Page images
PDF
EPUB

le fervice comme furnuméraires, n'entendant point S. M. qu'ils puiffent, en diminuant le nombre des bas-officiers, priver le foldat de ces emplois qui font fa perfpective... Veut S. M.. que lorsqu'un cadet gentilhomme aura, par fa faute, perdu fon rang pour être fait officier, cela ne puifle pas l'exclure de la nomination fuivante, fi fa conduite eft changée, &c. Se réserve S. M., fi quelques cadets gentilshommes fe diftinguent à la guerre ou fervent avec un zele & une intelligence marqués dans les premiers grades de bas-officiers, de les nomrer hors de leurs rangs aux premiers emplois d'officiers vacans, &c. La folde defdits cadets gentilshommes fera de 12 fols par jour dans l'infanterie, & de 15 dans les autres corps... Entend S. M. que ceux des cadets gentilshomines nommés par les colonels, qui recevront du fecours de leur famille, ne puiffent fe difpenfer de vivre en chambrée avec leurs camarades, ni fe permettre aucune diftinction qui les éleveroit au-deffus de leurs égaux... S. M. rendant les commandans des corps refponfables de l'inexécution de cette difcipline, &c.

[ocr errors]
[ocr errors]

Par une autre ordonnance, également datée du 25 Mars, le roi fupprime le confeil actuel de l'école royale-militaire, les officiers & autres perfonnes employées dans les maifons de Paris & de la Fleche, à l'exception du Sr. de Biercourt, tréforier général de la dite école, & du Sr. Dupré, fecrétaire archivifte : la même ordonnance porte création d'un inspecteur-général & d'un fous-infpecteur des écoles-royales-militaires; la premiere de ces places ne pourra être don née qu'à un officier-général, & celle de fousinspecteur, à un officier ayant le grade de colonel, ou au moins de lieutenant-colonel.

Le réglement concernant les nouvelles écoles

militaires eft du 28 Mars; il eft divifé en 6 titres qui contiennent les difpofitions fuivantes.

[ocr errors]

S. M. voulant remplir le projet qu'elle a annoncé d'améliorer & de fimplifier l'éducation d'une partie de la jeune noblesse pauvre de fon royaume, & d'en faire par tager les avantages à toute la nobleffe ainfi qu'à fes autres fujets, s'est déterminés à répartir les éleves jeunes gentilshommes en diverfes provinces & dans différens colleges tenus par des ordres religieux & per des con grégations eccléfiaftiques, pour y placer les éleves plus portée de leurs familles. Ces dix colleges feront à Sorefe, diocefe de Lavaur, chez des bénédictins; à Brienne diocefe de Troyes, chez des minimes; à Tiron, diocese de Chartres, chez des bénédictins; à Rebais, diocefe de Meaux, id. à Beaumont, diccefe de Lifieux, id. à Pontlevoy, diocefe de Blois, id. à Vendôme, diocefe de Blois, oratoriens; à Effiat, diocefe de Clermont, id. à Pont-à-Mouffon, diocefe de Toul, chanoines réguliers de Saint Sauveur; à Tournon, diocefe de Valence oratoriens. Ces deux derniers ne doivent être établis qu'au mois d'O&obre prochain, & dans le cas où S. M. voudroit porter jufqu'à douze le nombre defdits colleges, elle fe fera rendre compte des mémoires qui lui ont été préfentés en faveur des colleges d'Auxerre & de Dôle.

[ocr errors]

L'inftitution de l'école militaire fubfiftera partiellement dans chacun de ces colleges qui porteront le nom d'Ecoles Royale-Militaire & qui feront infcrire ce titre fur leur porte principale, & le fecrétaire d'état ayant le département de la guerre exercera la furintendance de ces écoles avec le même pouvoir qu'il avoit ci-devant fur celles de Paris & de la Fleche.

Les éleves feront répartis dans ces divers colleges de maniere qu'il n'y en ait jamais dans chacun moins de 50 & plus de 60, à l'exception de celui où S. M.

comme

on le verra ci-après, compte établir un concours annuel des éleves definés à être placés dans les cadets gentilf hommes.

Les ordres & congrégations chargés des éleves feront tenus de leur enfeigner & faire enfeigner l'écriture les langues françoife, latine & allemande, l'hiftoire la géographie, les mathématiques, le deffin, la danfe, la mufique, l'efcrime en fait d'armes, pour le prix de 700 livres dont ils font convenus. La premiere fourniture des effets avec le fquels les enfans doivent arriver, les frais de cette arrivée & les ports de lettres adreffées aux eyes, font les trois objets de dépense exceptés. Taus

[ocr errors]

le refte de l'entretien, livres, inftrumens de mathéma tiques, instrumens de mufique, prix, récompenfes, & même les menus plaifirs fixés à 1 liv. par mois pour les éleves jufqu'à 12 ans, & à 2 liv. pour ceux de 12 ans & a-deffus, étant à la charge des colleges, fans qu'ils puiffent rien demander ni a S. M., ni aux familles...

L'intention de S. M., dans la difperfion des éleves de l'ancienne école militaire en divers penfionnats étant de leur procurer, en les mêlant avec des enfans des autres claffes de citoyens, le plus précieux avantage de l'éducation publique, celui de ployer les caracteres, d'étouffer l'orgueil que la jeune nobleffe eft trop aifément difpofée à confondre avec l'élévation, & d'apprendre à coufidérer fous un point de vue jufte, tous les ordres de la fociété, elle à foumis les fupérieurs de ces colleges à y recevoir un nombre d'autres penfionnaires au moins égal à celui des éleves. Par-là, S. M. fait participer à l'éducation améliorée qui fe donnera dans les nouveaux colleges, les enfans de tous fes fujets qui, pour l'inftruction & l'uniforme, feront affimilés aux éleves, fans que, pour cela, les fupérieurs puiffent augmenter le prix ordinaire de leurs penfions actuelles, &c.

[ocr errors]

Au titre II de ce réglement, S. M. porte à 6 cens aulieu de 500, le nombre des éleves, laiffe fubfifter les réglemens de fon ayeul relativement à leur admiffion & veut que les familles continuent d'adreffer leurs preus ves & papiers généalogiques, au Sr. d'Hozier de Seri gay, confirmé dans les fonctions de commiffaire à cet égard.

Le tems de l'éducation des éleves fera de 6 ans, & ils ne fortiront de ces colleges que pour être envoyés au concours & exercices auxquels ils feront afsujettis avant d'entrer dans les cadets gentilshommes.

Le titre III, de l'éducation des éleves en fixe le plan auquel il ne pourra rien être changé, fi ce n'eft de l'ordre de S. M. On y pourvoit aux fonds qui feront néceffaires pour former des bibliotheques dans les colleges, & pour diftribuer chaque année quatre médailles d'or à quatre des inftituteurs dont les éleves auront eu le plus de fuccès au concours. Ces médailles porteront d'un cô té le bufle du roi, & de l'autre l'infcriptlon suivante ; Priz de bon inflituteur (*).

(*) On y alligne aur des fonds pour la confection de livres élément entaires fur les objets de l'inftruction, & pour la récompenfe destinée à ceux qui en feront les a teurs, &c.

Le titre IV établit le concours annuel dans la ville de Brienne en Champagne, où le premier n'aura lien qu'en 1778. Pour exciter l'émulation & pour les engager à répondre aux vues paternelles de S. M., on accorde aux quatres éleves qui auront remporté les quatre premiers prix au jugement de l'infpe&teur-général, du fous-infpecteur & des examinateurs, fçavoir, aux deux premiers une pention de 150 liv. & aux deux autres une de 100 liv., fans préjudice de celle de 200 liv., qui leur fera donnée en qualité d'éleves, &c. Pour faire participer aux avantages du fyftême d'éducation établi par ce réglement fes familles nobles qui placéront leurs enfans dans ces colleges, S. M. permet que ces enfans puiffent de mime être envoyés au concours & fur le compte qui lui fera renda de ces éleves étrangers, elle en pla cera un certain nombre dans les cadets-gentilshommes de fes troupes.

,

Le titre Viftatue fur les éleves qui fe deftineront à l'état eccléfiaftique ou à la magiftrature, & le titre VI établit une difcipline fage & une police intérieure convenable à des perfonnes bien nées, & faites pour fervit l'état dans les poftes les plus importans, &c.

Une ordonnance d'un autre genre, datée du 12 Avril, prefcrit ce qui fera obfervé relativement à l'acquifition que S. M. jugera à propos de faire de la compofition & préparation de certains remedes particuliers. Ce réglement eft une nouvelle preuve de l'amour du roi pour le bien général de l'humanité.

La fuppreffion de ce monument fi beau, & dont l'établiffement honore le regne de Louis XIV, n'aura pas lieu, comme on le croyoit. L'hôtel royal des invalides refte dans l'état de fa premiere inftitution; & l'on affure même qu'il n'eft jamais entré dans les vues du comte de St. Germain d'en propofer au roi la deftruction. D'autres prétendent que c'eft le difcours de l'évêque de Senez qui y a fait renoncer. Il s'eft étendu fur cet établiffement, en a loué la grandeur, a fait l'éloge du miniftre qui en avoit propofé l'établiffement, & des rois qui l'avoient protégé. Cet éloge vient de paroitre. Il eft divifé

en trois parties : les vertus fociales, les vertus morales, & les vertus politiques du maréchal du Muy. Depuis le maréchal de Belle-Ifle, il n'y avoit point eu de fervice aux invalides, parce que depuis ce grand miniftre, il n'en étoit point mort en place.

Le comte de St. Germain, est entré le 12 au confeil; ce qui le caractérise miniftre. On affure qu'il s'occupe actuellement des changemens à faire dans fes bureaux. On parle auffi d'une création de 4 fous-directeurs de la guerre, & l'on défigne MM. de Viomefnil, de Vaux, Guibert pere, & un général pruffien. On dit aussi qu'un prince étranger qui s'eft acquis beaucoup de gloire pendant la derniere guerre, doit pafler au fervice de France, en qualité de généraliffime de nos armées.

La place de contrôleur général dont étoit pour vu M. Turgot, vient d'être donnée à M. de Clugny, intendant de Bordeaux, qui eft arrivé ici lundi dernier.

Il paroît un imprimé ayant pour titre Mémoires concernant l'adminiftration.de M. l'abbé Terray, contrôleur-général. On y trouve le détail de fes opérations, & quelques anecdotes fur fa vie privée, qui ne rendront pas fa mémoire chere à la postérité; on voit à la fin une lifte de toutes les penfions dont font grévées les places de fermiers généraux, & des perfonnes qui en jouiffent, ainfi que des croupes. Il est terminé par 14 lettres contenant une relation de ce qui s'eft paffé dans les dernieres affemblées de la compagnie des indes.

Le parlement eft fort occupé des remontrances qu'il a arrêté de faire au roi relativement aux efcompteurs d'Angoulême, fur ce que S. M. , par un arrêt du confeil, fans aucune réquifition des parties, a caffé l'arrêt de la tour

« PreviousContinue »