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Consalvi écrivit la plupart de ses Mémoires. D'héritiers en héritiers, ils échurent à Crétineau-Joly qui, jeune attaché à notre ambassade de Rome (il avait vingt ans), avait connu peu de temps avant sa mort le vieux cardinal, dont « la charmante courtoisie, le tact admirable, l'infatigable aménité » l'avaient séduit'. En 1859, il en donna quelques fragments dans son glise romaine en face de la Révolution. Cinq ans plus tard (1864), il en publiait la traduction intégrale, due à son fils, l'abbé Crétineau-Joly; la seconde édition est de 1866 (2 volumes) 2. Le 20 septembre 1879, l'abbé Crétineau-Joly donna au Vatican le manuscrit de Consalvi, que Léon XIII garda quelque temps en sa bibliothèque privée, avant de le remettre aux Archives, où Boulay de la Meurthe le consulta, ainsi que le cardinal Mathieu. En 1895, le Père Drochon rééditait la traduction de Crétineau-Joly, en ajoutant, outre illustrations et notes, le texte et la traduction des Mémoires de Consalvi sur le concile national de 1811 3. Ces der

1. Le duc de Montmorency-Laval était alors notre ambassadeur près le Saint-Siège (1822-1828).

Sur Consalvi, voir Cenni, Vie du cardinal Consalvi, Venise, 1824; Bartholdy, Züge aus dem Leben des Cardinals Consalvi, Stuttgart, 1825; Ranke, Kardinal Consalvi und seine Staatsverwaltung, Leipzig, 1872 et tome XL des Sämtlichen Werken, 1877.

2. Sur l'authenticité des Mémoires et sur leur éditeur, voir Maynard, J. Crétineau-Joly, Paris, 1872, p. 447 et suiv.

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Les Mémoires de Consalvi sont ainsi divisés: (a) Conclave de Venise (1800), écrit en l'été de 1812. - (b) Mémoires sur le Concordat de 1801, écrits à la fin de 1812. (c) Mémoires sur le mariage de Napoléon et de Marie-Louise d'Autriche, écrits en 1811. (d) Mémoires sur diverses époques de ma vie, écrits en octobre 1810. (e) Mémoires sur mon ministère, écrits en février 1812. Comme Consalvi revient à diverses reprises sur les mêmes époques de sa vie, les Mémoires contiennent des rédites et des longueurs. Le P. Drochon, en son édition de 1895, tenta d'y remédier par des coupures et l'ordre chronologique des faits. Le travail fini, il le trouva inférieur au texte original qu'il se contenta de rééditer.

3. P. 707-783. Presque en même temps ils étaient édités par l'abbé

niers mémoires, Pacca, qui en était possesseur, les avait communiqués à Artaud de Montor pour sa Vie de Pie VII; ils précédèrent les autres aux Archives Vaticanes.

Pacca lui-même (1756-1844), et peut-être poussé par l'exemple de Consalvi, rédigea ses Mémoires; mais il ne laissa point à d'autres le soin de les publier. A Pesaro, Rome, Orvieto, il donnait, de 1828 à 1843, plusieurs éditions de ses Memorie sto¬ riche del ministero e de due viaggi in Francia e della prigionia nel forte di S. Carlo in Fenestrelle (2 vol.). Traduits en allemand sur la deuxième édition (Ratisbonne, 1831, 3 vol.), ils le furent en français par l'abbé Jamet, qui s'acquit plus la réputation de traditore que de traduttore (édition de Caen, 1832), par Bellaguet, à Paris (1833) et Queyras à Lyon (1845) 2. Le cardinal a narré aussi la fuite de Pie VII à Gênes, lors de la marche sur Rome de Murat en 1815: Relazione del viaggio di Pio VII a Genova nella primavera dell'anno 1815, e del suo ritorno a Roma (Orvieto, 1833). Sa correspondance inédite, qu'a publiée Rinieri, complète les Mémoires.

Pie VII était à peine mort (août 1823) que Henry Simon faisait paraître la Vie politique et privée du Souverain Pontife Pie VII (Paris, 1823, 2 vol.), que

Rance-Bourrey, Mémoire inédit du cardinal Consalvi sur le Concile national de 1811, texte italien et français, Paris, 1896.- La publication des divers Mémoires de Consalvi par Drochon forme un volume in-4° de 816 pages.

On trouvera aussi quelques renseignements sur les rapports de la France avec le Saint-Siège dans P. Cottin, Lettres inédites de Maury et de Consalvi au marquis et à la marquise d'Osmond (1793-1798). 1. Certaines éditions ont ce titre : Memorie storiche per servire alla storia ecclesiastica del secolo XIX.

2. Cette dernière est celle que je citerai, d'après l'édition parisienne de 1885 (2 vol.), qui contient également, en Ve partie, la Relation

du voyage de Pie VII à Gênes, et de son retour à Rome » (1815).

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Pistolesi écrivait sa Vita del S. P. Pio VII (Rome, 1824, 2 vol.), Jäger sa Lebenbeschreibung des Papstes Pius VII mit Urkunden (Francfort, 1824), et Guadet ses Esquisses historiques et politiques sur Pie VII (Paris, 1824). Artaud de Montor, qui l'avait bien connu accompagna Cacault à Rome, lors du rétablissement par Bonaparte de notre ambassade, dont il était le premier secrétaire en 1823 recueillit nombre de documents et d'anecdotes pour son Histoire de la vie et du pontificat du Pape Pie VII (Paris, 1836, 2 vol. ; 2e édition, 1837, 2 vol.; 3o édition, 1839, 3 vol.) '. Les deux années qui suivirent la publication par Giucci de la Storia di Pio VII (Rome, 1857, 2 vol.; 5e édit., 1864), Wiseman et Gavazzi donnaient, chacun, et avec le même titre, leurs Recollections of the last four popes 2. Après le Papst Pius VII de Henke (Marbourg, 1860 et Stuttgart, 1862), on ne saurait citer, pour Pie VII, de biographie importante 3. Documents et travaux publiés depuis cette époque la rendraient aussi aisée qu'utile et attrayante.

1. La suite en allemand de l'Histoire de l'Église de Bérault-Bercastel par Gams (Innsbruck, 1857-1860), ainsi que celle en italien (Venise, 1836), traite assez longuement du pontificat de Pie VII.

2. L'ouvrage de Wiseman a été traduit par Fink en allemand (Schaffhouse, 1858).

3. En 1864, Hergenrother publia, à Fribourg-en-Brisgau: Der Kirchenstaat seit der französischen Revolution.

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du clergé. - Persécution de la Terreur : massacres de septembre; antichristianisme; les deux clergés [l'assermenté et l'insermenté] suspects; le vandalisme; les déprêtrisations; le culte de la Raison et de l'être suprême. Persécution du Directoire : théophilanthropie; culte décadaire. Survivance du christianisme.

Lorsque la journée du 18 brumaire an VIII [9 novembre 1799] établit le Consulat et fit passer le pouvoir entre les mains du jeune général qui allait bientôt rétablir les rapports avec Rome, négocier le Concordat et restaurer la religion catholique en notre pays, en quel état se trouvait l'Eglise de France? C'est ce que montrera ce chapitre, en esquissant d'une façon rapide, depuis la fin du XVIIIe siècle, une des crises les plus violentes qu'eut jamais à subir le catholicisme.

Avant même la Révolution, durant toute la moitié du XVIIIe siècle, le sentiment religieux avait

L'ÉGLISE DE FRANCE.

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