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auxquelles il aura paru étranger, ou que peut être même il aura sccrètement excitées, lorsqu'il pouvait les prévenir. Les hommes d'état de la Grande-Bretagne devraient être assez éclairés pour comprendre, assez magnanimes pour appliquer cette vérité, qui n'est jamais impunément méconnue. En politique, comme en morale, le mal ou le bien qu'on fait, rejaillit sur son auteur. Une nation qui fera servir sa puissance au bonheur des autres nations, prendra le système le plus propre à se rendre elle-même heureuse et florissante... Une puissance du premier ordre, qui, par la nature des choses, est appelée à exercer une grande influence, rendra cette influence d'autant plus honorable et solide, qu'elle la fera aimer par le désintéressement, la modération, la sagesse, et surtout par la justice. ■ (Voy. T. IX du Recueil des pièces officielles, publié par SCHOLL, Paris, 1815; la fin du Mémoire intitulé: Le Conservateur de l'Europe, ou Considérations sur la situation actuelle de l'Europe, et sur les moyens d'y rétablir l'équilibre politique des différens états, et une paix générale solidement affermic.) A*. 127.-New Monthly Magazine.-Nouveau magasin mensuel, no xxxII. Londres, 1823; Colburn. In 8°.

Ce recueil littéraire, dont nous avons eu plusieurs fois occasion de parler, continue de soutenir sa réputation, surtout pour ce qui regarde le mérite littéraire des articles; ses rédacteurs, au reste, se montrent assez indépendans pour qu'on ne puisse les accuser d'appartenir à aucun parti. Le cahier du 1er août contient, entre autres, un excellent article sur la Société littéraire qui s'est formée à Londres sous les auspices du roi. Cet article est d'autant plus remarquable, qu'il nous fait voir quelle est, en Angleterre, l'opinion des hommes indépendans sur l'influence des Académies; nous allons en présenter la substance. Depuis deux ans, il est question de l'organisation d'une espèce d'académie anglaise qui doit donner des prix et des pensions, s'occuper de travaux Jittéraires, historiques et philologiques, correspondre avec les savans étrangers, publier des ouvrages utiles, anciens ou nouveaux, etc. Au sujet de ce plan, qui paraît avoir été adopté dans la dernière séance générale, après plusieurs autres qui avaient été annoncés précédemment, l'auteur de l'article fait les réflexions suivantes : Quelque louables que puissent être les intentions de cette nouvelle Société, est-il probable que dans un pays tel que l'Angleterre, où les lettres ont atteint le plus haut degré de splendeur, sans les cabales des académies et sans les dons royaux, les écrivains veuillent courber leur tête sous la volonté d'aucune association quelconque ? Peut-on supposer que, dans ce siècle éclairé, où toute indépendance jouit de la plus haute estime, les gens de lettres

veuillent se mettre à la merci d'un corps où l'on distingue à peine un homme célèbre dans la littérature nationale? Ne savent-ils pas, ces gens de lettres,que l'opinion publique peut leur accorder une réputation durable et des avantages pécuniaires analogues à leurs travaux et supérieurs à ceux qu'une Société quelconque peut leur distribuer? L'ame de la haute littérature, c'est la liberté, qui ne connaît d'autre autorité que le tribunal de toute la nation. Aucune académie ne jouira jamais dans ce pays d'un assez grand ascendant pour qu'il dépende d'elle d'élever un auteur par son approbation, ou de le flétrir par ses censures : indépendant, et n'écoutant que l'inspiration de sa conscience, il ne verra jamais que d'un œil jaloux une réunion d'hommes qui chercheraient à étendre leur influence sur ses opinions, ou à l'employer comme un instrument pour propager les leurs. L'auteur de l'article cite l'exemple de l'Académie française qui, selon lui, a toujours offert le spectacle de la flatterie, de la servilité et des cabales. Nous ne discuterons point cette opinion; nous dirons seulement que, lors même qu'on la supposerait vraie pour le fond, on serait obligé de reconnaître qu'il y a d'heureuses exceptions.

128.

RUSSIE.

D-G.

Dictionnaire militaire, contenant les termes usités dans l'infanterie russe, etc., par le général S. TOUTCHKOF. Moscou, 1818; imprimerie de Sélivanovsky. Deux vol. grand in-12; prix, 10 roubles.

Ce dictionnaire est fort utile aux militaires, qui peuvent y trouver une explication détaillée des termes techniques de la guerre employés par les anciens ou par les modernes ; il fait connaître le genre de science auquel chaque terme appartient, la langue d'où il a été tiré, et comment il peut être traduit en russe.

129.

- Deux Élégies consacrées à la mémoire d'une épouse chérie, par V. OLIN. Saint-Pétersbourg, 1822; imprimerie du département de l'instruction publique, In-8° de 12 pages; prix, 12 roubles.

130. — L'Impatient, comédie en un acte et en vers, imitée du français, par J. TOLSTOï. Saint-Pétersbourg, 1822; imprimerie du théâtre. In 8o de 60 pages.

131.-Mademoiselle de Scudéri, conte du siècle de Louis XIV. SaintPétersbourg, 1822; imprimerie de N. Gretch. Un vol.

Ce conte a aussi été inséré dans la Bibliothèque de lecture, ou Supplė– mens littéraires au fils de la patrie, pour l'année 1822. Nos 10, 11 et 12. S. P-Y.

NORVÉGE.

132.- Magasin for Naturvidenskaberne. — Magasin pour les scien

ces naturelles, par les professeurs Lundh, Hansten, et Maschmann. Deuxiè me cahier. Christiania, 1823; Grondahl, In-8°, avec deux lithographies et un tableau.

Nous avons annoncé (T. XVIII, p. 604) le premier cahier de cet ouvrage périodique. Le second vient de paraître, et la réunion de ces deux parties forme un volume de 330 pages, dédié au prince OSCAR. Le nom de M. Hansten, et ceux de plusieurs de ses collaborateurs, très-honorablement connus, non-seulement dans leur patrie, mais aussi dans les pays étrangers, en garantissant l'intérêt des mémoires insérés dans ce recueil, lui promettent en même tems un accueil favorable de la part de tous ceux qui s'occupent d'une branche quelconque des sciences naturelles. Le troisième cahier paraîtra d'ici à peu de tems. HEIBERG.

DANEMARCK.

133. Tables des distances des planètes du soleil et de la lune, par M. SCHUMACHER, professeur d'astronomie à l'université de Copenhague.

1

134. — Tableau de la côte de la Guinée, et de ses colonies danoises, par M. MONRAD, curé. Copenhague, 1822.

Cet important ouvrage contient des renseignemens nouveaux sur la traite des noirs.

135. — Forschungen, etc. Recherches dans les domaines de l'bistoire, par M. DAHLMANN, professeur à l'université de Kiel. Tome Ier. Altona, 1822. In-8°.

Ce recueil contient, entre autres choses, un Mémoire fort intéressant sur les sources de l'histoire de Danemarck, telle qu'elle a été composée par le célèbre Saxo Grammaticus.

136.. Nordiske Kampehistorier, etc. Histoire des guerriers du Nord, traduite d'après des manuscrits islandais, par M. RAFN. Troisièmė livraison. (La première a paru en 1821.) Copenhague, 1823.

137.- Histoire militaire du roi Chrétien IV, de Danemarck, par M. JAHN, capitaine. T. II. Copenhague, 1822.

Ce volume contient l'histoire de la guerre de trente ans. Le premier volume, qui a paru en 1820, contient la guerre de Calmar. H., fils.

138.-Bidrag, etc.-Mémoire pour servir à la connaissance des trausactions politiques qui eurent lieu entre la France, le Danemarck et la Suède, pendant les années 1663-1689; Extrait des relations des ambassadeurs français aux cours du Nord; par M. ESTRUP, professeur d'histoire à l'Académie de Sorve. Copenhague, 1823. In-4°.

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L'auteur de cette brochure, publiée à l'occasion de la fête du roi, se donna, lors de son séjour à Paris en 1819, beaucoup de peine pour obtenir l'autorisation d'entrer dans les archives royales, afin d'y faire des extraits de quelques documens importans pour l'histoire du Nord. Le comte de Waltersdorff, alors ambassadeur de Danemarck à Paris, fit des démarches pour lui procurer cette autorisation; mais la chose traîna en longueur, et M. Estrup ne put différer plus long-tems son départ : heureusement, il avait, en attendant, visité la bibliothèque de Monsieur, où sont conservés plusieurs manuscrits historiques, entre autres les dépêches de quelques ambassadeurs français dans les cours du Nord, du c'evalier Terlon, du marquis de Pomponne, de Courtin, de Feuquières, de Bazin, de Michon et de Picquetières. Le mémoire qu'il vient de publier est le résultat des extraits qu'il a faits de toute cette correspondance diplomatique. Il est intéressant d'y voir la finesse avec laquelle Louis XIV savait se concilier les cours de Suède et de Danemarck, sans donner aucun sujet de jalousie à l'un ou à l'autre de ces deux cabinets riXX. 139. — Invledning, etc. Programme pour l'ouverture d'un cours sur la langue et la littérature danoises, par M. MOLBECH. Danemarck,

vaux.

1822.

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140. De danske Haver, etc. - Les Jardins Danois, par M SMIDTH. Copenhague, 1823.

Ce n'est pas ici un poème de longue haleine, comme celui de Delille; mais une collection de plusieurs morceaux lyriques, dont l'art du jardinier et quelques jardins remarquables, publics et particuliers du Danemarck, forment le sujet. Parmi ces morceaux, il s'en trouve quelquesuns qui se distinguent par un style élevé, et par une versification facile et élégante.

141. Grækernes Frihedskamp, etc.

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-

La guerre des Grecs pour la

conquête de leur liberté; poème par M. S. MÜLLER.

142. — Tragédies de Sophocle, traduites par M. FIBIGER. T. II. Copenhague, 1823.

Cette traduction, dont le premier volume a paru, il y a deux ans, est fidèle, mais un peu difficile à lire pour ceux qui ne savent pas le grec.

H., fils.

ALLEMAGNE.

143 (*). — Tafeln zur Geschichte der Medicin.—Tableaux pour l'histoire de la Médecine, selon les différentes branches qui composent cette science, par Louis CHOULANT. Dresde, 1812. In-8°.

On aurait tort de douter de l'utilité de ce genre de travail, puisqu'il peut, s'il est bien exécuté, diriger les études avec succès, en permellant d'embrasser d'un coup d'œil l'ensemble des branches d'une science. Aussi, a-t-on droit d'exiger de l'auteur de ces tableaux synoptiques une grande exactitude ainsi qu'une méthode sûre, et de le rendre responsable des erreurs dans lesquelles il peut jeter ceux auxquels son livre est destiné. M. Choalant paraît avoir compris toute l'étendue de ses obligations. Il n'est pas le premier, néanmoins, qui ait conçu l'idée de donner l'histoire de la médecine par tableaux. En 1790, il parut un livre intitul Heckers Medicinæ omnis ævi fata; et en 1801, Berlin en vit publier un autre par Augustin. M. Choulant a cependant le mérite de la priorité, quant à la division, à la fois si lucide et si méthodique qu'il a introduite selon les diverses branches de la science. Voici le sommaire de ses douze tablea .x : 1o Histoire générale de la Médecine; 2o Anatomie; 3° Physiologie; 4° Hygiène; 5o Médecine pratique; 6o Chirurgie; 7° Accouchemens; 8o Matière médicale; 9o Pharmacie; 10° Médecine légale; 11° Bibliographie médicale; 12o Coup d'œil sur les époques, en ce qui concerne les fondations d'universités, la publication de livres marquans, etc., etc. Nous allons présenter à nos lecteurs quelques exemples des divisions, par époques, adoptées par l'auteur. L'anatomie en a sept, dans son ouvrage : 1o Avant Aristote; 2o d'Aristote à Gallien, 150 ans avant J. C. ; 3o de Gallien à Mondini, c'est-à-dire, jusqu'en 1315; 4o de Mondini à Vesal, en 1543; 5o de Vesal à Harvey, de 1543 à 1619; 6o de Harvey à Winslow, en 1752; 7o de Winslow à la fin du 18e siècle. Voici maintenant les époques de l'hygiène : 1o Avant Hippocrate; 2° d'Hippocrate à Gallien; 3° de Gallien jusqu'à l'école de Salerne : Regimen sanitatis scholæ Salernitanæ, en 1100; 4° depuis lors jusqu'à Sanctorius, en 1614; 5o de Sanctorius jusqu'à la fin du 18 siècle. Nous citerons aussi la division en époques littéraires : 1o d'Hippocrate à Gallien; 2o de Gallien à Avicenne, en 1000; 3° d'Avicenne jusqu'à l'invention de l'imprimerie, 1440; 4o de là jusqu'à la fondation d'ouvrages périodiques, et notamment du Journal des Savans, en 1665; 5o depuis la fondation de ce journal jusqu'à la fin du 18e siècle. Ici sont comparées les éditions des œuvres des médecins les plus célèbres. Les établissemens d'instruction publique, classés d'après les époques de leur fondation, qui remplissent la douzième table, sont au nombre de 126, et cependant ils ne vont pas au-delà de l'année 1800. Ce livre est terminé par un traité complet sur la littérature médicale. Il suffit de citer les titres de quelques-uns des chapitres qui le composent. 1o Ouvrages sur l'histoire de la médecine; 2o Ouvrages principaux; 5° Collections

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