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cerner le bien et le mal dans la chimie. » Il mourut à Dresde en 1608. On a de lui plusieurs ouvrages d'une obscurité impénétrable. Les curieux recherchent son Amphitheatrum sapientiæ æternæ solius vera, christiano-cabalisticum, divino magicum, etc. Hanoviæ, 1609, in-folio. Ou y mit un nouveau titre en 1653. Ce livre fut censuré par la faculté de théologie de Paris.

* KUPESKI ( Jeau), peintre, né à Poesing dans la haute Hongrie en 1666, mort à Nuremberg en 1740, après s'être instruit des principes de son art à Vienne, chez le peintre Claus, voyagea en Italie, et se fixa quelque temps à Venise où l'étude des chefs-d'œuvre des grands maîtres servit beaucoup à le perfectionner. C'est sur-tout dans le portrait que cet artiste déjà estimé pour des compositions historiques s'est rendu célèbre. Celui d'un homme à micorps, jouant de la flûte, est plein de force et de vérité. Le Tableau de famille du peintre fait l'admiration de l'Allemagne, et le mérite, si on en juge par le prix de seize mille florins que l'acheta le margrave de Brandebourg Bareith. On compare Kupeski à Rembrant pour la couleur, et à Van Dyck pour les mains de ses portraits. Personne, au dire des connoisseurs, n'a porté plus loin l'intelligence du clair-obs

cur.

KUS ou CHUS, surnommé Dent d'éléphant par les Orientaux, parce qu'il régna en Ethiopie, pays d'où l'on tire l'ivoire, étendit ses conquêtes dans le Zanguebar et la Cafrerie. On le croit fils de Chanaan et petit-fils de Noé.

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Il grava beaucoup de sujets inventés et dessinés par Guillaume Baur parmi lesquels on distingue douze paysages ornés de sujets historiques trois batailles; six vues de fabriques avec des figures et une chasse au cerf; six vues ornées de jardins ; trente vues de marines avec des vaisseaux; la vie de la sainte Vierge et la Passion du Sauveur contenues en beaucoup de pièces; toutes les figures du Pastor fido et celles des métamorphoses. Tous ces ouvrages sont remarquables par la grace, l'élégance et la dégradation qui y règnent. Cet artiste florissoit vers la fin du 17° siècle.-Matthieu KUSSEL son frère fut aussi un graveur au burin très-célèbre, et obtint à la cour impériale et en Bavière une préférence honorable sur des artistes d'un talent très-distingué.

+ KUSTER (Ludolphe), né à Blomberg dans le comté de Lippe en 1670, du premier magistrat de cette ville. Après avoir achevé l'édu‹ cation des enfans du comte de Schwerin, premier ministre du roi de Prusse, il voyagea en Angleterre et en France. De retour à Berlin, le monarque prussien le fit son bibliothécaire; mais le séjour de cette ville lui étant désagréable, il se retira en Hollande. Réduit à une extrême misère, il se rendit à Paris, où l'abbé Bignon, son ancien ami, l'invitoit de venir. Les sollicitations de cet abbé en firent un catholique. Il abjura le 25 juillet 1713. Kuster jouit alors de la faveur et des distinctions que pouvoit espérer un savant et un nouveau converti. L'abbé Bignon le présenta à Louis XIV, qui le gratifia d'une pension de 2000 livres. L'académie des belles-lettres lui ouvrit ses portes en qualité d'associé surnu

* KUSSEL (Melchior), né à Aus-méraire; distinction qu'elle n'avoit bourg, s'acquit beaucoup de réputation par son talent dans la gravure au burin, et sur-tout à l'eau-forte.

faite à personne avant lui. Ce savant mourut peu de temps après, le 12 octobre 1716. On ne peut nier que

Kuster ne fût rempli d'érudition; nom de Neocorous, qui signifie en mais son mérite se bornoit là : il | grec, Sacristain. Kuster a la même étoit de ces érudits enthousiastes signification en allemand. IV. Jampour le genre qu'ils ont embrassé, et | blicus, de vitá Pithagoræ, Amsqui traitent toutes les autres sciences |terdam, 1707, in-4°. V. Novum Tesde vaines ou de frivoles. Un livre tamentum, en grec, 1710, Amsterde philosophie le faisoit fuir; et il dam, in-f., avec les variantes de Mill, croyoit bonnement qu'un homme augmentées et rangées dans un ordre qui compiloit étoit fort au-dessus méthodique. VI. Une belle édition d'un homme qui pensoit. Ayant d'Aristophane en grec et en latin, trouvé un Traité philosophique dans imprimée d'abord à Oxford en 1708, la boutique d'un libraire, il le rejeta et ensuite à Amsterdam en 1710, en disant : « Ce n'est qu'un livre de | in-fol. (Voy. ARISTOPHANE, no I. ) raisonnement: Non sic itur ad as- VII. De vero usu verborum eorumtra. » Il rapporte lui-même qu'a- que differentiá à verbis activis et près avoir achevé, après quatre aus passivis, Paris, 1741, in-12, réimde travail, son édition de Suidas, primé plusieurs fois en Angleterre qui lui tenoit extrêmement à cœur, et à Leipsick. La meilleure édition il fut réveillé par des tonnerres est celle donnée en cette ville par violens, qui lui inspirèrent une telle Wolle, en 1752, in-8°. Cohors frayeur pour son manuscrit, qu'il Husarum, sive historia rei litterase précipita de son lit pour y cacher rice, Utrecht, 1715. son auteur chéri, avec la mème affection qu'auroit un père tendre pour un enfant unique. » Ses ouvrages les plus estimés sont, I. Une Edition du Lexicon de Suidas, Cambridge, en grec et en latin, en 1705, 5 volumes in - folio. Cet ouvrage | demandoit une prodigieuse lecture: l'auteur n'épargna rien pour le rendre parfait en son genre. C'est aussi la meilleure édition que nous ayons du lexicographe grec. L'université de Cambridge récompensa l'éditeur, en le mettant au nombre de ses membres. La littérature grecque étoit ce que Kuster possédoit le mieux. Il regardoit l'histoire et la chronologie des mots grecs (c'étoient ses expressions ordinaires), comme tout ce qu'il y avoit de plus solide pour un savant. II. Bibliotheca novorum librorum, Utrecht, 5 vol. in-8°, journal assez médiocre, commencé en avril 1697, et fini avec l'année 1699. L'auteur s'étoit associé, pour ce travail, Henri Sike. III. Historia critica Homeri, Francfort, 1696, in-12, curieuse. Il se cacha, daus ce livre et dans le précédent sous le

T. IX.

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+KUTCHU (Mythol.), principal dieu des habitans du Kamtschatka, qui lui reprochent sans cesse d'avoir fait les montagnes trop escarpées et les torrens trop rapides, de faire tomber trop de pluie et d'exciter les tempètes : dans tous les accidens qui leur arrivent, ils ne manquent pas de le maudire et de blasphemer contre sa puissance Cependant ils cherchent d'un autre côté à l'apaiser et à se le rendre favorable. Dans cette vue ils élèvent dans une grande plaine une colonne qu'ils enveloppent de haillons; toutes les fois qu'ils passent devant cette colonne, ils y jettent un morceau de poisson ou quelqu'autre aliment, et out soin de ne point cueillir de fruits et de ne tuer aucun animal dans le voisinage: ils croient par ces petites attentions prolonger leur vie. Au reste, ils n'offrent jamais à leur divinité que ce qui ne leur est bon à rien, les nageoires, par exemple, la queue des poissons, ou quelqu'autre chose qui ne pourroit servir à leur nourriture.

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et

KUYCK. Voyez CUYCK.

I. KUYP (Jacob), fameux peintre de paysage, fondateur en 1643, de l'académie de peinture de Dort. Cet artiste copioit la nature avec une exactitude admirable.

* II. KUYP (Albert), peintre, fils du précédent, exerça l'art de son père; mais il le surpassa, tant par la variété de ses compositions que par le style et la touche.

*KYPER (Albert), né à Kœnigsberg dans la Prusse ducale, professeur de physique et de médecine à Bréda, obtint, en 1648, une chaire de médecine à Leyde, qu'il remplit avec distinction jusqu'à sa mort, arrivée en 1655 ou 1658. Parmi les ouvrages qu'on lui attribue, les principaux sont, I. Methodus medicinam ritè discendi et exercendi Lugduni Batavorum, 1642, in-12. II. Anthropologia, corporis humani contentorum et animæ naturam et virtutes secundum circularem sanguinis motum explicans, ibid., 1647, in-12; 1650, in4°; Amstelodami, 1665, in-4°. III.

* KYD (Thomas), écrivain anglais qui vivoit sous le règue d'Elizabeth d'Angleterre. Il a donné en 1595 une pièce intitulée Pompée-le-Institutiones medicæ ad hypotheGrand, imitée de la tragédie française de Garnier.

* KYDERMISTER (Richard), auteur anglais, abbé du monastère des bénédictins de Winchcombe au comté de Glocester, né à Worcester, mort en 1531, a donné l'Histoire de l'abbaye de Winchcombe et quelques écrits contre la réformation.

* KYNASTON (Jean), théologien anglais, né à Chester en 1728, mort en 1783, élève du collège de Brasenose à Oxford, où il obtint une bourse en 1751. Ses principaux ouvrages sont, I. De impietate C. Cornelio Tacito falso objectá. II. Oratio habita in sacello collegii Enei Nasi, Oxon, 1761.

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sin de cireulari sanguinis motu composite, Amstelodami, 1654, in-4°.

KYRLE (Jean), né à Ross, petit bourg de la province d'Héreford en Angleterre, mourut en 1724 à 90 ans. Avec un revenu de 500 guinées seulement, il fit plus que beaucoup de princes: il défricha des terres, pratiqua des chemins favorables au commerce, bâtit un temple, nourrit les pauvres de son canton, entretint une maison de charité, dota des filles, mit des orphelins en apprentissage, soulagea et guérit des malades, et apa sa les différens de ses voisins. C'est le célèbre Pope qui a fait connoître ses vertus dans son Epitre morale sur l'emploi des richesses.

* KYSCHEN, fils de Pouroub, fils de Ind, fils de Cham, fils de Noé, jouit le premier des droits de la souveraineté et comme ainé des vingt-quatre fils de Pouroub, et à cause de sa grande sagesse et de sa bravoure. ildompta les éléphans pour la première fois et mit en usage la manière dont on se fait porter par eux dans l'Inde, parce qu'il étoit d'une si vaste corpulence qu'il ne

pouvoit point monter de chevaux. Il fonda une grande quantité de villes et de villages, et mourut apres un

règne aussi heureux que long, à l'age de 400 ans, laissant trente sept enfaus, la plupart males (Myth. ind.)

LABA

LAAR. Voyez LAER.

LABA

dispersa les religieuses corrompues, et poursuivit le corrupteur; mais ce fourbe alla se cacher dans un ermitage de carmes près de Bazas, s'y fit appeler Jean de Jésus-Christ parla en prophète, et y sema son enthousiasme et ses pratiques. II posoit pour principes, «1o Dieu peut et veut tromper les hommes, et les induit effectivement en erreur; 2o L'Écriture sainte n'est point nécessaire pour conduire les homines dans la voie du salut; 3° Le baptême ne doit être conféré qu'à un certain age, parce que ce sacrement marque qu'on est mort au monde et ressuscité à Dieu; 4° La nouvelle alliance n'admet que des hommes spirituels, et nous met dans une liberté si parfaite, que' nous n'avons plus besoin ni de la

disciples du quiétiste Molinos, il le faisoit pratiquer à ces bonnes filles, † LABADIE (Jean), fils d'un les excitant lui-même par ses actions soldat de la citadelle de Bourg en et par ses paroles. L'archevêque de Guienne, né en 1610. Les jésui-Toulouse, informé de ces désordres, tes de Bordeaux, trompés par sa piété apparente et charmés de son esprit, le revetirent de leur habit, qu'il garda pendant quinze ans. Quoique des-lors son esprit donnat dans les rêveries de la plus folle mysticité, il sut si bien se déguiser, que, lorsqu'il voulut quitter la société, on mit tout en usage pour le retenir. Labadie ne tarda pas de se faire connoitre. Quelques mois avant de sortir des jésuites, il s'avisa de vouloir mener la vie de saint JeanBaptiste, dont il croyoit avoir l'espri. Il ne voulut plus manger que des herbes, et ce régime ne servit qu'à lui affoiblir la tele. Apres avoir parcouru plusieurs villes de Guienne, il fut employé dans le diocèse d'Amiens. On le croyoit un saint; mais un commerce criminel avec une dé-toi, ni de ses cérémonies: 5° 11 est vote, et des liaisons plus que sus- indifférent d'observer, ou non, le pectes avec des beruardines, décou- jour du repos; il suffit que ce jour-là vrirent en lui un hypocrite. Can- on travaille dévotement: 6° Il existe martin, évêque d'Amiens, allo t le deux Églises : l'une où le christianisfaire arrèter, lorsqu'ti prit la fonte. La- me a dégénéré, et l'antre composée badie demeura quelque temps ensuite des régénérés qui ont renouce au à Bazas, il passa de là à Toulouse, et nonde; 7° Jésus-Christ n'est point par-tout se fit counoitre comme un réellement présent dans l'Eucharishomme qui se servo.t de la religion Tie; 8° La vie contemplative est un pour satisfaire ses penchans. Nommé at de grace; une union divine directeur d'un couvent de religieuses, pendant cette vie, et le comble de la ily introduisit le déréglement avec perfection » Labadie, contraint de la fausse spiritualité. Tout ce que prendre la fuite, se fit calviniste à L'on a reproché de plus dissolu aux Montauban en 1650, et y exerça le

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ministère pendant huit ans. Quoi- comme une compagne fidèle, l'avoit qu'il choquat dans ce poste les per- suivi par-tout. Il avoit été déposé, sonnes sages par ses sermons sati- peu de temps auparavant, dans le riques, il ne laissa pas de se soutenir synode de Dordrecht. Les ouvrages par le crédit des dévotes qu'il avoit de ce fanatique sont en assez grand séduites. Leurs pieuses cabales n'em- nombre. Les curieux peuvent en pêchèrent pourtant pas qu'il ne fût voir la liste dans le dix-huitième chassé quelque temps après. Il passa volume des Mémoires du P. Nicéron. à Genève, d'où il fut encore expulsé, Ilintituloit ses livres singulièrement: et de là à Middelbourg. Il s'acquit Le hérault du grand roi Jésus beaucoup d'autorité dans cette ville, Amsterdam, 1667, in-12; Le véà la faveur du ton mystique qu'il ritable Exorcisme, ou l'Unique prenoit, et de la sévérité de mœurs moyen de chasserle diable du monde qu'il affectoit. « On regardoit, dit chrétien, Amsterdam, 1667, in-12 ; Nicéron, comme autant de mon- Le chant royal du roi Jésus-Christ, dains vendus au siècle présent ceux Amsterdam, 1670, in-12; Les Sainqui le taxoient d'hypocrisie et tes decades, Amsterdam, 1671, in-8°; comme autant de saintes celles qui ¦ L'Empire du S. Esprit,Amsterdam, le suivoient. Mademoiselle Schur-1671, in-12; Traité du soi, ou le man, cette fille si fameuse dans la Renoncement à soi-même, etc etc. république des lettres, devint un Il avoit composé à Montauban, 1656, des chefs les plus ardens de la secte. in-24, Pratique des deux OraiCe fut elle qui entraina la princesse sons mentale et vocale. Il vouloit Palatine Elizabeth, qui reçut les dis- introduire cette pratique parmi les çiples errans et fugitifs de Labadie. protestans; mais son entreprise téCette princesse regardoit comme un méraire sur mademoiselle de Calongrand honneur de recueillir ce qu'elle ges, dont il osa toucher le sein, tanappeloit la véritable Eglise, et se dis qu'il croyoit l'avoir plongée dans trouvoit heureuse de s'ètre détrom- la plus profonde méditation, renpée d'un christianisme masqué qu'elle versa ses projets. Les disciples de ce avoit suivi jusque-là..... Le nombre dévot libertin s'appelèrent labadisdes sectateurs de Labadie augmentates. On assure qu'il y en a encore dans considérablement, et seroit devenu le pays de Clèves, mais qu'ils y dimitrès-grand, sans la désertion de quel-nuent tous les jours.

LABAN, fils de Bathuel et petit

ques-uns de ses disciples, qui, publiant l'histoire de sa vie privée et de sa manière d'enseigner, n'ou-fils de Nachor, père de Lia et de blièrent pas d'instruire le public des Rachel, qu'il donna l'une et l'autre familiarités qu'il prenoit avec ses dé- en mariage à Jacob, pour le récomyotes, sous prétexte de les unir plus penser de quatorze ans de services particulièrement à Dieu. Il envoyoit qu'il lui avoit rendus. Comme Laban de sa retraite des apôtres dans les vit que ses biens fructifioient sous les grandes villes de Hollande; mais le mains de Jacob, il voulut le garder succès ne fut pas assez grand pour le encore plus long-temps par avarice, dispenser de chercher un lieu où il mais Jacob quitta son beau-père sans pût vivre sans craindre la famine. Il lui rien dire. Celui-ci courut après passa à Erfort, d'où la guerre le lui durant sept jours dans le dessein chassa, et l'obligea de se retirer à de le maltraiter. Mais Dieu, dit l'EAltona dans le Holstein. Ce fut là criture, lui apparut en songe, et lui qu'il mourut en 1674, entre les bras défendit de faire aucun mal à Jacob. de mademoiselle Schurman, qui, L'ayant atteint sur la montague de.

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