REVUE PÉDAGOGIQUE UN SURSUM CORDA ! Dans les réceptions officielles du ministère, le 30 décembre dernier, on a remarqué, parmi les allocutions prononcées par M. le ministre, celle qu'il a adressée aux délégations de l'enseignement primaire. Nous regrettons de n'en avoir pu recueillir le texte exact et complet. En voici du moins la note générale. Après avoir remercié de leur démarche et de leurs vœux les représentants des instituteurs, des écoles primaires supérieures de Paris, du conseil départemental, etc., M. Spuller a ajouté: Quelques-uns croient que l'oeuvre de l'enseignement primaire en ce pays est chose faite et parfaite. Messieurs, il a été fait, il est vrai, de grands efforts, de grands sacrifices et de grands progrès aveugle qui les nierait, et coupable qui les regretterait. Mais il reste une autre partie de la tâche, très grande et très difficile, la plus difficile de toutes, à parachever, je devrais presque dire à entreprendre sérieusement et résolument: c'est l'œuvre morale. Une démocratie qui ne s'apercevrait pas de cette lacune ne mériterait pas de la voir jamais comblée. Une république qui prendrait son parti de laisser l'éducation civique, politique et sociale à l'état d'influence superficielle et passagère, s'exerçant sur l'enfant et non sur l'homme, commençant et finissant avec l'école élémentaire, sans racine dans l'âme et sans portée pour la vie, cette république-là peut avoir les formes et les cadres de la vie politique, elle n'a pas la vraie vie : elle n'a pas cette force sacrée qui fait les grands peuples en faisant les grands citoyens. Le pays qui néglige ce problème-là, quand même il aurait résolu tous les autres, a négligé de se procurer « la seule chose nécessaire ». |