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The eloquence of Gensonné1 differs greatly from that of Vergniaud and Guadet. Though he could, when he gave vent to his feelings, find eloquent words in which to express his thoughts, as in his protest of 2 June 1793, he generally preferred in the tribune to use a studied moderation. Yet in his desire to be clear, calm and logical, he does not fall into the fault of being dull and diffuse, as the two speeches now reprinted prove. The first is his famous report of 14 January 1792, which laid the train that led France into years of war, and the second is his speech of 2 January 1793, in which he defended the policy of the Girondins in advocating an appeal to the people in the case of the trial of the King, and used the weapon of cold irony, of which he was a master, against Robespierre.

1 On Gensonné, besides the ordinary books on the Girondins, see Le Barreau de Bordeaux de 1775 à 1815, by Henri Chauvot, Paris, 1856, pp. 165-199 and pp. 599-608, which contains his Mémoire inédit composé pendant sa détention à la Conciergerie et remis à Talma; see also Aulard, Les Orateurs de la Législative et de la Convention, vol. i. pp. 452-470.

SPEECHES OF GENSONNÉ.

I.

REPORT OF THE DIPLOMATIC COMMITTEE (14 January 1792).

ON 29 November, 1791 Louis XVI had been requested to write to his brother-in-law, the Emperor Leopold, and to the petty German princes along the Rhine, to protest against the harbouring of the French émigrés and their enlistment of troops. On 14 December, the King read the Emperor's reply to the Legislative Assembly, and a more elaborate document complaining of the infringements of treaty obligations by the Constituent Assembly in regard to the properties of the princes of the Empire in Alsace was handed to the French Ambassador at Vienna, M. de Noailles, by the Prince von Kaunitz, the Chancellor of the Empire. The whole question was referred to the Diplomatic Committee. The first reporter of this Committee was Professor Koch of Strasbourg, one of the greatest authorities on international law, who, in a learned report on 22 November 1791, showed that if the Assembly avoided breaches of international courtesy there was no reason to fear the outbreak of war. But war was what Brissot, who commanded the majority in the Committee, wanted, and he therefore got Gensonné appointed reporter in the place of Koch, and doubtless assisted in drawing up the following report.

MESSIEURS, vous avez renvoyé à l'examen de votre Comité Diplomatique la note officielle que le Prince de Kaunitz a communiquée à l'ambassadeur Français à Vienne1,

1 Noailles (Emmanuel Marie Louis, Marquis de), born 1743; younger brother of the 5th Duc de Noailles; ambassador at the Hague, 1770-76, London, 1776-83, Vienna, 1786-92; died in retirement, 1822.

et dont la notification vous a été faite au nom du Roi par Ministre des Affaires Étrangères1.

le

Les questions les plus importantes naissent de cet examen. Quelle est notre situation politique à l'égard de l'Empereur? Qu'avons-nous à espérer ou à craindre des dispositions qu'il a manifestées? Pouvons-nous envisager comme des actes formels d'hostilité les démarches de la cour de Vienne qui nous sont officiellement connues? Devons-nous accélérer, en attaquant, l'instant d'une rupture qu'on peut envisager comme prochaine, ou nous borner à exiger dans le plus bref délai des explications tellement claires et précises qu'en les obtenant il ne nous reste plus le moindre sujet d'inquiétude, ou que leur refus ne laisse plus de prétexte pour éviter la guerre ?

C'est du succès de la détermination que vous allez prendre, c'est de l'issue des grands événements qui se préparent que dépendra notre considération politique au dehors, et l'affermissement de la liberté publique. Il est temps de donner à la nation Française l'attitude qui lui convient auprès des puissances étrangères, de signaler notre indépendance, de déjouer cette politique ténébreuse qui tend sans cesse à donner à la Révolution une marche rétrograde, à soumettre notre gouvernement intérieur à l'influence de quelques princes étrangers, et à subordonner la volonté générale d'un grand peuple à des lois qu'elle n'aurait point dictées ! Il est temps de faire cesser des sujets d'inquiétude qui entretiennent dans un état habituel de fermentation le levain de nos divisions intestines, et de donner à l'Europe entière une nouvelle preuve de l'énergie et du courage des Français ! Votre Comité a pensé qu'il devait écarter de cette discussion tous les faits qui peuvent paraître étrangers à la

1 De Lessart (Antoine de Valdec), appointed Minister for Foreign Affairs, 29 November 1791; born in Guienne, 1742; Controller-General of the Finances, 4 December 1790; Minister of the Interior, 25 January 1791; dismissed, 10 March 1792, and sent to be tried by the High Court at Orleans; murdered at Versailles with the other prisoners from Orleans, 9 September 1792.

conduite particulière de la cour de Vienne; les prétentions des princes possessionnés en Alsace et l'appui que l'Empereur leur donne formeront l'objet d'un second rapport que votre Comité se propose de vous faire très-incessamment: la lenteur des formes auxquelles ce dernier objet peut être assujetti et la différence des mesures qu'il peut entraîner ont déterminé votre Comité à l'envisager d'une manière isolée, et à le séparer des autres objets qui devront vous occuper aujourd'hui.

Telle est notre situation politique à l'égard de l'Empereur qu'il semble que l'alliance qui nous unit à lui n'ait été formée que pour les intérêts particuliers de la Maison d'Autriche. Depuis le traité de 1756' la France a continuellement prodigué ses trésors et ses soldats, soutenu une guerre désastreuse pendant sept années 2, employé son crédit et l'influence qu'elle avait acquise dans la balance politique de l'Europe pour élever la puissance Autrichienne, l'enrichir par des subsides, et lui ménager les traités les plus avantageux; non seulement elle a renoncé en faveur de cette nouvelle alliance à tous les rapports qu'elle avait si longtemps entretenus avec d'autres puissances, et qu'une politique plus éclairée lui eût fait conserver3, mais telle a été sa fidélité à remplir ses engagements qu'elle n'a pu être arrêtée dans les services qu'elle n'a cessé de rendre à l'Autriche ni par l'aigreur que d'anciens démêlés auraient pu produire, ni par les prétentions souvent exagérées de cette maison, ni enfin par la crainte d'augmenter une puissance dont l'ambition pourrait devenir un jour un sujet d'inquiétude pour l'Europe entière.

Des procédés de cette nature devaient au moins assurer 1 On the treaty of 1756 with Austria, see Vergniaud, Speech 111, pp. 276-285.

2 The Seven Years' War, 1756-63, signalized by the defeat of Rossbach, and the cession of Canada.

3 On the old hereditary policy of France to support Prussia and the smaller German States against Austria; see Stephens' History of the French Revolution, vol. ii. p. 68, and developed at length, Sorel, L'Europe et la Révolution française, vol. i.

à la France un juste retour lorsqu'elle aurait à réclamer de l'Autriche les secours réciproques stipulés par un traité dont depuis plus de trente ans elle a supporté seule tout le poids.

Cependant, messieurs, quel garant l'Empereur donne-t-il à la France de sa fidélité dans l'exécution de ce traité? Quelles peuvent être sur cet objet vos espérances ou vos craintes? Quelle a été, quelle est encore sa conduite à notre égard? Nous ne remonterons point à une époque antérieure à la Révolution; nous consentons à regarder les griefs plus anciens comme une suite nécessaire de la corruption ou de l'impéritie de notre ministère : mais en nous fixant à cette dernière époque nous croyons devoir appeler votre attention premièrement sur la protection ouverte que l'Empereur a accordée aux émigrés; secondement sur cette réunion, ce concert de puissances préparé et formé à notre insu par l'Empereur lui-même, dont l'existence est attestée par des actes authentiques, avoués et publiés par la cour de Vienne, et dont le but est ouvertement dirigé contre la liberté Française.

Lorsque les représentants de la nation fondèrent la Constitution sur l'éternelle base de l'égalité des droits politiques; lorsque des hommes assez aveugles pour préférer des préjugés à leur patrie s'exilèrent de son sein, formèrent l'odieux projet d'y porter le fléau de la guerre civile, et de redonner au peuple Français les fers qu'il avait brisés, c'est dans les états de l'Empereur, de l'allié de la France, que des citoyens rebelles, devenus ses plus cruels ennemis, ont obtenu une protection ouverte et déclarée.

C'est à Luxembourg que le traître Bouillé a trouvé un asile1 après avoir inutilement tenté de débaucher une partie de l'armée Française; c'est de Luxembourg qu'était écrite cette lettre ou plutôt ce manifeste où il menaçait la France des horreurs d'une invasion étrangère, où il osait annoncer qu'il dirigerait contre nous les forces des puissances voisines, sans que la cour de Vienne ait daigné le démentir. On vit 1 After the flight of Varennes, June 1791.

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