, défenses faites sans la participation du parlement; en effet ce citoyen s'est acquitté de sa promeffe. D'après la réquifition faite au duc de Harcourt, vice-roi de ce royaume, de remettre à la chambre les deux, proclamations royales avec les lettres du roi, sur lesquelles elles font fondées on fit lecture de ces pieces dans les féances des 22 & 24, & il y eut à ce sujet les débats les plus animés. Les propriétaires d'Irlande, & furtout ceux qui habitent leurs terres, ont de vives inquiétudes sur le départ des troupes qui laissent, disent-ils, le royaume sans défense. Leur terreur s'augmente encore par le soulevement des enfans blancs, dont le nombre groffit à mesure que celui des troupes diminue. Ces féditieux ont même déjà pouffé fi loin leurs excès que, dans l'intérieur du pays, les propriétaires des terres font obligés de se réunir-en corps, pour prêter main-forte aux magistrats. Dans l'élection qui s'est faite d'un chambellan de la cité, place très-lucrative, M. Hopkins a eu 177 voix plus que M. Wilkes. On a observé que c'étoit le premier revers qu'éprouvoit le dernier dans les combats d'élection, où la faveur populaire l'avoit toujours fait triompher. La préférence qu'avoit obtenu le Sr. Hopkins, faillit même à lui devenir funeste, puisqu'au fortir de l'hôtel-de-ville, après son élection, il se vit environné & pressé par des partisans de fon concurrent, lesquels se seroient portés à quelque violence, fi les gardes chargés de maintenir l'ordre dans les lieux publics, en l'encourant, pour ainst dire, des bâtons dont ils sont armés, ne l'avoient garanti de l'infolence de la populace. On continue avec toute la diligence possible les préparatifs pour le départ des troupes & des vaisseaux de guerre destinés pour l'Amerique. Le bataillon des gardes à pied de 1000 hommes & les autres troupes nationales vont occuper un camp près de Portsmouth, où les troupes auxiliaires camperont auffi pour passer toutes en revue de- / vant le roi, qui s'y trouvera à cet effer, dès qu'elles yseront toutes rendues. On croit que S. M. fera auffi la revue de la florre deftinée pour l'Amérique. Un bâtiment arrivé de la Nouvelle-Yorck en 28 jours de trajet, a apporté à la cour, de la part de M. Tryon, gouverneur de cette province, la relation publiée, par ordre du congrès général à Philadelphie, de la défaite du général Montgomery devant la ville de Quebec, qu'il avoit tenté de prendre d'affant le 31 Décembre, au matin, Il y est dit que ce général a été tué dans cette attaque avec plusieurs autres officiers & 60 foldats; qu'environ 300 autres ont été faits prifonniers; & qu'après cette défaite, le reste des Américains s'étoient retirés à trois milles de la place, où ils s'étoient postés avantageusement pour en continuer le blocus, en attendant l'arrivée des renforts qui étoient en marche pour venir le joindre. Le détail de cette affaire revient à peu près à ce qui en a été déjà dit, & la cour n'a encore reçu directement aucune nou velle du général Carleton. a Les gazettes américaines confirment elles-mêmes la défaite du général Mongommery & du colonel Arnold, dans la vue d'exciter les provinciaux à envoyer des fecours à leurs freres, avant que la garnifon de la ville en puiffe recevoir de la Grande-Bretagne. La petite armée affiégeante fait plusieurs lieues à travers les neiges. A l'aide de raquettes attachées sous les pieds, elle a franchi des retranchemens && même des murs cachés fous la neige affermie par le froid. Si le dégel arrive avant qu'elle ne faffe une seconde atraque, il est probable qu'elle éprouvera beaucoup de difficultés pour se préfen ter de nouveau. La flotte qui avoit fait voile de Cork pour l'Amérique, le 12 Février, sous les ordres du chevalier Pierre Parker, a effuyé une violente tempête. La bombarde, la Carcaffe, qui faifoit partie de cette flotte a été obligée de re venir à Portfmouth, pour se faire radouber. Lorsqu'elle fur séparée, le 18, de l'amiral, de 42 navires, qu'il avoit eu avec lui à son départ de Cork, il ne s'en trouvoit que 25 réunis fous fon pavillon. L'Aurore, & le Souverain, bâtimens de transport, qui l'avoient de même quitté dans la tourmente, rentrerent, le 17, à Cork, fort endommagés. Les vents orageux, fuivant une lettre de Belfast, ont auffi fait périr un navire, qui avoit à bord des recrues pour l'Ecoffe. D'un autre côté, l'on a appris que le major Campbell a heureusement débarqué à Bofton avec le 550. régiment. Il vient d'arriver de Boston & d'Yorck plusieurs bâti mens de transport qui ont donné l'avis que le général Lée avoit été détaché de l'armée américaine près de Boston, avec trois mille hommes, & que ce corps avoit occupé la ville d'Yorck, 4 jours avant le départ d'un de ces ba timens, & que, vers le même tems, le général Clinton avoit été détaché de l'armée du roi à Boston avec un corps pour aller renforcer le lord Dunmore à la Virginie. On apprend aussi que les villes de Norfolk & de Portfmouth en Virginie ont été réduites en cendres, la premiere par les vaisseaux du roi, & la seconde par les provinciaux. Ces avis font aufli mention de plusieurs prises faites par les armateurs américains: ils se sont entr'autres, emparés d'un navire qui devoit transporter de Bofton à Norfolk 100 canons de fonte, & une grande quantité de petites armes. Les Américains ont rendu impraticables aux grands vaisseaux tous les ports depuis Boston jusqu'à Savannah en Géorgie. Extrait des délibérations du congrès général de Philadelphie. << Comme il a été représenté au congrès que divers habitans de ces colonies, gens honnêtes & bien intentionnés, mais mal inftruits, ont été entraînés dans de fausses opinions concernant la cause des Américains, & l'issue, probable de la conteftation actuelle, il est arrêté qu'on traitera ces personnes avec amitié & honnêteté; qu'on les regardera comme des habitans d'un pays déterminé à être libre, & qu'on leur expliquera l'origine, la nature & l'étendue de la présente querelle; qu'on les inftruira du mépris qu'on a fait des différentes demandes du congrès pour être entendu... Il est recommandé pareillement à toutes les communautés & assemblées des colonies de diftribuer parmi le peuple les délibérations du congrès actuel & de celui qui l'a précédé, de même que les derniers discours des grands patriotes dans les deux chambres du-parlement, en faveur des Américains. Quant à ceux qui, fans égard pour leur pays & leur postérité, ont embraffé ouvertement & favorisé le parti de l'adminiftration, on a arrêté qu'on employera partout les mesures les plus propres à faire échouer leurs mauvais deffeins. Le congrès est aussi d'avis qu'on leur ote toute efpere d'armes, qu'on les furveille, & qu'on les oblige même de donner des cautions suffifantes de bonne conduite pour l'avenir; & afin que les affemblées, congrès ou conseils de fûreté foient en état de se conformer a ce qui vient d'être prescrit, il a été résolu qu'ils feroient autorisés à appeller à leur fecours les troupes réparties dans chacune des colonies, ou qui feroient dans leur voisinage, lesquelles ne pourtoient se refufer à leur prêter mainforte... Et, quoique les ennemis de l'Amérique aient agi avec elle trop rigoureusement, &c. &c. on a arrêté qu'il sera recommandé à chacun de se souvenir que la cruauté ne doit trouver aucun accès chez un peuple libre, & de faire enforte que les : 1 + annales de l'Amérique ne soient fouillées par le récit d'au cune action que la justice ou le chriftianisme pourroient condamner, se réservant le congrès, en cas que la voie des repréfailles devînt nécesfaire, & pût contribuer à la fureté des colonies, de se réfoudre alors à cette odieuse extrémité. Arrêté que les assemblées, comités ou conseils de fûreté feront requis d'envoyer au congrès, des copies de toutes les pétitions, mémoires & remontrances que leurs colonies respectives, depuis 1762, ont présentés au trône, & à lune ou à l'autre des chambres du parlement, comme auffi d'informer des réponses qui leur ont été faites ». « Le gouvernement de la Grande-Bretagne ayant défendu l'exportation des armes & des munitions de guerre pour les colonies, & cherchant à engager toutes les autres nations à nous refuser les mêmes fecours, il a été arrêté, afin de mieux fournir les colonies des moyens nécessaires pour défendre leurs droits, que tout vasseau qui importera de la poudre à canon, du salpêtre, du foufre (pourvu qu'il ait toujours quatre fois plus de foufre que de salpêtre à bord), des pieces de campagne de fonte ou de bons fufils armés de bayonnettes..., aura la permition de prendre en chargement des productions du pays jusqu'au montant de la valeur des munitions de guerre importées, & ce nonobstant l'acte de non-importation. Il eft recommandé aux comités des différentes provinces d'examiner les munitions de guerre qui seroient importées, de les taxer à un prix raifonnable felon leur bonne qualité, & de permettre à ceux qui les auroient importées, d'exporter des productions des colonies, au prorata de la valeur desdites munitions de guerre ». Signé, CHARLES TOMPSON, fecrétaire. N. B. La cour vient de recevoir de l'Amérique des nouvelles fur lesquelles elle garde le filence: ce qui fait préfumer qu'elles ne font pas favorables. Les uns disent que les Américains ont pris Quebec; les autres, qu'ils ont emporté Boston, & battu nos troupes. 4 MORTS. Frédérique-Louise de Saxe-Gotha & Altenbourg, fœur du due régnant, est morte à Gotha, le 5 Février, dans sa 35e. année. Anne-Charlotte, comtefl'e douairiere du feu chancelier comte de Woronzow, née comteffe de Skawronski, grande maîtresse de la cour de Ruffie, & premiere dame d'honneur de l'impératrice, est morte à Pétersbourg, ágée de 53 ans. Eggert-Chriftophe, comte de Knuthenbourg, conseiller intime des conférences de la cour de Danemarck, & chevalier de l'ordre de l'éléphant, est mort à Copenhague le 26 Février, âgé de 53 ans. Marie - Charlotte - Sabine-Josephine, née princesse de Croy-Gavre, épouse du marquis de Verac, ministre plénipotentiaire de France à Copenhague, eft morte en cette ville, le 27 Février, agée de 29 ans. Michel comte d'Esparbès - Lussan est mort dans ses terres, le 7 Février, dans sa 94e. année. Il étoit frere aîné du comte d'Esparbes, mort à 90 ans, & du bailli de Lufsan, mort à 88. Il ne reste plus de cette branche que le comte d'Esparbès-Lussan, commandant à Montauban, & le marquis d'Esparbès, colonel d'infanterie. Pierre-George de Vaucouleurs, comte de Lanjamet, maréchal des camps & armées du roi, est mort à Dinan, le 17 Février, dans sa 66 année. N. de Perié, baron d'Ussau, est mort, le 14 Février, en son chateau d'Uffau, en Béarn, dans sa 68e. année. Louis-François-Henri de Menon, marquis de Turbilly, ancien lieutenant-colonel de cavalerie, est mort à Paris, le 25 Février, âgé de 59 ans. Michel-Céfar, marquis d'Aligre, brigadier des armées du roi T. Chr., ancien exempt des gardes du-corps, eft mort à Paris, le 8 de Mars, agé de 63 ans. Elie - Cathérine Freron, de Quimper en Bretagne, écrivain polémique très-connu, eft mort le to du même mois, en sa maison près de Montrouge. Rose-Catherine de Cadrieu, veuve, depuis 1706, du marquis de Loftanges St. Alvere, chevalier de l'ordre royal & militaire de St. Louis, sénéchal & gouverneur du Quercy, est morte à Moiffac, le 6 de Mars, âgée de 96 ans. , Le 9 Avrit prochain, l'on exposera en vente à crédit, au plus offrant & dernier enchériffeur au bourg de St. Hubert, une quantité de chevaux & poulains fins, propres pour la monture, & les voitures, & autres de labeur, & d'attelage, avec une grande quantité de bétes à corne, de toute espece, & de tout age, aux conditions à déclarer par le Sr. Bailli Walken, à qui l'on pourra s'adreffer audit lieu. |