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ture; par le baron MASSIAS, ancien résident consul général de France, à Dantzig. T. IV. Paris, 1823; Firmin Didot. Un vol. in-8° de 366 pag.; prix, 6 fr.

Ce quatrième et dernier volume a pour titre : Loi de moralité. Il renferme l'examen des systèmes de Kant, et est terminé par trois tableaux synoptiques, l'un des passions, l'autre des catégories ou lois nécessaires de la pensée, et le troisième des facultés morales de l'homme.

307 (*). — Doctrine des rapports du physique et du moral, pour servir de fondement à la physiologie dite intellectuelte, et à la métaphysi-. que; par F. BERARD. Paris, 1823; Gabon et compagnie. Un volume in-8° de 675 pages; prix, 8 fr.

Nous reviendrons incessamment sur cet ouvrage, qui mérite, par son imp mportance, d'être l'objet d'un article étendu, dans notre section des analyses. 308.

- Recueil de maximes et de réflexions morales qui peuvent contribuer à la rectitude de nos actions, par M. Antoine CARLET. Paris, 1823; Baudouin frères. Un vol. in-12 de 148 pages, avec un portrait de l'auteur; prix, 2 fr.

J'aime les ouvrages du genre de celui-ci. J'ai toujours estimé que, si les livres sont utiles aux hommes, c'est surtout lorsqu'une volonté pure et bienveillante a présidé à leur composition. Combien cette odeur de vertu, comme disaient les anciens, dont chaque phrase est alors empreinte, est préférable à ce style piquant et recherché, qui ne stimule plus vivement l'esprit que pour mieux plonger l'âme dans une apathique et froide indifférence! Tel ne sera pas l'effet de ce recueil de maximes. On y reconnaît à chaque page un homme qui n'a pris la plume, que parce qu'il se sentait en état de tracer quelques lignes utiles à ses semblables. M. Carlet, vieillard octogénaire, qui a beaucoup lu et beaucoup réfléchi dans sa longue carrière, a cru devoir publier ses pensées sur les vérités d'où dépend notre félicité mortelle. Son livre, ainsi qu'il l'observe fort bien lui-même, n'aura peut-être pas beaucoup de lecteurs; car la morale n'a pas grand cours parmi les peuples, aux époques où l'on trace leurs institutions politiques avec le glaive; mais le petit nombre de personnes qui le liront, sauront apprécier l'auteur et l'ouvrage ; et sans doute, quand cette lecture n'aurait produit d'autre résultat que d'inspirer quelques pensées sages et douces, M. Carlet devrait être plus fier d'un tel succès que s'il eût balancé la renommée de cet auteur d'un livre de maximes, qu'il appelle ingénieusement le Machiavel de la morale. P. A. DUFAU.

309.

Les Ermites en prison, pour faire suite à l'Ermite de la Chaussée-d'Antin; par MM. JAY et Joux. Cinquième édition. Paris, 1823; Ladvocat. Deux vol. in-8°.

Les écrivains qui, après avoir combattu le pouvoir avec courage, se voient obligés de plier devant les forces imposantes qu'il peut déployer contre eux, ont souvent, quoique vaincus, tous les honneurs de la victoire; et leurs livres, proscrits par l'issue de ce genre de combat, sont pour eux autant de trophées, que le public accueille avec un vif intérêt. Telle fut autrefois la destinée de plusieurs ouvrages dont les auteurs devenaient, pendant quelques mois, pensionnaires de la Bastille, par lettres-de-cachet; et c'est aussi ce que nous voyons se réaliser souvent de nos jours. Les Ermitos en prison avaient donc plus d'un titre à fixer l'attention publique; car, indépendamment de l'intérêt qui devait s'attacher à la situatuation des deux écrivains, leur réputation était faite pour assurer le succès de leur production. Ce succès a été complet, et cinq éditions n'ont pas encore épuisé la curiosité publique. On lit effectivement la plus grande partie de ces volumes avec ces émotions vives et durables que produit toujours une sage philosophie, présentée sous des formes gracieuses et piquantes. Ils sont, d'ailleurs, semés d'observations critiques sur l'état actuel de la société, qui en font véritablement une suite de ces élégans tableaux de nos mœurs, dont le mérite a valu à M. Jouy le titre d'Addisson français. Nous viendrions maintenant trop tard pour citer les articles les plus remarquables de cet ouvrage ; nous nous contenterons de faire mention de l'histoire américaine racontée dans le second volume, et qui nous semble tout-à-fait digne du rang distingué où s'est placé M. Jay parmi nos prosateurs. A*. 310.- Des Émigrés et de leurs Créanciers, depuis la restauration; par M. LEPAGE, jurisconsulte. Paris, 1823; Trouvé. Un vol. in-8° de 330 pages d'impression; prix, 6 fr.

Les vicissitudes qui ont eu lieu dans la législation relative aux émigrés, par suite des événemens politiques, ont infiniment compliqué la jurisprudence, et condamnent à des recherches laborieuses ceux qui ont besoin de connaître cette branche du droit. Les dettes contractées avant l'émigration sont devenues une source de procès, et deux arrêts contraires, rendus par les cours royales de Paris et de Dijon, ne sont pas propres à jeter du jour sur les droits qui appartiennent, soit aux créapciers, soit aux émigrés. L'ouvrage que nous annonçons, sera utile aux jurisconsultes qui voudront étudier cette partie de la législation; il est le plus complet que nous connaissions sur cette matière. A. T.

511 (*). — Histoire de l'empire de Russie, par M. KARAMSIN, traduite

par M. SAINT-THOMAS; Tom. IX. Paris, 1823; galerie de Bossange, père, rue Richelieu, n° 6o. Un vol. in-8° de 640 pages; prix, 7 fr. 50 c., et 9 fr. 50 c.

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Le huitième volume de cet ouvrage conduit les lecteurs jusqu'en 1560, époque de la mort de la czarine Anastasie, première épouse de Jean IV, surnommé le Terrible. Ce prince, qui, jusques-là, s'était montré le père de son peuple, en devint tout-à-coup le tyran. Comme il avait égalé Néron en vertus, dans les premières années de son règne, il le surpassa par la suite en cruautés. Voici ce que dit l'auteur sur cet inexplicable phénomène : Jean était né avec des passions ardentes, avec une imagination forte, un esprit plus brillant encore que solide. Une éducation vicieuse ayant altéré ses inclinations naturelles, la religion seule lui avait offert un moyen de se corriger; car, les plus audacieux corrupteurs des princes n'osaient point alors attaquer ce sentiment saeré. De vertueux amis de la patrie avaient réussi, dans des circonstances extraordinaires, à toucher, à subjuguer son âme, en profitant de ses propres et salutaires terreurs; ils avaient arraché ses premiers ans aux piéges de la volupté; et, à l'aide de la pieuse Anastasie, ils l'avaient mis sur le chemin de la vertu..... La mort de la czarine détruisit tout. >> Cette révolution terrible, opérée dans l'âme du czar et dans le sort de l'empire, occupe à elle seule le neuvième volume que nous annonçons, et qui s'arrête au 18 mars 1584, époque de la mort de Jean. M. Karamsin a présenté ce règne dans toute son horrible grandeur. Effrayé luimême des pages sanglantes que lui présentaient les archives de l'empire, que l'on avait mises à sa disposition, il s'adressa, dit-on, à l'empereur, pour le pressentir sur la publication de faits où se trouvent intéressées quelques familles encore existantes : « Écrivez, lui dit Alexandre; je veux que mon peuple connaisse son histoire. » L'historien obéit, et dut à son caractère autant qu'à son talent les honneurs et les récompenses accordés par un monarque, juge éclairé du vrai mérite.- La traduction de ce neuvième volume est l'ouvrage de M. Saint-Thomas, qui avait eu M. Jauffret pour collaborateur, dans la publication des huit premiers, et qui prouve que cette association n'était pas pour lui une condition nécessaire de succès. E. HERBAU.

312 (*). - Dictionnaire analytique et raisonné de l'Histoire de France, contenant, dans l'ordre alphabétique, des notices exactes sur les institutions politiques et religieuses; les révolutions, les combats et les victoires de nos armées; la naissance, l'accroissement et l'état actuel des sciences, des arts et métiers, de l'agriculture, du commerce et de l'industrie; les lois, les mœurs el coutumes; les traités de paix, les con

ciles nationaux ; les divisions territoriales et leurs dénominations anciennes et modernes; les monumens remarquables; enfin, les biographies des hommes célèbres, souverains, généraux, écrivains, poètes, et de tous. les citoyens utiles dont le nom doit être conservé; par M. B. SAINT-EDME, ET PLUSIEURS HOMMES DE LETTRES. Tom. I, 2e partie, A-A. L. B. Tom. II, 1re partie, ALB-AME; Tom. II, 2° partie, AME-ANN. Paris, 1823; Nadau, éditeur, rue du Faubourg-Saint-Martin, D° 41. Trois vol. in-8°; prix, 6 fr., papier fin d'Auvergne, et 9 fr. vélin. Il paraît un demi-volume, chaque mois; trois sont en vente. La souscrip tion est ouverte jusqu'au 15 mai 1824.

Ce titre est un peu long; mais il était nécessaire pour faire connaître la diversité des matières que doit comprendre l'ouvrage. Il sera, comme on voit, une espèce de bibliothéque universelle de la France. En général, nous devons commencer par le dire, les ouvrages de ce genre sont nécessairement défectueux sur plusieurs points, parce qu'ils exigeraient, pour être complets et d'un mérite égal dans toutes leurs parties, des frais que les éditeurs ne veulent pas faire, et des soins que les auteurs ne veulent pas prendre. Il en résulte qu'entre plusieurs morceaux bien faits, on trouve des articles faibles et tronqués, ou bien des lacunes importantes. Les écrivains qui concourent à la rédaction de ce nouveau dictionnaire, comprendront sans doute, que c'est sans aucune intention malveillante que nous écrivons des réflexions qui s'adressent à ce genre d'ouvrages en général, et que plusieurs publications récentes 'n'ont que trop justifiées. Nous désirons sincèrement que leur dictionnaire n'en offre pas une nouvelle confirmation; et l'on peut dire, jusqu'à un certain point, que les volumes qui ont paru ne donnent pas lieu de le craindre. Nous engagerons seulement quelques-uns des collaborateurs à mettre un peu plus de correction dans leur style. Nous reviendrons avec plus de détails sur cette vaste publication, à mesure que de nouveaux volumes seront publiés. A*. ·

313 (*). — Histoire abrégée de l'inquisition d'Espagne; par Léonard GALLOIS. Deuxième édition, augmentée d'une Notice sur la vie et les écrits de Llorente, et ornée de son portrait. Paris, 1823; Chassériau. Un vol. in-18; prix, 3 fr. 50 c., et 4 fr.

Cet ouvrage a obtenu un succès populaire. Sa première édition, qui s'est écoulée promptement, a été annoncée avec quelques détails par un de nos collaborateurs (Tom. XVIII, pag. 594). Nous n'avons rien à ajouter à ce jugement; nous avertirons seulement que l'éditeur a mis, en tête de cette réimpression, la Notice biographique qui a été insérée

dans la Revue Encyclopédique, sur le vénérable et savant Llorente. (Voy. Tom. XVIII, pag. 25.)

314 (*). - Histoire de la révolution française, accompagnée d'une Histoire de la révolution de 1335, ou des États-généraux sous le roi Jean; par MM. A. THIERS et Félix BODIN; Tom. I et II. Paris, 1823; Lecointre et Durey, Deux vol. in-8°, ensemble de 828 pag.; prix, 10 fr.

L'auteur, qui décrit les événemens dont il est témoin, ne peut garder une neutralité parfaite entre les différens partis, par lesquels il est plus ou moins froissé et blessé. Son livre est moins l'oeuvre du jugement, que l'ouvrage des passions. Mais, il en est des grandes époques historiques comme des hautes montagnes vues de trop loin, leurs masses se confondent, leurs cimes disparaissent, perdues dans les nuages et les vapeurs de l'horizon. Les écrivains de la génération actuelle sont déjà placés à une distance assez grande des hommes et des actes de la révolution, pour échapper à leur influence; et ils en sont encore assez près, pour consulter les traditions vivantes et les ruines non encore dispersées. L'ouvrage de M. Thiers, rempli d'aperçus nouveaux, porte l'empreinte d'un caractère indépendant, et annonce un esprit d'observation qui, chez quelques hommes privilégiés, semble être un don naturel ou un fruit hâtif que la méditation a fait mûrir en serre chaude. Nous rendrons un compte plus étendu de cet ouvrage, dans la section des Analyses. A...

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315.-Éloge de John Owen, l'un des secrétaires et des fondateurs de la Société biblique, britannique et étrangère, fait au nom du comité de la Société biblique protestante de Paris, par M. LAFFON DE LADEBAT. Paris, 1823. In-8°, de 30 p. (Ne se vend pas.)

Les bienfaiteurs des hommes lèguent à la postérité la mémoire de leurs belles actions, et c'est un héritage que toutes les âmes vertueuses s'empressent de recueillir. Déjà secrètement bénis par quelques-uns, souvent calomniés par beauconp d'autres, dès qu'un peu de terre couvre leur dépouille, les passions qui les ont poursuivis dans le cours de leur carrière mortelle, respectent les souvenirs qu'ils laissent après eux, et ne font plus entendre qu'un touchant concert de louanges. Cette réflexion nous a été inspirée par la lecture de l'Éloge de John Owen. La vie de ce véritable philantrope fut consacrée tout entière à l'accomplissement du plus noble et du plus vaste dessein que puisse concevoir une âme chrétienne: celui de répandre les saintes écritures sur tous les points du globe, et d'en faire la base de cette morale religieuse universelle, sans laquelle il faudrait regretter peut-être les forêts qui furent notre berceau.

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