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subslitué deux autres. Il a aussi rendu une décla ration qui traduit par devant la diete, comme criminels d'état, ceux qui, dans les fonctions de leurs charges, refuseront de reconnoitre fès décisions, & de s'y conformer. On remarque en général que la concorde & l'unanimité ne préfident pas aux assemblées de ce confeil, dont les opérations excitent de plus en plus le mécontentement. Par les actes qui en sont émanés, ση prétend qu'il tend évidemment à s'arroger une autorité exclusive, qui ameneroit insensiblement l'abolition des dietes. Cette affemblée nationale est fixée au 26 Août prochain, & l'on en publiera incessamment les universaux, auxquels on travaille actuellement.

La fermentation qui regne dans les efprits, & les divisions qui en font les suites, font éclore quantité de fatyres écrites en françois & en polonois. Ceux qui en font les auteurs, paroiffent inftruits des circonstances les plus secrettes, & ils écrivent avec affez de force pour déplaire à de grands personnages. Le malheur est que ces pasquinades ne corrigent personne, & ne foulagent pas la Pologne, dont les trésors font absolument épuisés. La disette d'argent eft telle, que les appointemens du conseil permanent ne font plus payés, , & que quantité de ses membres qui comptoient fur ce revenu, font obligés de se retirer à la campagne pour y cacher leur pauvreté. Les officiers attachés au service de la cour ne font pas mieux traités. Les nouveaux cheva. liers de Malte, polonois, créés à la derniere dicte, ont auffi beaucoup de peine à toucher les penfions qui leur ont été assignées; la commiflion du tréfor, chargée de les acquitter, en élude le paiement, sous prétexte qu'elle manque de fonds. D'ailleurs, on affure que le nouveau grand-maitre de Malte refuse d'approuver la

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oréation de ses chevaliers, comme contraire à l'institue, en ce que la plupart font mariés, qu'ils n'ont fait ni caravanes, ni exercices, &c. On ne peut attribuer ce délabrement des finances qu'aux bévues grossieres & multipliées de la derniere diete, dont les calculs manquent de base & d'exactitude.

I.'affaire de la démarcation des frontieres entre la cour de Vienne & la république, est enfin terminée. La convention faite à ce sujet fut fignée, le 9 du mois dernier, par le baron de Rewitski, & les commiffaires polonois. M. Seeger, colonel au service de L. M. I. & R., eft parti d'ici le 23 du mois dernier, pour remettre ce traité à la cour de Vienne; il contient 7 articles, dont voici la substance.

Par l'art. I, la cour de Vienne cede à la Pologne ce qu'elle a possédé jusqu'ici en vertu du traité de 1773, fur la droite du Bog, depuis Ufcilug ou Rozyumpol, jusqu'à l'endroit où cette riviere fort des confins de la Gallicie; Gallicie de forte que le Bog formera désormais une frontiere naturelle, depuis Holubek jusqu'au lieu où il quitte lesdits confins. La cour de Vienne cede de plus à la Pologne tout le terrein compris depuis Muszyrowce jusqu'à Guntow, de même que les territoires entre Stremilce & Stoganow; le tout de la maniere qui est plus particulierement défignée dans la carte des limites, fignée par les plénipotentiaires respectifs, laquelle fait partie du présent traité, & en se conformant à l'explication de la note qui a également été signée, jointe à ladite carte, & contenant le détail précis des nouvelles limites des deux états.

Par l'art. II, ladite cour cede à la Pologne tout le terrein contenu entre les limites actuelles & une ligne tirée au dessus du vieux Zamosc, fur Woyflawice, juf"qu'au Bog, en suivant les limites de la starostie de Dubienka jusques à la riviere ci-dessus.

En vertu de l'art. III les limites désignées par le traité de partage au-delà du confluent de la San, & fixées à Kozin, feront reculées jusqu'à Popowice, selon la restriction de la note, & de-la jusqu'à la riviere de Tanew; de-là, en suivant cette riviere jusqu'au point où elle traverse les limites du palatinat de Lublin, &

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les limites mêmes de te palatinat jusqu'à Podléfie. La
cour de Vienne cede encore toute la partie du palatinat
de Lublin contenue entre les bornes tracées dans la carte,
& déterminées par la note.

Par l'art. IV, la cour de Vienne cede à la Pologne la
ville ou faubourg, de Cafimir, vis-à-vis Cracovie. Moyen-
nant cette importante ceffion, ladite cour gardera, avec
la moitié du lit de la Viftule, toutes les ifles que for-
me ce fleuve jusqu'aux nouvelles limites, sauf la libre
navigation de part & d'autre.

L'art. V porte que la navigation ne fera point gênée sur les rivieres qui deviennent limitrophes; que l'on ne fera de part ni d'autre aucun ouvrage qui puisse y étre contraire, foit pour en détourner le cours des rivieres, foit pour endommager les rives.

Par l'att. VI, il est statué que les ingénieurs nommés des deux eux parts se rendront dans l'espace de 6 semaines aux frontieres de la Silésie sur les bords de la Viftule, pour y commencer le travail de démarcation. Du reste, les revenus qui feront perçus dans les pays recédés ou rendus feront bonifiés à la Pologne, à compter de la date de la présente convention.

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Enfin, l'art. VII ftatue que les ratifications de ce traité fe feront à la prochaine diete.

On voit, par ce réglement, que les districts rendus par la maison d'Autriche, sont plus considérables qu'on ne l'avoit cru d'abord : cet heureux succès a déterminé le département des affaires étrangeres à faire remettre à M. de Benoît ministre de S. M. prussienne, la note suivante. Le fouffigné, par ordre du roi, de l'avis du confeil permanent, a l'honneur de faire part à fon excellence M. de Benoît, ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Pruffe, que les différends au Sujet de l'interprétation du traité de ceffion de l'année 1773, avec. S. M. Imp. & royale, font applanis par les plénipotentiaires nommés pour cela de part & d'autre. Cette négociation heureusement terminée donne la ferme confiance, qu'aussitôt que S. E. M. le ministre plénipotentiaire de Benoît en aura informé sa cour, le roż Son maitre, d'après la déclaration qu'il a fais

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faire à la cour de Ruffie, &, par S. E. M. le miniftre, au roi & à la république de Pologne, dans la conférence du 6 Octobre 1975 avec le dé partement des affaires étrangeres, que, fi l'Autriche cedoit fes extensions, faites contre la teneur du traité, S. M. le roi de Prusse agiroit de même, voudra réaliser cette promesse solemnelle de sa part, & donner par-là une marque non douteuse de fon defir, égal à celui de S. M. le roi & la république, d'entretenir la meilleure harmonie & amitié entre les deux états.

Le grand-chancelier de la couronne a remis aussi à M. de Bénoît une note, datée du 31 Janvier, par laquelle il se plaint d'une taxation ar bitraire, connue sous le nom de tantieme, que les commis des douanes prussiennes exigent fur les marchandises de Pologne, & qu'ils se partagent à titre de gratifications.

La maniere dont on en a usé envers les Juifs.

de la Nouvelle-Jérusalem, ne plait pas à la cour de Pétersbourg. Un courier qui en est arrivé le 27, a apporté au baron d'Afch, résident de Rufsie, des instrutions, d'après lesquelles il s'est rendu au conseil permanent, & y a remis une note portant << que l'impératrice désapprouvela conduite du prince de Lubomirski, grand maréchal de la couronne; que S. M. I. desire que cette affaire refte in ftatu quo jusqu'à la prochaine diete, & que les trois puissances ont feules le droit de prononcer fur les conteftations qui pourroient survenir à l'égard de ce qui a été fait par la derniere diete ».

Les conftitutions de cette afsemblée sont cependant encore attaquées par le grand maréchal de la couronne. Il vient de rendre un décret qui défend aux ferruriers & maréchaux des faubourgs de prendre aucun compagnon qui n'ait éré agréé par les maitres ferruriers & maréchaux de la ville, & qui les afsujettit à payer pour chaque compagnon un ducat & un florin par mois. Par ceste décision, les maitres des faubourgs, la plupart allemands & dissidens, devant payer la main-d'œuvre plus cher, ne pourront foutenir la concurrence, quoi qu'ils foient d'ailleurs plus habiles ouvriers. On est surpris que le grand maréchal n'ait pas voulu permettre aux avocats de ces derniers de citer la constitution qui leur eft favorable.

C'est le Sr. Kleisl, adjudant du prince Martin Lubomirski qui avoit apporté ici un cartel au prince François Lubomirski, de la part de M.. Stempkowski, caftellan de Kiow; mais en allant porter la réponse, il a été tué par un major ruffe, avec lequel il avoit eu un différend à Dubno. Le duel des deux magnats a fait trop de bruit pour avoir des fuites fâcheuses; le roi qui en a été informé, a envoyé un estaffete au castellan pour le rappeller ici. On dit cependant que le combat n'est que suspendu. Le sujet de la querelle est que le prince a reproché au caftellan d'avoir employé pour fon usage, l'argent qui étoit destiné aux foldats.

La débacle des glaces de la Vistule s'est faite avec la plus grande impétuosité, & a causé des dommages considérables. Les eaux ont entraîné une grande quantité de bois, des maifons entieres, &c.

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- I.e comte Oginski, grand général de Lithuanie, vient de rappeller dans ce grand duché le régiment des gardes lithuaniennes: on ignore par quel corps il fera remplacé dans cette capitale.

Le fynode de Lissa continue ses séances, & bientôt on pourra en sçavoir le résuitat. On a publié, comme une fingularité, que les luthériens & les réformés se font réunis pour ne former qu'une société religieuse, sous deux commus

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