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nécessaire que l'art de lire et d'écrire; et tant de personnes ont besoin de ce genre d'instruction, qu'il n'est pas extraordinaire que les traités destinés à cet enseignement soient fort nombreux. Celui de M. Querret atteint parfaitement le but pour lequel il a été composé. Nous termine; rons en faisant remarquer que la définition qu'il donne des règles de trois n'exprime rien d'intelligible, outre que dans cette phrase: On appelie règle de trois une question..., il est évident qu'il y a un vice de rédaction, puisque cette règle n'est pas une question, mais le procédé de calcul qui sert à la résoudre. FRANCOEUR.

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61.- Mémoires du capitaine Landolphe, contenant l'histoire de ses voyages pendant trente-six ans, aux côtes d'Afrique et aux deux Amériques, rédigés sur son manuscrit, par J. S. QUESNÉ; Paris, 1823 ; Arthus Bertrand, rue Hautefeuille, n° 23. Deux volumes in-8°, ornés de 3 gravures; prix, 12 francs.

La lecture attentive de cet ouvrage nous a fait connaître une foule d'erreurs ou d'inconvenances qui pourraient nuire à son succès, si ce n'était pas un de ces livres faits pour amuser plutôt que pour instruire. M. Landolphe appelle en témoignage des faits rapportés dans ses mémoires, plusieurs de nos contre-amiraux qu'il nomme. Nous nous sommes adressés à quelques uns de ces messieurs pour savoir à quoi nous en tenir sur ce point, et notre surprise a été grande de voir que plusieurs n'avaient jamais entendu prononcer le nom même de M. Landolphe, et que d'autres s'en souvenaient d'une manière très-confuse. La première campagne du capitaine Landolphe jusqu'à son retour à Brest, ne sera cependant pas lue avec moins d'intérêt que la relation de son séjour au Bénin, où l'on remarque sa description pittoresque du pays, et le tableau des mœurs simples et innocentes des Nègres. On verra avec quelle basse perfidie M. Landolphe y fut traité par les Anglais, qui détruisirent, avec les espérances de sa fortune, l'établissement français qu'il commençait à former sur des rives jusqu'alors peu fréquentées. Ainsi, nous retrouvons partout la jalousie mercantile de l'Angleterre attentive à nous nuire; ce qui prouve,d'ailleurs, en thèse générale, comme l'a dit un écrivain célèbre, que le génie du commerce est d'une intolérance non moins active que l'esprit de prosélytisme. Cependant, on peut encore se consoler de la perte de l'établissement de Bénin, puisque la factorerie de M. Landolphe avait pour fonds de magasin la traite des Nègres, qui était alors aussi protégée par la Grande-Bretagne, qu'elle est maintenant sévèrement proscrite par ses lois. L'auteur, dans la suite de ses Mémoires, nous raconte beaucoup d'aventures, fort amusantes sans doute pour ses amis, mais nullemen intéressantes pour le public. POUQUEVILLE.

· 62 (*). — Guide du voyageur en Espagne, par M. BORY-DE-ST.-VINCENT, correspondant de l'Académie des sciences, etc.; avec deux cartes coloriées, dressées et dessinées par l'auteur; Paris, 1823; Louis Janet, rue Saint-Jacques, no 59. In-8o de 666 pages; prix, 12 fr.

Nous reviendrons sur cet ouvrage dont le titre n'annonce pas tout ce que les lecteurs y trouveront. L'auteur a parcouru l'Espagne, non comme un simple voyageur qui ne voit guère que les grande routes et les grandes villes, mais comme officier supérieur de l'état-major, aidede-camp du maréchal Soult, durant la dernière guerrre d'Espagne,de 1808 à 1813. De plus, c'est un naturaliste, un géologue qui écrit sur l'une des contrées les plus riches en faits d'histoire naturelle et de géologie. Nous aimerons à étudier avec lui la géographie physique de la péninsule; à parcourir les tableaux variés et intéressans qu'il a tracés sur les lieux mêmes en présence des objets qu'il décrit. — M. Bory-de-Saint-Vincent dédie son ouvrage à son ami, M, Arnault, en se rappelant les circonstances de la vie de l'un et de l'autre. On trouvera que cet hommage est en même tems une action honorable et un bon exemple.

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63 (*).—Manuel du voyageur en Suisse, ouvrage où l'on trouve les instructions nécessaires pour recueillir le fruit et les jouissances que peut se promettre un étranger qui parcourt ce pays; par M. J. G. ÉBEL, D. M., membre de l'Académie des sciences de Munich, etc. (traduit de l'allemand). Cinquième édition française, revue, corrigée et augmentée d'un aperçu géographique et statistique de ce pays, extrait de Picot, Raoul-Rochette, L. Simond, et enrichie de toutes les additions et corrections de l'édition originale; avec la botanique de la Suisse et une notice sur les guides et voyages publiés sur cette contrée jusqu'à nos jours. Paris, 1823; Langlois, rue de Seine, no 12. In-12 de 672 pages, ornée de 7 plans et cartes; prix, 10 fr.

64. — Itinéraire abrégé du royaume de France. Quatrième édition, revue, corrigée et considérablement augmentée, extraite de la troisième édition de l'Itinéraire complet du même pays en cinq régions ou parties. Paris, 1823; Langlois. In-12 de 418 pages, avec 5 jolies vues, et une belle carte routière enluminée, en 5 régions; prix, 8 fr.

65.—Itinéraire de l'Allemagne et des Pays-Bas, extrait de la neuvième édition du Guide des voyageurs en Europe, par M. REICHARD. Quatrième édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, 1823; Langlois. In-12 de 38 pages, ornée d'une carte routière; prix, 8 fr.

66. — Itinéraire classique de l'Italie. Quatrième édition faite sur la douzième de Florence, revue, corrigée et augmentée d'un aperçu géographique et statistique, extrait des voyages d'Eustace, de Lullin-de-Châ

teauvieux, de lady Morgan, de Marie Graham, etc., dans laquelle on conduit les voyageurs de Paris aux principales villes d'Italie par les roures du Mont Cenis et du Simplon. Paris, 1825; Langlois. In-12 de 336 pages, orné de 3 cartes et de 7 vues; prix, 8 fr.

Nous avons réuni ces quatre itinéraires afin de les comparer entre eux, et de chercher, par ce rapprochement, ce qui peut manquer encore à chacun d'eux. Nous avons transcrit dans son entier le titre du premier; les trois autres ont dans leur titre une partie commune qu'il faut y restituer. Elle annonce que chaque itinéraire contient : 1o des instructions sur la manière de voyager dans chaque pays, les voitures publiques, les bonnes auberges, les frais de voyage, les poids et mesures, les monnaies, etc.; 2o l'indication des relais de poste sur toutes les routes fréquentées par la poste, les courriers, les diligences, etc.; 3a la topographie ou description exacte des vues, sites, villes, bourgs, lieux pittoresques' et remarquables par leurs productions, industrie, commerce, établissemens, Sociétés littéraires et curiosités de la nature et de l'art. On ajoute que ce Guide est indispensable aux voyageurs, étrangers, curieux et négocians. On remarquera d'abord que le volume consacré à la Suisse est le plus gros, quoique ce pays soit le plus petit; que l'Italie n'a que la moindre part, quoique ses montagnes et ses lacs n'occupent pas moins de place et ne soient pas moins dignes de curiosité que les mêmes objets en Suisse, que ses villes, ses monumens, ses objets d'arts, ses immenses souvenirs, l'histoire qui parle si haut en sa faveur, et la magnifique parure naturelle de son sol doivent y attirer un aussi grand nombre de voyageurs. On s'étonnera encore que l'on ait moins fait pour les voyageurs en France, que pour ceux qui visitent la Suisse, même sans tenir compte de la disproportion entre l'étendue de chaque état : mais on expliquera peut-être cette inégalité par cette observation qui n'est pas nouvelle : Pour l'étranger qui veut se contenter de voyager en France, c'est à Paris qu'il vient la voir; les étrangers qui vont dans nos provinces, n'y voyagent pas, ils y séjournent, ou y vivent. Il n'en est pas ainsi de l'Allemagne : dans cette vaste contrée, point de capitale qui attire exclusivement les curieux; il faut se résoudre à de longs voyages et à des séjours de peu de durée, car on ne peut se dispenser d'y voir quatre ou cinq capitales au moins, outre les grandes villes de commerce. Dans les éditions qui suivront celle-ci, ne conviendrait-il pas que le guide conduisît le voyageur jusqu'en Silésie et sur cette frontière orientale de l'Allemagne ? Mais l'Italie surtout réclamera d'importantes additions; et, sans composer un trop gros volume, sans occuper trop de place dans la malle ou même dans la poche du voyageur, l'itinéraire lui!

fera voir plus de choses, ou mieux voir ce qu'il indique. On désirera sans doute un jour que ses excursions s'étendent à la Sicile: on exigera ensuite qu'il fasse au moins une visite à la Sardaigne et à l'île d'Elbe. — Les notices géographiques et statistiques, jointes à ces itinéraires, sont trèsprécieuses quand elles sont bien faites; mais les rédacteurs ont-ils puisé aux meilleures sources? On s'étonne qu'ils s'adressent à M. Raoul-Rochette pour la description de la Suisse : on leur demandera s'ils sont bica certains que deux dames anglaises aient mieux connu la statistique des états italiens, qu'une foule d'hommes d'état, de savans, d'agronomes, etc., qui ont écrit sur le même sujet. Quoiqu'on ne trouve pas encore dans ces itinéraires tout ce que l'on s'attend à y lire, et que par conséquent ils ne soient pas tout-à-fait ce que leur titre annonce, on y remarque cependant une amélioration graduelle, l'attention des rédacteurs de se tenir constamment au courant, de suivre tous les changemens essentiels, et de parler toujours correctement la langue des sciences, en tout ce qui exige que l'on fasse usage de ce vocabulaire. Les tra\ductions françaises d'ouvrages étrangers ne sont pas tout-à-fait naturalisées; elles conservent encore quelque chose de la terre et de l'air natals: il sera bon de les mettre tout-à-fait à la française. FERRY.

67 (*). Histoire abrégée des sciences métaphysiques, morales et politiques, depuis la renaissance des lettres, traduite de l'anglais de DUGALD-STEWART, et précédée d'un discours préliminaire, par J. A. BUCHON. Seconde partie. Paris, 1823; F.G. Levrault, rue des Fossés-M.. le-Prince, no 31. Un vol. in-8°, de 408 pages; prix, 6 fr. (Voy. ci-dessus, Revue Encyclopédique, Tom. V, pag. 214, le compte rendu de la première partie du même ouvrage.)

Le premier volume de cette traduction, mis au jour en 1820, a été reçu du public avec empressement. La confiance de l'auteur dans les progrès toujours croissans de la raison humaine, la vive espérance qu'il exprime de voir les hommes plus heureux, à mesure qu'ils seront plus éclairés, rendent cet ouvrage propre à encourager le goût des études sérieuses parmi les jeunes gens. Ces efforts sublimes vers la vérité, continués par une longue suite d'hommes supérieurs qui se sont transmis tour-a-tour le flambeau toujours plus éclatant de la science, offrent à l'esprit un spectacle qui lui donne de la force et de l'élévation. Il y a, d'ailleurs, dans l'expression nette et parfaitement claire de l'écrivain anglais, dans la manière facile dont il expose les systèmes, dans le calme de sa raison, dans le ton de dignité impartiale qu'il conserve parmi tant d'opinions ennemies, une sorte d'attrait, qui rend ses recherches philosophiques aimables, si j'ose le dire, sans leur rien ôter de leur impor

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tance. Ceux qui les redoutent, les trouvent ainsi plus abordables, sans être trompés toutefois par une apparente facilité, sur la force d'attention qu'elles exigent, M. Dugald-Stewart nous a conduits, dans son premier volume, jusqu'à la fin du xvne siècle; la seconde partie de son ouvrage commence l'histoire de la philosophie pendant le xvin siècle. Locke et Leibnitz, que leurs travaux ont mis à la tête des métaphysiciens de leur tems, occupent une très-grande place dans ce volume. L'auteur venge le premier de cette opinion qui le fait regarder comme le chef de la philosophie sensualiste, et tout en combattant sa doctrine sur l'origine de nos connaissances, il le défend contre les attaques et les éloges indiscrets de ceux qui l'ont moins lu que jugé sur parole. Viennent ensuite les noms célèbres de Newton, Clarke, Bayle, Fontenelle, Addisson, etc. M. Buchon, l'un des collaborateurs de la Revue, a fait voir, dans la traduction de ces deux parties, que la science philosophique ne lui était pas moins familière que l'art d'écrire. La troisième partie paraîtra dans peu de tems.

H. R.

68.-Tableaux des plus doux sentimens de la nature ou De l'éducation, par M. l'abbé CARON. Paris, 1823; Adrien Leclerc, quai des Augustins, no 35. Deux vol. in-18; prix, 3 f. 5oc., et 4 fr. 50 c. par la poste.

On trouve dans ce petit ouvrage, publié depuis peu, une grande variété de traits de vertu, de courage, de sensibilité, qui appartiennent presque tous à des enfans, et qui en sont d'autant plus propres à frapper vivement les jeunes lecteurs auxquels il est destiné. L'auteur, qui est lui-même connu par beaucoup d'actes de bienfaisance et par quelques fondations utiles, pouvait d'autant mieux prêcher la vertu qu'il n'a cessé de la pratiquer, et qu'il n'était pas du nombre de ces prédicateurs stériles, auxquels on peut appliquer ces paroles: il convient de faire ce qu'ils disent, et non pas ce qu'ils font.

M. A. J.

69 (*) — L'Octavius de Minucius, Felix. Nouvelle traduction, par Antoine PÉRICAUD, de l'Académie royale et du Cercle littéraire de Lyon; avec le texte en regard et des notes. Lyon, 1823; L. Durand. Paris, veuve Nyon, quai de Conti, no 15. Un vol. in-8°, de 238 pages; prix, 4 fr.

L'Octavius de Minucius Felix est un dialogue entre trois amis, où l'on examine les objections des païens contre le christianisme. Octavius et Minucius, éclairés des lumières de la foi, réussissent à convertir Cécilius Natalia qui, défenseur zélé du culte de ses pères, n'avait vu d'abord dans le culte qu'on voulait y substituer qu'une nouveauté très-dangereuse. L'auteur de ce dialogue vivait au commencement du siècle, sous le règne de Septime Sévère : c'est du moins l'opinion le plus communément

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