* empêcher cette reproduction, et les moyens d'ob<< tenir une amélioration dans l'administration des << forêts; car, malgré les mesures salutaires qu'on « a déjà prises à ce sujet, il reste encore beeau<< coup à faire. « Le peu d'instruction des employés forestiers < est la source principale du mal qui existe, et je << ne me borne pas aux forestiers subalternes, j'en<< tends particulièrement parler des employés supé<< rieurs, dont la plupart n'ont pas les connoissances « positives nécessaires à leur état. << Cependant toutes les mesures conservatrices du « gouvernement, les connoissances les plus pro<< fondes de la direction générale, resteront sans • effet, si les premiers employés ne connoissent pas « leurs fonctions. Les forestiers subalternes, tels que << le garde à pied et le garde à cheval, ne sont que « des instrumens dirigés par leurs supérieurs, le << garde général, l'inspecteur et le conservateur. Il « faut donc que ceux-ci soient instruits, chacun, du moins autant que l'exige la place qu'il occupe. « Le seul moyen d'obvier à cette pernicieuse igno«rance, c'est d'établir des écoles d'instruction. Ce < n'est pas la pratique seule qui constitue le bon et <<< habile forestier, il lui faut des connoissances po«sitives, basées sur des principes théoriques. Ces << connoissances positives ne consistent pas non plus. « uniquemant dans une sèche nomenclature d'une << partie de l'histoire naturelle, ou de la botanique, << il y a encore beaucoup d'autres connoissances dont << un vrai forestier ne peut se passer. M. VAN-RECUM rappelle ensuite que l'on a établi en France des écoles publiques pour le génie militaires, le génie civil, celui de la marine, et pour les ponts et chaussées; pour la medecine, le droit, er les arts et métiers. Il eût pu ajouter l'école pratique d'agriculture établie à Alfort; celles des mines; celles de stéréotomie dont les leçons pratiques et théoriques comprennent la coupe des pierres et la charpente, et qui sont applicables au trait de la menuiserie et de la serrurerie, etc.; celles d'architecture, de sculpture, de dessin, et plusieurs autres qui ont pour objet l'enseignement des sciences et des arts. << L'administration des forêts, ajoute-t-il, cette « science basée sur des principes raisonnés et cer«tains, ne devroit-elle pas être placée dans la même << catégorie ? ne doit-elle pas être étudiée par ceux « qui demandentà y être employés ? Cene seroit pas ➡ seulement le moyen de faire respecter cette bran« che de l'administration, ce seroit aussi celui de la << faire marcher avec succès. Il dit qu'il existe des forestiers instruits parmi les, employés supérieurs, mais que dans cette classe on trouve aussi des préposés qui n'ont pas les connoissances nécessaires à leurs fonctions. Enfin il y voudroit que l'on ne demandat que les places vers lesquelles on auroit dirigé ses études, et que l'on ne vît plus l'administration des forêts, l'une des plus inté ressantes pour l'état, servir de refuge à des personnes peu instruites. Les observations de M. Van-Recum pour démontrer l'utilité des écoles forestières, sont textuellement les mêmes que celles de M. Burgsdorf, rapportées dans son manuel forestier et de plusieurs auteursallemands. Elles sont suivies d'un plan calqué aussi, en grande prrtie, sur celui des écoles de l'Allemagne. Mais on remarquera que M. Van-Recum exige même plus que dans ce pays, où cependant l'on porte assez loin la recherche de la science. Il propose 10. l'étude de l'histoire naturelle, dans ses trois règnes, minéral, animal et végétal, auxquels il ajoute l'étude des fossiles, qui sont des substances animales ou végétales, altérées par leur séjour dans la terre; 20. celle de la physique générale, et de la physique particulière des corps, qui comprend la chimie; 30. celle des mathématiques, dans lesquelles il renferme l'arithmétique, l'algèbre, la géométrie, la trigonométrie, la mécanique, la statique, l'ydrostatique, l'hydraulique, l'architecture civile et navale; 4o. celle de la technologie forestière, qui est la connoissance de l'usage et de l'emploi qu'on fait des bois, dans les arts et métiers; 5o. celle de la jurisprudence; 6°. celle du dessin et du levé des plans. M. Van-Recum réduit, à l'exemple de Burgsdorf, les sciences dont on vient de parler, à ce qu'elles ont d'utile pour les forêts, et il ne propose pas de la faire étudier dans toute leur étendue, par les élèves forestiers; ce qui seroit d'ailleurs aussi impossible qu'inutile. Il veut même que l'on gradue l'instruction selon les fonctions que chacun devra remplir. Voici au reste le plan proposé par M. Van-Recum. Plan des cours d'études pour les écoles de la science forestière. PREMIÈRE ANNÉE. Premier Cours. 1. professeur. L'histoire naturelle dans les trois règnes: zoologie, minéralogie, botanique. 2. professeur. Les mathématiques pures et pratiques; l'algèbre et la géométrie élémentaire. 3. professeur. Les principes généraux de l'économie rurale, avec l'histoire de l'économie forestière et les préliminaires de la science forestière. 4. professeur. Le dessin. Deuxième Cours. 1. professeur. La botanique, avec l'explication dans les forêts mêmes et dans les jardins botaniques, ayant particulièrement égard à la botanique foestière de la France. 2. professeur. Continuation des mathématiques, la géométrie et la trigonométrie. 3°. professeur. L'économie forestière; la culture artificielle; l'exposé des causes contraires à la culture et à la conservation des forêts; l'aménagement des forêts; les récolemens; l'arpentage; la taxation; la distribution, etc. 4. profeseur. Continuation du dessin pour les plans et vues des forêts. DEUXIÈME ANNÉE Premier Cours. 15. professeur. La physique générale; la chimie dans ses principes appliqués à la science forestière. 2o. professeur. L'architecture civile et navale, autant qu'elle est nécessaire à la science forestière; Les principes généraux de la statique, mécanique, hydraulique et hydrostatique, et leur application à la science forestière. 3. professeur. La technologie forestière. 4. professeur. Continuation du dessin pour les plans et vues des forêts, et pour l'architecture civile. Deuxième Cours. 1. professeur. Continuation de la physique et de la chimie, 2. professeur. La police forestière et le droit fo restier. 3. professeur. Continuation de la technologie et de l'économie forestière réunie à la pratique. Nota. On donneroit connoissance aux étudians du travail des bureaux de l'administration forestière. 4: professeur. Continuation du dessin, sous le rapport de la technologie forestière. ) Comme on le voit, il y auroit deux années d'études, et deux cours par année. Chaque cours seroit dirigé par quatre professeurs; ce qui fait seize par école, s'il y avoit un professeur par chaque classe pour la même science; mais comme le même professeur, (de mathématiques par exemple) peut tenir les 1re. et 2o. classes de cette science, dans la même année, soit en alternant les jours, soit en déterminant des heures différentes dans le même jour pour chaque classe, il s'ensuit que le nombre des professeurs peut se réduire à huit par école forestière. Mais ce nombre est encore bien considérable, et donneroit lieu à de grandes dépenses, si comme le propose M. VanRecum, on établissoit autant d'écoles qu'il y a de conservations. Il est vrai qu'on pourroit confier des places de professeurs aux inspecteurs les plus instruits, qu'on chargeroit de l'enseignement de l'économie forestière, et à des arpenteurs pour le dessin, le levé des plans et même pour les mathématiques, et que ces agens étant déjà rétribués par le gouvernement n'auroient droit qu'à une indemnité pour surcroît de travail. Quoiqu'il en soit, il ne paroît pas qu'on doive, dans la supposition de l'utilité des écoles, établir un si grand nombre d'agens enseignans. Trois professeurs par école seroient peut-être ce |