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souscrira pas les articles mentionnés de la nouvelle constitution. La piété héréditaire de ses ancêtres et le zèle pour la religion, dont nous ne doutons pas qu'il ne soit animé, nous en donnent la plus entière confiance.

Mais comme nous ne saurions, sans trahir notre ministère, garder le silence dans un si grand péril de la foi et des âmes, nous avons voulu, vénérable Frère, vous adresser cette lettre, à vous, dont nous connaissons la foi et le courage sacerdotal, pour en avoir eu des preuves non équivoques, non-seulement afin qu'il soit bien constaté que nous réprouvons le plus énergiquement possible les articles ci-dessus exposés, et tout ce qu'on viendrait à proposer de contraire à la religion catholique, mais encore afin que, vous concertant avec les autres évêques de la France que vous jugerez à propos de vous adjoindre, et vous aidant de leurs conseils et de leur coopération, vous vous efforciez de conjurer le plus promptement possible les grands maux qui menacent l'Eglise en France, et de faire abolir ces lois, ces décrets et ces autres ordonnances du gouvernement qui sont encore en vigueur, et dont

ea spes nos solatur, fore, ut propositæ constitutionis articulis, quos memoravimus, designatus rex minime subscribat, id siquidem ab avita pietate atque a religionis studio, quo incensum esse non dubitamus, nobis certissime pollicemur. At quoniam, si in fidei et animarum periculo taceremus, nostrum certissime proderemus ministerium, has ad te, venerabilis Frater, cujus fidei et sacerdotalis roboris non dubia argumenta habemus, dare interim litteras constituimus, non modo ut exploratum sit improbari vehementissime a nobis ea quæ hucusque tibi exposuimus, et quidquid contra catholicam religionem proponi fortasse posset; verum etiam, ut collatis quoque, cum aliis gallicanarum Ecclesiarum præsulibus quos tibi adjungere judicaveris, consiliis studiisque, des operam ut tam gravia mala quæ, nisi citissime propulsentur, Ecclesiæ in Galliis imminent, avertantur, legesque illæ, decreta, aliæque gubernii sanctiones, de quibus, ut probe scis, superioribus

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Considérations

nous n'avons cessé de nous plaindre, comme vous le savez, pendant les précédentes années.

Allez donc trouver le roi; faites-lui savoir la profonde à faire valoir. affliction dont, après tant de calamités et de tribulations endurées jusqu'aujourd'hui, et au milieu de la joie générale, notre âme se trouve assaillie et accablée à cause des motifs mentionnés. Représentez-lui quel coup funeste pour la religion catholique, quel péril pour les âmes, quelle ruine pour la foi seraient le résultat de son consentement aux articles de ladite constitution. Dites-le lui de notre part nous ne pouvons nous persuader qu'il veuille inaugurer son règne en faisant à la religion catholique une blessure si profonde et qui serait presque incurable. Dieu lui-même, aux mains de qui sont les droits de tous les royaumes, et qui vient de lui rendre le pouvoir, au grand contentement de tous les gens de bien, et surtout de notre cœur, exige certainement de lui qu'il fasse servir principalement cette puissance au soutien et à la splendeur de son Eglise. Nous espérons, nous avons la ferme confiance

annis conqueri nunquam destitimus, quæque adhuc vigent,

removeantur.

Itaque designato regi te sistas; significes ei vehementissimum dolorem quo, post tantas adversitates ac tribulationes huc usque perlatas, in communi omnium lætitia animus noster ob præmissa conficitur atque torquetur; exponas quam gravia catholicæ religioni damna, quanta animabus pericula, quod fidei exitium in Galliis comparetur, si expositæ constitutionis articulis assentiretur; omnino nobis persuadere non posse regni sui initium auspicari sic velle, ut ab infligendo catholicæ religioni gravissimo hoc et fere insanabili vulnere ducat exordium; contra Deum ipsum, in cujus potestate omnium sunt jura regnorum, ab eo certissime postulare, ut, quam ei tanto cum bonorum omnium nostroque in primis gaudio restituit potestatem, hanc in Ecclesiæ Dei potissimum columnam atque ornamentum impendat; sperare nos ac vehementer confidere, fore ut, aspirante Deo, vox nostra, te in

que, Dieu aidant, notre voix, transmise par vous, touchera son cœur, et que, marchant sur les traces de ses prédécesseurs, à qui leur dévouement pour la religion catholique et la défense qu'ils en prirent tant de fois si généreusement, ont valu de la part de ce Saint-Siége le titre de rois très-chrétiens, il prendra en main la cause de la foi catholique, comme c'est son devoir, comme tous les bons l'attendent de lui, comme nous le lui demandons nousmême avec les plus vives instances.

Déployez, vénérable Frère, toutes vos forces, tout le zèle dont vous êtes animé pour la religion; faites servir à cette grande et sainte cause l'ascendant que vos qualités vous ont acquis et l'éloquence qui vous distingue. Le Seigneur, nous n'en doutons pas, vous suggérera les paroles convenables; et, de notre côté, nous implorerons pour vous le secours d'en-haut. En attendant, nous vous donnons, avec toute l'effusion de notre cœur, à vous et au troupeau confié à vos soins, la bénédiction apostolique. Donné à Césène, le 29° jour d'avril de l'année 1814, de notre pontificat la 15.

PIE VII, PAPE.

terprete, animum ejus tangat, vestigiaque premens prædecessorum suorum, qui, ob assertam toties vindicatamque catholicam religionem, christianissimorum regum ab hac sancta Sede titulum meruerunt, quod debet, quod boni omnes expectant, quod nos incensissimo studio flagitamus fidei catholicæ patrocinium suscipiat.

Exere, venerabilis Frater, vires omnes tuas, ac religionis zelum quo flagras, gratiam qua vales plurimum, eloquentiam qua præstas, in maximum hoc sanctissimumque opus confe-ras. Dabitur tibi certe a Domino quid loquaris, nosque etiam tibi auxilium de sancto precibus implorare nostris non prætermittimus, qui interea tibi gregique tuæ curæ commisso apostolicam benedictionem amantissime impertimur.

Datum Cesenæ, die xxIx aprilis MDCCCXIV, pontificatus nostri
PIUS PP. VII.

anno XV.

Le roi

doit se déclarer protecteur de la religion.

IV

LETTRE APOSTOLIQUE DE LÉON XII

PORTANT CONDAMNATION

DE LA SOCIÉTÉ DES FRANCS-MAÇONS
ET DE TOUTE AUTRE SOCIÉTÉ SECRÈTE

13 MARS 1825.

LÉON, ÉVÊQUE

SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU.

POUR EN PERPÉTUER LA MÉMOIRE.

Plus sont grands les maux qui menacent le troupeau du Christ, notre Dieu et notre Sauveur, plus aussi les Pontifes doivent déployer de sollicitude pour l'en préserver; car c'est à eux qu'ont été confiés dans la personne du

LEO EPISCOPUS

SERVUS SERVORUM DEI.

AD PERPETUAM REI MEMORIAM.

Quo graviora mala Christi Dei et Servatoris nostri gregi imminent, eo majorem sollicitudinem in iis arcendis adhibere debent Romani Pontifices, quibus in beato Petro Apostolorum principe illius pascendi et regendi potestas et cura commissa

bienheureux Pierre, prince des apôtres, le pouvoir et le soin de le paître et de le gouverner. Placés, comme la sentinelle, au lieu le plus élevé, ils doivent découvrir au loin les manœuvres qu'essaient les ennemis du nom chrétien, dans le but, que néanmoins ils ne pourront jamais atteindre, de détruire l'Eglise du Christ; les faire connaître et les montrer aux fidèles pour qu'ils y prennent garde, les dissiper et les conjurer eux-mêmes par leur autorité. Les Pontifes romains, nos prédécesseurs, ont compris toute l'importance de ce devoir; ils ont veillé sans relâche, comme de bons pasteurs, et par leurs exhortations, leurs enseignements, leurs décrets et le sacrifice même de leur vie offert pour leurs brebis, ils ont eu soin de réprimer et d'extirper les sectes qui méditaient la ruine de l'Eglise. Ce n'est point seulement dans les anciens monuments des annales ecclésiastiques que l'on trouve des exemples de cette sollicitude des Pontifes. Ne la voit-on pas éclater aussi dans ce que les évêques de Rome ont fait de nos jours et du temps de nos pères pour faire face aux sociétés clandestines enne

est. Pertinet enim ad eos, quippe qui in suprema Ecclesiæ specula positi sint, longius prospicere insidias, quas christiani nominis hostes moliuntur ad Christi Ecclesiam (quod tamen nunquam assequentur) exterminandam, easque tum fidelibus indicare et aperire, ut ab iis caveant, tum auctoritate sua avertere et amoliri. Gravissimum hoc munus sibi impositum intelligentes Romani Pontifices prædecessores nostri, vigilias boni pastoris perpetuo vigilarunt, et adhortationibus, doctrinis, decretis, ipsaque anima data pro ovibus suis, sectas extremum Ecclesiæ exitium minitantes prohibendas et penitus delendas curarunt. Nec ex annalium ecclesiasticorum vetustate tantum erui potest pontificiæ hujus sollicitudinis memoria. Quæ nostra et patrum nostrorum ætate gesta sunt a Romanis Pontificibus, ut clandestinis hominum adversus Christum malignantium sectis se objicerent, id perspicue evincunt. Ubi enim Clemens XII, prædecessor noster, vidit in dies invalescere novamque firmitatem acquirere sectam de' Liberi

Les Papes sont obligés de défendre

et de repousser les attaques des ennemis

de la religion.

Toujours

ils ont accompli

ce devoir.

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