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la Pologne prussienne. Du reste, ces événements n'amenèrent aucun changement dans la constitution du pays, dont l'édifice vermoulu s'est maintenu jusqu'en 1830. Pendant la guerre de 1809, où 18,000 Saxons combattirent à Wagram sous les ordres de Bernadotte, Dresde fut occupée quelque temps par les Autrichiens, et les bandes ennemies sillonnèrent le pays dans tous les sens. A la paix, la Saxe obtint à peine quelques enclaves bohêmes dans la Lusace; mais le duché de Varsovie fut augmenté de la ville de Cracovie et de la Gallicie occidentale (*).

A cette époque, le roi, qui était entré franchement dans le système français, jouissait de toute l'estime, de toute l'amitié de Napoléon. Il régnait sur 6 millions d'hommes et en faisait marcher 60,000 sous les drapeaux, tandis que la Prusse n'en avait sur pied que 42,000. Cependant la grande lutte se préparait, où le colosse de l'Occident allait se mesurer avec celui du Nord. Le 17 mai 1812, la capitale de la Saxe vit entrer dans ses murs Napoléon, accompagné de Marie-Louise; et pendant plusieurs jours ce fut autour du chef du grand empire une affluence de courtisans couronnés, un concours magnifique de majestés et d'altesses, s'inclinant une dernière fois devant une fortune dont la décadence était proche. Pendant la funeste campagne de Rus.sie, les Saxons, commandés par le général Lecoq, et réunis aux Autrichiens sous les ordres du général Reynier, furent décimés dans différentes rencontres, et partagèrent la gloire et les malheurs de nos braves. Réduits au nombre de 9,000, défaits encore à Kalish le 15 fevrier 1813, ils revinrent dans leur patrie, et, sur l'ordre de leur roi, se séparèrent de notre armée.

Cependant les Français, réorganisant leurs forces, occupaient une partie de la Saxe, et les Prussiens s'avançaient, réunis aux Russes, pour lutter contre une puissance dont les revers avaient détruit le prestige. La défec

(*) Population 1,400,000 habitants.

tion était partout. Frédéric-Auguste, accompagné de son épouse, de sa fille, de ses ministres, de sa garde à pied. et de sa cavalerie, forte de 1,500 hommes, quitta une seconde fois sa capitale, où Davoust fit bientôt après sauter le pont de l'Elbe (19 mars), et se rendit d'abord à Plauen, dans le Vogtland, puis à Ratisbonne, et enfin à Prague. Son ambassadeur s'empressa de signer à Vienne, avec le ministère, autrichien, une convention par laquelle le roi se ralliait à toutes les mesures que la cour d'Autriche prendrait pour le rétablissement de la paix, renonçant d'avance, en cas de succès, au duché de Varsovie. D'autres négociations s'ouvrirent entre la Russie, la Prusse et la Saxe. Mais la mémorable bataille de Lutzen rendit momentanément la prépondérance aux armes françaises. A la nouvelle que le général Thielman, obéissant à l'ordre exprès de Frédéric-Auguste, refusait d'ouvrir les portes de Torgau au corps du maréchal Ney, Napoléon chargea le duc de Weimar de transmettre ses volontés à son ancien allié. « Je veux, disait-il, que le roi se déclare; je saurai alors ce que j'aurai à faire; mais s'il est contre moi, il perdra tout ce qu'il a.» Vint ensuite un message direct de l'empereur. Enfin, après avoir attendu longtemps pour connaître la décision de l'Autriche, l'arrivée du comte de Stadion, qui se disait retenu par la goutte, le roi se décida à déclarer qu'il n'abandonnait pas le parti de Napoléon. Torgau fut livré aux Français; les Saxons furent remis sous le commandement du général Reynier, et le 12 mai, Frédéric - Auguste fit sa rentrée solennelle dans sa capitale, où l'accueillirent les acclamations d'un peuple immense, et où l'empereur luimême le reconduisit jusqu'à son palais, se tenant constamment à cheval à ses côtés.

L'armistice du 4 juin 1813 suspendit les hostilités pendant deux mois. Mais la Saxe n'en dut pas moins éprouver tous les maux inévitables pour un pays devenu le bivouac de tant d'armées, le champ de bataille de tant

d'implacables ennemis. Malgré les avantages qui signalèrent pour les Français l'ouverture de la nouvelle campagne, la grande armée de Bohême commandée par l'empereur de Russie, le roi de Prusse et le prince de Schwartzemberg, s'avançait rapidement pour envahir ia Saxe. Dejà Dresde est enveloppée par cent cinquante mille Austro-Russes, qui vont écraser les dix-huit mille hommes retranchés derrière la vieille enceinte de la ville. Tout à coup Napoléon paraît, et sauve Dresde par une admirable victoire, dernier éclat d'une puissance trahie par la fortune. Mais bientôt les défaites de ses lieutenants, les dispositions insurrectionnelles des populations allemandes et la défection des Bavarois le forcent à se retirer sur Leipzig, après avoir laissé dans la capitale de la Saxe le maréchal Gouvion-SaintCyr avec trente mille hommes. Quant à Frédéric-Auguste, il avait suivi Napoléon, malgré les instances de son conseiller, Gersdorf, qui lui persuadait d'attendre plutôt les événements à Koenigstein; il ne voulait ni braver le sort, ni s'y soustraire, et il espérait être encore utile à son pays au milieu des dangers.

On connaît les détails et l'issue de ces trois terribles journées de Leipzig (16,18,19 octobre 1813); on sait quel événement inouï, imprévu, vint changer la face d'une lutte héroïque, dont les chances avaient été jusque-là favorables aux Français. Les Saxons qui, depuis l'ouverture de la campagne, combattaient contre leur gré dans nos rangs, avaient, dès le 18 au matin, cédé leurs importantes positions au corps ennemi sous les ordres de Bernadotte, et s'étaient repliés jusqu'au sommet d'un mamelon qui commandait la plaine. Là, on les vit tout à coup s'éjancer au-devant de la cavalerie qui se disposait à charger, faire face en arrière et tourner leurs quarante pièces de canon contre nos divisions : lâche défection que les alliés payèrent d'une ingratitude et d'un mépris mérités (*)!

(*) « Les fastes militaires, a dit Napoléon

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Le lendemain on proposait à Napoléon, contraint à la retraite, de faire de Leipzig une tête de défilé et d'incendier ses vastes faubourgs, afin d'empêcher l'ennemi de s'y établir. Quelque odieuse que fut la trahison des Saxons, l'empereur ne put se résoudre à détruire cette ville; il aima mieux s'exposer à perdre quelques centaines de voitures, que d'adopter ce parti barbare. » Ce fut à neuf heures du matin qu'il fit à Frédéric - Auguste sa dernière visite. La fusillade retentissait dans les faubourgs, qu'il s'arrêtait encore pour consoler la famille de son malheureux allié, et l'exhorter à le suivre à Weissenfels. Enfin, il dut sortir de Leipzig pendant que son arrière-garde défendait pied à pied les faubourgs et opérait lentement sa retraite au pied des remparts, du haut desquels les Saxons faisaient feu sur nos braves. Quelque temps après, le grand pont de l'Elster sautait par suite d'une funeste méprise, et les alliés étaient maîtres de Leipzig. Alexandre fit annoncer aussitôt à FredericAuguste qu'il devait se regarder commie son prisonnier. En vain celui-ci offrit aux deux empereurs de faire cause commune avec eux, il dut sortir de ses États avec sa famille pour être transféré à Berlin, et de là au château voisin de Friederichsfeld. Durant sa captivité, la Saxe souffrit encore de cruels malheurs. Le prince Repnin fut nommé gouverneur de ce pays, que les princes alliés considéraient comme une province conquise, et dont ils méditaient le démembrement. D'énormes contributions imposées aux habitants, des arrestations, des enrôlements forcés, le brigandage des hordes de Cosaques, l'envoi des clefs de la capitale à l'empereur Alexandre, l'arbitraire et la brutalité du despotisme, 12,000 Saxons poussés au delà du Rhin, les ravages

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affreux des maladies contagieuses, tels furent, jusqu'au 3 novembre 1814, les traits principaux de la funeste administration des Russes. A cette époque, Repnin fit connaître aux autorités saxonnes que la Russie, l'Autriche et l'Angleterre avaient remis l'adminis tration du pays au roi de Prusse, comme à son futur souverain. Ainsi, on allait violer sans pudeur tous ces principes d'humanité, de droit des gens, jadis solennellement proclamés à la face de l'univers.

Cependant, fort des témoignages d'amour de ses malheureux sujets, dont la Prusse cherche par tous les moyens à étouffer les vœux, à ébranler la fidélité, Frédéric-Auguste proteste hautement et énergiquement. L'Angleterre, l'Autriche, la Bavière et la France, inquiètes de l'agrandissement de la Prusse, se déclarent pour lui. Enfin, le 6 fevrier 1815, cette grande discussion se termine, et le partage de la Saxe est résolu par le congrès de Vienne, sur des bases telles que, de deux millions d'habitants que contenait le royaume, il doit en conserver environ 1,300,000.

Tandis que l'exaspération des Saxons contre les Prussiens, arrivée à son comble, se manifeste même par des révoltes, le roi, qui a été conduit à Presbourg en Hongrie, résiste, délibère, hésite; néanmoins la réapparition du grand empereur devait håter le terme de ces délibérations; il finit par céder après avoir reçu la visite de l'empereur d'Autriche, celle du prince de Metternich et du duc de Wellington. Par le traité signé le 8 mai avec la Prusse, une partie de la haute Lusace, toute la basse Lusace, le cercle de Wittemberg, une partie des cercles de Misnie et de Leipzig, le Mansfeld saxon, les cercles de Thuringe et de Neustadt, et le duché de Querfurth, la partie royale saxonne de Henneberg, et quelques districts du Wogtland, furent violemment arrachés à la Saxe. On sacrilia Goerlitz, Lubben, Guben, Torgau, Wittemberg, Fulenbourg, Mersebourg, Weissenfels, Naunbourg, Zeitz, Schulpforta, Langensalza Weissensée, et plusieurs autres villes,

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des terres riches en salines, en céréales, d'une superficie de 359 milles carrés, et plus de 845,000 Saxons fidèles. Les provi ces cédées à la Prusse recurent la dénomination de Saxe ducale.

Le 7 juin de la même année, Frédéric-Auguste, après avoir adhéré à l'acte de la confédération germanique, rentra dans sa capitale au milieu des acclamations et de l'allégresse de son peuple. On adopta de nouvelles couleurs nationales, le blanc et le vert; et un contingent de seize mille hommes, ayant à sa tête le prince de SaxeCobourg et le général Lecoq, marcha contre Napoléon. Mais le sort de la campagne s'était décidé à Waterloo avant leur arrivée : cinq mille hommes restèrent en France comme faisant partie du corps d'observation. La Saxe reçut 6,804,746 f. sur les sept cents millions que notre patrie paya pour les frais de la guerre.

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Dès que la paix fut assurée, le roi dirigea tous ses efforts vers les améliorations intérieures qui devaient compenser tout ce que son pays avait perdu en puissance et en étendue. Il chercha surtout à relever le crédit et à réorganiser l'administration. Les états du pays (Land-Stænde) furent plusieurs fois convoqués, et offrirent le spectacle d'un accord parfait entre les députés et le roi, bien que l'opinion publique semblât réclamer des réformes urgentes dans la vieille constitution du pays. La littérature, les arts et les sciences refleurirent. L'exploitation des mines atteignit un haut degré de prospérité, et l'industrie fut soutenue par tous les moyens dont le gouvernement pouvait disposer. La Saxe se ressentit, il est vrai, de la disette de 1816 et de la stagnation du commerce; mais les secours prodigués par Frédéric-Auguste en atténuèrent les effets. Il persévéra encore douze ans dans de si louables efforts, et mourut le 5 mai 1827, à l'âge de plus de soixante-seize ans emportant les regrets universels

ANTOINE 1er (1827-1836).

Antoine Ier avait soixante et onze ans lorsqu'il ceignit la couronne de

son frère. Quoiqu'il eût annoncé que rien ne serait changé à l'administration, on s'aperçut bientôt que ce n'était plus la même main qui tenait le gouvernail. Les états assemblés depuis plusieurs mois n'offraient que l'ombre d'une représentation nationale; ils n'étaient entre les mains du gouvernement qu'un instrument utile, dont il se servait pour faire voter les propositions qu'il voulait faire passer comme l'expression de la volonté populaire. Mais quoique cette institution fût loin de répondre aux besoins de l'époque, des vues utiles y avaient été développées, d'énergiques protestations s'y étaient fait entendre. On y avait hautement réclamé le droit de voter les impôts, de contrôler les dépenses et de signaler les abus qui devaient être réformés. Le gouvernement avait toujours refusé de faire droit à ces réclamations. Il avait surtout repoussé la demande d'un budget, sous prétexte que les états ne pouvaient juger sainement des dépenses indispensables sans se mettre en rapport avec les fonctionnaires publics, rapports qui relâcheraient les liens de la subordination et finiraient par détruire la hiérarchie administrative.

Le roi se refusait à toute espèce de concessions; son extrême attachement à l'Église catholique rendait d'ailleurs sa position difficile au milieu d'un peuple de zélés luthériens. La grande influence dont les jésuites jouissaient à la cour, les traitements énormes des prêtres, le monopole du pouvoir et des places accordé aux catholiques excitaient une fermentation sourde et des mécontentements qui se manifestèrent, le 25 juin 1830, d'une manière assez grave pour nécessiter l'intervention de la force armée. Telle était la disposition des esprits dans la Saxe, lorsqu'on y reçut la nouvelle des révolutions de Paris et de Bruxelles. Cette nouvelle fut saluée, ainsi que dans toute l'Allemagne, comme un signal de régénération et de liberté.

Quelques mesures fort rigoureuses, prises le 2 septembre par la police de Leipzig, servirent de prétexte aux

troubles. Le peuple attaqua la maison du chef de la police; pour comprimer l'émeute, on fit venir quelques troupes du voisinage; mais les troupes trop peu nombreuses eurent le dessous. Le peuple commença alors à démolir et à saccager les maisons des hommes connus pour appartenir à la police; puis, les ouvriers imprimeurs, qui sont en très-grand nombre à Leipzig, se dirigèrent contre les ateliers du célèbre libraire Brockhaus, dont quelques presses étaient mises en mouvement par une machine à vapeur. Les habitants songèrent alors à prendre les armes pour la défense de leurs propriétés, et, de concert avec les étudiants de l'université, ils organisèrent une garde communale, qui, après trois jours de troubles et de désordres, rétablit enfin la tranquillité.

Depuis qu'on avait eu connaissance à Dresde des événements politiques de Paris, les couleurs françaises étaient étalées dans les magasins; la jeunesse les portait en cravates et en écharpes; on chantait aux théâtres et dans les lieux publics la Marseillaise et la Parisienne, sans que la police pût s'y opposer; enfin, dans la nuit du 9 aŭ 10, un rassemblement considérable, qui s'était formé hors de la ville, y rentra tumultueusement en brisant les réverbères, en saccageant les bureaux de douanes et de police, et en poussant les cris de Vive la liberté ! à bas la police! L'émeute arriva ainsi à l'hôtel de ville, dont elle jeta par les fenêtres et livra aux flammes les meubles et. les papiers. Quelques compagnies de chasseurs voulurent s'y opposer; une collision eut lieu, et le sang coula des deux côtés; mais heureusement l'artillerie refusa de tirer, et, comme à Leipzig, une garde communale, qui s'organisa immédiatement, eut bientot mis fin au désordre.

A la première nouvelle de l'insurrection, le prince Frédéric, neveu du roi, héritier du trône, et très-populaire, parce qu'il était partisan des réformes réclamées, accourut à Leipzig, et y fut accueilli aux acclamations du peuple. Son arrivée fit espérer

qu'on obtiendrait le redressement des griefs, et la nuit du 10 au 11 se passa assez paisiblement.

Le lendemain, comme par autorisation du roi, il se forma une commission composée de magistrats, de bourgeois, et présidée par le prince. Cette commission devait prendre les mesures les plus efficaces pour le rétablissement de l'ordre. Les bons citoyens furent invités par une proclamation à se faire inscrire sur les rôles de la bourgeoisie, qui, ainsi qu'un corps de six cents hommes soldés, pris dans toutes les classes de la population, fut mise sous les ordres du général de Gablentz. Cependant, la bourgeoisie s'assemblait dans ses sections pour délibérer sur les griefs dont elle aurait à demander le redressement, tels que l'abolition des taxes les plus oppressives, spécialement celles de police et de l'excise, la réforme de l'administration communale, l'extension du droit de séance et de vote dans la diète, le contrôle et la publicité des comptes, la réduction des dépenses du culte catholique, et plusieurs changements importants dans la constitution.

Le roi résolut alors de se décharger du fardeau du gouvernement sur son neveu, à qui l'insurrection venait de déférer tous les pouvoirs. Par une ordonnance du 13 septembre il le nomma corégent du royaume, et ordonna que toutes les affaires soumises à la décision royale fussent portées à sa connaissance, et toutes les décisions revêtues de sa signature. Par le même acte, le prince Maximilien, frère du roi et père du prince Frédéric, renonçait en faveur de celui-ci à son droit de succession à la couronne.

Cette ordonnance, publiée immédiatement à Dresde et suivie d'un changement de ministère, rétablit partout la tranquillité. Une constitution, délibérée avec les états, fut promulguée le 4 septembre 1831, et jurée par le roi et par le prince. Par cette constitution, se trouvent établies, la liberté des personnes et des propriétés, l'égalité de tous les citoyens dans l'appel au service de l'État, l'obligation pour tous du

service militaire, la liberté de conscience. La liberté de la presse et du commerce de la librairie doit être assurée contre les abus par une loi qui aurait égard aux obligations imposées à la Saxe par la confédération.

La responsabilité atteint tous les fonctionnaires, même les chefs de départements, pour lesquels le contreseing est obligatoire.

Les juges sont astreints à motiver leurs décisions. Personne ne peut être distrait de ses juges naturels, ni détenu plus de vingt-quatre heures sans être entendu. Les tribunaux privilégiés sont abolis.

Les états sont formés de deux chambres. L'élection, la nomination royale et l'hérédité sont les éléments constitutifs de la première; la seconde se compose de soixante-trois députés savoir treize des propriétaires des biens nobles, vingt-cinq des habitants des villes, et vingt-cinq des paysans. Tous les trois ans, vingt et un membres sortent de cette chambre; ils peuvent être réélus. Un règlement communal et une loi sur le rachat des droits féodaux avaient été promis par une proclamation du 29 mai. D'autres réformes suivirent; des négociations furent entamées avec la Prusse au sujet du système de douanes. Au milieu de cet essor de prospérité, le roi Antoine célébra son quatre-vingtunième anniversaire, et mourut l'année suivante, le 6 juin 1836.

FRÉDÉRIC-AUGUSTE IV (depuis 1836).

Ce prince est né le 18 mai 1797. Depuis son avénement, il a justifié les espérances que le peuple avait mises en lui. Les états du royaume, dont la session s'ouvrit en novembre 1836. se montrèrent animés d'un esprit assez libéral ainsi ils se prononcèrent contre la police secrète et contre la censure, et prirent ouvertement parti contre les empiétements anticonstitutionnels du roi de Hanovre. Disons encore que l'industrie et le commerce continuent à faire dans la Saxe des progrès notables, et que des

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