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lettres, dans fa féance du 27 du mois dernier 2 élut pour académicien honoraire, à la place vacante par la mort du duc de St. Aignan, M. Turgot, ministre d'état & contróleur - général des finances.

Le 29, l'archevêque d'Aix, élu par l'académie françoise à la place du feu abbé de Voisenon, vint prendre féance à l'académie, & prononça fon discours de remerciment, auquel l'évêque de Senlis répondit. M. Marmontel lut enfuite un difcours en vers fur l'éloquence & M. d'Alembert, fecrétaire perpétuel de l'académie, termina la féance par la lecture de l'éloge de l'abbé de Dangeau.

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Le 2 de ce mois, l'académie françoise a élu, avec l'agrément du roi, M, Colardeau pour remplir la place vacante par la mort du duc de Sr. Aignan.

Il confte par le rapport de la commission nommée par la cour des aides, pour procéder à l'examen des papiers, conftater la perte & en dreffer procès-verbal, que celle en titres & dccumens eft irréparable. Les regiftres & recueils déposés aux archives de la cour, étoient de 8 efpeces: 1. les regiftres des arrêts d'audience; 25. ceux des arrêts de rapport; 3°. ceux des lettres-patentes, provifions & réceptions d'officiers; 4°. ceux des appointemens paffés entre les parties, & reçus au greffe; 5o. ceux des délibérations de la cour; 6°. les recueils des édits, déclarations, & lettres-patentes, registrés en la cour; 7o. les baux des fermes avec les enregiftremens; 8°. les recueils d'ordonnances & réglemens de la cour. Des papiers de ces deux dernieres claffes on n'en a retrouvé aucun depuis l'incendie, & de la fixieme qu'un feul recueil imprimé, depuis 1710 jufqu'en 1720. Des regiftres d'arrêts on n'a recouvré que quelques

parcelles, entre lefquelles il y a des vuides confidérables. Les fragmens de ceux d'audience vont depuis 1397 jufqu'en 1645, & les reftes de ceux de rapport, depuis 1461 jufqu'en 1647; mais, outre les lacunes multipliées qu'on y rencontre, tous les regiftres d'arrêts qui précedent ou fuivent ces époques, font perdus. Il en eft de même des regiftres de lettres-patentes, provifions & récep tions d'officiers, qui manquent depuis l'établiffement de la cour jufqu'en 1558 Enfuite on en retrouve des fragmens jufqu'en Décembre 1678; mais depuis cette époque ils manquent jufqu'à celle de l'incendie. Les regiftres des appointemens paffés entre les parties & reçus au gref fe, manquent auffi, à l'exception de quelques morceaux depuis 1633. Enfin, une perte irrépa rable c'eft celle des regiftres des délibérations de la cour : ils font perdus depuis fon origine jufqu'en 1514. On a fauvé ceux depuis le 14 Février 1514 jufqu'au 16 Mai 1588; mais depuis ce tems, l'on n'en a recouvré que quelques feuiltes éparfes & fans liaison: elles font des dernieres années, depuis 1762 jufqu'en 1775. Il y avoit d'ailleurs dans les greffes différens effets, tels que dentelles, tabac, argenterie, &c., provenant de faifies faites, ou qui avoient été déposés. Un diamant, qui fe trouvoit du nombre, a été perdu. L'argenterie travaillée, autant qu'on a pu la retrouver & reconnoitre, a été rendue aux officiers dépofitaires, ainsi que l'argent monnoyé qui a été prouvé appartenir à leurs départemens. Quant au refte de cet argent & à l'argenterie informe & méconnoiffable, les officiers du bailliage du palais (lieu fixé entre le parlement & la cour des aides, pour fervir de dépôt commun) le feront fondre ensemble, pour en former un bon de maffe, qui, joint aux efpeces valables & non défignées, qui auroient été trou

vées, fera enfuite diftribué à tous les réclamans au pro-rata de leurs demandes.

On apprend de Moulins-la-Marche, dans le Perche, que, le 10 du même mois, vers une h. après-midi, l'air ayant été fort agité dans la matinée, le vent étant fud-ouest, un éclair des plus vifs fut fuivi d'un coup de tonnerre affreux. Le clocher d'une petite paroiffe, nommée SaintMartin, à une demi-lieue de la Trappe, fut découvert par la foudre, qui cependant ne caufa aucun dommage à la charpente. Le tonnerre, après avoir tracé fur les cloches une ligne circulaire telle que l'auroit pu faire un burin, perça la voûte de l'églife, tomba fur le maître-autel, porta le tabernacle au milieu du choeur, fans que les vafes facrés eulent été endommagés. Delà il paffa dans la facriftie, où il coupa la banniere en deux, ébranla les murs, dont il détacha quel ques pierres, alla enfuite frapper le portail, fe fit un paffage fous les piliers, rentra dans l'églife, & après en avoir renversé les bancs, forpar le deffus d'une croisée, & fe diffipa dans Pair. La pente eft eftimée 5000. liv.

tit

Le feu prit, le 28 du mois dernier, à 11 h. du foir, au village de St. Sauflieu, à 4 lieues d'Amiens, & confuma 4 maifons avec les étables, granges & autres bâtimens en dépendans Il n'a fait d'auffi grands progrès qu'à caufe de l'absence des hommes & des garçons du village, fortis alors avec leurs chevaux & leurs voitures pour leur commerce ordinaire.

Le tirage de la loterie de l'école royale-militaire s'eft fait le 5 de ce mois. Les numéros fortis de la roue de fortune, font 42, 86, 15, 21, 67. Le prochain tirage fe fera le 6 Avril.

GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES (le 15 Mars.) Le roi fit publies, le 22 du

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mois dernier, une amniftie en faveur des déferteurs des troupes de terre, par laquelle S. M. accorde la grace tous ceux qui fe rendront avant le 10 Avril prochain foit à leurs régimens, foit aux différens corps employés au fervice du roi, ou enfin aux nouvelles levées de trou pes faites dans la Grande-Bretagne ou en Irlande, fans qu'ils puiffent être réclamés par les corps auxquels ilsétoient attachés avant leur défertion. La même grace eft accordée aux déferteurs déjà arrêtés, dans les prifons; mais il eft spéciñé dans cette ordonnance, que les foldats qui déferteront après qu'elle aura été publiée, feront exclus du pardon, & que l'on févira contr'eux felon toute la rigueur des loix.

Le gouvernement vient de défendre toute efpece de commerce entre les habitans de nos ifles & de nos colonies de l'Amérique, fous peine, contre ceux qui contreviendront à cette prohibition, d'être déclarés traîtres & rebelles, & d'être traités comme tels.

Une ordonnance du roi proroge au 30 Avril prochain les gratifications accordées à ceux qui s'enrôleront pour le fervice de la marine. Une autre ordonnance renouvelle pour 3 mois la prohibition d'exporter hors du royauou de conduire d'une côte à l'autre de la poudre à tirer, du falpêtre, & toute efpece d'armes ou de munitions. Cette défense étoit expirée le 23 du mois dernier.

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à

payer

Le nombre des troupes auxiliaires que la cour prend du landgrave de Heffe-Caffel, à la folde de la Grande-Bretagne, eft de 12 mille hommes. Le roi s'engage pour ce corps le double du fubfide ordinaire, c'eft-à-dire, 4500co écus de banque par an, l'écu compté à 53 fols d'Hollande, ou à 59 fols 4 den., argent d'Angleterre. Ces troupes feront traitées à tous égards comme les troupes britanniques, & feront employées en Europe partout où S. M. le jugera néceffaire; mais l'Amérique feptentrio nale eft la feule contrée des autres parties du monde où l'on pourra les envoyer, Ce corps, avec l'état-major, forme en tout 12394 hommes, & doit être rendu au lieu de l'embarquement certains jours du préfent mois de Février. Le traité contient 15 articles, & doit durer autant que S. M. le defirera. Par le traité de fubfide conclu avec le duc régnant de Brunswick-Wolfenbuttel. ce prince s'engage à fournir à S. M. Brit. un corps de 3964 hommes d'infanterie, & 336 hommes de cavalerie légere fans monture. Le fubfide annuel commencera du jour de la figna ture du traité (le 9 Janvier 1776), & sera simple de

64500 écus d'Allemagne, tant que ces troupes jouiront de la folde; mais dès que la folde ceffera, le fubfide sera doublé, & porté à 129000 écus, & il fera continué pendant 2 ans après le retour de ces troupes dans les états de Brunfwick. Ce traité contient auffi 15 art. Le corps que le prince héréditaire de Heffe-Caffet fournira au roi, fera de 668 hommes d'infanterie, dont le fubfide annuel fera de 25090 écus de banque. Ce traité contient Ir articles. Ces différens corps auxiliaires formeront en tout 17362 hommes effectifs, fans y comprendre la brigade écoloise, dont la ceffion par les Hollandois n'eft pas encore certaine.

On fait que les princes d'Allemagne, en faisant leurs traités de fubfide, ont eu grand foin de ftipuler que la défertion ne feroit pas à leur charge, article qui peut devenir de la plus grande conféquence pour l'Angleterre, parce qu'il y a fort à craindre que les foldats allemands envoyés en Amérique n'y foient tentés de déferter plas que partout ailleurs, attendu que leur langue est trèsfamiliere dans la Penfylvanie, dans la Nouvelle-Yorck & dans la Nouvelle-Jersey, peuplées par leurs compatriotes, dont les gazettes font écrites en allemand, & qui célebrent le fervice divin dans la même langue, fans compter que les offres brillantes du congrès américain peuvent ajouter beaucoup à ces premiers appas.

Le 28 du mois dernier, le duc de Richmond fit obferver, dans la chambre des lords, que, comme le traité conclu avec le landgrave de Heffe-Caffel porte que les anciens traités lui ferviront de bafe, il feroit effentie qu'on priât le roi de faire remettre à la chambre ces anciens traités. Cette propofition fut approuvée.

Le 29, les pairs déciderent, d'après l'avis des juges, que cette chambre eft également autorifée à procéder au jugement d'Elifabeth, foi-difant duchefe de Kingston. Le lord-North mit en délibération dans la chambre des communes les traités de Heffe & de Brunswick, & propofa de les remettre à l'examen de la chambre lorfqu'elle mettroit fur le tapis l'affaire du fubfide. Il y eut à ce fujet des débats fort longs & fort animés, principalement touchant celui de Heffe-Caffel. Le double fubfide & les autres conditions révolterent le parti de l'oppofition, quoiqu'il y ait des raifons d'état pour ces gra tifications extraordinaires. Enfin, après ces débats qui du rerem jufqu'à deux heures après minuit, la propofition du miniftre fut approuvée à la pluralité de 242 voix cone tre 88,

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