Page images
PDF
EPUB

de forêts considérables sur les contrées et les communes adjacentes, relativement à la température et à la salubrité de l'air, à la direction et à la violence des vents dominans, à l'abondance et à la localité des pluies, d'où dérivent les sources et les eaux courantes, et en général à tout ce qui constitue son état physique actuel.

L'Académie propose pour 1825 les deux questions suivantes: 1o Les causes du mouvement de nutation de l'axe terrestre sont-elles parfaitement connues et rigoureusement démontrées? A-t on des raisons d'observation ou de théorie qui puissent faire présumer un semblable mouvement dans les autres globes du système planétaire? Existerait-il un 、 moyen de renfermer (ce cas supposé) toutes les conséquences et les lois de ces mouvemens dans une même formule ou dans l'expression analytique d'une loi commune à tous les corps célestes dépendans du

système solaire? Ou enfin pourrait-on conclure de là, ainsi que des

per

turbations des corps planétaires, quelque chose qui ne s'accordât point avec la théorie hypothétique admise par Copernic et développée par Newton? 2o S'il y a des raisons pour supposer l'existence d'un noyau magnétique dans l'intérieur du globe terrestre, ou s'il n'y a pas des moyens de réfuter victorieusement cette hypothèse ?

Le prix de chacune de ces questions sera une médaille d'or du poids de trente ducats. Les mémoires, écrits en latin, français, hollandais ou flamand, seront adressés, avant le 1er février 1824, à M. DEWEZ, secrétaire perpétnel de l'Académie.

--

Réimpression. - Millevoye.· Comme par le passé, la typographie belgique tire ses plus grands bénéfices des réimpressions; mais, ses contrefaçons, loin de nuire à la réputation des auteurs, y ajoutent quelquefcis. Telle est celle des OEuvres de Millevoye, faite par l'imprimeur Hayez, de Bruxelles. Cette édition nouvelle, aussi soignée que celle de Paris, contient un très-grand nombre de pièces qui manquent dans l'autre, et parmi lesquelles on peut citer un fragment précieux traduit de la Lusiade.

-

GAND.-Nouveau journal. — Depuis le mois de mai, il paraît à Gand un nouveau journal mensuel écrit en français, intitulé: Messager des sciences et arts. Les premières livraisons contiennent des notices curieuses sur des monumens grecs du muséum de Leyde, apportés par le colonel Rottiers, et sur un tableau de Van-Eyck, conservé à la galerie impériale du Belvéder à Vienne.

AMSTERDAM.Nécrologie.-Jean Qormtan, graveur en bois, vient de mourir à Amsterdam, à l'âge de soixante-dix ans; il débuta dans la carrière des arts, en 1780, en travaillant pour les manufactures d'indiennes de

Weesp. On lui doit les jolies gravures qui ornent les ouvrages publiés par la Société tot nut van 't algemeen. En 1817, la Société économique de Harlem lui accorda une gratification pour la perfection où il avait porté cette branche de la gravure, dont la culture paraît négligée depuis Dombre d'années. De R-G.

FRANCE.

SEINE-ET-OISE.-Météore.-Le 26 août dernier, à trois heures et demie après midi, une trombe s'est élevée, près du village de Bonnecourt, canton d'Anet, par un tems calme et serein. Elle formait une colonne de poussière et manifestait une forte électricité. Les flammes qu'on y apercevait étaient bruyantes, sans jamais éclater comme la foudre. Cependant, sur les flancs de la trombe, l'air s'obscurcit, et des orages, qui se formėrent aussitôt, suivaient ou accompagnaient le météore dans son mouvevement. La trombe passe sur Marchefroy, où 45 maisons s'écroulent ; touche la Haute-Borne, y détruit une ferme; à Dammartin, le clocher séparé de la nef, est jeté loin de l'édifice; des arbres sont cassés, tous à la même hauteur, comme s'ils avaient été sciés par des bûcherons. L'ouragan emporte les meules de blé qu'on venait de récolter; des voitures (chevaux et conducteurs), pesamment chargés, sont jetés par-dessus la ferme de la Haute-Borne : les voitures et harnais sont dispersés dans les airs; l'homme et les chevaux, après avoir été enlevés à 60 pieds, retombent à une grande distance, soutenus et pressés par la trombe. La chute des décombres et d'une grèle d'une grosseur énorme jointe à la violence de la tempête ont tué trois personnes et en ont blessé quarante. Tels sont les malheurs que la pitié doit secourir, ou réparer. MONSIEUR (frère du Roi) a le premier donné l'exemple de la bienfaisance, noble exemple qui, nous n'en doutons pas, trouvera de nombreux imitateurs. (Extrait d'une lettre de M. Charles DE MONTIGNY-TURPIN, fils aîné.)

GIRONDE. Zoologie. — Phoque. — Depuis trois ans, un petit phoque, de l'espèce désignée sous le nom de phoca vitulina, habitait la passe et le bassin d'Arcachon. Un pêcheur, qui depuis long-temps le guettait, l'a pris le 13 juillet à l'aide d'un filet, et le fait voir actuellement à Bordeaux. C'est une femelle qui a 5 pieds de long, et que l'on a tout-à-fait apprivoisée par la faim.

Anthropolithe. —Un propriétaire de Salles, canton de Belin avait acheté quelques pierres en les faisant décharger, l'une d'elles tombe, s'ouvre et laisse voir un crâne humain muni de toutes ses dents et un os placé au-dessous, en travers, et que l'on pouvait prendre, pour avoir appartenu à un bras. M. Jouannet a trouvé l'an et l'aútre en très-mau

vais état ; toutes les dents étaient perdues. Il a reconnu la place d'où provenait la pierre, qui est un grès calcaire marin, grossier, coquiller et mêlé de beaucoup de sable siliceux. Le même grès renferme de petits helix, autre preuve de sa formation récente. (Extrait du musée d'Aquitaine.) DORDOGNE. Médecine.-Conservation du virus vaccin. M. Brard, directeur de l'exploitation des houilles, de la Galibe en Périgord, correspondant de l'Académie des sciences de Bordeaux, et déjà connu par ses ouvrages de minéralogie, vient d'imaginer de substituer des feuilles de mica aux petits plateaux de verre dont on se servait pour la conservation du virus vaccin. Ces feuilles, auxquelles M. Brard a donné le nom de jenners, pour honorer la mémoire du célèbre Jenner, ont une foule d'avantages sur les plateaux de verre: elles sont vingt fois plus légères; leur juxta-position offre plus d'exactitude, et leur flexibilité les met à l'abri de toute fracture.

LOIRE. SAINT-ÉTIENNE. - L'école des mines établie dans cette ville, a terminé sa sixième année scholaire le 15 août dernier. La reprise des cours aura lieu le 15 octobre suivant. Les études de cette année ont offert des résultats non moins satisfaisans que celles des années précédentes. L'enseignement a pour objet l'exploitation proprement dite, la connaissance des principales substances minérales, et leur gisement, ainsi que l'art de les essayer et de les traiter, les élémens de mathématiques, la levée des plans et le dessin. Les demandes en admission aux places d'élèves doivent être adressées, par les candidats, au préfet de leur département; les conditions exigées et le régime de l'école sont établis dans l'ordonnance du 2 août 1816, au bullutia des lois, pag. 129, sous le n° 107, et dans un réglement du 4 juin 1817, dont on peut pren. dre connaissance aux secrétariats-généraux des préfectures.

GIRONDE.-BORDEAUX.-Bibliographie espagnole.-Cette ville, qui a toujours été le centre des communications entre la France et l'Espagne, a pris plus d'importance sous ce rapport, depuis que les circonstances en ont fait l'asile de plusieurs personnes que les événemens politiques ont successivement expulsées de la péninsule. Il en est résulté une extension nouvelle pour son commerce de librairie avec ce royaume. Un grand nombre d'ouvrages en langue espagnole, originaux ou traduits, y ont paru dans ces dernières années. Deux libraires, MM. Lawalle jeune et Beaume, ont publié ou réimprimé, l'un 9 ouvrages, et l'autre 23. Dans le nombre, on remarque des traductions du Commentaire sur l'esprit des lois, par M. de Tracy, du Droit des gens, de Vattel, des OEuvres politiques de M. Benjamin Constant, de l'Europe et l'Amèrique en 1821, par M. de Pradt, des ruines de Volney, du Traité d'écono

-

mie politique, de M. J. B. Say, etc. Ces écrits sont de nouvelles richesses ajoutées à toutes celles que possède déjà cette belle littérature castillane, où nos propres écrivains ont puisé quelquefois si heureusement. A*. Archeologic. Découvertes numismatiques. — Pièces françaises. Dernièrement, en démolissant une maison près de l'hôtel des douanes, à Bordeaux, on a trouvé un vase d'argile qui renfermait une assez grande quantité de gros et demi-gros d'argent, des règnes de Charles VII et de Louis XI. Parmi ces petites pièces de Monnaie, il s'en est trouve d'intéressantes pour l'histoire de l'Aquitaine, et que Venutti n'a' point mentionnées dans sa dissertation sur les monnaies de cette province. Piéces romaines. A Cavignac, arrondissement de Bazas, on a trouvé dernièrement un Constance II en or, qui mérite d'être remarqué pour sa rareté et pour sa belle conservation. Sa valeur intrinsèque est de 16 livres; mais il a été vendu beaucoup plus. On y a trouvé égalementun Antonin en argent très-bien conservé. Ces monnaies françaises et romaines ont été décrites dans le musée d'Aquitaine (Tom. II, pag, 43 et 72), , par M. Jouannet, qui possède une collection très-intéressante d'antiquités, de médailles et de fossiles, trouvés dans le département de la Gironde.

PAS-DE-CALAIS. BOULOGNE.

Antiquités.-On vient de découvrir, près de cette ville, dans un champ situé sur la rive gauche de la Lyanne, trois rangées de tombeaux en pierre. Dans chacun, il a été trouvé des armures rouillées, des ossemens, une petite bouteille et un vase en terre cuite. Parmi les débris d'armure découverts jusqu'ici, se trouve une petite aigle romaine conservée en entier. On a trouvé aussi dans ce même champ, plusieurs petites médailles en argent, qui portent d'un côté l'effigie et le nom de Germanicus, et de l'autre un char antique attelé de quatre chevaux. On doit espérer qu'une découverte aussi précieuse pour l'histoire du pays, sera suivie avec attention, tant par les autorités locales que par la Société d'agriculture et des arts de Boulogne. Tout porte à croire que ces tombeaux ne sont pas les seuls, et que les trois lignes parallèles qui ont été découvertes, se prolongent et contiennent un bien plus grand nombre de tombes. La dimension des énormes pierres de ces tombeaux, et le travail de leur pose, ne laissent guère l'idée qu'on ait fait cette dépense pour de simples soldats. Le propriétaire de ce champ, a offert, dit-on, à l'autorité, de laisser ces monumens en entier dans son champ, comme monument public, si elle jugeait à propos de faire veiller à leur conservation par les employés des douanes, qui ont un poste à côté; et, dans le cas contraire, il se propose de les faire transporter dans son domaine, où ils seront re

placés dans leur état primitif, et conservés aux amateurs par ses soins particuliers.

Sociétés savantes et Établissemens d'utilité publique.

BESANÇON (Doubs). L'Académie des belles-lettres avait proposé un prix, consistant en une médaille d'or de 200 fr., pour un discours sur cette question: Montrer ce que la morale évangélique a ajouté d'étendue et de stabilité à la morale la plus épurée de l'ancienne philosophie. Le prix a été partagé entre M. Degérando fils, et M. Henri Blaze, notaire à Avignon, correspondant de l'Institut (Académie des beaux-arts, musique), et décerné le 25 août 1823.

BORDEAUX (Gironde). - Célébration de la sixième fête linnéenne. Le jeudi 26 juin 1823, la Société linnéenne de Bordeaux et ses sections françaises et étrangères ont célébré, dans les différens lieux de leurs résidences, cette fête intéressante, consacrée à la botanique, connne sous le nom de fête linnéenne, et instituée en mémoire du grand Linné et de Jean Bauhlin, le restaurateur de la botanique en France. La Société linnéenne de Bordeaux, sous la présidence de son zélé directeur, M. Laterrade, auteur de la Flore bordelaise, s'est réunie à cinq heures et demie du matin dans le lieu ordinaire de ses séances, pour entendre le programme de la fête. Immédiatement après, l'assemblée s'est dirigée vers le chemin de Toulouse et a commencé ses excursions, qui ont fourni, entre autres plantes, deux espèces nouvelles pour la Flore de la Gironde, l'ornithopus ebracteatus et le dorycnium suffruticosum, qui est rare en France. On a visité le coton cultivé en pleine terre par MM. Bouchereau frères, et qui, malgré l'humidité de la saison, promet une assez bonne récolte. A midi, après avoir fait les observations météorologiques d'usage, qui, à la même heure, ont été répétées par toutes les sections françaises et étrangères, et qui seront publiées dans l'Annuaire de la Société, la séance champêtre a été ouverte sous une touffe d'ormeaux, à côté du château de Carbonnieux. M. Dargetas, président, a fait l'ouverture de la séance par un discours à la fois simple et bien écrit. M. Laterrade fils (Théophile) a lu le procès-verbal de la première fête linnéenne, et M. Chaigneau, secrétaire, celui de la cinquième, qui fut célébrée à Sibirol le 27 juin 1822, et dont nous avons rendu compte, Tom. XVI, pag. 215 et 642. M. le directeur donne communication d'une lettre de M. Billaudet, ingénieur, qui envoie le scrophularia canina, observé pour la première fois sur la rive droite de la Garonne, non loin du pont. M. D. Bentzien fait hommage à la So

« PreviousContinue »