Confiderant enfin, qu'il eft de fon devoir, & conforme aux intentions du roi de maintenir l'ordre public, fondé fur la juftice & fur les loix, & auquel la monarchie doit, depuis tant de fiecles, fa profpérité, fa gloire & fa tranquillité ouis les gens du roi.

Ladite cour a ordonné & ordonne à tous les fujets du roi, cenfitaires, vaffaux & jufticiables des feigneurs pare ticuliers de continuer, comme par le paffé, à s'acquitter, foit envers ledit feigneur roi, foit envers leurs feigneurs particuliers, des droits & devoirs dont ils font tenus à leur égard, felon les ordonnances du royaume, déclara tions & lettres - patentes du roi, duement vérinées, regiftrées & publiées en la cour coutumes générales & locales , reçues & autorifées, titres particuliers & poffellions valables des feigneurs. Fait très-expreffes inhibitions & défenfes d'exciter, foit par des propos, foit par des écrits indifcrets, à aucune innovation contraire auxdits droits & ufages légitimes & approuvés, fous peine, contre les contrevenans d'être pourfuivis extraordinairement, comme réfractaires aux loix, perturbateurs du repos public & de punition exemplaire: enjoint à tous les juges du reffort d'y tenir la main chacun en droit foi; ordonne qu'à cet effet le préfent arrêt fera, à la pourfuite & diligence du procureur-général du roi ceffamment envoyé à tous les bailliages & fénéchauffées du reffort, même aux juftices feigneuriales reffortiffanres immédiatement en la cour, à l'effet d'y être lu, publé, regiftré & exécuté felon fa forme & teneur; enjoint aux fubftituts du procureur-général du roi, & aux procureurs fiscaux, d'y faire procéder fans délai, & d'em certifier la cour au mois : ordonne en outre, que le préfent arrêt fera imprimé, publié & affiché en cette ville de Paris, & partout où befoin fera. Fait en parlement, Toutes les chambres affemblées, le 30 Mars 1776. Signé, LEBRET.

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Le parlement ayant été informé que des prédicateurs du jubilé, faififfant l'occafion des événemens du jour, avoient fait l'éloge du roi, en difant que S. M. n'étoit occupée que du foulagement de fes fujets pauvres; mais qu'elle rencontroit de grands obftacles de la part de la magiftrature, qui foutenoit les financiers & autres gens ai fés, propriétaires de la plus grande partie des ter res du royaume; M. le procureur-général a été

chargé par les chambres affemblées de veiller à ce que les prédicateurs ne difent rien qui tende à émouvoir les peuples. (Extr. de la gaz. de Leide n°. 26.)

On eft à la veille de voir éclore les changemens médités dans le militaire par le comte de St. Germain. Tous les colonels ont reçu ordre d'être rendus à leurs régimens, le 15 de ce mois, pour apprendre les volontés de S. M. & contribuer à leur exécution.

On a fini le travail concernant le grand commun, les officiers de bouche, &c. de la maison du roi. On affure qu'il va en réfulter l'abolition des pratiques abufives & difpendieufes, & l'on fait monter à 10 millions par an les épargnes que produira cette réforme.

Les commiffaires du roi ont terminé l'inventaire des effets de l'école militaire, dont les chevaux ont été mis en vente le 26. Les éleves vont être conduits dans les penfionnats qui leur font deftinés, & il eft entierement décidé que les gardes-du-corps occuperont les bâtimens de cet hôtel. Quant à celui des invalides, il paroit certain qu'il reftera dans l'état ordinaire.

Il eft fort queftion d'établir ici une caiffe d'efcompte à des conditions avantageufes pour ceux qui feront dans le cas d'y avoir recours.

I fe fait fréquemment dans la plaine des fablons, des courfes de chevaux, qui y attirent d'autant plus de fpectateurs, que la reine les honore de fa préfence. Les chevaux font ordinairement montés par des poftillons anglois, nommés Jacquets. Mais le 20 du mois dernier, le prince de Nassau & le marquis de Fénelon ayant voulu courir eux-mêmes le cheval du dernier s'abattit, & le marquis fe fit une forte contufion à la tête ; il perdit le pari, qui étoit de 400 louis. La feconde courfe fe fit entre M. le duc de Chartres & le duc de Laufun, qui gagna le pari de 200 louis.

Le marquis de Fénelon prit fa revanche le 27, & ne fut pas plus heureux que le 20; mais le cheval de M. le duc de Chartres l'emporta fur celui du duc de Lauzun.

Il s'eft fait auffi une gageure entre M. de Fénelon & M. de Fontenilies; c'étoit à qui iroit le plus vite en cabriolet, de la porte de la conférence à la griile de Verfailles, & reviendroit fur le champ à Paris. Le cheval de M. de Fontenilles eft mort à Seve, en revenant, & celui de M. de Fénelon à Paris, dans l'écurie.

On man je de Geneve, que le 18 du même mois un lord anglois a gagné un pari confidérable; il eft parti de cette ville à 5 heures du matin & eft arrivé à Berne le même jour avant 6 heu→ res du foir. Il a donc parcouru dans ce court intervalle de tems, fur le même cheval anglois, une route de plus de 30 lieues; fon courtier vigoureux furvit a cette terrible épreuve.

Il paroit ici un mémoire où il s'agit d'une quef tion d'état fur une reftitution de biens contéitée par une étrangere. On y voit un malheureux excordelier, l'objet de la haine d'une mere barbare, d'un frere dénaturé, éprouver toutes les horreurs que peuvent infpirer la cupidité la plus endurcie, & l'ame la plus atroce. Il a été, pendant 60 ans, en butte aux plus aítreales perfecutions, accablé fous le poids de la mifere & de la plus obfcure captivité par des furprifes de tout genre, faites à la religion des miniftres, pour l'en

chaîner dans des lieux confacrés à être le rep. re des fcélérats. Il triomphe enfin de tant de maux, éclaire la juftice de les fupérieurs, & porte aux pieds des tribunaux fes juftes réclamations pour reprendre dans la fociété le rang qu'il avoit reçu, & les biens confidérables dont on l'a fi iniquement dépouillé. Il faut lire dans les mémoires de cet infortuné le détail de fes

malheurs, & des perfécutions qu'il a éprouvées elles font portées à un tel excès, qu'il ne faut pas moins que les preuves qu'il en donne, pour y avoir créance.

On apprend de Grenoble que le commandant de la province s'étant rendu, le 18 du mois. dernier, au parlement, il y a fait enregistrer des lettres-patentes qui caffent & annullent toutes les procédures & informations commencées contre M. de Moydieu, & font défenses d'en faire d'autres. Le 19 & le 20, le parlement s'eft affemblé, & l'on affure qu'il a arrêté de faire au roi de très-humbles remontrances.

Le marquis de Chabert, capitaine de vaiffeaux, eft allé s'embarquer à Toulon fur la frégate l'Atalante dont il a le commandement. On croit qu'il eft chargé d'une commiffion pour la Turquie; & comme il doit parcourir l'Archipel, le comte de Choifeul de Gouffier, curieux de voir les veftiges de la Grece, s'embarque avec lui, ainfi que plufieurs jeunes officiers de marine, pour ce long voyage du leyant.

On apprend d'Avignon, qu'en vertu d'un accord entre le roi & le St. fiege, les officiers établis pendant l'adminiftration françoife ont reçu leurs démiffions avec le remboursement de leurs charges.

Le 22 du mois dernier, vers les deux heures du matin, le feu prit au village de Poulainville, à une lieue d'Amiens, & réduifit en cendres 36 maifons habitées par foixante ménages. Un homme, une femme, un garçon de 18 ans un de 10, & un enfant de fix mois ont péri dans les flammes; on a retiré avec beau coup de rifque un homme une femme & un enfant qu'on n'efpere pas pouvoir guérir. Il a péri 30 bêtes à cornes, & le feu a confume plus de mille feptiers de grains.

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La compagnie du bureau de correfpondance générale, autorisée en cette ville par arrêt du confeil de 1766, donne avis aux manufacturiers, artiftes & négocians, qu'elle vient de faire difpofer dans fa maifon, rue des Deux-Portes St. Sauveur, des magasins vastes & commodes pour la fûreté, la garde & la vente des marchandifes dont on voudra la charger, & en conféquence elle a ouvert un bureau particulier pour ce genre de commerce. Les reconnoiffances du dépôt de ces marchandises, dans lefquelles il fera fait mention des frais de commiffion, magafinage, &c., feron: fignées Comynet fils, l'un des intéreffés, & directeur général du bureau, fous la raifon de Comynet fils & compagnie. On a pris dans ce Profpecus les précautions les plus convenabies pour la fûreté & l'avantage de ceux aux quels les magafins propofés pourront être de quelqu'utilité. La même compagnie donne auffi avis qu'elle eft chargée de fommes confidérables pour des emplois utiles & folides, & pour lefquels les emprunteurs auront des facilités.

GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES ( le 29 Mars.) Le roi a nommé capitaine général & gouverneur en chef de l'ifle de St. Vincent, en Amérique, le chevalier ValMorris; S. M. a accordé en même tems le gouvernement & le commandement en chef de l'ifle de Terre-Neuve & des ifles Madelaine, dans le golfe de St. Laurent au chevalier Jean Montagu, vice-amiral du pavillon bleu.

Les chevaliers Jean Wrotefley, & George Osborne prirent congé du roi, le 14 de ce mois, & partirent le 15, pour aller s'embarquer à Chatham avec leurs régimens deftinés pour l'Amé que. Le lord Howe, nommé pour remplacer