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Ye 45.20

Harvard College Library

NOV 14 1912
Gift of
Prof. A. C. Coolidge

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En m'appelant à l'honneur de présider vos séances cette année, vous m'avez imposé des obligations dont je sens toute la gravité. Mais votre bienveillance, à laquelle vous m'avez depuis long-temps accoutumé, viendra encore cette fois à mon aide, et rendra ma tâche plus facile. Je compte donc tout-à-fait sur votre concours, Messieurs, pour donner à vos travaux une direction utile, et pour employer le plus avantageusement possible le temps précieux de vos réunions.

Le rapport annuel que vous a lu dernièrement M. le secrétaire-archiviste, vous a fait connaître l'importance de vos travaux pendant l'année qui vient de s'écouler; espérons que celle qui commence ne sera pas moins bien remplie. On disait autrefois que noblesse engage, on peut

le bien-être dans nos contrées, tend à nous affranchir en même temps de l'étranger.

Vous verrez si le rachat des fabriques n'est pas une mesure des plus dangereuses.

Si cette indemnité sera justement répartie lorsqu'elle aura payé les usines de ceux qui se sont enrichis dans la fabrication du sucre et qu'elle aura laissé sans travail et sans ressources les nombreux ouvriers qui ont servi cette industrie; vous vous demanderez s'il est juste de faire payer au contribuable le rachat des fabriques, pour lui faire payer ensuite le sucre plus cher ; ce qui est précisément, passez-moi l'expression, le frapper avec les deux bouts du bâton. Enfin, vous vous demanderez s'il n'y a pas quelque chose de barbare à anéantir chez nous une des plus belles applications de la chimie industrielle, une application qui a demandé tant de peine et tant de sacrifices pour arriver à ce qu'elle est aujourd'hui.

Au milieu de ces questions graves et sérieuses, viendront se placer agréablement ces compositions littéraires qui sont ou les distractions des esprits occupés, ou l'écho des sentimens les plus délicats et les plus nobles. Vous entendrez encore de ces vers charmans dont la grisette, en changeant de sexe, a conservé la bonne habitude, et de ces pensées généreuses que la misère du peuple inspire à un autre de vos poètes.

En apportant ainsi chacun votre contingent, vous rendrez vos réunions souvent utiles aux autres, toujours agréables pour vous, surtout par cette fraternité véritable, qui ne se rencontre plus guère que dans la république des lettres.

COMPTE-RENDU

DES

TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE

pendant l'année 1843,

Bar M. Ch. Gomart,

SECRÉTAIRE-ARCHIVISTE.

La Société académique a poursuivi avec persévérance, pendant l'année que nous venons de parcourir, la tâche qu'elle avait entreprise, et dans chacune des séries de ses travaux, elle peut compter une amélioration de plus. Vous avez pris de nouveaux développemens; vos rangs se sont pressés, à telles enseignes qu'il vous a fallu vous départir de vos anciens réglemens et porter à 30 le nombre des membres résidans. Vous avez cherché à donner une marque de profonde considération au premier magistrat du département en lui décernant le titre de Président honoraire. Cette nomination doit avoir d'autant plus de prix que vous êtes plus avares de semblables distinctions. La dissolution de la société industrielle a été pour vous une occasion de voter en principe l'adjonction d'une section industrielle. Vous avez l'espoir d'être secondés dans vos vues par les hommes de talent que possédait l'ancienne société, et, avec leur concours, de pouvoir continuer les

expositions de produits de l'industrie si bien commencées sous leurs auspices.

C'est surtout vers l'agriculture que la Société a dirigé ses efforts, dans cette section elle a agrandi le cercle de ses admissions; l'appel fait aux cultivateurs a été entendu. Plus de cent nouveaux membres choisis parmi les agriculteurs les plus éclairés, sont accourus de tous les cantons de l'arrondissement réclamer l'honneur de faire partie de votre société et de prendre part à vos travaux.

Cette association d'agronomes éclairés, instruits, remplis de zèle, devient pour nous un moyen d'action pour répandre les idées utiles, les bonnes méthodes de culture, et en même temps nous met en rapport plus intime avec toutes les communes de l'arrondissement et les autres cantons du département.

Les séances consacrées à l'agriculture ont été nombreuses et suivies plus que jamais. Ces réunions, en nous mettant en rapport plus direct avec les agriculteurs, ont établi une sorte d'enseignement mutuel entre la pratique et la théorie qui a profité à tout le monde.

Nos concours de béliers ont été très-brillans en 1843, et jamais on n'a répondu à notre appel avec plus d'empressement. La modification importante introduite dans les conditions d'admission prouve que les cultivateurs du département ne redoutent pas la concurrence étrangère.

Vos concours de bêtes ovines ont depuis long-temps une importance méritée et l'invitation faite au nom de la société par M. Rondot au comice agricole de Châlons-surMarne a été accueillie par les membres de cette société avec le plus vif empressement. Vous avez reçu une lettre du président M. de Pinteville avec une liste des membres titulaires de cette société pour que vous puissiez les inviter pour le concours de 1844.

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