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dérable à ceux qui voudront se livrer à leur exploitation. >>

« Le chéne, le hètre, le térébinthe, surtout les pins, les sapins, et les larix, composent ses forêts. Vingt ans suffisent pour que ces dernières qualités puissent être employées dans tous les ouvrages, même dans ceux des arsenaux; ce prompt accroissement provient sans doute, de la nature du sol, des courans d'air périodiques, et de l'abondance des arrosemens naturels.>>

« Le gouvernement ne doit considérer ces forêts que sous le rapport de leur utilité pour la marine, et des avantages qu'elles peuvent procurer au pays, et non pour leur valeur réelle; le prix auquel on a, jus qu'à présent, concédé les arbres a été très-modique. Vouloir l'augmenter, ce seroit faire disparoître tout l'appât des bénéfices que ces entreprises peuvent offrir. Jamais l'homme riche ne passera en Corse, pour, se livrer lui-même à des travaux aussi difficiles que ceux de l'exploitation des forêts. Si l'on ôte à celui qui n'a que de l'industrie et du courage, la faculté de déterminer les capitalistes, par l'espoir d'un grand bénéfice, à lui fournir les sommes que ces opérations exigent, sans nul doute, ces forêts resteront longtemps sans être exploitées. >>>

« C'est du succes des entreprises particulières, qui se formeront en Corse, que dépend la prospérité générale. Le gouvernement est intéressé à protéger de toutes les manières, ceux qui voudront s'y livrer, afin d'exciter leur émulation. (1) »

(1) En admettant que cela soit vrai, il n'en est pas moins 'de la sagesse d'une bonne administration d'empêcher que des compagnies fassent des profits énormes aux dépens du gouvernement; car il est propriétaire des bois sur lesquels on spéculeroit, pour les obtenir à vil prix, et les lui revendre chèrement dans les ports. (Note des rédacteurs).

* Pour que tous les avantages, qu'offrent les forêts de l'île, soient d'une longue durée, il faut adopter, de bonne heure, un systême de conservation, et se ménager, à l'avance, des ressources pour l'avenir. On devroit choisir, dans les nombreux vallons qui séparent les montagnes du second ordre, les situations qui conviendroient le mieux, pour la formation de nouvelles forêts, et y faire des semis considérables en pins, larix, qui fournissent la qualité des bois de Corse la plus précieuse pour les constructions navales. On assureroit, par cette sage prévoyance, des moyens intarissables pour l'approvisionnement des

arsenaux. »

« Il faudroit encourager les cultivateurs à multiplier, autant que possible, la plantation d'arbres dans leurs domaines, particulièrement sur le sommet des montagnes et des collines: en tirant parti d'un terrain perdu pour l'agriculture, on profiteroit des engrais provenant de la chute des feuilles et des branclıages, ces plantations contribueroient à entretenir la salubrité de l'air. >>>

• En Toscane, où l'on paroît avoir fait des défrichemens avec plus de réflexion que partout ailleurs, il étoit toujours recommandé de respecter les sommités des montagnes. On a généralement observé que les sources d'eau qui s'y trouvent, diminuent sensiblement et souvent même tarissent, lorsqu'elles ne sont plus ombragées. >>>

<< Les rapports de la France avec l'Italie, rendent les forêts de la Corse d'un double intérêt. Le royaume de Naples, par exemple, renferme beaucoup de bois chéne. On n'y trouve que peu de sapins. Nous fournirions donc des bois de Corse à l'Italie, et nous en retirerions, en échange, des bois de chêne, devenus si rares en France, depuis la révolution. »

« La fabrication de goudron suivroit l'exploitation des Forêts. Les Génois en faisoient autrefois un grand commerce. Il existe encore dans quelques cantons de grands réservoirs qui servoient à le ren

fermer. »

Il sera bien essentiel de s'appliquer à confectionner cette fabrication, qui permetrra d'offrir un article de plus, aux arsenaux de sa Majesté, et au com

merce. »

Si tout ce que dit M. Durand est exact, (comme nous aimons à le croire), il n'y a pas de doute que les forêts de Corse ne puissent être d'une grande ressource pour les approvisionnemens des chantiers de construction; et c'est par ce motif que cette partie de son mémoire nous a paru de nature à entrer dans les Annales forestières.

Observations sur un ouvrage intitulé: Restauration et aménagement des forêts et des bois des particuliers, par E. CHEVALIER (1).

Les observations qui suivent ont été publiées par l'un de nous, il y a deux ans, dans les Annales de l'Agriculture française; mais comme elles concernent particulièrement l'économie forestière, nous les transportons ici avec les additions et changemens dont elles nous paroissent susceptibles.

Depuis quelques années les ouvrages sur les forêts se sont multipliés à l'infini; on a vu paroître des traités complets, des dictionnaires, des instructions,

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(1) Chez Marchant, libraire rue des Grands-Augustins, no. 20; et chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille,

des manuels, des mémoires, enfin des livres de toutes les dénominations et de toutes les formes sur les diverses parties de la science ferestière: mais combien peu de découvertes utiles, de vues neuves et d'idées justes, présente cette foule d'ouvrages éphémères ! Ce qu'on a trouvé de bon dans la plupart, a été puisé dans les écrits des Duhamel, des Buffon, des Varenne - Fenille, et des autres auteurs qui, par des observations précises et des expériences ingénieuses, ont reconnu la marche de la nature, et lui ont dérobé ses secrets. C'est avec la plus grande circonspection qu'ils ont fait à l'Economie Forestière l'application, aussi juste qu'avantageuse, des idées nouvelles, dont le temps et de nombreux essais leur avoient démontré la maturité. Dans leurs précieux ouvrages, et principalement dans ceux de Duhamel, les observations sont présentées avec une méthode, une précision et une clarté qui en doublent le prix, en facilitent l'intelligence au lecteur, et les fixent irrévocablement dans sa mémoire.

Il s'en faut bien qu'on puisse en dire autant de la majorité des nouveaux ouvrages. On en voit où tout est confondu, où rien n'est à sa place, et qui sont bien plus propres à égarer les commençans, qu'à leur donner des idées justes de ce qu'ils doivent apprendre. Il semble cependant qu'il n'y ait qu'une méthode à suivre pour la classification des matières, et cette méthode employée par les bons maîtres, soit français, soit allemands, est celle qu'indique la na ture. On doit prendre les forêts à leur naissance, et les suivre jusqu'au moment de leur exploitation: dans cet espace est renfermé tout ce qui concerne l'économie forestière; c'est-à-dire, la connoissance des terres, des arbres, des moyens de propagation, des aménagemens, de la conservation, des exploitations et de l'emploi des produits. On reconnoît en effet cet ordre dans les ouvrages de Duhamel; et il est exactement suivi, dans celui de M. de Burgsdorf, dont la traduction vient de paroître sous les auspices de l'administration : ce sont là les modèles que l'on doit imiter, au moins quant à la forme, s'il n'est pas toujours permis de faire aussi bien quant au fond. Il y a quelques années qu'il fut mis au jour un traité volumineux, où l'auteur, après avoir parlé de la plantation des arbres, de leur exploitation et de leur emploi, finit par les décrire, plaçant ainsi à la fin du livre ce qui auroit dû faire le sujet des premiers chapitres. L'ouvrage est un véritable chaos où toutes les matières sont bouleversées: il peut s'y trouver de bonnes choses; mais quel courage il faudroit pour les y chercher! Veut-on savoir, par exemple, ce que l'auteur pense d'une méthode de plantation ou d'un mode d'aménagement? On ne le trouvera pas plutôt dans les chapitres qui auront ces matières pour titre, que dans tout autre; il faut parcourir l'ouvrage entier, et en recommencer la lecture toutes les fois qu'on veut le consulter sur un objet quelconque, à moins qu'on ait assez de mémoire pour se rappeler au juste la page et l'alinéa qui traitent de ce qu'on veut connoître.

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Le livre de M. Chevalier, dont on va rendre compte, n'est pas exempt de quelques-uns de ces défauts; le style en est souvent diffus trivial ou ampoulé, et quelquefois inintelligible. On peut encore reprocher à l'auteur des transitions brusques, et un penchant continuel à réunir dans un même chapitre, et souvent dans une même phrase, des objets qui n'ont que peu ou point de rapport entre eux. Par exemple, on trouve, page 49, cette phrase: « Une forêt antique, avec toutes ses har

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