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d'Elgin, de Ross et une partie de celui d'Inverness. Il y a dans ces comtés 22 congrégations et 23 missionnaires. Les comtés où les catholiques sont les plus nombreux sont ceux d'Aberdeen et de Banff; il y a 7 congrégations dans le premier, et 9 dans le second. A Aberdeen, outre l'évêque, M. Kyle, il y a deux missionnaires, MM. Gordon et Stuart. A Aquhorties, il y a 3 missionnaires, MM. Badenoch, Gibbons et Macpherson; c'est dans ce lieu que se trouve le collège catholique établi autrefois pour le district d'Edimbourg. Le comté de Banff a 7 missionnaires résidens, dont 3 visitent des congrégations voisines. Un missionnaire de cette partie de l'Ecosse, M. Lovi, est venu dernièrement sur le continent pour y chercher des secours, afin de bâtir une église pour sa congregation. Il étoit porteur de lettres de M. l'évêque d'Edimbourg, et a recueilli quelques dons pour son objet. Il a mème fait le voyage de Rome dans le même but. Cet ecclésiastique, qui a été élevé au séminaire SaintSulpice, paroît plein de zèle et de dévoûment pour le bien de son troupeau. Les comtés d'Elgin et de Ross n'ont chacun qu'une congrégation établie à Elgin et à Kentail, et desservies par MM. Forbes et Macrae. La partie du nord du comté d'Inverness, qui dépend de ce district, compte trois congrégations, à Inverness, à Beaufort-Castle et à Famakyle; M. Thomas Maguire dessert la première, M. M'Kensie la seconde, et MM. Macrae et M'Sweyn la troisième.

res;

Il y a donc en tout en Ecosse 4 évêques et 53 missionnaic'est bien peu pour un pays qui a plus de 27,000 milles carrés de surface. Mais il y a plusieurs comtés où on ne trouve plus de catholiques. Il y a deux collèges ou séminaires pour former des missionnaires, l'un à Aquhorties, et l'autre à Lismore pour le district de l'Ouest. On va sans doute établir un autre collège pour le district d'Edimbourg. L'état de cette mission, le petit nombre et le zèle des missionnaires, le besoin qu'ils ont d'églises et d'écoles, la situation de ces bons catholiques, qui persévèrent dans leur attachement à la foi, au milieu de tant de motifs propres à les ébranler, tout doit appeler l'intérêt sur cette église, et nous nous estimerions heureux si cette courte notice pouvoit toucher en sa faveur quelque ame généreuse, et lui procurer des secours qui affermiroient la religion dans ce pays lointain.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. M. le comte de Lutzow, ambassadeur d'Autriche, a présenté le 29 avril ses nouvelles lettres de créance. Il s'est rendu au Vatican en grand cortège, et a eu son audience du saint Père, auquel il a adressé un discours, et qui lui a répondu avec bienveillance. La suite de l'ambassadeur a été admise au baisement des pieds.

corps

-Le roi de Bavière a quitté cette capitale le 29 avril pour retourner dans ses Etats, après avoir pris congé de S. S., et reçu les complimens du sacré Collège et du diplomatique. Le prince régnant de Reuss-Lobenstein s'étoit aussi rendu le 26 avril au Vatican, pour faire visite à S. S. Il est retourné dans ses Etats, après un séjour de quinze jours à Rome,

PARIS. Les quatre évêques nommés dernièrement par le Roi, y compris M. l'abbé d'Auzers, nommé à Nevers, ont terminé leurs informations pour leurs bulles. On espère qu'ils pourront être préconisés dans le consistoire qui se tient ordinairement vers la Saint-Pierre, et dans ce cas, ils pourroient être sacrés et prendre possession de leurs sièges dans le mois de juillet.

Le dimanche 10, on a célébré dans l'église SainteGeneviève la fête de saint Joseph, qui est la fête patronale de l'association de St-Joseph. M. l'archevêque de Besançon a officié. Le prélat prend un intérêt particulier à cette œuvre si utile pour une classe nombreuse. Cette œuvre se maintient au milieu des efforts de tant d'écrivains et d'orateurs pour pervertir les esprits de la jeunesse. On voit avec plaisir, aux réunions, des pères de famille, des chefs d'ateliers, et à côté d'eux, de jeunes ouvriers, qui viennent puiser dans les instructions de leur sage directeur, et dans le bon exemple, des forces pour se soutenir, au milieu des dangers et des séductions de toute sorte dont ils sont entourés.

La fête de l'Invention de la sainte croix a été célébrée à Nantes le lundi 4 mai, avec une pompe particulière pour l'association de la Propagation de la foi. La cérémonie a eu lieu à la cathédrale. M. l'abbé Langlois, supérieur du sémi

naire des Missions-Etrangères, à Paris, qui se trouvoit à Nantes, a officié, assisté des missionnaires qu'il avoit amenés, et qui vont partir. La grand'messe a été suivie d'une messe des morts pour les missionnaires et associés décédés. M. l'abbé Audrain, curé de la cathédrale, a fait le discours, qui avoit pour objet l'œuvre même, et qui étoit propre à accroître le zèle des associés. L'église étoit remplie comme aux jours des grandes solennités, et les communions ont été nombreuses, tant à la cathédrale que dans les autres églises de la ville. L'association a pris depuis quelque temps une grande extension dans le diocèse; M. l'évèque la favorise de tout son pouvoir, MM. les curés la recommandent dans leurs prônes, et de Nantes elle s'est propagée dans les petites villes et dans les paroisses rurales. Elle a même fait encore de nouveaux progrès ces nois derniers. On sent de plus en plus tout ce qu'il y a de catholique et de consolant pour la foi à contribuer à l'accroissement de la religion dans les terres étrangères. La fête de l'Invention a été célébrée également par l'association à Rennes, à Agen, à La Rochelle et à Blois. Dans ces deux dernières villes, il y a eu le lendemain un service solennel pour les missionnaires et associés décédés. Partout on a fait mention des défunts.

Une notice que nous recevons d'Autun sur M. de Vichy nous engage à revenir sur ce prélat; seulement nous profiterons de la permission qu'on nous donne d'abréger un peu. La notice est intéresssante et très-bien écrite, mais elle est un peu longue pour notre cadre. Nous éviterons aussi de répéter ce que nous avons déjà dit sur le respectable évêque dans notre n° 1530. M. Roch-Etienne de Vichy avoit été d'abord destiné par sa famille à la carrière des armes ; mais cette profession ne s'accordant pas avec ses inclinations, il la quitta au bout de quelques années pour l'état ecclésiastique. Il entra au séminaire St-Sulpice à Paris, et y reçut la prêtrise. Peu de temps après, il fut nommé aumônier de la reine. Cette princesse, si bienveillante pour tous ceux qui étoient attachés à son service, témoigna beaucoup de bontés à l'abbé de Vichy, qui ne fut point ingrat envers elle, et lui conserva, ainsi qu'à toute sa famille, un respectueux attachement. Après 30 ans, ses souvenirs n'avoient rien perdu de leur vivacité, et ses regrets de leur amertume. Il ne parloit jamais des royales infortunes, sans que les larmes ne

vinssent interrompre ses entretiens. L'abbé de Vichy étoit auprès de la reine à l'époque des premiers attentats de la révolution; il partagea tous les dangers de cette princesse, et ne la quitta que lorsqu'il lui fut impossible de quitter son. service. Il se retira en pays étranger, et habita quelque temps la Suisse et les parties les plus rapprochées de nos frontières. Il trouva ensuite un asile dans les Etats de l'électeur de Bavière, Charles-Théodore, qui lui accorda une généreuse hospitalité, et bientôt une affection sincère. L'abbé de Vichy se servit des bontés du prince pour adoucir le sort de beaucoup de familles émigrées; il ne se lassoit pas de demander de nouveaux secours pour ses compatriotes, et l'électeur se faisoit un plaisir de céder à ses instances. Près de dix années que l'abbé de Vichy passa à cette cour auroient été fort heureuses pour lui, s'il avoit pu oublier le passé. Il rentra en France quand le calme commença à y renaître. Il vivoit à Paris, se partageant entre les pratiques de piété qui convenoient à son état, et le commerce d'une société choisie. On dit que Buonaparte voulut l'attacher à sa chapelle, mais que l'abbé de Vichy se refusa à toutes les propositions de ce genre qui lui furent faites, ainsi que pour l'épiscopat. La restauration le combla de joie; il reprit auprès de MADAME les fonctions qu'il avoit exercées auprès de la reine, sa mère; il les cessa en 1819, lorsqu'il fut nommé à l'évêché d'Autun. Trois ans après, le Roi le fit pair et conseiller d'Etat; ceux qui vivoient dans son intimité se rappellent combien il fut sensible à ces faveurs royales, où il voyoit sans doute plus de moyens d'être utile à son diocèse et à ses amis. Ni les difficultés, ni les refus ne le décourageoient lorsqu'il étoit question d'obliger, et il accueilloit les demandes les moins discrètes avec la même bonté. Son zèle pour les devoirs de l'épiscopat parut dans les établissemens qu'il fonda ou restaura. C'est à lui que l'on doit le rétablissement de la maison de Paray-le-Monial, de l'ordre de la Visitation. La famille royale, sollicitée par lui, concourut au rachat de la maison. On sait que c'est de là que la dévotion au sacré Cœur s'est répandue au dehors. La maison des Dames du Sacré-Cœur à Autun fut aussi le fruit

des soins du prélat; elle est dans l'ancien local des Dames de la Visitation; et les religieuses y dirigent un nombreux pensionnat. L'établissement des prêtres missionnaires des

tinés à porter les secours de la religion dans les paroisses vacantes du diocèse, et qui logent dans une maison contiguë à l'évêché, la formation d'un second petit séminaire, sont encore la preuve de la générosité comme de la sollicitude de M. de Vichy. Son testament montre combien il avoit à cœur que ses bonnes œuvres fussent continuées après sa mort. Les pauvres, son séminaire, sa cathédrale, les hôpitaux, des paroisses privées d'instruction, l'ont occupé dans ses derniers momens. Il a demandé que tout fût modeste dans ses funérailles, et que ses restes mortels fussent portés à Autun. Ses intentions ont été remplies; son corps arriva le 22 avril à Autun, et y fut reçu avec les honneurs dus à son rang et au souvenir de ses vertus.

On a porté, le 8 mai, à l'audience de la cour royale de Rouen, l'affaire des sieurs Prévot et Routier, condamnés le 10 avril par le tribunal de Dieppe, pour avoir troublé les cérémonies de la religion par des danses auprès de l'église de St-Martin-la-Campagne. Nous avons parlé de cette affaire nos 1526 et 1536. A Rouen comme à Dieppe, l'avocat des jeunes gens a prétendu que les danses avoient toujours eu lieu, qu'elles se faisoient loin de l'église, qu'elles ne troubloient point les cérémonies, que Prévot avoit été traité avec une extrême sévérité, enlevé par les gendarmes, traîné à Dieppe, détenu 15 jours en prison. M. Boucly, substitut du procureur-général, a dit que l'éclat de cette affaire étoit dû à l'obstination coupable des jeunes gens de St-Martin, qu'ils n'avoient déféré ni aux exhortations du desservant, ni à l'arrêté du maire, qu'ils avoient recommencé les danses même après la sentence du juge de paix, qui les avoit condamnés à l'amende; qu'ils étoient donc bien avertis, et que c'étoit sciemment qu'ils étoient retombés dans la même faute; qu'il étoit constant d'ailleurs que le curé avoit été troublé dans l'exercice de ses fonctions. Toutefois le ministère public a été d'avis d'acquitter Routier, qui n'avoit pas assisté aux danses du 1er mars après la sentence du juge de paix. Quant à Prévot, comme il a fait partie du rassemblement dont les chants ont causé les désordres du 1er mars, il a été justement condamné. L'arrêt a été conforme à ces conclusions; le jugement de Dieppe a été réformé quant à Routier, et confirmé pour Prévot.

La Gazette des tribunaux rendoit

compte dernièrement

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