Orientales et ballades

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Laurent, 1832 - French poetry - 185 pages
 

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Popular passages

Page 110 - Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes Grince et crie à ces vitraux noirs! Ils sont passés! - - Leur cohorte S'envole, et fuit, et leurs pieds Cessent de battre ma porte De leurs coups multipliés. L'air est plein d'un bruit de chaînes, Et dans les forêts prochaines Frissonnent tous les grands chênes, Sous leur vol de feu pliés!
Page 139 - Ainsi, quand Mazeppa, qui rugit et qui pleure , A vu ses bras, ses pieds, ses flancs qu'un sabre effleure, Tous ses membres liés Sur un fougueux cheval, nourri d'herbes marines, Qui fume, et fait jaillir le feu de ses narines Et le feu de ses pieds...
Page 49 - La lune était sereine et jouait sur les flots. La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise ; La sultane regarde, et la mer qui se brise, Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots. De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare. Elle écoute :... un bruit sourd frappe les sourds échos. Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos , Battant l'Archipel grec de sa rame tartare...
Page 109 - L'horrible essaim, poussé par l'aquilon, Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure. Le mur fléchit sous le noir bataillon. La maison crie et chancelle penchée, Et l'on dirait que, du sol arrachée, Ainsi qu'il chasse une feuille séchée, Le vent la roule avec leur tourbillon ! Prophète ! si ta main me sauve De ces impurs dénions des soirs, J'irai prosterner mon front chauve Devant tes sacrés encensoirs...
Page 43 - ... jusqu'au Phare. Regardez ce ciel noir plus beau qu'un ciel serein. Le vieux colosse turc sur l'Orient retombe, La Grèce est libre, et dans la tombe Byron applaudit Navarin. Salut donc, Albion, vieille reine des ondes I Salut, aigle des czars qui planes sur deux mondes!
Page 165 - Devant le sombre hiver de Paris qui bourdonne, Ton soleil d'orient s'éclipse et t'abandonne , Ton beau rêve d'Asie avorte , et tu ne vois Sous tes yeux que la rue au bruit accoutumée , Brouillard à ta fenêtre, et longs flots de fumée Qui baignent en fuyant l'angle noirci des toits.
Page 144 - Il traverse d'un vol, sur tes ailes de flamme, Tous les champs du possible, et les mondes de l'âme ; Boit au fleuve éternel ; Dans la nuit orageuse ou la nuit étoilée, Sa chevelure, aux crins des comètes mêlée, Flamboie au front du ciel.
Page 141 - Son œil s'égare et luit, sa chevelure traîne, Sa tête pend ; son sang rougit la jaune arène, Les buissons épineux; Sur ses membres gonflés la corde se replie, . Et comme un long serpent resserre et multiplie Sa morsure et ses nœuds. Le cheval, qui ne sent ni le mors ni la selle, Toujours fuit, et toujours son sang coule et ruisselle, Sa chair tombe en lambeaux; Hélas! voici déjà qu'aux cavales ardentes Qui le suivaient, dressant leurs crinières pendantes, Succèdent les corbeaux...
Page 109 - Craquent comme un pin brûlant. Leur troupeau, lourd et rapide, Volant dans l'espace vide, Semble un nuage livide Qui porte un éclair au flanc.
Page iii - A quoi il a toujours fermement répondu : que ces caprices 20 étaient ses caprices ; qu'il ne savait pas en quoi étaient faites les limites de l'art, que de géographie précise du monde intellectuel, il n'en connaissait point, qu'il n'avait point encore vu de cartes routières de l'art, avec les frontières du possible et de l'impossible tracées en rouge et en bleu ; qu'enfin il avait fait cela, parce qu'il avait fait cela.

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