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France, furent remis aux ennemis dans un délaï de vingt jours, en Allemagne, en Italie, en Espagne, acte aussi humiliant qu'inconsidéré dont la postérité jugera les motifs et les effets, et qui nous dessaisit en un instant de tous les moyens de compensation qui restaient à la France pour obtenir une paix plus honorable. Un matériel immense, de grands dépôts de toutes sortes d'effets militaires, 12,600 bouches à feu, dont 11,300 en bronze, abandonnés sans réclamation, consommèrent une perte de plus de 200 millions.

Les places des frontières de l'ancienne France, se trouvant alors en troisième et quatrième lignes, furent mises au simple entretien, et ce ne fut que pour les places maritimes qu'il fut assigné des fonds pour augmenter leur valeur et leur degré de résistance.

Lorsque le traité de paix de Paris restreignit la France dans ses anciennes limites, il était d'une sage, prévoyance de restaurer les places de première ligne et de les mettre en état de défense; mais le gouvernement royal, formé en haine de l'armée nationale, et qui ne voulait d'économie que par la réduction des dépenses du départe

ment de la guerre, n'accorda aucun fonds pour faire réparer nos places.

Depuis le 20 mars dernier, on a entrepris et exécuté les travaux qui ont mis en état de défense toutes nos places de guerre ; on a restauré celles dont les fortifications étaient abandonnées, et l'on a fortifié les villes ouvertes et les positions les plus importantes de nos frontières.

Ces travaux ont été poussés avec une étonnante rapidité dans toutes les places de première, deuxième et troisième lignes. Les autorités civiles concourent de tous leurs moyens aux travaux de défense; et ces places, même celles qui étaient hors d'entretien, arrêteront l'ennemi à chaque pas, le forceront à des siéges réguliers et lui présenteront, sur plusieurs points, des obstacles insurmontables.

Soissons, Laon, Lafère, Saint-Quentin, Guise, Château Thierry, Vitry, Langres, etc., sont en état d'opposer une vive résistance; on travaille avec la plus grande activité à la défense de Châlons, Rheims, Dijon, etc. Les Vosges, le Jura, l'Argonne, déjà fortifiés par la nature, reçoivent encore toutes les défenses de l'art la po

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pulation entière exécute ces travaux sur tous les points.

Paris et Lyon auront, sous peu de jours, tous les moyens de résister aux plus grands efforts de l'ennemi, et ces travaux occupent cinq à six mille onvriers dans chacune de ses villes.

RETRAITES ET PENSIONS,
INVALIDES.

Les soldes de retraite, accordées depuis le premier avril 1814, à plus de mille émigrés vendéens, ou veuves d'hommes morts en combattans dans les rangs ennemis, se montant ensemble à la somme de 1,500,000 ont été supprimées.

L'Empereur s'est aussi empressé de réparer le tort et le désordre qu'avait occasionné, à l'hôtel des invalides, la suppression des succursales, et le renvoi dans leurs foyers, avec une modique solde de retraite, d'un grand nombre de vétérans mutilés, auxquels on enlevait ainsi les secours et l'aisance que la patrie reconnaissante leur avait assurés.

Tous ont été rappelés dans ce noble asile de la valeur.

DÉPENSES DE LA GUERRE.

Il est reconnu que le dernier gouvernement, s'attachant à déprécier toutes les opérations administratives de l'Empereur, a exagéré, dans ses comptes rendus, la dette arriérée du ministère de la guerre, tandis qu'il dissimulait une partie des ressources qui devaient y faire face.

C'est dans cette vue que le ministre des finances, dans le compte qu'il rendit en juillet 1814, de la dette arriérée de la guerre, en porta la somme à....... 487,000,000 fr.

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Mais, d'après une appréciation raisonnée des renseignemens donnés par les bureaux du ministère de la guerre, on peut penser que, par le résultat d'une liquidation exacte de dépenses qui remontent à plusieurs années, et dont l'évaluation repose sur des élémens primitifs que les événemens de la guerre ont considérablement chan

gés, la dette effective n'ira pas en réalité au delà de 140 ou 150 millions.

Mais il ne suffisait pas au ministère du dernier gouvernement de tromper la nation sur sa véritable situation; il lui fallut encore limiter tellement les dépenses de la guerre, à dater du octobre 1814, que le ministre de la guerre, ne pouvant obtenir les fonds qui lui étaient indispensables, fut forcé de réduire l'effectif des corps, et à renvoyer le tiers de soldats en congé limité, ou illimité et sans solde.

Toutes les dépenses de la maison militaire du roi et des princes furent mises au compte du départe, ment de la guerre, et elles devaient monter, dans la première année, à plus de 25,000,000..

L'ordonnance du 12 mai promettait à tous les officiers de l'armée, mis en non activité, la moitié du traitement de leur grade dans leur arme: mais malgré la teneur formelle de l'ordonnance, le traitément fut fixé pour tous à la moitié de celui de la dernière classe d'infanterie, qui est le plus faible. Et tandis qu'on faussait ainsi une promesse solennelle, on accordait, par une suite de la versalité

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