Page images
PDF
EPUB

Romans de Voltaire.

Voyez la Seconde Partie.

Romans de J. J. Rousseau.

Voyez la Seconde Partie.

MADAME RICCOBONI.

Marie-Jeanne de Mézières de Laboras Riccoboni naquit à Paris en 1714, et y mourut en 1792. Elle avoit épousé François Riccoboni, né à Mantoue, et qui se dévoua au théâtre, sous le nom de Lelio. Après avoir joué en Italie, il vint à Paris, où il se distingua comme comédien et comme auteur (*). Il étoit regardé comme le meilleur acteur du Théatre Italien, qu'il quitta en 1750; mais madame Riccoboni, qui y étoit actrice, resta jusqu'en 1761.

Ses meilleurs romans sont : Lettres de milady Catesby; celles de Fanny Butler; Histoire du marquis de Cressy; Lettres d'Adélaïde de Dammartin, comtesse de Sancère, à M. le comte de Rancé ; et celles d'Élisabeth-Sophie La Valière, à Louise-Hortense de Canteleu.

(*) Il a écrit des Pensées sur la Déclamation, un Discours sur la Reformation du Théâtre, des Observations sur la comédie et sur le génie de Molière.

[ocr errors]

« Les personnes qui goûtent les romans, et

qui y attachent un grand mérite, trouveront » dans les siens bien des qualités propres à les » leur rendre intéressans; ils offrent de la lé

[ocr errors]

gèreté, de la délicatesse, du sentiment; et » sont exempts de ce ton odieux de licence, » si prodigué par cette sorte d'esprits qui ont >> la démangeaison d'écrire, sans autre inspi»ration que celle du vice. On celle du vice. On y reconnoît une

[ocr errors]

>>

plume exercée, par l'aisance que donne l'u»sage de la société. La plupart respirent une philosophie mondaine, à la vérité, mais sans >> prétention; ce qui est un grand travers de >> moins dans un temps où tout aspire aux hon>>neurs philosophiques.

[ocr errors]

>> Ses lettres ont le mérite rare de la correc» tion. Il seroit seulement à desirer que le style fût moins chargé d'épithètes, d'excla>>mations et de réticences. Les épithètes doi>> vent être sobrement placées par-tout, plus » particulièrement dans le style familier; l'u»sage des exclamations devient gauche et froid, » quand il est trop répété; et les reticences » ne produisent un grand effet, que lorsqu'on >> sent que l'auteur ne dit pas tout ce qu'il pourroit dire, non lorsqu'il s'arrête dans » l'impossibilité de pouvoir rien dire davantage.

» A ces défauts près, qui se font sentir dans >> presque toutes ses productions, madame >> Riccoboni ne mérite que des éloges et des >> applaudissemens (*). »

Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, par L'ABBÉ BARTHÉLEMY.

Jean-Jacques Barthélemy naquit le 20 janvier 1716, à Cassis, petit port de mer près d'Aubagne en Provence, où sa famille étoit depuis long-temps établie; il mourut à Paris. le 30 avril 1795.

A l'âge de douze ans, son père l'envoya faire ses études à Marseille, au collége de l'Oratoire, sous le père Renaud, homme - de - lettres d'esprit et de goût, qui, distinguant les talens et les qualités de son élève, se plut à lui donner les plus grands soins. Il s'étoit destiné luimême à l'état ecclésiastique, et il alla achever ses études chez les jésuites. Il s'appliqua avec une persévérance et avec un succès peu communs, aux langues anciennes et orientales, au grec, à l'hébreu, au chaldéen, au syriaque,

(*) Les Trois Siècles de la Littérature française.

à l'arabe et au persan. Ensuite il prit un goût passionné pour l'étude des médailles. Il se rendit à Paris, y fut accueilli avec distinction par M. de Boze, garde des médailles du cabinet du roi (*), qui ensuite l'associa à sa place, à laquelle il lui succéda en 1754, à la mort de M. de Boze. Après y avoir travaillé quelque temps, et avec une grande assiduité, il fit un voyage en Italie aux frais du gouvernement, pour enrichir le cabinet des médailles. Il partit en 1755, avec son fidèle ami le président de Cotte. Ils visitèrent dans les provinces méridionales de la France, ces restes qu'on y trouve des ouvrages des Romains. Ils visitèrent ensuite tout ce que l'Italie offroit de curieux; édifices, inscriptions, gravures, médailles, manuscrits, rien n'échappa à leurs recherches. Par-tout les savans et les hommes-de-lettres s'empressèrent de leur communiquer leurs observations et leurs découvertes. Après avoir examiné avec un soin

(*) Claude Gros de Boze, membre de l'académie française, et secrétaire perpétuel de celle des inscriptions et belles-lettres, mourut à Paris en 1754, à l'âge de soixantequatorze ans. On lui doit un nombre de mémoires et de dissertations très-savantes, ainsi que des éloges écrits avec beaucoup de précision et d'élégance.

extrême

[ocr errors]

extrême toutes les antiquités trouvées à Herculanum, à Pompeia et à Postum, ils retournèrent à Rome. C'est là que Barthélemy trouva son bonheur dans la connoissance de monsieur et de madame de Stainville, depuis duc et duchesse de Choiseul; c'est alors qu'il forma avec eux une amitié qui ne fut jamais troublée, et qui ne se termina qu'avec la vie. Voici comme Barthélemy a tracé le portrait de madame de Choiseul, qu'on trouva parmi ses notes posthumes, et qui paroissoit n'avoir été écrit que peu de jours avant sa mort. « Madame la comtesse » de Stainville, à peine âgée de dix-sept ans, jouissoit de cette profonde vénération qu'on >> n'accorde communément qu'à un long exer» cice de vertu. Tout en elle inspiroit de l'in» térêt son âge, sa figure, la délicatesse de » sa santé, la vivacité qui animoit sa parole et » ses actions, le desir de plaire qu'il lui étoit » si facile de satisfaire, et dont elle rapportoit » les succès à un époux, digne objet de sa >> tendresse et de son culte; cette extrême » sensibilité, qui la rendoit heureuse ou mal>> heureuse du bonheur ou du malheur des >> autres; enfin, cette pureté d'ame qui ne lui >> permettoit pas de soupçonner le mal. » A Rome, Barthélemy expliqua le premier,

:

« PreviousContinue »