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l'avertira de dire par trois fois, Jefus, Jefus, Jefus; s'il ne le peut, le Prêtre le prononcera lui-même d'une voix claire & intelligible, avertiffant le mourant de le dire du moins de cœur. Il répétera plufieurs fois à fes oreilles ce faint Nom, & lui fuggérera quelqu'une des afpirations marquées ci-dessus, pour les momens prochains de la mort, page 265.

Le Malade ayant rendu le dernier foupir, le Prêtre jettera fur le corps de l'eau bénite, &, fe tenant debout & découvert, il dira le Répons & les prières fuivantes.

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R. In te, Dómine, fperávi; non confundar in æternum; accélera ut éruas me: in manus tuas commendo fpíritum meum *Redemifti me, Dómine Deus veritátis: illuftra fáciem tuam fuper fervum tuum, (vel ancillam tuam), falvum (vel falvam) me fac in mifericórdia tua. . Dómine, Jefu, fúscipe spíritum meum. * Redemifti me.

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Kyrie, eléifon. Chrifte, eléifon. Kyrie, eléifon. Pater nofter, &c. y. Et ne nos indúcas in tentatiónem; . Sed libera nos à malo.

. Non intres in judícium cum fervo tuo, (vel ancilla tua), Dómine : . Quia non justificábitur in conspectu tuo omnis vivens.

. Ne tradas béftiis ánimas confitentes tibi ; . Et ánimas pauperum tuórum ne oblivifcáris in finem.

. Dómine, exaúdi oratiónem meam; . Et clamor meus ad te véniat.

. Dóminus vobifcum; . Et cum fpíritu tuo.

Orémus,

IBI, Dòmine, commendámus ánimam fámuli tui, ( vel fámulæ tuæ ), ut defunctus (vel defuncta) féculo, tibi vivat; & quæ per fragilitátem humánæ converfatiónis

I. Partie.

Mm

peccáta commífit, tu véniâ mifericordíffimæ pietatis abfterge; Per Chriftum Dóminum noftrum Jefum Chriftum. 1. Amen.

Le Prêtre pourra enfuite fe tourner vers les affiftans, & fe fervir de cette occafion pour leur représenter la fragilité de la vie humaine & des biens de ce monde, & leur faire comprendre de quelle néceffité il eft de fe préparer à la mort par une vie chrétienne & par de bonnes œuvres.

Avant de fe retirer, il dira quelques mots de confolation aux parens du défunt, leur repréfentant que Dieu n'abandonne pas ceux qui lui font fidèles, & qu'il leur tiendra lieu de père, de fils, d'époux, &c. tirant tout l'avantage poffible de la bonne vie de leur parent décédé, de la religion avec laquelle il a reçu les derniers Sacremens, & de fa patience dans fa maladie, pour leur faire efpérer que Dieu lui fera miféricorde, & exaucera les prières que l'Eglife fera pour fon repos; ajoutant que l'union qu'ils ont eue avec lui n'eft qu'interrompue, & qu'elle sera stable & indiffoluble dans l'éternité.

On aura foin d'accommoder le corps honnêtement, &, pour cela, de lui fermer les yeux & la bouche, de lui plier les bras en croix, ou de lui en mettre une petite entre les mains fur-la poitrine, de le placer dans un lieu décent, avec un Crucifix deffus, quelques cierges allumés autour de lui, & un vafe plein d'eau bénite à fes pieds avec un afperfoir: quelques Eccléfiaftiques ou autres perfonnes de piété y refteront en prières jufqu'à ce qu'on le porte en terre.

DES SÉ PULTURES.

LES PRIÈRES & les cérémonies qui contribuer à l'édification de leurs au

fe pratiquent aux funérailles des Fidèles défunts, ont toujours été regatdées dans l'Eglife comme des œuvres de piété & de religion, propres à foulager les morts, & à confoler chrétiennement de leur perte, les vivans qui reftent après eux. La difcipline de l'Eglife, fur ce point, eft un précieux monument de fa foi, qui nous apprend qu'elle a toujours cru fermement l'immortalité des ames, la future réfurrection des corps, l'existence d'un Purgatoire où fouffrent les ames de ceux qui, quoique décédés en état de grâce, n'ont pas entièrement fatisfait à la juftice de Dieu: foi qui autorife la fainte & falutaire pratique d'offrir pour eux le faint Sacrifice, de prier, de faire des aumônes & d'autres bonnes cuvres, pour obtenir leur foulagement & leur délivrance.

L'oppofition que les hérétiques des derniers fiècles témoignent contre cette difcipline, tendant à ébranler, autant qu'il eft en eux, les dogmes fur lefquels elle eft appuyée, doit animer le zèle des Pasteurs pour ces prières & ces cérémonies.

Pour ne rien négliger fur un point fi important, ils auront foin d'inftruire leurs peuples de la doctrine de l'Églife fur le Purgatoire; & de leur apprendre que les ames qui y font détenues, peuvent être foulagées dans leurs fouffrances, & en êtte même délivrées, par les fuffrages des Fidèles, & fur-tout par le faint Sacrifice de la Meffe. Ils s'abftiendront, felon l'avis du Concile de Trente, de traiter dans ces inftructions des questions épineufes, trop rele. vées,& qui ne pourroient aucunement I. Partie.

diteurs, fe bornant à leury propofer les vérités que l'Eglife enfeigne & les prariques qu'elle autorife. Ils s'acquittetont eux-mêmes des Offices & prières pour les morts avec un extérieur de piété & de religion, qui réponde aux intentions de l'Eglife qui les a inftitués, & ils éviteront tout ce qui pourroit faire foupçonner en eux une avarice fordide, & des vues d'intérêt, indignes de leur ministère. Si-tôt que quelqu'un fera décédé dans la foi Ĉatholique, on en avertira le Curé pour obtenir de lui la permiffion de faire fonner à l'Eglife, afin d'exciter les Fidèles à prier pour le repos de l'ame du défunt. Nous défendons très-expreffément de fonner pendant la nuit, c'està-dire, après le Soleil couché, & le matin, avant le lever du Soleil, ce qui s'obfervera également la veille & le jour de la Commémoration des Fidèles Trépaffés. Nous chargeons les Curés de veiller à ce que, pour quelque caufe que ce foit, les fonneries ne foient ni trop longues, ni trop multipliées; & ordonnons aux Sacriftains & Sonneurs de prendre l'heure de M. le Curé dans les fonneries extraordinaires. Lorfque le défunt fera enterré dans une Eglife ou Cimetière autre que celui ou celle de la Paroiffe fur laquelle il fera décédé, on ne fonnera les cloches de cette autre Eglife qu'après qu'on aura fonné fon décès à la Paroille.

Aucun corps ne fera enterré avant le lever du Soleil, ni après le coucher, fans des raifons preffantes, & qu'après un intervale de vingt-quatre heures écou lées depuis la mort, & même de deux * Mm ij

fois vingt-quatre heures, fi la mort a été fubite.

On enveloppera d'un linceuil le corps du défunt avant de le porter en terre; on le mettra ainfi enveloppé dans une b.ère ou cercueil, qu'on couvrira d'une nappe, ou d'un drap mortuaire, & on mettra unCrucifix par deffus.LesCurés ne doivent pas permettre qu'on faffe fervir à cet ufage les linges ou ornemens de l'Eglife, quoique déchirés; ils ne fouffriront pas même qu'on les emploie à la décoration du cercueil, de la porte du défunt, ou du lieu de la fépulture. On mettra fur le cercueil des Prêtres une étole violette, la plaçant comme fi elle defcendoit du col; fur celui des Diacres, une étole en travers, & fur celui des Soudiacres un manipule de cette même couleur. A l'égard des autres Clercs, on ne mettra fur leur cercueil aucun ornement eccléfiaftique.

Les Prêtres feront expofés & enterrés la tête tournée vers l'Autel : les autres Eccléfiaftiques & les Laïques auront au contraire les pieds tournés vers l'Autel du Choeur ou des Chapelles dans lesquelles ils feront enterrés.

Le lieu de la fépulture des Fidèles eft le Cimetière béni pour cet ufage. Pour que ce lieu ne foit point expofé à être profané, il doit être entouré de murs ou de paliffades fortes, & fon entrée doit être fermée d'une porte ou d'un foffé profond, couvert d'un grillage de fer ou de bois, difpofé de manière que les animaux ne puiffent y entrer. Il doit y avoir une Croix dans l'endroit le plus éminent. Les Curés veilleront à ce qu'on le refpecte comme une terre fainte, & empêcheront qu'on y tienne des foires & des marchés. qu'on y vende des marchandifes de quelque efpèce que ce foit, & qu'on y faffe paître aucuns animaux, ni qu'on s'y affemble pour danfer ou jouer ; &

s'oppoferont même à ce qu'on le la boure, & qu'on s'en ferve comme d'un lieu profane ou d'une place publique, pour y travailler, ou pour aller ailleurs qu'à l'Eglife.

Les anciens Canons défendoient d'enterrer perfonne dans les Eglifes, & il feroir à defirer qu'un réglement auffi fage fût encore exécuté. Cependant l'ufage contraire ayant prévalu, on obfervera exactement les règles fuivantes, favoir :

1°. Qu'on n'enterrera dans le Chœur de l'Eglife Paroiffiale que les Patrons les Seigneurs Haut - Jufticiers, & les Eccléfiaftiques dans les Ordres facrés.

2°. Qu'on n'enterrera dans la Nef & autres endroits de l'Eglife, aucune perfonne, excepté ceux qui ont ce droit par titre ou par une poffeffion immémoriale, & les Bienfaiteurs.

3°. Que pour les Sépultures dans l'Eglife, il fera payé à la Fabrique, avant l'ouverture de la foffe, la fomme qui eft d'ufage; que la folle fera profonde de fix pieds, & qu'elle fera recarlée trois jours au plus tard après les obfèques, aux frais des héritiers du défunt,

Les corps de ceux qui feront inhumés, en quelque endroit de l'Eglife que ce foit, feront enfermés dans un cercueil: ceux qui feront enterrés dans le Chœur ne pourront l'être qu'à une certaine diftance des marches de l'Autel. Les foffes, dans le Cimetière, feront au moins de cinq pieds de profondeur,

De droit commun, un défunt doit être inhumé dans l'Églife, ou le Cimetière de la Paroiffe fur laquelle il eft mort. On excepte de cette règle générale, 1°. ceux dont la famille 2 dans une autre Eglife un fépulcre def tiné pour les perfones qui la compofent; 2°. ceux qui ont demandé d'être enterrés ailleurs qu'en leur Paroiffe,

Cette volonté d'un défunt peut fe prouver par écrit, par témoins, ou par la deftination qu'il auroit faite d'un lieu pour fa fépulture, y faifant, par exemple, pofer une tombe fur laquelle il auroit fait graver fon nom; 3°. les enfans mineurs dont les pères demandent qu'ils foient enterrés hors de leur Paroille.

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On fuivra, autant qu'il fera poffible, l'ancien ufage de célébrer la Meffe pour le défunt, le corps préfent, avant l'inhumation, excepté les jours aux quels la Rubrique du Miffel défend de dire des Meffes pour les morts, même le corps préfent. Les enterremens qu'on aura à faire en ces jours exceptés, feront différés au foir après l'Office, à moins que des raifons légitimes n'obligeaffent à faire autrement, & la Meffe votive pour le défunt fera célébrée le plus prochain jour non empêché: ce qui s'obfervera pareillement les Dimanches & autres Fêtes chômées, dans les Eglifes où il n'y a qu'un Prêtre; & fi dans ces Eglifes on ne peut différer l'inhumation après Vêpres, on dira à la Meffe du Dimanche ou de la Fête, une dernière Oraifon pour le défunt à l'égard des Eglifes où il y a plufieurs Prêtres, les jours de Dimanches ou de Fêtes chômées, qui ne font point exceptés ci- deffus, on pourra dire la Meffe In depofitione defuncti, après celle du Dimanche ou de la Fête; il feroit cependant plus à propos de différer la Meffe pour le défunt au jour plus prochain non empêché. On fera une Offrande à ces Meffes, fuivant l'ufage.

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Les Curés iront toujours proceffionnellement faire la levée des corps, même des petits enfans, & les conduiront à l'Eglife Paroiffiale; les corps néanmoins de ceux qui feroient décédés dans les Hameaux fort éloignés, fur-tout lorfque les temps feront mauvais, pourront être apportés ou voi

turés à l'entrée des villes, bourgs ou villages, & le Curé ira les recevoir & lever à l'endroit où ils auront été dépofés, pour les conduire enfuite à l'Eglife.

Dans les temps de maladies contagieufes, on n'apportera point les corps à l'Eglife, mais on les conduira droit au Cimetière pour les enterrer fur le champ: on ira enfuite à l'Eglife pour y faire les prières & les cérémonies ordinaires, comme fi le corps étoit préfent. Si la contagion étoit telle qu'il y eût lieu de craindre que les habitans des maifons voilines du Cimetière fuffent trop expofés en y enterrant les corps de ceux qui en feroient décédés, il faudroit avoir recours à Nous, ou à nos Vicaires Généraux pour obtenir la permiffion d'en bénir un autre éloigné des Eglifes, des maifons & des grands chemins. Il feroit auffi à propos, quand les Cimetières font dans le milieu des bourgs ou villages, de les transférer à l'extrémité de ces mêmes bourgs.

Lorfqu'un corps aura été enterré en un lieu, on ne pourra l'exhumer pour le mettre ailleurs, fans une permillion fpéciale de Nous ou de nos Vicaires Généraux.

Les Curés ou autres Prêtres fe contenteront de ce qui eft réglé pour leur honoraire, & ne pourront l'exiger qu'après l'inhumation & hors de l'Eglife. Ils enterreront les pauvres gratuitement, & tâcheront même de contribuer charitablement, felon leur pouvoir, à ce qui fera néceffaire pour leur fépulture. Il y aura dans chaque Paroiffe une bière pour les pauvres.

L'ufage des cierges ou flambeaux allumés aux enterremens des Fidèles étant fort ancien dans l'Eglife, on ne doit jamais l'omettre, même dans les fépultures des pauvres, auxquelles on allumera deux cierges aux dépens de la Fabrique.

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