Mémoires de B. Barère: membre de la Constituante, de la Convention, du Commité de salut public, et de la Chambre des représentants, Volume 1

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J. Labitte, 1842 - France - 1751 pages
 

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Page 64 - ... de voiture pour l'artillerie ; les fusils de chasse, de luxe, les armes blanches et les piques suffiront pour le service de l'intérieur. La République n'est plus qu'une grande ville assiégée; il faut que la France ne soit plus qu'un vaste camp.
Page 64 - La liberté , dit-il , est devenue créancière de tous les citoyens; les uns lui doivent leur industrie, les autres leur fortune; ceux-ci leurs conseils, ceux-là leurs bras; tous lui doivent leur sang. Ainsi donc tous les Français, tous les sexes, tous les âges, sont appelés par la patrie à défendre la liberté. Toutes les facultés physiques ou morales, tous les moyens politiques ou industriels, lui sont acquis ; tous les métaux rtous les éléments, sont ses tributaires.
Page 64 - Les maisons nationales seront converties en casernes, les places publiques en ateliers d'armes ; le sol des caves sera lessivé pour en extraire le salpêtre.
Page 330 - Comment se fait-il que vous soyez à peu près le premier parmi vos gens de lettres qui ayez donné des notions justes de la liberté, et qui ayez fait sentir la fausseté de cette notion, rebattue par presque tous les écrivains républicains, que la liberté consiste à n'être soumis qu'aux lois, comme si un homme opprimé par une loi injuste était libre. Cela ne serait pas même vrai, quand on supposerait que toutes les lois sont l'ouvrage de la nation assemblée...
Page 338 - ... se passer des chaînes de toute espèce que les tyrans et les charlatans de toute robe ont prétendu leur imposer sous le prétexte du bien public. Il doit donner l'exemple de la liberté politique, de la liberté religieuse, de la liberté du commerce et de l'industrie, L'asyle qu'il ouvre à tous les opprimés de toutes les Nations , doit consoler la terre.
Page 331 - Je vois, dans le plus grand nombre, l'imitation sans objet des usages de l'Angleterre. Au lieu de ramener toutes les autorités à une seule, celle de la nation, l'on établit des corps différents, un corps de représentants, un conseil, un gouverneur, parce que l'Angleterre a une chambre des communes, une chambre haute et un roi. On s'occupe à balancer ces différents pouvoirs, comme si cet équilibre de forces, qu'on a pu croire nécessaire pour balancer l'énorme prépondérance...
Page 56 - Si les mœurs des Français étaient assez douces , et l'éducation publique assez perfectionnée pour recevoir de grandes Institutions sociales et des lois humaines, je voterais dans cette circonstance unique pour l'abolition de la peine de mort, et je porterais ici une opinion moins barbare. Mais nous sommes encore loin de cet état de moralité ; je suis obligé d'examiner avec une justice sévère la question qui m'est proposée. La...
Page 334 - ... de faire plus de commerce que les autres, de ne point acheter les marchandises de l'étranger, de forcer l'étranger à consommer leurs productions et les ouvrages de leurs manufactures; intérêt prétendu d'avoir un territoire plus vaste, d'acquérir telle ou telle province, telle ou telle tle, tel ou tel village ; intérêt d'inspirer la crainte aux autres nations; intérêt de l'emporter sur elles par la gloire des armes, par celle des arts et des sciences.
Page 100 - ... des hommes dont l'opposition entravait les rouages de ce gouvernement. Plût au ciel qu'il se trouvât actuellement dans la chambre des députés quelqu'un qui signalât ceux qui conspirent contre la liberté! Nous étions alors sur un champ de bataille; nous n'avons pas compris cet homme.
Page 330 - ... lois, comme si un homme opprimé par une loi injuste était libre ? Cela ne serait pas même vrai, quand on supposerait que toutes les lois sont l'ouvrage de la nation assemblée ; car enfin, L'individu a aussi ses droits, que la nation ne peut lui ôter que par la violence et par un usage illégitime de la force générale.

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