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Theologia moralis Beati de Ligorio,

Sur mesdames de Montmorency, de Latour-du-Pin, de
Nantouillet,

Jugement de l'Universel sur M. Pigault-Lebrun,

Première Lettre à M. l'archevêque de Paris, par M. de La
Mennais,

Les Jésuites vengés par le bon sens anglais,

Enseignement de la religion, par M. Mérault,
Sur un sermon de M. La Touche,

Pages.

257

265, 284, 298

271

273

303

305

308

Bibliothèque des familles chrétiennes,

Esprit du christianisme, par le P. Nepveu,

Essai sur la suprématie du pape, par M. Affre,

Sur les Mémoires de M. de Bourrienne,

318

320

ibid.

321

Visite de la prison de Versailles par M. l'évêque,

Procès pour une souscription,

Eloge de M. Salvador par le Globe,

Bibliothèque des P. de l'Eglise; Bible de Vence; Dictionnaire

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historique de Feller,

336

Sur l'affaire de M. l'abbé Partie, curé de Lalonde,

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Sur une Histoire de l'Eglise, par Bérault-Bercastel,

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Instructions sur les égaremens de l'esprit et du cœur,
Examen de la Profession de foi du vicaire savoyard,
Sur une pétition contre un curé,

Sur une demande de mariage formée par un prêtre,
Instructions sur les vérités de la religion,

Au tombeau de mon Sauveur, par le P. de Géramb,

Fin de la Table du cinquante-neuvième volume.

385 387

390 396

ibid.

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Instruction pastorale de M. l'évêque de Chartres sur les progrès de l'impiété et sur ses outrages directs et récens envers la personne du Sauveur des hommes (1).

Cette Instruction pastorale, qui est datée du 2 février dernier, est encore une honorable et vigoureuse réclamation de l'épiscopat contre les maux de la religion et l'audace de l'impiété. Malheureusement les bornes de ce journal ne nous permettent d'en citer que de courts extraits. Le prélat commence par exposer les efforts du génie du mal :

<< Jamais, nos très chers Frères, on n'a vu sur la terre un mouvement des esprits aussi effrayant que celui qu'on remarque en ce moment parmi nous. Jamais la créature ne s'est élevée aussi orgueilleusement contre son créateur. Ce Dieu souverain a mis dans toutes les ames l'empreinte de sa lumière, le témoignage de sa grandeur; il s'y est ménagé des intelligences que la plus profonde perversité peut seule méconnoître. De là ces hommages universels, ce cri d'amour sorti de tous les cœurs, et que la reconnoissance des peuples offroit au père, au bienfaiteur, au maître souverain de la société humaine; de la la déférence pour toutes ces lois et ces clartés intérieures qui nous découvrent l'usage et les limites de notre raison, l'impuissance de notre être, l'égarement prodigieux d'une ame assez aveugle pour penser que l'homme, en qui tout est d'emprunt, a des droits à une indépendance sans bornes, semblable à celle de Dieu même. Comment ne pas voir que ce sentiment de toutes les nations et de tous les âges est l'indice de la lumière qui doit nous conduire, la trace de ses rayons, et que le soulèvement forcené d'un petit nombre d'esprits qu'on voit dans un siècle seul fouler aux

(1) In-8°, prix, 1 fr. franc de port. A Paris, chez Adrien Lo Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

Tome LIX. L'Ami de la Religion et du Roi.

A

pieds toutes les notions reçues, ne prouve que leur délire impie et lamentable? Tel est cependant, N. T. C. F., le triste déchaînement dont nous sommes témoins. La France, qui n'a pas sans doute rompu toute alliance avec les générations passées et avec les autres peuples du monde, ne désire au fond que d'acquitter la dette de toute creature et d'être fidèle à son Dieu; mais il s'est élevé au milieu d'elle quelques sophistes avides, les uns de bruit, les autres de pouvoir, qui veulent à tout prix l'arracher à elle-même, à sa foi, à ses vertus antiques. Peu con sidérables par leur nombre, ils sont très-formidables par les facilités merveilleuses qu'il savent trouver et par une profondeur de corruption sans exemple. Leurs doctrines, reproduites sous mille formes, vont s'offrir incessamment à tous les esprits, les consternent ou les enivrent. La vérité, la sagesse, la religion, la loyauté ancienne, toujours vivantes au sein de la France, veulent en vain élever la voix; des milliers d'impostures, de dérisions, de calomnies atroces, étouffent à l'instant cette voix auguste......

>>> On voit les sources mêmes qui devroient être les plus pures répandre les doctrines empoisonnées, fatales à la foi, destructives de la morale. Des chaires élevées par une autorité protectrice de la religion et des mœurs étendent les ravages et grossissent le cours de ce torrent. C'est de là que partent des traits mortels contre la foi de nos pères. On y joint, est vrai, quelques signes de respect, on rend à la religion quelques hommages; mais ces correctifs insuffisans, et ces contrepoids, dont on semble avoir exprès calculé la foiblesse, ne servent qu'à rendre plus meurtriers des coups dont un ménagement politique a seul ralenti la violence. C'est dans ces écoles qu'on entend avancer que la réflexion ne doit pas être subordonnée au symbole, c'est-à-dire que la réflexion a droit de juger des dogmes qui nous viennent d'une autorité divine, qu'elle peut par conséquent les combattre et les nier; ce qui est le renversement de la foi par sa base mème.

>>> C'est là qu'on apprend que la religion est très-peu propre à développer le génie et à former de grands hommes, parce que la religion a pour essence de faire prévaloir dans la pensée l'idée de l'infini, de l'absolu, de l'invisible, de la mort, de l'autre vie, parce que Dieu est tout dans la religion. Décision flétrissante pour notre foi, mais qui heureusement ne peut nous humilier, tant elle choque audacieusement la raison et l'histoire. Comme si une doctrine qui agrandit et perfectionne toutes nos facultés pouvoit en arrêter le noble essor; comme si la religion, en mettant nos obligations d'état au premier rang de nos devoirs, n'enflammoit pas le zèle de tout chrétien, du prince, du magistrat, guerrier, pour l'accomplissement de la tache obscure ou éclatante qui lui est prescrite; comme si les saint Louis, les Duguesclin, les Suger, les Vincent de Paul, les Bossuet, des milliers de noms qu'il seroit trop superflu d'accumuler ici, n'avoient pas brillé dans le inonde et forcé l'admiration des siècles; enfin, comme s'il étoit nécessaire d'être un athée ou un matérialiste pour être un grand homme.

du

» C'est là qu'on représente la religion comme un enthousiasme où le raisonnnement n'a point de part, qu'on lui fait faire constamment une figure triste, honteuse; qu'on la traîne à la suite de l'industrie, du commerce, de la chimie, de la sculpture, et qu'on rabaisse en mille manières ce sentiment, le plus sublime de tous, puisqu'il nous élève

jusqu'à Dieu et nous unit à la perfection souveraine. C'est là, qu'après avoir fait un partage bizarre et fantasque des temps et des lieux, on range toujours la religion du côté où se trouve les idées étroites, l'ignorance, la foiblesse, l'incapacité; qu'on l'immole à son plus cruel adversaire, au moderne philosophisme, dont on célèbre les triomphes avec des transports qui tiennent du délire poétique; en un mot, c'est là qu'on ne jette dans les esprits, au sujet du christianisme, que des impressions d'indifference, d'incrédulité, de dédain ou de népris. »

M. l'évêque de Chartres cite quelques exemples de la morale perverse qu'étalent audacieusement dans leurs écrits les régulateurs de l'opinion. Il en vient ensuite au livre de Salvador, dont toutefois il ne prononce pas le nom, et s'étonne qu'au milieu d'une nation chrétienne, on ait osé traduire de nouveau en jugement le Fils de Dieu, et déclarer légale sa sentence de mort :

« Voilà donc ce qui vient d'être imprimé et proclamé hautement au sein du royaume trés-chrétien; et remarquez-le, N. T. C. F., on insiste sur tous les détails d'une effroyable procédure, comme pour inculquer, pour prolonger le blaspheme, et pour faire, en quelque sorte, avaler goutte à tous les enfans de l'Evangile cette espèce d'affreux breu

vage.

Est-ce là respecter une religion qui a tant de titres? Quoi! compter tous les coups qu'on a portés à celui en qui les chrétiens voient un Dien, et à chaque marque nouvelle d'une fureur barbare, dire: Cela est bien, on ne pouvoit mieux exécuter la loi; n'est-ce pas faire aux disciples de cette religion le plus douloureux, le plus sanglant outrage? Combattre un dogme isolé de leur foi, c'est une erreur qui les contriste; mais attaquer publiquement l'objet direct et personnel de le... adorations, n'est-ce pas l'oubli et la violation de leurs droits les plus sacrés? Où est donc la Charte? Où est la protection qu'elle assure au christianisme? Seroit-il permis d'aller dire à un fils, profondément convaincu de l'innocence et des vertus sublimes d'un père cruellement immolé, que celui-ci a été tué légalement. Regarderoit-on comme le protecteur de cet enfant désolé celui qui trouveroit bon qu'on le forcat à entendre l'approbation froide et méthodique d'un supplice qui lui auroit arraché ce qu'il avoit de plus cher au monde? Mais quoi! les rapports de la creature envers son Dieu ne sont-ils pas mille fois plus tendres et plus étroits que ceux d'un fils envers l'auteur de ses jours? La Charte a-t-elle donc quelque chose de sérieux, peut-on dire qu'elle appuie et favorise la religion des chrétiens, si elle permet qu'on remplisse leur ame d'une douleur inexplicable en outrageant ce que leur foi a de plus saint et de plus intime? Cette religion est cependant la religion de l'Etat, c'est-à-dire, qu'elle est la croyance publique, authentiquement avouée; de plus, elle est réellement professée par la presqu'universalité des Français. N'est ce donc pas offenser et blesser au cœur la nation entière que de traîner encore son Dieu devant le tribunal des hommes, et de l'y couvrir d'une nouvelle ignominie? »

Mais ce n'est pas seulement sur le jugement de J. C. que Salvador s'égare:

» Cet adversaire de l'Homme-Dieu est un athée à la manière de Spinosa. Voulez-vous vous en convaincre? Ecoutez ses paroles : « Le prin»cipe, on doit distinguer deux choses, l'univers matière et Dieu, quoi» qu'il offre deux abstractions des plus nécessaires dans la pratique, » n'a pourtant qu'un rang secondaire. Dieu, sous ce rapport, n'est pas » la plus grande pensée à laquelle puisse arriver l'homme; il ne repré» sente qu'une subdivision de l'unité infinie, de cet être universel et » éternel, à la fois actif et passif, qu'Abraham et Moïse appelèrent Jé » hova. » Vous le voyez, la distinction de l'univers-matière et de Dieu n'est bonne que dans la pratique; dans la spéculation et dans la réalité, la matière et Dieu ne composent ensemble qu'un tout qui forme l'Etre éternel. Dieu ne représente qu'une subdivision de cet Etre éternel et universel. Que suit-il de là? C'est que Dieu n'est plus qu'un être borné, qu'il n'est, aussi bien que la matière, qu'une portion de l'unité infinie, en un mot, qu'il n'est plus Dieu doctrine qu'il répète vingt fois ailleurs, et qu'on peut regarder comme plus absurde encore que le pur théisme.

a

>> Vous jugez aisément que, dans ce système, le gouvernement theocra tique d'Israel s'évanouit. Moïse, dont l'auteur réduit tous les miracles à des effets naturels, ne pouvoit consulter Dieu ou Jéhovah, puisque Jéhovah n'est, suivant lui, que l'univers, l'ensemble des êtres. Aussi, quoique l'Ecriture dise en cent endroitss que Moïse parloit au nom de Dieu, portoit au peuple les réponses, les oracles de Dieu, cet écrivain prétend qu'il faut entendre que le fameux législateur n'étoit inspiré que par son génie, par le sentiment de l'utilité publique, par une certaine conscience de la volonté générale. De sorte qu'au lieu de nous laisser la croyance où l'on est depuis trois mille ans, que Moïse étoit le ministre du vrai Ďieu, l'exécuteur de ses volontés, il fait de ce saint homme une espèce de spinosiste et un républi– cain plus outré que les plus violens démagogues de 93.

>> Que fait-il donc de l'histoire, de tous les monumens, des règles du langage, d'une évidence pareille à la clarté du jour? Il n'en tient pas le moindre compte. Oui, N. T. C. F., si nous employions pour défendre la religion la millième partie des vaines subtilités, des inductions pitoyables, des contes rabbiniques dont cet auteur fait usage, l'indignation seroit au comble et avec raison; et ce livre est cependant exalté et vivement recommandé par un certain parti. A quelles intentions? Nous vous révélerons dans un instant cet effroyable mystère.

Ce qui révolte justement au sujet du même ouvrage, ce sont les éloges que lui ont donnés quelques journaux, Îl rappelle quelques traits de leur mauvaise foi sur d'autres points, et ne se dissimule pas que tant d'efforts tiennent à un plan général et bien alarmant :

« Hélas! se pourroit-il qu'elle ne comprit pas, cette patrie infortunée, qu'au milieu d'un débordement si horrible d'impiete, elle doit for

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