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qu'il fût au niveau des besoins de l'agriculture, dans un département où il était pénible de croire que cet art eût fait peu de progrès. Il nous semblait que les rédacteurs choisissaient trop souvent des sujets universellement connus, et qu'ils n'offraient pas assez d'instruction aux lecteurs. En jugeant d'après quelques apparences, nous pensions que les cultivateurs de Tarn-et-Garonne devaient être dans l'aisance; que ce bien-être avait produit son effet ordinaire, qu'il avait fait naître le goût de l'instruction, et que, par une heureuse réaction, les lumières avaient amené le perfectionnement de l'agriculture, et augmenté l'aisance du cultivateur. Malheureusement, nous étions dans l'erreur. Séduit par la magnifique parure végétale des bords de l'Aveyron, du Tarn et de la Garonne, le voyageur attribue aux travaux de l'homme dans cette contrée, plus qu'ils n'ont réellement produit, et ne distingue point ce qui n'appartient qu'à la nature. La Société d'agriculture de Montauban connaissait mieux les lieux et les hommes: elle s'est conformée, aux données locales; elle s'est tenue à la portée de ceux qu'elle voulait instruire. Les rédacteurs de ce recueil s'attachent, avant tout, à introduire les perfectionnemens les plus faciles à obtenir, ceux qui contrarient le moins les usages actuels, et même les préjugés. C'est ainsi que le bien s'opère sans éclat, mais sûrement, et par une action continue, moyen qui peut seul opérer la plus grande somme de bien. Il serait à désirer que toutes les sociétés d'agriculture des départemens où l'art est peu avancé, imitassent la marche prudente et graduelle de la Société de Montauban. Pour justifier l'opinion que nous exprimons ici, il suffira de jeter les yeux sur les deux cahiers de juin et juillet de cette année. Nous y trouvons une notice instructive sur les inondations, extraite du Journal des Propriétaires ruraux outre l'exposition des moyens les plus faciles de prévenir les inondations, et de remédier aux dommages qu'elles ont causés, on trouve des avis sur l'usage des fourrages avariés par leur séjour dans l'eau, sur les maladies qu'ils causent et sur les remèdes qu'il faut y appliquer ; — l'extrait d'un mémoire inséré dans les Annales de l'agriculture française sur le bagnage ou incision circulaire des vignes; — un avis sur les moyens d'arrêter les effets délétères des champignons, tiré du Mémorial du Gers; un article sur la moisson, extrait de la traduction française des Principes raisonnés d'agriculture, par A. Thaer; - une dissertation sur les avantages de la méthode de faucher les céréales, comparés à l'emploi de la faucille, extrait de l'Économie rurale, par M. te baron Crud; — enfin, un autre extrait des Annales de l'agriculture française, dans lequel on rapporte les observations de M. Le Pertières, secrétaire de la Société d'agriculture de

Paimbœuf, sur les précautions à prendre pour la conservation des blés. Ce cultivateur prescrit de fermer les greniers du côté du midi, et de ne les ouvrir que du côté du'nord: il y a très-long-tems que ce précepte est appliqué à la conservation des papiers, des livres, et en général, de toutes les substances hygrométriques, ou sujettes à s'humecter.

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336 (*).

Journal des voyages, découvertes et navigations modernes, etc., publié par J. T. VERNEUR, chef de bureau à la préfecture de la Seine, etc.; 54me cahier (avril, 1823).· On souscrit, à Paris, chez Arthus Bertrand. Le prix de l'abonnement est, pour Paris, de 30 fr. pour 12 cahiers, ou un an; 16 fr. pour 6 cahiers pour les départemens, 33 fr. par an; 17 fr. 50 c. pour 6 mois; pour les pays étrangers 36 fr. et 19 fr.

..Nous avons remarqué, dans le 54me numéro de cet excellent recucil, deux notices très-bien faites et pleines d'intérêt, et nous nous empressons de les indiquer à nos lecteurs. La première est intitulée : Coupd'œil sur l'état actuel de la géographie mathématique de l'Espagne et du Portugal, par M. Sueur-Merlin; et la seconde, Géographie physi- ́ que et politique de l'Espagne et du Portugal, suivie d'un itinéraire détaillé de ces deux royaumes; par don Isidore ANTILLON, traduite de l'espagnol, sur la 2me édition. Le rédacteur de cette Notice donne une analyse détaillée et très-suffisante de l'ouvrage espagnol et de la traduction.

337. Le Corsaire, Journal des théâtres, des mœurs, de la littérature et des arts. Paris, 1823. On souscrit, rue du Faubourg-Montmartre, no 4. Prix de la souscription, pour trois mois, 13 fr.

Parmi les journaux consacrés exclusivement à la littérature légère, aux théâtres et aux mœurs, le public paraît distinguer, et nous devons faire remarquer le Corsaire, qui soutient, avec la Pandore et le DiableBoiteux, déjà nommés dans notre Revue sommaire des principaux ouvrages périodiques (voy. ci-dessus, pag. 200-204), une lutte honorable, qui tourne au profit des lettres. Le mérite des nouvelles productions dramatiques, le talent des artistes, y sont généralement appréciés avec goût et impartialité; et l'on y trouve aussi, souvent, des articles d'un autre genre, également dignes d'attention. Nous citerons particulièrement des morceaux intitulés Antiquités, où l'érudition est embellie par les charmes de l'esprit et du style; des Promenades autour de Paris, qui servent de cadre à des observations justes et ingénieuses; des Nouvelles et des Contes, où l'imagination et la sensibilité décèlent l'âme et le talent d'une femme aimable et instruite.

Livres en langues étrangères, publiés en France.

338. · Curso de politica constitucional, etc., etc. Cours de politique constitutionnelle, par M. Benjamin Constant; traduit en espagnol par D. Martial-Antonio Lopez. Nouvelle édition. Bordeaux, 1823; Lawalle jeune, cours de Tourny, no 20; et Paris, Aimé André, quai des Augustins, no 59. Trois vol. in-12; prix, 12 fr.

On s'accorde généralement, en France et dans l'étranger, à regarder M. Benjamin Constant (quelque opinion qu'on ait adoptée, d'ailleurs, sur les actes de sa vie politique) comme l'un des hommes qui ont le mieux compris et le mieux exposé ces nobles et pures doctrines constitutionnelles, auxquelles tous les esprits élevés de l'époque se sont ralliés d'une manière plus ou moins formelle. La traduction des écrits de notre célèbre publiciste dans la langue castillane, était un véritable service rendu à un pays où la Société, ébranlée sur ses antiques bases, en cherchait de nouvelles et de plus conformes à la marche du génie de la civilisation. Aussi, ces écrits ont-ils reçu, en Espagne, un accueil distingué, comme le prouve la nécessité d'en publier une seconde édition, à une époque si rapprochée de la première publication. Nous ne doutons pas que celle-ci n'ait le même succès. Les graves circonstances au milieu desquelles se trouve actuellement placée la Péninsule, doivent même lui assurer un nouveau degré d'intérêt. Certes, ce n'est pas au moment où il s'agit de créer une législation politique tout entière, que les hommes d'état pourraient négliger de puiser des lumières, même dans les ouvrages de celui que plusieurs d'entre eux veulent bien considérer comme un ennemi.

A.

339 (*). - C. Crispus SALLUSTIUS. - OEuvres de Salluste, texte revu et corrigé, par F. G. POTTIER. Paris, 1823; Malepeyre, rue Git-le-Cœur, no 4. Un vol. in 8o, de l'imprimerie de Firmin Didot; prix, 7 fr.

Ce volume est le second de la Collection des auteurs tatins. Cette belle collection, dont nous avons annoncé la première publication (T. XVIII, p. 201.), se continue avec succès, et mérite de fixer l'attention de tous les amis des études classiques.

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NEW-YORK.-Société géologique d'Amérique.-Dans sa dernière séance, la Société a reçu, de son président, sir William Maclure, une caisse de laves du Vésuve; les Voyages géologiques de Beudant en Hongrie, formant quatre volumes ornés de cartes; plusieurs cahiers de la Revue Encyclopedique qui fait partie de la bibliothèque de la Société; une suite du Journal français de physique; la Géologie de l'Angleterre, par CONYBEA et PHILIPPE.-Le major Delafield a offert aussi à la Société une caisse de minéraux consistant principalement en pierres calcaires trouvées sur les rivages des lacs supérieurs, et en différens échantillons géologiques, tant américains qu'étrangers.

HUDSON.-Carrières de marbre.—Le territoire des États-Unis est riche en marbres, que leur beauté et leur solidité rendent propres aux ornemens d'architecture. Le plus remarquable se tire d'une carrière située aux environs de la ville d'Hudson. Il est d'une couleur grisâtre, avec une teinte légère de rouge; semi-cristallin, et entièrement cristallisé autour des corps organisés qui s'y trouvent. Lorsque le marbre est poli, ces substances étrangères, enchâssées dans une brillante couche calcaire, et souvent plus éclatantes que leur enveloppe, font un très bel effet.

Médecine.

POMFRED. Efficacité de l'acide prussique contre l'asthme.—Le président de la Société royale de médecine de Connecticut, s'étant procuré, il y a trois ans, une fiole d'acide prussique, préparée à Paris par M. Robiquet, d'après les indications du docteur Magendie, en fit usage dans plusieurs occasions; l'acide prussique lui a paru surtout propre à combattre l'asthme. Il l'a ordonné à des malades dont rien ne calmait les douleurs, et qui ont de suite éprouvé un grand soulagement. Ce médicament peut être pris, trois, quatre, cinq, ou même six fois, dans les vingt-quatre heures, en doses proportionnées à l'état du malade, et à l'intensité de la maladie.

PHILADELPHIE. Hydraulique. Cette belle ville est abondamment pourvue d'une eau excellente par la rivière de Schuylkill; et un magnifique établissement vient d'être terminé sur le mont Fair, au-dessus de la ville, aux chutes de la Schuylkill. La dépense est de 426,330 livres sterling, et les résultats sont admirables. A ses chûtes, la rivière a environ 900 pieds de large, sa profondeur est de 30 pieds quand l'eau est haute. Au moyen de huit roues et de huit pompes, on élève dans le réservoir plus de dix millions de gallons par jour. Il y a deux réservoirs dont l'un est de cent trente-neut pieds de large, trois cent soixante-deux de long, et 12 de profondeur, et qui peut contenir trois millions de gallons: il communique à un second réservoir, qui contient quatre millions de gallons. L'eau qui y est portée se trouve à 56 pieds au-dessus du plus haut terrain de la ville, elle est ensuite distribuée dans des tuyaux de fonte, et parcourt une longueur de trente-cinq mille deux cent cinq pieds; tous ces tuyaux sont fondus en Amérique. — Le comité, chargé d'un rapport sur cette nouvelle fondation d'utilité publique, remarque avec justesse qu'il est impossible d'estimer l'usage et l'importance de cette abondance d'eau. La propreté de la ville qui contient avec ses faubourgs environ 120` a 130,000 habitans, l'arrosement des rucs et des districts voisins, les secours en cas d'incendie, l'utilité des fontaines publiques qui embellissent les places et les marchés, le service des usines et des manufactures, sont au nombre des bienfaits de cet établissement; mais il faut placer au premier rang son effet salutaire sur la santé d'une population nombreuse, résultat qui justifierait seul une dépense plus élevée.

L. S. B.

BRÉSIL.-Instruction publique.—L'empereur constitutionnel du Brésil annonce, dans un discours adressé le 3 mai à l'assemblée législative, sur la situation morale et politique, financière et commerciale du pays, qu'il vient d'augmenter le nombre des colléges, qu'il a pris des mesures pour établir au Brésil des écoles d'enseignement mutuel, d'après la méthode lancastérienne, dont l'excellence lui est démontrée, et qu'il a fait acheter une grande quantité de livres pour la bibliothèque nationale.

ASIE.

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COLONIES ANGLAISES. Mœurs des Indiens. Hommages au marquis de Hastings. Les habitans des différens établissemens britanniques de ce pays ont tous adressé leurs adieux et leurs remercimens au marquis de Hastings, gouverneur des Grandes-Indes, rappelé en Angleterre au mois de décembre 1822. Les Indiens se sont également as

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