Page images
PDF
EPUB

peintre. Il y a encore deux autres pieces dans le même goût, mais très-maltraitées par le tems... 4. Un fragment de colonne de pierre de 5 pieds 3 pouces de circonférence, au milieu d'un édi、 fice de 125 pieds de long fur 4 de large; deux autres fragmens de colonne égale à la premiere. On diftingue encore fur un côté d'une des deux colonnes ces trois lettres L P A, & fur le côté opposé un B. L'on a auffi trouvé autour de cet édifice, 4 bafes de colonnes, dont les dimenfions font égales aux précédentes; enfuite diverfes pierres fculptées, & l'une d'elles en feuilles de lauriers... 5. Une quantité de cornalines avec différentes figures... 6°. La moitié d'une tête de marbre blanc, coupée verticalement. Le profil en eft parfaitement confervé, & la feuipture doit être d'un grand maitre... 79. Plufieurs fragmens de lampes fépulcrales... 8°. Quelques médailles...9°. Beaucoup de vases d'argile enduite d'un très-beau vernis, & avec des deffins en relief très-bien travaillés... 109. Di÷ vers morceaux de mofaïque... 11o. Une quan tité de corniches de jafpe & de marbre... 129. Quelques morceaux peints à fresque en diverfes couleurs... 139. Une muraille qui fair partie du 3e. édifice, de 58 pieds de long; mais on en ignore la hauteur... 14o. Un quarré long qui en renferme un autre dans fon enceinte avec un follé entre les deux... 15. Une cornaline dont la gravure eft un char à deux roues, attelé de quatre chevaux. . . 16. Une lampe d'argile, dont les bras forment un caducée ; la concorde eft gravée dans les médaillons de cette lampe... 17. On a commencé à découvrir un amphithéâtre de figure elliptique, haut d'environ 3 pieds. Le plus grand diamêtre eft de 81 pieds, & le moindre de 57; mais on a ceffé de creufer, parce que le terrein eft planté d'oliviers...

[ocr errors]

Dans une autre excavation auprès de la fortereffe Ste. Paule, fituée à deux lieues d'Elche, on a trouvé fur le cercle parallele à la colonne de marbre brut de 3 pieds de hant, & un pied 9. pouces 6 lignes de diamètre, une infcription dont on diftingue encore quelques caracteres. Ils paroiffent être des lettres des alphabets Phénicien, Punique, Bartule-Phenicien, Turdetan, & d'autres langues inconnues. Ce monument précieux a été mis en dépôt dans la fortereffe appartenante au duc d'Arcos.

FRANCE.

Lorfque Monfieur, frere du roi, fe rendit le 19 Mars à la chambre des comptes, pour y faire enregistrer les édits, déclaration & lettres-patentes qui avoient été enregistrées au lit de juftice tenu à Versailles, & dont on a rendu compte, S. A R. ouvrit la féance, & dit :

[ocr errors]

MESSIEURS,

Le roi, mon très-honoré feigneur & fouverain maitre m'a ordonné de faire enregistrer les loix que fon amour. pour fes fujets lui a dictées. Elles ont toutes pour objet Te fouligement de fon peuple. M. d'Aguefeau va vousfaire connoitre plus particulierement les intentions de

S. M.

Les lettres de commiffion ayant été lues, & M. d'Agueffeau, confeiller d'état, en ayant annoncé l'objet à la compagnie, M. de Nicolaï premier préfident, adreffa ce difcours à MON

SIEUR.

MONSEIGNEUR, (J'obéis à l'ordre exprès da roi mon feigneur & maitre *:)

La voix de l'autorité va fe faire entendre pour im

* M. le premier préfident avoit reçu la veille une Fettre de M. le garde des fceaux, par laquelle il lui marquoit que l'intention du roi étoit que MONSIEUR A qualifié. de Monseigneur,

primer la fanction de l'enregistrement à des loix que cette compagnie ne connoit encore que par les réclama tions qu'elles ont excitées.

Nous voudrions faire éclater la joie que votre augufte préfence infpire; mais, au moment où l'appareil impofant qui vous environne nous annonce l'acte le plus abfolu de la volonté fouveraine, elle devient étrangere à nos cœurs, & vous ne trouverez parmi nous que de l'obéiffance & du refpect.

I

La vérification libre des cours n'eft point, MoNSEIGNEUR, une formalité vaine, réclamée par les tribunaux; ceft le complément de la loi. Au refpe&able feeau du pouvoir fuprême, il ajoute le feeau toujours defiré de l'opinion, qui feule enchaîne les fuffrages.

Réduire les magiftrats au filence, leur interdire la plus noble de leurs fonctions, c'eft laiffer préfumer que leur confcience fe feroit élevée contre la loi propofée, ou laiffer craindre qu'on ne veuille plus déformais que le fanctuaire de la juftice foit l'afyle de la vérité,

Rempliffons le devoir que notre miniftere nous impofe; ofons aujourd'hui élever notre foible voix. L'expreffion de notre zele peut-elle être plus légitime, MONSEIGNEUR ? C'eft dans votre sein que nous allons dépofer nos inquié tudes; vous les porterez au pied dù trône; vous daignes rez être notre interprête auprès d'un roi ami de la fa geffe & de la juftice, dont la bienfaifance eft la feule paffion, & dont on ne peut diriger les vues qu'en prés fentant a fon coeur, la féduifante image du bonheur pus blic.

Six édits, déclarations fou lettres-patentes vont être pus bliés devant vous.

La fuppreffion de la caiffe de Poiffy eft, fans doute, avantageufe au peuple, fans être onéreufe aux finances du roi; mais nous aurions defiré que le terme de l'impofition qui la repréfente, eût été fixé par la loi, à l'époque où l'impôt primitif devoit finir.

[ocr errors]

Les lettres portant converfion & modération des droits fur les fuifs ne procurent point le foulagement qu'elles annoncent. Elles fuppriment, il eft vrai, le fol pour livre qui fe percevoit; mais reportant bientôt ce droit fur: l'entrée des beftiaux qui nous donnent le fuif, elles étendent fur le public un impôt qui ne devoit être fupporté que par les particuliers confommateurs de ces for. tes de matieres..

Les raifons puiffantes qui avoient fufpenda en 17689 la fupprefion des offices fur les ports, ordonnée en 17599

[ocr errors]

s'élevent encere aujourd'hui avec la même force. Le feu roi, effrayé d'une maffe de plus de 60 millions de rembourfemens, préféra de conferver ces officiers, à fuivre un projet d'amortiffement que fes finances ne lui permettoient point de réalifer. La dette nationale eft-elle diminuée, & notre fituation n'eft-elle pas toujours la même ?

Les corvées font remplacées par un impôt illimité dans fa-durée, arbitraire dans fon exécution, & rigoureux dans fa perception. N'étoit-il point des moyens plus doux ? La route même n'avoit-elle pas été tracée ?

Des adminiftrateurs éclairés & patriotes avoient, de l'aveu du gouvernement, effayé la voie de l'abonnement à prix d'argent, & bientôt le fuccès le plus général avoit couronné leur entreprife, & confacré leur méthode. Parlà les corvéables employés aux travaux pour lefquels ils avoient contribué, fe trouvoient recevoir un falaire fupérieur à la taxe qu'ils avoient payée; par-là le propriétaire de fonds n'étoit point furchargé d'une impofition nouvelle par-là les privileges de la noblesse n'étoient point altérés.

Nous ne tenterons point de réfoudre le grand problême fila liberté ou la gêne du commerce eft utile ou nuifible; nous ne chercherons point à difcuter les articles multipliés de l'édit des jurandes. Une feule réflexion nous fera permife, & la voici, MONSEIGNEUR. Le fyf. tême des corporations étoit appuyé fur le fuffrage & fur la fucceffion de plufieurs fiecles. Il avoit fubfifté fous l'adminiftration de Colbert, lorfque ce grand, miniftre, appellant l'induftrie de toutes parts, faifoit fleurir le regne de Louis XIV, par le commerce, les manufactures & les arts.

Les rois vos aïeux, par des réglemens fages, avoient affuré l'approvifionnement des marchés. La capitale fut toujours le premier objet de ces précautions falutaires. Ils vouloient pourvoir à la fubfiftance de leurs fujets, avant que de permettre les fpéculations du commerce fur la denrée de premiere néceffité. Ces inftitutions précieufes font anéanties. Une légiflation nouvelle leur a fuccédé. Ses vues font auffi peres, fes effets feront-ils auffi heureux ? Si l'intempérie des faifons; fi l'avidité criminelle du commerçant; fi des malheurs que nous n'ofons prévoir, & que la loi paroit s'interdire de prévenir, alloient Occafionner... Ah! détournons les regards de cette affligeante perfpective. Puiffe une trifle & tardive expérience as

jamais juftifier nos alarmes! Puiffent toujours les inten tions de notre augufte monarque être fuivies du fuccès qu'il en a espéré !

Repofons notre imagination, Meffieurs, fur des objets plus confolans, & que l'efpérance renaiffe à la préfence du prince augufte que nous voyons affis parmi nous. L'éclat de la grandeur, la frivolité des plaifirs, la féduction de tout genre n'eurent jamais d'attrait pour lui. La fenfibilité, la bienfaifance font fes jouiffances; l'étude dans le filence, fes feuls délaffemens. Sa modeftie nous l'auroit dérobé, fi la fageffe de fes décifions, fi l'ordre admirable qu'il a établi dans fa maifon, fi l'exemple de cette économie qui profcrit la prodigalité', & fuffit à la repréfentation, fi fa touchante affabilité ne l'avoient fait connoitre.

La patrie, MONSEIGNEUR, réclame vos talens & vos vertus; elle cherche un interceffeur auprès du trône. A qui peut-elle être plus chere, & qui peut lui être plus utile? Parcourez notre hiftoire depuis que votre augufte maifon nous gouverne; vous verrez pendant 8 fiecles les intérêts du monarque & ceux des fujets toujours liés & confondus enfemble; la fidélité, l'obéiffance d'un peuple immenfe, être toujours le gage & le prix de la bienveillance & de la protection de fes maitres; & vous ne pourrez fonger, fans attendriffement, qu'en échange de cet amour, qu'il n'appartient qu'à des François d'avoir pour leurs fouverains, nos rois nous ont promis de nous rendre heureux.

M. le premier préfident ajouta :

La chambre m'a chargé, MONSEIGNEUR, de vous déclarer qu'elle ne peut volontairement confentir à l'enregiftrement d'édits, déclarations, ou lettres-patentes qui ne lui auroient été précédemment communiqués, pour en être délibéré en icelle librement en la maniere accoutumée & à huis clos, & qu'elle fe réferve de faire au roi toutes les repréfentations qui lui feront dictées par fon zele pour le bien de fon ferviee & l'intérêt de fes peuples, après qu'elle aura pris plus ample connoiffance des édits, déclarations, ou lettres-patentes qui pour, roient être infcrits fur fes regiftres, du très-exprès commandement de S. M.

Mgr. le comte d'Artois s'étant rendu le même jour à la cour des aides, pour une femblable commiffion, dont on fit la lecture, M. de Barentin, premier préfident, pronon

« PreviousContinue »