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Amours se cacher dedans, dessous et jusque dans les rideaux du lit, tandis que les Graces, quoique nues, se défendant avec décence et de leur mieux des espiègleries des Amours, prennent les attitudes les plus agréables et montrent les formes les mieux dessinées, qu'une couleur douce et vrai releve d'autant mieux que le ton du lit est d'un vert foncé; tel étoit l'ensemble de ce beau tableau qui fut généralement loué par les connoisseurs. Lagrenée, après avoir consacré sa vie entière aux arts, mourut le 19 juin 1805, à l'àge de 81 ans. Il eut plusieurs élèves habiles parmi lesquels on distingue Jean-Jacques LAGRENÉE, son frère puîné, membre de l'ancienne académie, recteur des écoles spéciales de peinture et sculpture, lequel a également contribué à la restauration du bon goût dans les arts du dessin, que l'on avoit singulièrement négligé dans les écoles pendant un grand nombre d'années.

* LAGUERIE (J. TESSON de), né à Coutances en 1744, mort Paris en 1776, âgé de 32 ans, est auteur, I. Des Amours de Lucile et de Doligny, ou Lettres de deux amans, Amsterdam, 1770, 2 vol. in-12. II. De la fille de trente ans comédie en un acte et en prose, 1775, in-8°.

,

peut tirer de grandes lumières. On a encore de lui des vers latins et français sur Léopold second, duc de Lorraine, Pont-à-Mousson, 1699, in-4°, et une Oraison funèbre de Louis XIV prononcée à Strasbourg le 18 novembre 1715.

à

et

+ LAGUNA (Audré), médecin, né Ségovie en 1499, passa une grande partie de ses jours à la cour de l'empereur Charles-Quint, qui avoit une grande confiance en lui. Il se rendit à Metz l'an 1540, où il prodigua tous ses soins à ses habitans durant une épidémie pestilentielle. De là il se rendit à Rome'; il parcourut ensuite l'Allemagne, les Pays-Bas, alla enfin finir ses jours dans sa patrie en 1560. Ce médecin bon critique a douné, I. Anatomica methodus, Paris, 1535, in -8°. II. Epitome Galeni operum, adjectis vitá Galeni et libello de ponderibus et mensuris, Lyon, 1543, infol. III. Annotationes in Dioscoridem, Lyon, 1554, in-12. IV. Une Version espagnole des ouvrages de Dioscoride, Valence, 1636, in-fol., etc.

LAGUS (Daniel), luthérien, professeur de théologie à Gripswald, mort en 1678, a publié, I. Theoria meteorologica. II. Astrosophia mathematico-physica. III. Steichologia... Psychologia... ArLAGUILLE (Louis), jésuite, né à Autun en 1658, mort à Pont-férens. IV. Examen trium confeschologia: ce sont trois traités difà-Mousson en 1742, se trouva au congrès de Bade en 1714; le zèle pour la paix, qu'il fit paroitre dans cette assemblée, lui valut une pension; il a donné plusieurs ouvrages. Le principal est une Histoire d'Alsace ancienne et moderne, depuis César jusqu'en 1725, Strasbourg, en 2 vol. in-fol. et en 8 vol. in-8°, 1727. Cette histoire commence par une notice utile de l'ancienne Alsace, et finit par plusieurs titres qui lui | servent de preuves, et desquels on

sionum reformatarum, Marchiaca, Lipsiensis et Thorunensis. V. Des Commentaires, plus savans que méthodiques, sur les Epitres aux Galates, aux Ephésiens et aux Philippiens.

I. LAHARPE (EmmanuelFrançois), né à Roll en Suisse le 27 septembre 1754, entré au service comme capitaine des troupes bernoises au service de Hollande en 1773, fit la campagne de Bohême

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par Mallet, celles enfin des forêts de Fontainebleau et de Saint-Hubert. Lahaye est mort aux Carrières de Charenton près Paris en 1801.

LAHIRE. Voyez HIRE.

* LAHOZ, général cisalpin, commandant des troupes lombardes, embrassa la cause républicaine, et fut employé dans l'armée d'Italie dès le commencement de la conquête des Français. Il adressa, en avril 1797, une proclamation au peuple de Brescia, et menaça de punir ceux qui troubleroient encore l'ordre public. En juillet 1798, il se présenta à la tète des troupes cisalpines sur les frontières du Piémont; mais les Français arrêtèrent ce désir naissant de faire des conquêtes. Lahoz fut envoyé à Paris pour s'opposer à ce que le directoire français continuât à s'immiscer dans le gouvernement cisalpin. Cette mission fut sans succès; le directoire refusa de l'enten

mandement de la ville et chateau de Bitche, d'où il fut envoyé, en l'an 2, à l'armée d'Italie, où il se distingua, en qualité de général de brigade, à l'attaque du poste Saint-Jacques, à celle du chateau de Cossaria, qui fut emporté avec une rare bravoure, et au combat de la Roquette du Cairo, où l'ennemi fut repoussé sur tous les points. L'année suivante, il déploya beaucoup de sang-froid, de valeur et d'activité aux avantpostes de Vado et de Tersanno attaqués par les Autrichiens, qui furent repoussés, et contribua aux succès qui signalerent l'ouverture de la cam-dre. Alors Lahoz publia la lettre où pagne de l'an 4 par le général en chef Bonaparte. I périt glorieusement au combat de Fombio, le 18 floréal de la même année..

il demandoit audience, et dans laquelle ou remarquoit ce passage. «Il s'agit de déjouer une conspiration odieuse contre la constitution, et de counoitre le sentiment du directoire français sur une poignée de scélérats qui s'assemblent chez l'ambassadeur Trouvé, et qui composent le comité

II. LAHARPE. Voyez HARPE. LAHAYE (Guillaume - Nicolas de), né en 1725, d'un père graveur en géographie, eut pour parrain le ́des novateurs. » Le directoire, pour célebre géographe de Lisle. Sous leur inspection, il devint le plus célèbre artiste français pour la gravure de la topographie et de la géographie, Son burin étoit pur, son ordonnance nette et précise. Il a gravé plus de 1 200 cartes ou plans, parmi lesquels on doit distinguer en Géographie les Œuvres de d'Anville et de Robert de Vaugondy, l'Atlas de d'Après de Mannevillette; en Topographie, les Campagnes de Maillebois en Italie, la Carte des Alpes de Bourcet, celles des limites de France et de Piémont, du diocèse de Cambrai, du pays de Vaux et du territoire de Genève,

répondre, fit insérer dans les journaux diverses notes où l'on représentoit cet émissaire comme un agent de l'étranger. En août 1798, il eut ordre de quitter Paris, et fut destitué ainsi que son aide-de-camp. Le ressentiment de cette injure le jeta dans un parti d'indépendance; il se mit à la tête d'un grand nombre d'insurgés, seconda les Autrichiens contre les Français, et combattit ceuxci par-tout où il les trouva. Lahoz, commandant une des divisions qui formoient le siége d'Ancône en 1799, y fut blessé grièvement dans une sortie de la garnison française et

mourut peu d'heures après. Les Fran- | environ aux hôpitaux et à des mai

çais publièrent qu'on avoit trouvé sur son cachet les armes de l'empereur d'Allemagne, et son nom avec

sons religieuses. Il étoit issu au 10a. degré de noble Falcon DE LAigue, vivant en l'année 1279, dans le Dau

cette inscription: Mort aux Fran-phiné. La maison de Laigue, en laçais!

tin de Aqua, dont l'origine se perd dans la nuit des siècles, et qui s'est rendue recommandable principalement par ses services militaires, s'est divisée, de temps immémorial, en plusieurs branches qui se sont successivement établies en Berri, en Provence et dans d'autres provinces de France.

* II. LAIGUE (Etienne de), sieur de Beauvais en Berri, nẻ vers la fin du 15° siècle, chevalier. de l'ordre, gentilhomme de la chambre du roi et ambassadeur de François 1er auprès des princes d'Alle-, magne. Laigue publia entre autres ouvrages des Commentaires in-fol. sur l'histoire de Pline, et une Tra

* I. LAIGUE (Geoffroi de), chevalier, né le 10 novembre 1614 au chateau de Laigue, situé entre Vienne et Lyon, seigneur et baron de Laigue el de Chandieu en Dauphiné (Isère), appelé le marquis de Laigue. Pourvu en 1643 d'une compagnie au régiment des GardesFrançaises, maréchal-des-camps et armées du roi, capitaine des gardes du corps de Gaston, duc d'Orléans, frère unique de Louis XIII, en 1649, et conseiller d'état ordinaire de S. M. en ses conseils. Laigue, l'un des hommes les plus braves de son temps, fut destiné d'abord à l'état ecclésiastique, comme fils puiné, mais son caractere et ses goûts lui firent bien-duction de César, en 1 vol. in-12, tôt abandonner cette carrière pour prendre celle des armes, dans laquelle il devint célèbre. Il se trouva en 1664 au siége de Gravelines, où il fit des actes de valeur, étant mouté le premier à la brèche, suivi de quelques soldats d'élite il ne s'étoit pas moins distingué à la fameuse bataille de Lens en 1648. 11 entra dans le parti de la Fronde, dont il fut un des chefs, ainsi que Louis de La Tréinouille, duc de Noirmoutier, son ami; ils restèrent l'un et l'autre dans ce parti jusqu'au moment de la déclaration de paix donnée par le roi au mois de mars 1649, registrée au parlément de Paris le 1 avril suivant. Geoffroi de Laigue, mort à Paris le 19 mai :674, fut enterré le lendemain, 20 mai, dans l'église des Jacobins du faubourg S.Germain, où sa fainille a fait mettre sur sa tombe une inscription latine rapportée par Piganiol, tom. VII, pag. 144. Il laissa, par testaune somme de 80,000 livres

ment,

er

:

imprimé à Paris en 1539. Il est à remarquer que Guillaume du Bellay, sieur de Langey, et Etienne de Laigue, sout les deux premiers d'entre les nobles qui, excités par l'exemple de leur roi, « semblent avoir chassé et banni l'ignorance qui s'étoit cantonnée par tous les cons du royaume pendant le règne de Louis XI. » (Comines, tom. III, p. 17.)

* III. LAIGUE (Philibert de) chevalier banneret, l'un des principaux seigneurs de la cour de René, surnommé le Bon, roi de Naples, de Sicile, de Jérusalem, etc., comle de Provence, fui conseiller et chainbelian ordinaire de ce prince. Ce preux chevalier parcourut une carrière honorable qu'il dut autant à ses belles qualités qu'à son illustre naissance. Dès le commencement du 14° siècle, un membre de cette maison figura avec éclat à la cour des comtes de Provence: on veut

d'Anjou, sa fille, duchesse de Lorraine et de Bar, en considération des services que Laigue avoit rendus à son père et à son frère, l'établit grand-sénéchal de son duché de Bar, par lettres données à Nanci le 5 août 1480. Philibert de Laigue, qui eut encore d'autres beaux emplois, avoit épousé, du consentement du roi, l'héritière de l'ancienne maison d'Oraison, Louise, fille unique de Pierre d'Oraison, seigneur de Venterol, et de Briande de Glandevès, l'un des plus riches partis de la Provence. Leur mariage se fit avec pompe à Aix, dans la grand salle du palais royal, le 31 mars 1478. Leur postérité, qui a aussi été très-illustre, a pris le nom d'Oraison, en

parler de Jean de Laigue, aliàs de Aqua Blanca, grand-sénéchal de Provence en 1328, coseigneur de Bardonenche et de la Tour en Dauphiné, où ce seigneur avoit son chateau fort. Philibert de Laigue étoit un des tenans au magnifique tournois dressé et maintenu par le roi René, en faveur des danies, et qui eut lieu proche Saumur en Anjou, l'an 1446, il y jouta contre François de Carrion, le bâtard de Cherme et Guillaume de Courselles. Le même Philibert, et Philippe de Lenoncourt, ouvrirent un autre tournois à Tarascon, dont les fètes furent célébrées les 2, 4 et 6 juin 1449, en présence du roi, de la reine et de toute la cour. D'après l'appel que ces deux braves cham-conformité des dispositions du tespions firent publier, à plus de 20 lieues à la ronde, les chevaliers qui se présentèrent successivement dans la lice pour rompre une lance furent Pierre de Craon, Louis de Monberon, Philibert de La Jaille, Guillaume Dynve, Louis de Beauvau, Tanneguy du Châtel, qui entra en champ clos portant en croupe la dame de Pontevès de Cabanes ; Ferri de Lorraine, gendre du roi René; Philibert de Stainville, Robert de Fay, Antoine de Pontevès, Jean Cossa aliàs de Cossé, Guerrier de. Charno, Foulques d'Agout, Honoré * IV. LAIGUE D'ORAISON (Ande Baux, Gui de Laval, et Jean toine de.), vicomte de Cadenet, baBazelin. Philibert de Laigue, s'étant ron d'Oraison, petit-fils de Philireudu très-important à la cour du bert de Laigue, nommé chevalier roi René, fut envoyé ambassa- de l'ordre du roi en 1562 ou 1563, deur auprès du pape Paul II, par capitaine de 50 hommes d'armes de le prince Jean d'Anjou, duc de Ca- ses ordonnances, l'un des plus grands Jabre, fils ainé de René, et son lieu-seigneurs de la Provence, devint tenant-général, pour aller traiter de sa part avec le souverain pontife, et aviser aux moyens à employer pour le recouvrement des royaumes de son père: Philibert est qualifié de magnifique dans les lettrés de ce prince, données à Tours le 20 janvier 1469. Immédiatement après la mort du roi Rene, Yoland

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tament de Marguerite d'Oraison, vicomtesse de Cadenet, grand'tante maternelle d'Antoine- Honoré de Laigue, fils de Philibert, fait en 1503, par lequel elle laissoit, cette condition, tous ses biens, qui étoient considérables, audit AntomeHonoré de Laigue, son petit-neveu, qui épousa, en 1512, Catherine de Clermont-Lodève, sœur du cardinal de Clermont, et nièce du cardinal George d'Amboise, premier ministre sous Louis XII.

chef des religionnaires du pays. Il avoit épousé, le 29 décembre 1542, Marthe de Foix, de la très-illustre maison de Foix, fille de Jean de Foix, vicomte de Meiles, comte de Gurson, et sœur de Françoise de Foix, femme de Claude de Savoie, comte souverain de Tende, et grandsénéchal de Provence.

* V. LAIGUE-D'ORAISON (François de), vicomte de Cadenet, marquis d'Oraison, chevalier de l'ordre du roi, capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances et conseiller en ses conseils d'état et privé, fils du précédent, né en Provence vers 1544, exerça pendant quelque temps la charge de grand-sénéchal de Provence. C'est en sa faveur que fut érigée en marquisat la baronnie d'Oraison, par lettres de Henri III, données le 3 mars 1588, vérifiées au parlement d'Aix, séant en la ville du Pertuis, à cause des troubles, le 12 octobre 1589, en considération, disent les lettres, de l'ancienneté de sa noblesse et de ses services dans les guerres, tant au dedaus qu'au dehors du royaume, où il n'avoit jamais épargné ni sa personne ni ses biens, et de ce qu'il s'étoit entremis en plusieurs importantes affaires concernant les biens de la couronne. » Il avoit fait ses premières armes sous le connétable Anne de Montmorency. A la bataille de Dreux, donnée le 19 décembre 1562, le cheval du connétable ayant été tué sous lui, il fut remonté par Laigue d'Oraison, lieutenant de sa compagnie de gens d'armes, qui donna le sien. Il souscrivit, ainsi que son père, l'acte de réconciliation passé le 1er juillet 1579 entre les trente plus puissans seigneurs de Provence que les affaires du temps avoient divisés: cette sorte de traité de paix fut conclue à la Bastide de Beauvoisin, en présence de la reine mère du roi, assistée des princes et des membres du conseil privé de S. M. Entièrement dévoué à son prince, on le voit à la tête des gentilshommes provençaux qui, en 1588, suivirent le parti du roi pendant les guerres civiles qui désolérent ce pays. Il contribua beaucoup à la victoire complète remportée sur le duc de Savoie à Vinon, le 15 décembre 1591, Henri IV lui ayant

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confié le commandement en chef des royalistes en - deçà de la Durance, ce prince lui écrivit directement plusieurs lettres, et une, entre autres, datée du mois d'octobre 1593, par laquelle il lui donne des instructions sur ses opérations militaires. Immédiatement après, en novembre, il soumet à l'obéissance du roi plusieurs villes et places fortes, et défait, à Manne, le 9 janvier 1594, les gendarmes du duc d'Epernon. Au mois de mars de la même année, les royalistes s'étant assemblés à Aix d'après son invitation et celle du comte de Carces, qui commandoiť pour le roi au-delà de la Durance, il arriva dans cette ville quelque temps après, où il fut reçu, ainsi que la marquise d'Oraison, sa femme, qui l'accompagnoit, avec de grandes marques de bienveillance, et salué par les personnes les plus considérables de cette capitale. Laigue assista, comme député de la noblesse, aux états de Provence convoqués par le roi en septembre 1594. Il se distin-. gua au siége du château de Sallon, emporté par escalade le 22 avril 1595; et enfin, à la mémorable journée du 17 février 1596, il seconda puissamment Libertat et le duc de Guise, pour la délivrance de Marseille, que les duumvirs Casaulx et Louis d'Aix, soutenus par les Espagnols, tenoient sous le joug. Après la reddition de cette ville et sa soumission à l'obéissance du roi, le marquis d'Oraison, pour se reposer des fatigues de la guerre, se rendit à son château de Cadenet, où il mourut peu après, le 24 juin 1596, «< selon que plusieurs croyent, dit Nostradamus, d'un trop excessif jeu d'amour qu'il avoit voulu prendre avec une jeune fille, un peu plus rudement que son âge ne portoit. Le dommage de sa mort n'étant pas moindre que le regret qu'il laissa pour tout plein de belles et illustres qualités dont il étoit généreusement

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