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les limites mêmes de ce palatinat jufqu'à Podléfie. La cour de Vienne cede encore toute la partie du palatinat de Lublin contenue entre les bornes tracées dans la carte & déterminées par la note.

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Par l'art. IV, la cour de Vienne cede à la Pologne la ville ou faubourg, de Cafimir, vis-à-vis Cracovie. Moyennant cette importante ceffion, ladite cour gardera, avec la moitié du lit de la Viftule, toutes les ifles que for me ce fleuve jufqu'aux nouvelles limites, fauf la libre navigation de part & d'autre.

L'art. V porte que la navigation ne fera point gênée fur les rivieres qui deviennent limitrophes; que l'on ne fera de part ni d'autre aucun ouvrage qui puiffe y être contraire, foit pour en détourner le cours des rivieres, foit pour endommager les rives."

Par l'art. VI, il eft ftatué que les ingénieurs nommés des deux parts fe rendront dans l'efpace de 6 femaines aux frontieres de la Siléfie fur les bords de la Viftule, pour y commencer le travail de démarcation. Du refle les revenus qui feront perçus dans les pays recédés ou rendus feront bonifiés à la Pologne, à compter de la date de la préfente convention.

Enfin, l'art. VII ftatue que les ratifications de ce traité fe feront à la prochaine diete.

On voit, par ce réglement, que les diftricts rendus par la maison d'Autriche, font plus confidérables qu'on ne l'avoit cru d'abord: cet heureux fuccès a déterminé le département des affaires étrangeres à faire remettre à M. de Benoît, miniftre de S. M. pruffienne, la note fuivante.

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Le fouffigné, par ordre du roi, de l'avis du confeil permanent, a l'honneur de faire part à fon excellence M. de Benoit, miniftre plénipotentiaire de S. M. le roi de Pruffe, que les différends au Sujet de l'interprétation du traité de ceffion de l'année 1773, avec. S. M. Imp. & royale, font applanis par les plénipotentiaires nommés pour cela de part & d'autre. Cette négociation heureufement terminée donne la ferme confiance, qu'auffitôt que S. E. M. le miniftre plénipotentiaire de Benoit en aura informé fa cour, le roi fan maitre, d'après la déclaration qu'il a fait

faire à la cour de Ruffie, &, par S. E. M. le miniftre, au roi & à la république de Pologne, dans la conférence du 6 Odobre 1775 avec le département des affaires étrangeres, que, fi l'Autriche cedoit fes extenfions, faites contre la teneur du traité, S. M. le roi de Prusse agiroit de même voudra réalifer cette promeffe folemnelle de fa part, & donner par-là une marque non douteufe de fon defir, égal à celui de S. M. le roi & la république, d'entretenir la meilleure harmonie &

amitié entre les deux états.

Le grand-chancelier de la couronne a remis auffi à M. de Bénoît une note, datée du 31 Janvier , par laquelle il se plaint d'une taxation ar bitraire, connue fous le nom de tantieme, que les commis des douanes pruffiennes exigent fur les marchandises de Pologne, & qu'ils fe partagent à titre de gratifications.

La maniere dont on en a ufé envers les Juifs. de la Nouvelle-Jérufalem, ne plait pas à la cour de Pétersbourg. Un courier qui en eft arrivé le 27, a apporté au baron d'Asch, résident de Ruffie, des inftru&ions, d'après lefquelles il s'eft -rendu au confeil permanent, & y a remis une note portant que l'impératrice défapprouvela conduite du prince de Lubomirski, grand maréchal de la couronne; que S. M. I. defire que cette affaire refte in ftatu quo jufqu'à la prochaine diete, & que les trois puiffances ont feules le droit de prononcer fur les conteftations qui pourroient furvenir à l'égard de ce qui a été fait par la dermere diete ».

Les conftitutions de cette affemblée font cependant encore attaquées par le grand maréchal de la couronne. Il vient de rendre un décret qui défend aux ferruriers & maréchaux des faubourgs de prendre aucun compagnon qui n'ait été agréé par les maitres ferruriers & maréchaux de la vil

le, & qui les affujettit à payer pour chaque compagnon un ducat & un florin par mois. Par cette décifion, les maitres des faubourgs, la plupart allemands & diffidens, devant payer la main-d'œuvre plus cher, ne pourront foutenir concurrence, quoi qu'ils foient d'ailleurs plus habiles ouvriers. On eft furpris que le grand maréchal n'ait pas voulu permettre aux avocats de ces derniers de citer la conftitution qui leur eft favorable.

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C'eft le Sr. Kleifl, adjudant du prince Martin Lubomirski qui avoit apporté ici un cartel au prince François Lubomirski, de la part de M.. Stempkowski, caflellan de Kiow; mais en allant porter la réponse, il a été tué par un major ruffe, avec lequel il avoit eu un différend à Dubno. Le duel des deux magnats a fait trop de bruit pour avoir des fuites fâcheufes; le roi qui en a été informé, a envoyé un estaffete au caftellan pour le rappeller ici. On dit cependant que le combat n'eft que fufpendu. Le fujer de la querelle eft que le prince a reproché au caftellan d'avoir employé pour fon usage, l'ar-' gent qui étoit deftiné aux foldats.

La débacle des glaces de la Viftule s'eft faite avec la plus grande impétuofité, & a caufé des dommages confidérables. Les eaux ont entraîné une grande quantité de bois, des maifons entieres, &c.

- Le comte Oginski, grand général de Lithuanie, vient de rappeller dans ce grand duché le régiment des gardes lithuaniennes : on ignore par quel corps il fera remplacé dans cette capitale. Le fynode de Liffa continue fes féances, & bientôt on pourra en fçavoir le réfuttat. On a publié, comme une fingularité, que les luthériens & les réformés fe font réunis pour ne former qu'une fociété religieufe, fous deux commu

nions. Il y a déjà longtems que cette fociété exifte fous le nom de Confiftorium provinciale diffidentium utriufque confeffionis majoris Polonia. Ce qu'il y a de vrai, c'eft que les autres communions qui different plus ou moins fe rapprochent infenfiblement, & que le confiftoire provincial les admet, fans exiger qu'ils changent rien à leur croyance.

ALLEMAGNE.

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HAMBOURG ( le 9 Mars.) Les troupes heffgifes, dont la marche avoit été fufpendue, & qui avoient même retrogradé pour venir pren-. dre des cantonnemens autour de Caffel, fe font remifes en mouvement. La premiere divifion commandée par le lieutenant général de Heifter, a dú paffer à Hanovre le 5 de ce mois; la feconde divifion, aux ordres du général Knipshaufen, eft prête à s'ébranler pour prendre la même route. Ces troupes, après avoir même paffé le Wefer le 24 à Nyenbourg, s'embarqueront à Bremen - Loe. Celles de Brunswick ont déjà atteint les frontieres de Lunebourg & de Brêmen, & marchent, dit-on, avec tant de bonne volonté, qu'il n'en eft pas déferté un feul homme; elles s'embarqueront à Stade. Le régiment que le prince héréditaire de HeffeCaffel, comte de Hanau, donne à l'Angleterre, fe mettra en marche le 16 de ce mois; il defcendra le Rhin jufqu'à Nimegue, d'où il fe rendra à Wiflemftadt en Hollande. Quel que foit le lieu de l'embarquement de toutes ces troupes allemandes, leur rendez-vous général est à la hauteur de l'Irlande, d'où elles continueront leur route vers l'Amérique, fous l'escorte de 30 vaiffeaux de guerre. Les nouvelles varient Lur leur deftination. On dit que la moitié des

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Heffois ira droit à Boston ; que le refte fe rendra en Canada, ainfi que le régiment du comte de Hanau, & que les Brunswickois pafferont dans la Virginie.

Une déclaration du landgrave de Heffe-Caffel invite les chaffeurs étrangers qui feront munis de certificats, & pourront faire preuve de leur adreffe, à prendre parti dans la feconde compagnie des chaffeurs de campagne. On promet à chaque chaffeur, du moment où il fera enrôlé, la folde allemande de 3 rixdalers par mois, & celle de 6 rixdalers auffitôt que cette troupe fe mettra en marche pour l'Angleterre.

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Suivant les lettres de Brunswick, à la fin de 1775, il fe trouvoit dans la maifon de travail de cette ville 809 perfonnes occupées à la filature du lin & de la laine, & autres ouvrages. Elle emploie auffi 300 enfans, qu'elle paie à proportion de l'utilité qu'elle en retire & de leurs befoins elle en a fait inftruire 600 autres dans la maifon des orphelins. Ses fecours gratuits ont nourri & vêtu 700 perfonnes âgées ou infirmes Enfin, elle a procuré de l'ouvrage à ceux qui ont voulu travailler chez eux. On commence à s'appercevoir que cette maniere d'exercer la charité eft la plus religieufe, la plus patriotique, la plus propre à extirper la mendicité; la plus religieufe; parce qu'en obligeant les hom mes à remplir leur deftination laborieufe, elle prévient l'oifiveté, fource de tous les vices; la plus patriotique; parce qu'elle rend les hommes utiles & meilleurs, & qu'elle donne de la valeur aux productions; la plus propre à extirper la mendicité; parce que le travail peut feul procurer des reffources, quand elles manquent. En deux mots, le travail honore dieu fert l'état, multiplie les moyens. Il ne s'agit pius que d'examiner quel eft le genre de travail qui mérite la préférence.

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