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ment du comte de Hanau, qui s'est embarqué, le 16, fur le Mein, on assure que l'Angleterre prendra encore à fa folde 6 bataillons hanovriens. Le bataillon de Mecklenbourg passe à la folde de la même puissance; mais il ne fortira point de l'Allemagne, & restera dans l'électorat d'Hanovre, pour y être employé suivant les circonstances.

Une gazette imprimée en Allemagne rappor• te qu'un homme d'une grande ville d'Allemagne vient de faire un teftament fingulier; qu'entre autres effets qu'il laisse à sa famille, il ya une collection de plus de mille tabatieres de toute efpece & de différens métaux; qu'il a assigné une certaine somme pour entretenir & augmenter cette bizarre collection, qui ne pourra jamais être divisée ni aliénée; qu'enfin, il a légué, en faveur d'un gros gros chien dont il vante la fidélité, la somme de 50 écus, à celui qui en aura le plus grand foin. Si le fait eft vrai, on ne voit pas la raison qui empêche de nommer cette grande ville d'Allemagne, dont on parle si vaguement.

BERLIN (le 24 Mars) Le prince Henri de Prusse, après avoir eu de longues conférences. à Potzdamavec le roi, est parti d'ici, le 20 de ce mois pour Pétersbourg. S. A. R. est accompagnée du lieutenant-général comte de Hordt, des barons de Wreech, & du baron de Kniphaufen.

Le roi étant informé qu'on avoit trouvé le fecret de lier & de durcir le sable de maniere à pouvoir en construire des colonnes & des statues, a chargé l'académie royale des sciences de proposer un prix de foixante fréderics d'or, en faveur de quiconque démontreroit clairement dans un traité la méthode de convertir le fable

en pierre, & en donneroit une preuve. Les méinoires & effais sur ce sujet doivent être envoyés avant le I Mai 1777, à M. le conseiller-privé Formey, secrétaire de l'académie royale, laquelle tiendra alors une affemblée publique, & adjugera le prix le 14 Janvier 1778.

A l'exemple du souverain, les citoyens puiffans ou riches se font, à l'envi, empreftés à fonder des écoles pour l'instruction des pauvres. Quoique l'ignorance dise en faveur de l'ignorance, l'homme clairvoyant vaut infiniment plus pour l'état, comme pour lui, que l'aveugle d'ailleurs, la charité nous rappelle sans ceffe que l'enseignement double, & quelquefois centuple, les, facultés, les moyens, les ressources du pauvre qui te reçoit. On apprend de Breslau que des bourgeois de cette ville, inspirés par ces motifs, ont établi une nouvelle école en faveur des pauvres enfans des trois communions dominantes dans le pays.

RATISBONNE ( le 20 Mars. ) L'empereur vient d'adresser à la diete générale de l'empire un décret de commission par lequel S. M. I. insiste sur la répartition des sénats, afin que l'on puiffe continuer, fans retard, les opérations de la visitation de la chambre imp. de Wetzlar, qui font commencées depuis 10 ans. S. M. I. dit << qu'elle a appris avec déplaisir que les subdélégués se sont opposés au droit de l'électeur de Mayence, qui, comme archi-chancelier de l'empire, doit avoir la direction des sénats, qui lui est déférée par les conftitutions du corps germanique, & particulierement par le recès de l'empire de 1594; qu'elle espere que tous les membres des fénats concourront à applanir des difficultés qui suspendent l'entreprise des révisions & que ceux qui refuseront de se conformer aux

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intentions de S. M. I., qui font purement fondées sur les loix, feront responsables des fuites fâcheuses qui pourront en résulter ».

Un agriculteur de Nuremberg, affez riche & affez zélé pour employer annuellement des sommes considérables à découvrir, à force d'expériences, les secrets de la nature, délivre ses plantes de l'insecte très-nuisible appellé puce de terre, par le moyen suivant. Il prend dela poufsiere ordinaire, passée au tamis, & tous les jours il en saupoudre les plantes de bon matin avant que l'ardeur du soleil ait séché la rosée. Cette précaution est surtout nécessaire dans les tems de pluie, où les infectes font plus voraces : cet économiste juge que l'histoire naturelle des infectes, dans laquelle il est très-versé, seroit trèsutile aux cultivateurs. La classe agricole est bien loin encore de pareilles connoissances.

VIENNE (le 25 Mars.) L'ouverture du jubilé s'est faite ici avec les cérémonies accoutumées. L'impératrice, accompagnée des archidu cheffes Marie-Anne & Marie-Elifabeth, & fuivie des dames de fa cour, visite régulierement les 4 églises prescrites par le mandement du cardinal archevêque, à tous les fideles qui defireront profiter des indulgences qui leur font offertes par le St. siege.

Une ordonnance de L. M. I. porte défense à qui que ce soit, sous peine de 10 écus d'amende, de donner l'aumône aux pauvres qui mendient dans les rues. Ces dispositions sont d'autant plus équitables, que la même ordonnance pourvoit aux besoins de la timide indigence, qu'elle offre un asile à ceux qui, par leur âge & leurs infirmités, font hors d'érat de travailler, & qu'elle affigne du travail à ceux qui, pour l'éviter, se livroient à la fainéantise.

Pendant le cours de l'année derniere, les freres de la charité ont reçu, dans les 28 hôpitaux que leur province d'Allemagne renferme, 12,731 malades; ils en ont guéri 11, 350. Fideles à l'esprit & au précepte de la religion qui inspire & commande la charité envers tous les hommes, ils prennent & traitent également les malades de toutes les communions.

Les incendies ayant été fréquens dans la Carniole, on a érigé une caisse d'affurance, nonseulement en Stirie, mais aussi dans tous les pays héréditaires. Des commissaires dénommés à cet effet, mettront une taxe qui ne sera que peu de chose annuellement, sur les villes, bourgs & villages; & par ce moyen, l'infortuné dont la maifon aura été incendiée, la verra rétablie aux frais de cette caiffe.

Les avis de Constantinople avoient allarmé fur le fort du duc de Bragance, qui devoit avoir fait naufrage avec toute sa suite; mais cette nouvelle est heureusement détruite par les lettres que ce prince a écrites à plusieurs personnes de cette capitale.

ITALIE.

ROME (le 20 Mars.) Il se tint, le 7 de ce mois, en présence du pape, une congrégation particuliere, composée des cardinaux Castelli, Colonna, vicaire, Visconti, Pallavicini, fecrétaire d'état, Caraffa & Antonelli. Le cardinal Zelada & quelques autres cardinaux paroiffent peu fatisfaits de n'avoir pas été appellés à cette affemblée. On croit qu'il y a été question des différends qui se sont élevés entre le St. siege & la république de Venise. Quoique l'ambafiadeur de cet état foit souvent admis à l'audience du pape, rien n'annonce un accommodement. prochain, puisque l'on continue de vendre à

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Venise, au plus offrant & dernier encherisseur, les abbayes vacantes. On prétend qu'avant de préconifer le nouveau patriarche, le St. P. exige. la révocation non-seulement du dernier décret, mais encore de tous ceux qui attaquent les droits du St. fiege. En attendant la fin de cette affaire, le patriarche est retourné dans son diocese de Chiozza. Le consistoire qui devoit se tenir le 18 de ce mois a été remis après les fêtes de pâ

ques.

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Le 18, vers les 5 h. du soir, l'archiducheffe Christine & le duc de Saxe, son époux, font arrivés en cette capitale. L. A. R. occupent le ➤ palais de Médicis.

Tous les prisonniers qui avoient été arrêtés fous le dernier pontificat, viennent de recouvrer leur liberté. Les deux ex-jésuites Venizza & Coltraro sont sortis le 7, du château St. Ange; ils ont été transportés dans deux maisons particulieres. Le prêtre Clément Maiole, confeffeur des religieuses de Palestrine, a été conduit au couvent des PP. de la Passion, & la direction des ames lui a été interdite à perpétuité.

L'archiprêtre de Valentano a été transféré chez les PP. de la mission. On leur a défendu à tous, sous les peines les plus rigoureuses, de parler ou d'écrire sur les objets pour lesquels ils ont été arrêtés.

On a relâché aussi la fanatique Bernardine Renzi, furnommée la prophêtesse de Valentano, qui avoit été enfermée dans l'hôpital de Montefiafcone, , après avoir abjuré ses erreurs en présence du vicaire apoftolique, on luiza assigné une retraite dans un endroit éloigné de Valentano. Il y a aussi un décret rendu pour met tre en liberté la religieuse Thérese du cœur de Jésus, qui devra préalablement faire une retractation formelle de sa prétendue fainteté; on

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