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charité; aux derniers celui de pureté, prindont les types cé

cipes éminemment sociaux, lestes sont : Jésus et MARIE. Espérons que ces deux puissances tutélaires préserveront la société de rester envasée sur l'un des deux écueils signalés, et d'aller bientôt se perdre sur l'autre.

Quel est donc ce Christianisme que nous allons interroger en matière d'économie sociale, et dont nous attendons avec confiance les solutions les plus essentielles à l'ordre et à la liberté? Est-ce une poésie touchante, faite pour ranimer dans nos cœurs desséchés par le souci des intérêts matériels la céleste faculté d'aimer? Est-ce un phare placé au milieu des ténèbres de la philosophie, pour que la raison de l'homme puisse en éviter les écueils? Enfin, est-ce un terrain moral offrant une base solide aux institutions humaines? Il est tout cela à la fois; car il est le type du beau, la source du vrai, la base de l'utile.

II.

DU PROCÉDÉ GÉNÉRAL DE L'INDUSTRIE.

« J'ai vu les oppressions qui se <font sous le soleil, les larmes des << innocens qui n'ont personne pour les consoler, et l'impuissance où ils sont de résister à la violence. (Ecclésiaste, chap. iv, 1.)

Pour se mettre à même de bien comprendre l'objet essentiel de l'économie sociale, sur lequel les faiseurs de systèmes sont parvenus à jeter tant d'obscurité, il importe de remonter à la cause première des procédés violens ou astucieux auquels l'industrie a eu constamment recours, dans tous les régimes par où elle a

passé, jusqu'à la civilisation inclusivement. Or, le fait proéminent et qui caractérise chacun de ces différens régimes, c'est surtout le procédé usuel sanctionné par la loi et auquel la société a recours pour vaincre l'inertie native de l'homme. Du reste, nous voici déjà en présence d'une antinomie à résoudre, et ce ne sera pas la dernière. L'homme éprouve une répugnance naturelle pour le travail et un attrait non moins naturel à jouir des fruits du travail ; il est bien évident que c'est au désir de satisfaire à la fois ces deux penchans que nous devons attribuer les actes d'oppression brutale et les astucieuses combinaisons politiques au moyen desquels une partie de la société est parvenue à imposer le travail à l'autre. Cependant, quelque subversifs que ces procédés nous apparaissent du point de vue où nous sommes placés, ne perdons pas de vue qu'ils eurent leur raison d'existence et leur but providentiel; dans le fait, puisque l'homme avait eu le fatal pouvoir de faire surgir le mal du bien, il fallait que Dieu sût tirer le bien du mal.

Chacun conviendra sans doute que l'état social le plus infime de tous est celui de la peuplade sauvage; or voici quelle fut la pensée génératricede cette société. Représentons-nous des hommes placés dans l'alternative de posséder les biens matériels de la vie en s'assujétissant au travail, ou de se soustraire à cette pénible condition, en renonçant au bénéfice qui en devait découler pour eux; le peuple sauvage est celui qui a opté pour le dernier parti. Il est vrai de dire qu'une société quelconque ne peut pas subsister absolument sans travail; mais décidé à se borner à ceux indispensablement nécessaires à son existence, le sauvage' mâle s'en est réservé la partie plus ou moins attrayante, la chasse, la pêche, le pillage extérieur, et a imposé à sa malheureuse compagne les tâches rudes et répugnantes.

Au reste, quel que puisse être le charme grossier qui attache le sauvage à son genre de vie, et qui y attire même quelques hommes civilisés, il est impossible, n'en déplaise au sophiste J.-J. Rousseau, de voir dans un pareil état so

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