life, & l'on y fit inftance pour 4 palliums. L'églife patriarchale de Venife eft du nombre de celles qui y ont été propofées, & le comte Giovanelli y a été défigné.

ya

Le fénat de Rome vient d'infcrire dans le livre de la nobleffe romaine la demoiselle Corilla, qui s'est rendue célebre par fes poéfies, & par les prix qu'elle a remportés en diverfes académies.

Le chevalier le Brun, premier fculpteur du roi de Pologne, a fini le bufte de marbre qui représente le pape, & on l'a placé dans une des antichambres du vaticah. Il s'y eft rendu beaucoup de monde pour le voir, & on l'a trouvé parfaitement bien travaillé. S. S., pour témoigner. fa fatisfaction à cet habile artifte, lui a fait donner une fomme de 500 écus, avec un chapelet de jafpe fanguin, orné d'une médaille d'or enrichie d'indulgences.

L'abbé Ange Guerrieri, accufé d'avoir affaffiné, au mois d'Octobre dernier, M. Côme-Mathias Coftantini, vient d'être condamné aux ga-. leres par la congrégation criminelle qui avoit été chargée d'inftruire le procès.

Un décret de la congrégation de l'index, approuvé du pape, défend la lecture de plufieurs livres, parmi lefquels font, le Catéchisme en forme de dialogues fur la communion; les Abus de la jurifdiction eccléfiaftique fur le royaume de Naples; l'Esprit de Clément XIV; le Syflême fo cial; Nouveaux dialogues des morts, en italien; l'Homme; le Bon Sens ou les Idées naturelles oppofées aux furnaturelles, &c.

VENISE (le 16 Mai.) Quelques-unes des collégiales de Terre-Ferme ont fait des repréfentations au fénat fur l'extenfion arbitraire dont le décret du 23 Novembre dernier, qui permet le rachat des cens perpétuels inftitués au profit

des gens de main morte, paroit fufceptible: les. fuppliques ont été reçues, & le fénat a fufpendu, pour le moment, & fans tirer à conféquence, l'effet de ce décret.

Extrait d'une lettre de Malte du 25 Avril.

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Le 19 de ce mois, l'abbé Grimaldi, Sicilien bon chymifte, fit dans la falle de l'hôpital, en préfence du college des médecins & des chirurgiens, d'un grand nombre de fpectateurs, l'expérience d'une eau fliptique, de fa compofition, dont l'effet eft prodigieux. On coupa l'artere crurale à un veau; &quoique l'incifion fût très-considérable, le fang fut arrété & étanché en moins d'une minute, en humectant trois fois la plaie avec une éponge imbibée de cette eau. Pour prouver qu'elle n'a aucune qualité dangereuse, l'abbé commença par en boire; quelques médecins fuivirent fon exemple, & trouverent qu'elle n'avait aucun goût, mais feulement une très-forte odeur d'une vieille pipe avec Laquelle on fume depuis longtems.

Le lendemain, le venu marchoit très-librement; on le tua, & l'on donna fa cuiffe à difféquer aux shirurgiens, qui trouverent les parties bien réunies, & la circulation bien rétablie. Le poffeffeur de ce: fecret, vraiment précieux pour l'humanité, eft dif pofé à le rendre public, pourvu qu'on lui paie le prix de fes travaux, & de fes recherches; & on eft. étonné ici qu'il ne fe foit pas rendu en France où le gouvernement a fi fouvent acheté très-cher. des topiques, ou des remades beaucoup moins importans que celui-là. La chirurgie, cet art qui a acquis tant de perfection dans ce royaume, eft particulierement protégée par le roi & par fes miniftres, & une expérience faite devant les membres éclairés de l'académie de Paris, fuffiroit pour déterminer l'acquifition de ce fecret important..

NICE (le 9 Mai.) Mad. la ducheffe de Chartres s'étant embarquée à Antibes, le 4 de ce mois, pour Gênes, fut, quelques heures après, obli gée par le vent contraire de relâcher en ce port. Comme cette princeffe veut garder, autant qu'il eft poffible, l'incognito, & n'être annoncée que fous le nom de comtelle de Joinville, elle a refufé les honneurs que le commandeur de Blonay vouloit lui rendre, en qualité de commandant de cette ville. Cette raifon a privé auffi les perfonnes en place & la principale nobleffe du pays de l'honneur de lui faire ouvertement leur cours elles ont eu cependant la fatisfaction de fuppléer, par le fentiment, à ce que le refpect n'ofoit fe permettre, dans deux affemblées où cette princeffe a paru. La mer continuant d'être mauvaife, la comteffe de Joinville s'eft déterminée, après trois jours, à pourfuivre fa route par terre, quelque pénible qu'elle doive être par la nature des chemins, & le 6, elle a pris, à 6 h. dư matin, la route de Gênes. Le comte de Cler mont-d'Amboife, qui fe rend à fon ambaffade à la cour de Naples, faifant jufqu'à Gênes la même route que cette princeffe, a fait ici un pareil féjour, & a pris le même chemin.

GENES (le 15 Mai.) Le 21 du mois der nier, on fit ici la proceffion d'ufage, en mé moire de la famine qui défola l'Italie en 1593. Le 24, on célébra, avec les cérémonies ordinai res, la fête de St. George, un des principaux pa trons de cette capitale.

Le 26, le prince Augufte de Lobkowitz, am baffadeur de L. M. I. auprès du roi d'Espagne, arriva ici, & partit, le 30, pour fe rendre en Tofcane.

Le 8 de ce mois, M. Boyer de Fons-Golombe, envoyé extraordinaire de France, reçut une

eftafette expédiée, du port Maurice, par laquelle il fut inftruit que la comteffe de Joinville, contrariée par les vents, s'étoit déterminée à venir à Gênes par terre. Sur cet avis, ce miniftre fe rendit, le 11, à Voltri, fuivi des voitures néceffaires pour cette princeffe & pour les dames & autres perfonnes de fa fuite. Après avoir paflé deux heures à Voltri, pour s'y repofer, cette princeffe arriva ici à 7 heures du foir, & defcendit à l'hôtel de l'envoyé de France.

Lorfque la comteffe de Joinville aura vu les raretés en tout genre que renferme cette capitale, elle ira paffer quelques jours à Milan pour y voir le duc de Modene, fon grand-pere; elle fe rendra enfuite à Naples, à Rome, & reviendra par Turin.

On écrit de Lisbonne que la foible fanté du roi occafionne quelques troubles dans cette cour; les feigneurs attachés à la reine veulent lui conférer le manîment des affaires; mais le marquis de Pombal & plufieurs grands defirent que le gouvernement foit remis entre les mains de la princeffe du BréGl: quelques politiques croient que S. M. catholique eft dans le cas de foutenir le droit de la reine de Portugal, fa fœur ; & les Portugais, qui s'y attendent, fe préparent à tout événement.

LIVOURNE (le 21 Mai. ) Il paroit une relation imprimée d'une fête intérellante donnée à Baflia, à l'occafion du rétabliffement du comte de Marbœuf, commandant en chef dans l'ifle de Corfe, qui avoit été attaqué d'une maladie longue & dangereufe. Entr'autres emblêmes auffi ingénieux qu'analogues à la circonstance, on voyoit dans le fond d'une galerie le médaillon de ce général, couronné d'olivier, de chêne & de laurier, & on lifoit au bas ces vers, en latin & en francois.

Le nocher de la fombre rive

Rend Marbœuf à notre douleur ;
Et la Corfe renait pour offrir à fon cœur
Le laurier, le chêne & l'olive

Du citoyen, du père & du vainqueur.

Tandis que la plus nombreuse & la plus faine portion des habitans de cette ifle fe félicite d'u ne nouvelle administration, dont elle commence à fentir tout le prix, quelques bandits fe font de nouveau raffemblés, les armes à la main; mais ce fera vainement qu'ils tenteront de troubler la tranquillité générale, & l'on efpere que le feul régiment provincial de Corfe fuffira pour les diffiper ou les anéantir.

Suivant les nouvelles d'Efpagne, il y a déjà quelque tems que l'on tranfporte de la poudre de Murcie à Ciudad - Rodrigo; d'autre part, on voit défiler des charriots chargés de bombes & de boulets. Tous ces préparatifs, aux environs des frontieres du Portugal, fembleroient annonçer quelque rupture avec cette couronne, s'il eft vrai, comme on le dit, que les Portugais aient commencé des hoftilités en Amérique, qu'ils aient råffemblé toutes leurs troupes en un feul corps de 9 mille hommes aux environs de Buenos-Ayres & de Monte-Video; enfin, qu'ils aient furpris & mis en déroute le régiment de Galice, & deux compagnies de dragons. On ne conçoit pas comment les Portugais oferoient provoquer l'Efpagne dans le tems que les Anglois font fi occupés avec leurs colonies, à moins que la politique de ceux-ci, effrayée ou inquiéte des préparatifs faits dans ce royaune les eût excités à cette entreprife, dans la vue de faire une diverfion.

me,

Extrait d'une lettre de Gibraltar du 2 Mai.

On a publié ici l'ade du parlement de la Gran