foldats débauchés devoient avoir pris une autre route pour fe rendre à la même deftination. Six officiers du régiment de cavalerie, ci-devant Commiffaire-Général, font 'partis de Maubeuge le 5; le colonel, le lieutenant-colonel & le frere du premier ont donné leur démiffion.

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Les villes d'alentour fe reffentent de cette épidémie. Le 13 Octobre, le lieutenant-colonel du premier régiment de cavalerie, ea garnison à Lille, eft déferté; mais il n'eft pas parti les mains vuides. On mande qu'il a emporté l'étendard blanc (la Cornette Blanche), & en même tems la caiffe militaire de 16 mille 800 livres. Ce feroit une grande calomnie de dire que celui-ci a déferté fes drapeaux; il s'y montre, au contraire, fingulierement attaché.

Le calme eft rétabli à Arles; mais le fanatifme & l'efprit contre-révolutionnaire y dominent toujours. La Conftitution y a été pro. clamée le 7 de ce mois.

GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES ( le 13 Odobre). Leurs Majeftés font revenues à Windfor avec la famille royale, après un féjour d'environ deux mois à Weimouth, où elle étoient allées prendre les bains de mer.

La Gazette de la Cour, du 8, entr'autres détails qu'elle donne de nos affaires dans l'Inde,

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après avoir annnoncé la prise de Darwar, qui capitula le 5 Avril, ajoute que l'armée du général Abercrombie étoit le 22 Avril dans le même pofte, où il fe propofoit de refter jufqu'à ce que le lord Cornwallis fe fûr plus rapproché de lui, mais que la faifon pluvieuse du côté de l'Inde, étant à cette époque bien proche, il feroit obligé de cantonner fes troupes, afin de former une chaîne de communication entre Darwar & le Ghaut Coorja, qui conduit au pays de Myfore, & de renfoncer Bombay d'un régiment d'Européens. On a retiré d'un vafte marais dans le comté de Donegal en Irlande, plufieurs grands arbres pétrifiés. Ils font auffi durs que la piere, & de couleur noirâtre. Ils réfiftent à tous les efforts des charpentiers & des menuifiers. Ea un mot, fans l'écorce & les branches, qui fe confervent en entier dans la plupart de ces étonnantes pétrifications, on ne pourroit pas les diftinguer de la pierre.

Le manque de pluie a caufé une fi grande difette d'herbages & de turneps, que le prix des différentes fortes de fourrages a éprouvé une augmentation confidérable. On a offert dernierement cent guinées de la récolte d'un feul acre de terre planté en choux de Savoie. Le propriétaire en exigeoit 130.

Suivant les gazettes de l'Amérique fepter. trionale, on a vérifié qu'il exifte dans les parties habitées des Etats Unis plus d'érables qu'il n'en faut pour fournir la quantité de fucre néceffaire à la confommation. Des étrangers opulens vont y établir des raffineries pour exploiter le produit de cet arbre, qu'ils fe, promettent de cryftalli'er de maniere à iui don ner la confiftance du fucre ordinaire.

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HOLLANDE.

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LA HAYE ( le 18 Odobre). Les EtatsGénéraux des Provinces Unies ont pris, le 4 de ce mois la réfolution de répondre à une lettre de S. M. Très-Chrétienne, par laquelle ce monarque avoit appris à Leurs Hautes Puiffances qu'il venoit d'accepter l'acte conftitutionnel, tel que l'Affemblée Nationale de France l'avoit décrété. Par leur téponse, L. H. P. remercient le roi des François de leur avoir fait part de cet événement, &c.

PAYS-BAS.

BRUXELLES (le az Odobre). Par ordre de l'empereur, il vient d'être établi un bureau pour le fequeftre des biens eccléfiaftiques françois fitués dans ces provinces.

Le Gouvernement a rétabli les colleges qui avoient été fupprimés fous le regne précédent : tous ont repris ou vont reprendre leurs exerci

ces.

Le procès intenté par le tribunal militaire contre M. de Gaveaux, ci-devant commandant de la citadelle d'Anvers, & fes complices, est terminé. La fentence, qui n'a pas encore été sexécutée:, condamne ce traître à son fouverain à être pendu en effigie, & les autres à des peines diffamantes. C'eft cet officier qui avoit livré cette fortereffe aux Belges.

Dans un moment où tous les regards font fixés fur la France, on verra avec intérêt les deux pieces fuivantes, que le Gouvernement a fait remettre aux chefs des François émiagrés dans ces provinces.

«En réponse aux deux notes de M. le mar quis de la Queuille, renfermant l'une quatre, l'autre cing demandes, j'ai l'honneur de le prévenir, 1°. que le Gouvernement ne peut condescendre à l'établiffement d'un dépôt de

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