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niæ, à divo Isidoro Hispalensi adornata et ad mss. codd. antiqq. fidem exacta et castigata, studio et operá Andrea Burriel, soc. Jes. theol., 4 vol. in-fol. Sans la révolution, M. Laserua eût publié cet ouvrage dont il a fait une excellente préface, imprimée à la suite du Catalogue de sa bibliothèque. Il regarde ce manuscrit comme la vraie collec

s'enferma dans une solitude auprès de cette ville, florissoit du temps du concile général d'Ephèse, tenu en 431, et mourut le 4 février 440. Saint Chrysostôme avoit été son maître. Isidore forma des disciples à son tour, et les conduisit avec prudence. Il reprenoit les uns avec douceur, les autres avec fermeté. « On ne gagne pas, disoit-il, tout le monde par les mêmes moyens, tion des canons de saint Isidore de comme les mêmes remèdes ne gue-Séville, par laquelle s'est gouvernée invariablement l'Eglise d'Espagne rissent pas toutes les maladies. » Nous avons de lui Cinq livres de jusque vers la fin du 12° siècle. C'est, Lettres en grec, et quelques autres dit-il, la collection la plus pure, la Ouvrages, dont la meilleure édi-plus ample et la mieux ordonnée qui tion est celle de Paris, donnée par André Schot en 1538, in fol., en grec et en latin. Le style en est précis, élégant et assez pur. On y trouve de la précision et de la solidité. Christ. Aug. Heumann a publié, à Guettingue en 1737, une Disserta-lection d'Isidore Mercator, et pleine tion, Epistolas Isidori Pelusiota maximam partem esse confictas. Ce saint est connu aussi sous le nom d'Isidore de Damiette.

ait jamais existé dans les églises d'ōrient et d'Occident. Il ne faut pas la confondre avec la trop fameuse collection de canons, forgée vers la fin du 8e siècle dans l'empire francogallican, connue sous le nom de Col

de fausses décrétales: nous en parlerons dans l'article suivant. Il n'existe de celle-ci qu'une seule édition, publiée à Paris en 1524 par les soins de Jacques Merlin, in-fol. Cet ouvrage n'a de prix que lorsque les exemplaires sont en vélin. Outre les cauons dont nous venons de parler, on a encore d'Isidore de Séville plusieurs compilations qui décèlent beaucoup de savoir, mais peu de goût. Les principales sout, I. Vingt livres des Origines ou Etymologies.

+ V. ISIDORE DE SÉVILLE (saint), fils d'un gouverneur de Carthagène en Espagne, et frère de Léandre, évêque de Séville, fut choisi, après la mort de ce prélat, pour son successeur en 601. Pendant près de 40 ans qu'il occupa ce siége épiscopal, il fut le père des pauvres, le consolateur des mal-II. Des Commentaires sur les livres heureux et l'oracle de l'Espagne. Il historiques de l'ancien Testament. mourut le 4 avril 636, dans un âge III. Un Traité, assez curieux, des Ecrivains ecclésiastiques. IV. Un avancé. Le concile de Tolède, Traité des Offices ecclésiastiques, en 653, l'appelle le Docteur de son siècle, et le nouvel ornement de intéressant pour les amateurs de l'Eglise.... Isidore avoit présidé à l'antiquité et de l'ancienne disciun grand nombre de conciles as- pline. Isidore y marque Sept Prièsemblés de son temps, et en avoit res du Sacrifice, qui se trouvent encore, avec le même ordre, dans fait faire les réglemens les plus utiles. Il existoit dans la belle biblio- la Messe mosarabique, qui est thèque de M. Laserna Santander de l'ancienne liturgie d'Espagne, dont Bruxelles un manuscrit précieux, ce saint est reconnu pour le prinintitulé Vera et genuina collectio cipal auteur. L'édition du Missel, veterum canonum Ecclesiæ Hispa-1500, in-folio, et celle du Bré

tenu

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tales, attribuées aux papes Clément, Anaclet, Evariste, et aux autres jusqu'à saint Silvestre; mais elles contiennent des caractères visibles de fausseté. On y fait parler ces pontifes dans le mauvais style du 8e siècle; les dates sont presque toutes fausses; tout y est plein de fautes contre l'histoire, la géographie et la chronologie; on y suppose d'anciens canons, qui ordonnent qu'on ne tiendra jamais un seul concile provincial sans la permission du pape, et que toutes les causes ressortiront à lui. Ce fut aussi depuis la publication de la compilation indigeste du faussaire Isidore, que les appellations à Rome se multiplièrent dans l'Eglise latine. Ce fut sur ces fausses decrétales que s'établit une nouvelle jurisprudence canonique, parce que l'ignorance et le défaut de critique les firent passer pour vraies. L'imposture qui les avoit fabriquées étoit grossière; mais c'étoient des hommes gross ers qu'on trompoit. L'ouvrage d'Isidore abusą les hommes pendant huit siècles; et enfin, quand l'erreur a été reconnue,

viaire, 1502, in - folio, impri- | mées par ordre du cardinal Ximenès, sont fort rares. On a fait paJoitre à Rome, en 1740, in-fol., un Traité sur cette liturgie. V. Uue Règle qu'il donna au monastère d'Honori. Il y dit « qu'un moine doit toujours travailler, suivant le précepte et l'exemple de saint Paul et des patriarches.... Il ajoute, que ceux qui veulent lire sans travailler, montrent qu'ils profitent mal de la lecture, qui leur ordonne le travail. » VI. Une Chronique depuis Adam jusqu'en 626, utile pour l'Histoire des Goths, des Vandales et des Suèves, quoique l'auteur montre peu de choix dans les faits et trop de crédulité. VII. Un Traité De viris illustribus. Les meilleures éditions de ces différens ouvrages sont celles de dom du Breuil, bénédictin, Paris, in-fol., en 1601, et Cologne, 1617; et d'Averalo, qui a été publiée en 7 vol. in-fol., à Rome, de 1697 à 1803, par les soins et aux frais de l'archevêque de Tolède. G. Gheerman, dans une savante note qui se trouve parmi celles sur l'Anthologie latine de Bur-les usages et les changemens qu'elle man, tom. II, pag. 525, observe que l'on a oublié de mettre dans la collection des Œuvres d'Isidore deux. Hymnes à sainte Agathe, qui se trouvent dans les Acta Sanctorum d'Anvers, sur le 5 février, p. 596.

avoit introduits dans certains points de la discipline ont subsisté dans une partie de l'Église : l'antiquité leur a tenu lieu de vérité. Les savans pourront consulter, sur les fausses décrétales, l'excellent ouvrage de Blondel, intitulé Pseudo, Isidorius et Turianus vapulantes, et sur-tout ce qu'a dit le judicieux Fleury dans ses Discours III, IV et VII, sur l'Histoire ecclésiastique, Outre les preuves de supposition des décrétales rapportées plus haut, il y en a une décisive. Le fabricateur, dans toutes les citations des passa

VI. ISIDORE MERCATOR ou PECCATOR, auteur d'une Collection de Canons long-temps attribuée à Isidore de Séville, vivoit, à ce qu'on croit, au 8e siècle. Ce recueil renferme les fausses décrétales de plus de soixante papes, depuis saint Clément jusqu'au pape Sirice, et les canons des conciles convoqués jus-ges de l'Ecriture se sert de la Vulqu'en 683. Riculfe, archevêque de Mayence, l'apporta d'Espagne, et en fit diverses copies, qu'il répandit en France vers l'an 790 ou 800. On trouve plusieurs Lettres décré

gate, version faite par saint Jérôme, Donc les pièces qu'il cite sont plus récentes que ce Père de l'Eglise, D'ailleurs, elles n'ont aucun rapport avec l'état de l'Eglise, tel qu'il étoit

dans les temps où on les suppose | nommé ISIDORE DE BYSANCE, parce écrites.

VII. ISIDORE DE ISOLANIS, dominicaiu milanais, dans le 16 siècle, célèbre par ses opinions singulières et hardies, qui fout rechercher ses ouvrages, imprimés à Milan en 1517, in-fol. Les principaux sont, I. De imperio militantis Ecclesiæ, ouvrage rare et curieux. II. Disputationum catholicarum libri V. Il y traite de l'enfer, du purgatoire et des indulgences. Ce livre est encore plus recherché que le précédent. III. De principis institutione.

* VIII. ISIDORE DE ST.-JOSEPH,

qu'il étoit né à Constantinople. Ce dernier, quoique fort jeune, bâtit, avec un artiste de son age (Jean de Milet), la ville de Zénobie dans la Syrie, avec un succès tel qu'ils s'acquirent la réputation des deux meilleurs architectes de leur temps. Voy. ANTHÉMIUS, no II.

+ ISINGRINIUS (Michel), exerça Tart de l'imprimerie à Bale en concurrence avec le célèbre Oporin, et donna, après Alde-Manuce une édition complète des Quvres d'Aristote en grec, avec Jean Bébelius son beau-père. Celle qu'il en fit selon les uns de Douay, selon d'au- paroitre seul, en 1550, et de laquelle parle Conrad Gessner dans une épître tres de Dunkerque, entré dans l'or-dedicatoire adressée à cet impridre des carmes à Douay l'an 1622, enseigna la philosophie et la théologie aux Pays-Bas, et la controverse à Rome, fut fait consulteur du saintoffice, procureur-général de la congrégation d'Italie de son ordre en 1650, et définiteur-général en 1656. Il étoit versé dans les langues et dans l'histoire de son ordre. Il mourut à Rome l'an 1666. Ona de lui, I. Vitaria, et d'autres Ouvrages, comme

et epistolæ spirituales Joannis à Jesu Maria carmelitæ, Rome 1649, in-24. II. S. Gregorii Decapolite sermo nunc primum editus, grec et latin, avec des notes, Rome, 1642. III. Une Histoire des carmes de la congrégation d'Italie, publiée en 1671, en 2 vol. in-fol., par le P. Pierre de Saint-André.

* IX. ISIDORE DE MILET, árchitecte, au 6° siècle, fut considéré comme un artiste célèbre; mais ce qui rend sa réputation impérissable, c'est la part qu'il eut, avec Anthémius, à la construction de la superbe église de Sainte-Sophie à Constantinople, et de tous les édifices que l'empereur Justinien fit élever, dans cette ville et dans les différentes parties de ses états. Isidore de Milet eut un neveu sur

meur, est préférée à celle d'AideManuce, tant pour la beauté des caractères et du papier, que par les figures dont elle est enrichie. Elle fut donnée d'abord en latin, et ensuite en allemand. Isingrinius imprima aussi plusieurs ouvrages de médecine, entre autres, Leonharti Fuchsii medici stirpium histo

on le voit dans la dédicace du second livre des Pandectes de Gessner, De dialecticá.

ISIS. Voyez Io, qui', suivant les Grecs, étoit la même qu'Isis. Il est probable cependant que le culte de cette divinité étoit né en Egypte avant d'être connu dans la Grèce.

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avec une imagination féconde et riche, plein d'esprit et de bons mots, d'un style agréable, et qu'on met à coté de don Quichotte et de Guzmau d'Alfarache. Le héros est le curé Labon, dont les prédications ridicules font le sujet du roman et offrent d'utiles leçons aux orateurs sacrés. Cet ouvrage a placé Isla au rang des auteurs originaux, et a singulièrement contribué à reformer l'éloquence de la chaire en Espagne; il a été traduit en anglais. On en a une édition en 2 vol. in -4° avec la date Supposée de Madrid.

persan l'an 1499, en se disant descendu d'Ali, gendre du faux prophète Mahomet, et eu donnant une nouvelle explication à l'Alcoran. C'est ce qui a formé deux sectes parmi les Mahometans, qui se regardent mutuellement conime hérétiques. Ismaël commença son règne vers l'an 1505, et mourut en 1525, après avoir remporté diverses victoires sur ses ennemis. Pour établir plus solidement sou trône, il sollicita les princes chrétiens de joindre leurs armes aux siennes contre les Ottomaus; mais le temps des croisades étoit passé. Ses successeurs pri

ISLE-ADAM (1'). Voyez rent, à son exemple, le titre de SoVILLIERS, nos I et II.

un

phi, parce que ce mot, en langue persienne, veut dire laine: c'est de cette matière que les princes persans faisoient leurs turbans. It laissa quatre fils.

III. ISMAEL II ou SCHAH-IsMAEL, sophi de Perse, succéda à Thamas en 1575. On le tira de sa prison pour le mettre sur le trône où il s'affermit par la mort de huit de ses frères, qu'il fit égorger; mais, après un règne de deux ans, il fut empoisonné par une de ses sœurs parce qu'il paroissoit avoir trop d'inclination pour la religion des Turcs, que les Persans regardent comme des hérétiques. Il avoit plus de 50 ans.

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I. ISMAEL, fils d'Abraham et d'Agar, naquit l'an 1910 avant J. C. Ayant un jour maltraité son frère Isaac, Sara obligea Abraham de le chasser avec sa mère Agar. Ces deux infortunés se retirèrent dans un désert, où Ismaël, dit l'Ecriture, étoit prêt à mourir de soif, lorsqu'un ange du Seigneur apparut à Agar. Il lui montra puits plein d'eau, dont ils burent. Ils continuèrent leur chemin, et s'arrêtèrent au désert de Pharan. Ismaël épousa une Egyptienne, dont il eut douze fils, desquels sortirent les douze tribus des Arabes, qui subsistent encore aujourd'hui. Ses descendans habitèrent le pays qui est depuis Hévila jusqu'à Sur. Ismaël se trouva présent à la mort d'Abraham, et le porta avec Isaac dans la caverne du champ d'Ephron. Il mourut l'an 1773 avant J. C. C'est de lui que sont supposés descendre les Arabes et les Agaréniens, les Ismaelites, les admiration en ridicule : « J'aime Sarrasins et quelques autres peu-mieux, dit-il, les heunissemens de ples. Mahomet, dans son Alcoran, se fait gloire d'être sorti de la famille d'Ismaël.

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+ I. ISMÉNIAS, célèbre musicien été fait prisonnier par Atheas, roi de l'antiquité, né à Thèbes, ayant des Scythes, joua de la flûte devant Ceux-ci, enchantés, le comblerent lui, en présence de ses courtisans. d'éloges; mais le roi, tournant leur

mon cheval que les sons de celte flûte, jugement qui ne diminuoit rien de l'estime due aux talens d'Isménias, mais qui supposoit dans ce roi ou beaucoup de férocité, on un vice d'organisation.

plus d'argent qu'aucun sophiste de sou siècle, quoiqu'il n'exigeat rien des citoyens d'Athènes. Le fils d'un roi lui donua soixanie mille écus pour un discours où il prouvoit très-bien qu'il faut obéir au prince. Bientôt après il en composa un autre, où il prouvoit au prince qu'il doit faire le bonheur de ses sujets. On venoit à lui de toutes parts. Ega

II. ISMÉNIAS, chef des Béotiens, ayant été envoyé par ses concitoyens en ambassade à la cour de Perse, les servit utilement, après avoir éludé une difficulté relative au cérémonial. Il fut averti «qu'il ne pouvoit parler an grand roi, s'il ne l'adoroit. » Quoiqu'il eût résolu de ne pas déshonorer le nom grec par cette bassesse, il se fit présenter, et, en entrant dans la salle où le roilement doué du talent de bien écrire l'attendoit, il laissa tomber sa bague et de celui de bien enseigner, il sur le carreau. L'inclination qu'il donnoit à la fois le précepte et fit pour la ramasser passa pour un l'exemple. Dans ce qui nous reste acte d'adoration. Le roi, satisfait, de lui, on voit un style doux, couécouta favorablement Isménias; et lant, agréable, plein de graces nail crut ne devoir rien refuser à un turelles, ni trop simple, ni trop homme qui lui avoit rendu, sans orné. Ses pensées sont nobles, ses difficulté, un honneur que tous les expressions fleuries et harmonieuautres Grecs s'opiniâtroient à lui ses. Cependant Aristote, apparemrefuser. ment jaloux de ses succès, n'en parloit qu'avec mépris. «Il est honteux de se taire, disoit-il, lorsqu'Isocrate parle. Cicéron n'en pensoit pas de même. Isocrate est le premier, suivant lui, qui ait introduit dans la langue grecque ce nombre, cette cadence, cette harmonie qui en font la première des langues. Denys d'Halicarnasse compare son éloquence avec celle de Lysias, et dit qu'il ne le cède poiut à ce dernier pour la pureté du langage, pour l'attention à ne se servir que des mots usités de son temps, sans se permettre jamais d'expressions vieillies; mais il reproche à sa diction grave et pompeuse une marche trop trainaute, trop pénible. Quant à l'in-vention et à la disposition, il le trouve infiniment supérieur à Ly

en

ISOCRATE, né à Athènes l'an 436 avant J. C., fils d'un artiste de cette ville qui amassa fabricant des instrumens de inusique, assez de bien pour être en état de lui donner une excellente éducation. Isocrate répondit aux soins de son père: il devint, dans l'école de Gorgias et de Prodicus, un des plus grands maitres dans l'art de la parole; mais il ne put jamais parler en public dans les grandes affaires de l'état; la foiblesse de sa voix et sa timidité l'en empêchèrent. Il ouvrit à Athènes une école d'éloquence, qui fut une pépinière d'orateurs pour toutes les parties de la Grèce. « Il en sortit, dit Cicéron, comme du cheval de Troie, une foule de per

sonnages illustres. Si ses leçous fu-sias. e critique le loue sur

rent utiles aux disciples, elles ne furent pas moins lucratives pour le maitre. Gorgias de Léontium avoit dû à l'enseignement de la rhétorique une fortune qui le mit en état de décorer le temple de Delphes d'une offrande qui eût honoré la maguificence d'un monarque; Isocrate ne fut pas moins heureux; il amassa

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le choix de ses sujets toujours nobles, toujours dirigés vers l'utilité publique. L'illustre Fénélon ne pensoit point aussi favorablement d'Isocrate: il méprisoit des discours de parade où il ne croyoit trouver qu'une vaine pompe de mots. Isocrate n'étoit pas moins bon citoyen qu'excellent rhéteur. La nou

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