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dit qu'il n'agiffoit point fans ordre, & fit lecture de fes inftructions. Alors le chancelier ordonna à l'inftigateur de la couronne de sommer le prince Sulkowski de fe rendre à la tour; mais celui-ci avoit pris la précaution de partir la veille du jugement; & comme le terme de la féance du tribunal eft expiré, on aura du tems pour arranger cette affaire.

Ce procès, dont la nature tient un peu de l'ufurpation, contrafte fingulierement avec l'inftitution que le même prince vient de faire : elle mérite d'être connue, puifqu'elle excite la reconnoiffance des citoyens. Il a fondé à fes frais une école d'agricultute & d'économie rurale, à Kohylka, lieu dont il eft feigneur, & qui eft fitué à 2 milles d'ici au-delà de la Viftule. Les roturiers, comme les nobles, y recevront des leçons du Sr. Gautier de Salgues, François, qui eft à la tête de cette fondation. Comme l'éducation des vers à foie entre dans fon plan, il a fait venir une grande quantité de mûriers blancs.

La nuit du 18 au 19 de ce mois, des voleurs s'étant caché, & laiffé enfermer dans l'églife collégiale de St. Jean, en ont enfoncé la facriftie, & enlevé la remontrance & huit calices; ces pieces font ornées de pierres précieuses.

Le même foir, M. Sebaftianski, gentilhomme venant de toucher 300 fequins qui lui étoient dus, a été dépouillé & massacré par un détachement de ces brigands, dont 4 ont été arrêtés; ils forment une bande confidérable en cette ville, & dans les environs.

-La rote que la cour de Pétersbourg a fait remettre par fon réfident, au confeil permanent, relativement aux Juifs de la Nouvelle-Jérufalem, porte ce qui fuit.

Le fouffigné, en qualité de réfident de S, M, l'Imp.

de Ruffie, & fon chargé d'affaires pendant l'absence de l'ambaffadeur de ladite cour, fe voit obligé de porter plainte à S. M. le roi de Pologne, & à fon confeil, au fujet des violences qui ont été exercées, la nuit du 22 Janv. dernier, à l'égard des troupes de fa fouveraine, dans l'endroit nommé la Nouvelle-Jérufalem, fitué hors du fossé de Warfovie. Trois foldats, qui y étoient en quartier, furent environnés dans leurs dits quartiers par 30 hommes de la garde du grand-maréchal de la courone; on les empêcha d'en fortir, en leur préfentant la bayonnette au bout du fufil; on leur cria que, s'ils ne fe gardoient de faire un pas de la place, on les perceroit dans le moment. Deux foldats de la garde du grand - maréchal étoient déjà même prêts à faire feu fur eux, fi un basofficier du même corps n'avoit eu affez d'intelligence pour les en empêcher.

Pendant que ceci fe paffoit, une partie de ces troupes fe répandit dans toutes les maifons de l'endroit, y enfonça les portes & les fenêtres, & emporta tous les effets & marchandifes qu'elles purent trouver, fur des traîneaux raffemblés à cet effet.

Il eft connu que ces excès, qui n'avoient pour objet que les familles juives demeurant dans la Nouvelle- . Jérufalem, ont été commis en conféquence d'une entreprife arbitraire du grand-maréchal de la couronne, & d'un pouvoir particulier qu'il s'eft arrogé, a mépris d'une conftitution faite par la derniere diete, & d'une réfolu-` tion de la puiffance légalement conftituée dans l'état.

Pour ce qui concerne ces défordres intérieurs, & l'atteinte publique portée aux loix, S. M. l'Imp. de Ruffic ne fe refufe pas à avifer, de concert avec S. M. le roi & fon confeil, aux moyens de réprimer lefdits défordres, & d'effectuer que l'autorité du gouvernement établi par les loix, & garanti par S. M. Imp., foit dûment refpectée mais, quant au trouble porté à la fûreté des troupes impériales de Ruffie, & aux violences exercées à leur égard pendant une paix & une amitié, folemnellement renouvellées, entre S. M. l'Imp. de Ruffie & l'illuftre république de Pologne, ils ne peuvent être regardés que comme une offenfe publique; & en conféquence, le fouffigné à ordre d'en demander actuellement fatisfaction. Il fe promet de l'équité & de la fageffe du roi & de fon confeil, qu'ils prendront immédiatement en confidération la nature & l'importance du cas, & feront, à ce fujet, de tels arrangemens que S. M. I. n'ait pas lieu de changer fes difpofitions pacifiques & fes intenions amicales envers la république,

Le fouffigné doit encore ajouter, qu'au cas que S. M. le roi & fon confeil ne fuffent pas fuffifamment autorifés par les loix à procurer für le champ cette fatisfac tion à S. M. l'Imp., elle ne doute cependant pas qu'il ne foit pris de la part du roi & de fon confeil les mefures les plus convenables pour qu'elle lui foit certai nement donnée à la prochaine diete.

ALLEMAGNE.

HAMBOURG (le 25 Mars.) M. Rodde, l'un de nos négocians, a fait freter ici un gros bâtiment du port de 400 laftes, pour fervir au tranfport des troupes allemandes à la folde de l'Angleterre. Les conditions font de 11 fchellings fterl. par tonneau; deux tonneaux font un lafte, & un homme eft compté pour un lafte. Le terme du frêt, qui eft de 6 mois, fera prolongé, s'il en eft befoin. L'équipement du navire fe fait aux frais de la Grande-Bretagne, qui s'engage à payer deux mois d'avance : les négocians anglois établis en cette ville répondent du refte, & le roi s'oblige à dédommager l'armateur des dommages qu'il pourra fouffrir dans la traversée.

Les troupes de Brunswick qui étoient à Stade, y prêterent, le 7 de ce mois, le ferment de fidélité à S. M. Brit. Le 12, il y arriva 18 bâtimens de tranfport anglois, & une frégate de guerre. L'embarquement de cette premiere divifion, compofée de 2400 hommes fe fit le 13 & le 14; les 19 & 20, les navires qui doivent les transporter en Amérique, mirent à la voile, par un vent favorable. La 2me. divifion de ces troupes n'eft attendue qu'à la fin de ce mois. Quant aux Heffois, ils s'embarqueront tous à la fois à Bremen Loe fur le Wefer, où il eft déjà arrivé 17 bâtimens de tranfport anglois.

Indépendamment de ces troupes & du régi

ment du comte de Hanau, qui s'eft embarqué, le 16, fur le Mein, on affure que l'Angleterre prendra encore à fa folde 6 bataillons hanovriens. Le bataillon de Mecklenbourg paffe à la folde de la même puiffance; mais il ne fortira point de l'Allemagne, & reftera dans l'électorat d'Hanovre, pour y être employé fuivant les circonftances.

Une gazette imprimée en Allemagne rappor te qu'un homme d'une grande ville d'Allemagne vient de faire un teftament fingulier; qu'entre autres effets qu'il laiffe à fa famille, il y a une collection de plus de mille tabatieres de toute efpece & de différens métaux ; qu'il a affigné une certaine fomme pour entretenir & augmenter cette bizarre collection, qui ne pourra jamais être divifée ni aliénée; qu'enfin, il a légué, en faveur d'un gros chien dont il vante la fidélité, la fomme de 50 écus, à celui qui en aura le plus grand foin. Si le fait eft vrai, on ne voit pas la raifon qui empêche de nommer cette grande ville d'Allemagne, dont on parle fi vaguement.

BERLIN ( le 24 Mars) Le prince Henri de Pruffe, après avoir eu de longues conférences. à Potzdam avec le roi, cft parti d'ici, le 20 de ce mois pour Pétersbourg, S. A. R. est accompagnée du lieutenant-général comte de Hordt, des barons de Wreech, & du baron de Knip-. haufen.

Le roi étant informé qu'on avoit trouvé le fecret de lier & de durcir le fable de maniere à pouvoir en conftruire des colonnes & des ftatues, a chargé l'académie royale des fciences de propofer un prix de foixante fréderics d'or, en faveur de quiconque démontreroit clairement dans un traité la méthode de convertir le fable

en pierre, & en donneroit une preuve. Les mémoires & effais fur ce fujet doivent être envoyés avant le 1 Mai 1777, à M. le confeiller-privé For mey, fecrétaire de l'académie royale, laquelle tiendra alors une affemblée publique, & adjugera le prix le 14 Janvier 1778.

A l'exemple du fouverain, les citoyens puiffans ou riches fe font, à l'envi, empreffés à fonder des écoles pour l'inftruction des pauvres. Quoique l'ignorance dife en faveur de l'ignorance, l'homme clairvoyant vaut infiniment plus pour l'état, comme pour lui, que l'aveugle: d'ailleurs, la charité nous rappelle fans ceffe que l'enseignement double, & quelquefois centuple les, facultés, les moyens, les reffources du pauvre qui le reçoit. On apprend de Breflau que des bourgeois de cette ville, infpirés par ces, motifs, ont établi une nouvelle école en faveur des pauvres enfans des trois communions dominantes dans le pays.

RATISBONNE (le 20 Mars.) L'empereur, vient d'adreffer à la diete générale de l'empire un décret de commiffion par lequel S. M. I.in-" fifte fur la répartition des fenats, afin que l'on puiffe continuer, fans retard, les opérations de la vifitation de la chambre imp. de Wetzlar, qui font commencées depuis 10 ans. S. M. I. dit «qu'elle a appris avec déplaifir que les fubdélégués fe font oppofés au droit de l'électeur de Mayence, qui, comme archi-chancelier de l'empire, doit avoir la direction des fénats, qui lui eft déférée par les conftitutions du corps germanique, & particulierement par le recès de l'empire de 1594; qu'elle efpere que tous les membres des lénats concourront à applanir des difficultés qui fufpendent l'entreprite des révifions, & que ceux qui refuseront de fe conformer aux