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et, en avançaut en age, elle le de- | vint toujours moins. Ses auditeurs cherchoient par conséquent à être toujours placés fort près de lui, car, à cinq pas, on avoit de la peine à l'entendre. Ceux qui écrivoient formoient toujours la ligne la plus proche, et Kant étoit habitué à les regarder et à fixer sur-tout celui d'entre eux qui étoit assis précisément vis-à-vis de lui: ce fut pendant long-temps un jeune homme à l'habit duquel il manquoit un bouton, qu'il négligeoit toujours d'y faire recoudre Kaut le fixoit continuellement; après quelque temps, l'étudiant, ayant fait recoudre à son habit | le bouton qui y manquoit, vint au cours : pendant l'heure entière Kant fut distrait, et perdit plusieurs fois le fil du discours. L'heure du cours passée, il fait prier le jeune homme de venir chez lui, et lui dit qu'il avoit remarqué que long-temps il avoit manqué un bouton à son habit; le jeune homme l'interrompt en lui demandant pardon de sa négligence: « Non, non, ce n'est point ce que je voulois dire, reprend Kant, je vous prie au contraire de vouloir bien faire découdre ce bouton au plus vite, car il m'empêche de suivre le cours de la leçon. >>

*KAORK, surnommé Meghrig, c'est-à-dire mielleux, naquit l'an 1043 de J. C., et s'appliqua à l'étude de la philosophie et de la théologie. La douceur de son caractère et les connoissances qu'il avoit acquises lui assurèrent bientôt la place de secrétaire auprès du patriarche d'Arménie; ce chef d'église lui accorda ensuite le bâton doctoral et le nomma de son conseil. Kaork remplit les devoirs de ses fonctions avec honneur et dignité, et mourut vers l'an 1113, àgé de 70 ans. On connoît de lui, I. La vie de St. Grégoire, illuminateur, écrite en vers arméniens. II. Un Commentaire de Job.

III. Un Traité de philosophie, d'après le système d'Aristote. IV. Une Logique à l'usage des écoles.

KAPEL. Voyez CAPEL.
KAPNION. Voyez REUKLIN.

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* KAPOSI (Samuel), né en Hongrie d'un ministre, parcourut, pour étendre ses connoissances l'Allemagne, la Hollande et l'Angleterre. Doué d'une mémoire extraordinaire il apprit le grec et l'hébreu en très-peu de temps. De retour dans sa patrie, il fut fait professeur de l'Écriture sainte à Alba Julia, aujourd'hui Carlsbourg, et mourut l'an 1713, dans un àge peu avancé. On a de lui, I. Memoriale hebraicum, Coloswar, 1698, in-8°, et Utrecht, 1738. Ce sont des vers techniques qui renferment les règles de la langue hébraïque. II. Breviarium biblicum, Coloswar, 1699, et plusieurs Ouvrages manuscrits.

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* KAPRINAI ( Etienne), né à Neuhensel, dans le comté de Neitra, en 1714, entra chez les jésuites en 1729, enseigna l'histoire et l'éloquence sacrée dans l'université de Cassovie, et se fit connoître par plusieurs ouvrages et particulièrement en tirant de l'oubli les écrits et les monumens qui ont illustré la Hongrie. Il avoit rassemblé une collection trèsprécieuse de livres, de manuscrits de chartes, de médailles, de monnoies, propres à répandre la lumière dans les annales de cette grande et généreuse nation; il s'en servit pour donner un grand nombre d'écrits relatifs à cet objet, parmi lesquels on distingue, Hungaria diplomatica temporis Mathie de Hungad, regis Hungaria, Vienne, 1767-1772, 2 vol. in-4). On a encore de lui, I. De Eloquentiá sacrá speciatim, ex veterum ac recentiorum præceptionibus adornatá, Cassovie, 1 volume in-8°. III. Discours sur la présence

réelle de J. C. dans l'Eucharistie. Il mourut en 1786.

bacha

I. KARA MEHEMET, ture, signala son courage aux siéges de Candie, de Kaminieck, et de Vienne, et se distingua au combat donné à Choczin. Après avoir été pourvu du gouvernement de Bude en 1684, il y fit une vigoureuse resistance contre les Impériaux; mais il mourut pendant le siége, d'un éclat de canon qu'il reçut en donnant des ordres sur les remparts. Il avoit, peu de temps auparavant, fait tuer quarante esclaves chrétiens, présence d'un officier qui le sommoit de se rendre de la part du prince Charles de Lorraine action horrible, qui ternit toute sa gloire.

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II. KARA. Voyez Cara.

en

* KARG (Jean-Frédéric ), ministre de Maximilien-Emmanuel, électeur de Bavière, ensuite chancelier de Joseph-Clément, son frère, | électeur de Cologne, mort en 1719, est connu par quelques ouvrages sur la politique et sur le droit canon. Celui qui lui a acquis le plus de réputation est intitulé Par religiosa, Wurtzbourg, 1680. L'auteur voit les moines comme des corps auxiliaires envoyés aux ministres de l'Eglise, et dont les services et le zèle peuvent être très-utiles, pourvu qu'ils soient soumis aux règles et aux constitutions de la hiérarchie ecclésiastique. Cette idée est heureusement exprimée par une gravure qui est en tète de l'ouvrage, dans laquelle on voit les apôtres dans un vaisseau occupés à tirer un filet tellement plein, qu'ils sont obligés d'appeler à leur secours des pêcheurs qui sont dans une barque voisine: et annuerunt iis, qui erant in alia navi, ut venirent et adjuvarent. Soit que l'auteur eût montré de la partialité contre les moines, soit que l'ouvrage eût été |

jugé avec trop de séverité, les inquisiteurs de Rome mirent à l'index la Pax religiosa, donec corrien effet son ouvrage, l'augmenta et gatur. L'auteur, docile, corrigea en l'enrichit beaucoup. Mais les imprimeurs de Venise, ignorant ces changemens, le réimprimèrent en 1778, tel qu'il avoit paru en 1680. Le manuscrit destiné à la nouvelle édition est dans les mains du baron

de Le Clerc, à Liège. Le fameux Sébastien Le Clerc a fait la gravure qui doit être au frontispice : le sujet est le même que celui de l'ancienne édition, mais il est mieux dessiné et est exécuté d'une manière digne de cet artiste célèbre.

KARIB-SCHAH, descendant des anciens rois des Kileks, peuple de la province de Kilan, dans le royaume de Perse, naquit avec de l'ambition et du courage, et voulut ôter la possession de cette province à SchahSophi, roi de Perse, successeur de Schah-Abbas, qui l'avoit conquise en 1600. Il leva une armée de quatorze mille hommes, et prit d'abord la ville de Rescht. I occupa ensuite toutes les avenues de Kilan; mais le roi de Perse envoya contre lui une armée de quarante mille hommes, qui défit entièrement la sienne, et se saisit de sa personne. Il fut mené à Casbin, où étoit le sophi, lequel ordonna qu'on lui fit une entrée magnifique par dérision, et qu'il fût accompagné de cinq cents courtisanes, qui lui firent essuyer mille indignités. Lorsqu'il eut été condamné à mort, on commença son exécution par un supplice cruel et bizarre. Il fut ferré aux pieds et aux mains comine un cheval; et, après qu'on l'eut laissé languir ainsi pendant trois jours, il fut attaché au haut d'une perche dans le Meidan, au grand marché, et tué à coups de flèchés. Le roi tira le premier coup.

KARMATIENS. Voyez ABU-thématiques depuis 44 années, joi

DHAHER.

* KAROLI ( Gaspard), Hongrois, philosophe, théologien et philologue estimé parmi les calvinistes, dont il suivoit les opinions, vivoit vers l'an 1580 et 1590. Il a traduit la Bible en hongrois sur l'hébreu. Elle parut en 1608 à Hanovre, in4°, et en 1612 à Oppenheim, in-8°. Albert Molnar revit cette traduction, et la fit réimprimer en 1608 à Francfort elle le fut encore à Nuremberg en 1704.

guoit la culture des muses à celle des sciences exactes.

*KASYRY (Ben), Abd-alBahmân, né à Grenade, disciple d'Ibu Roschd (Averroès), florissoit dans le sixième siècle de l'hégire, et se fit une grande réputation comme jurisconsulte et comme philosophe. Ses ouvrages en arabe, aussi nombreux que bien écrits, jouissent tous d'une grande réputation. La bibliothèque de l'Escurial en possède plusieurs manuscrits, entre autres une Histoire des hommes illustres. Ka

syry, aussi bon poëte qu'orateur distingué, périt l'an 576 de l'hégire (1180 de J. C.), d'un geure de mort peu commun aux geus de lettres;

*KARTLOS, fils de Torgom et frère de Haik, fut la souche des Géorgiens, d'après le rapport de l'historien Ourbel. Il fut le premier qui douna aux habitans de cette conil fut tué dans un combat naval livré trée une forme de gouvernement par les chrétiens aux musulmans. L'amonarchique, et fit diverses institucadémie de Cordoue se l'étoit associé

tions civiles et militaires. Les Géorgiens le reconnoissent comme leur premier père, et lui attribuent la fondation des villes de Chamcholdé et de Mezkhitz qui existent encore eu partie jusqu'à présent.

quelque temps avant sa mort.

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÷ I. KATEB, poëte persan, né à Bust, distingué à la cour des sultans de la race des Samanides, a composé un Poëme dont on cite diverses maximes en voici quelunes : « Les présens sont les cordes et les machines qui donnent le plus grand mouvement à toutes les affaires. Celui qui s'habille plus richement que sa condition ne l'exige est semblable à l'homme qui met du vermilion sur ses joues pendant qu'il a un chancre qui le dévore. L'acquiescement à la volonté de Dieu doit être la règle de notre conduite. »

* KASSOU, l'un des plus pieux prélats du 5 siècle : il professa d'abord le métier des armes pendant plusieurs années; après la mort de son épouse il embrassa l'état ecclésiastique, et par ses vertus et ses talens il fut sacré bientôt évêque de Daron, grande province de l'Armé nie majeure, et mourut vers l'an 478 en odeur de sainteté. On connoit de lui deux ouvrages manuscrits qui sont fort estimés. I. L'Histoire de l'établissement du christianisme en * II. KATEB (Ibn) MohamArménie. II. Réponse aux mani-med, auteur arabe d'une grande chéens et à ceux qui admettoient noblesse, regardé par son mérite et les deux principes.

* KASTNER, mathématicien allemand, connu par de nombreux ouvrages justement estimés, est mort en 1800, octogénaire, à Gottingue, où il professoit les ma

par sa naissance, comme l'Abou-lFéda de l'Espagne, naquit à Grenade en 713 de l'hégire (1313 de J. C.). Les souverains de sa patrie lui marquèrent leur estime par les honneurs dont il fut comblé. Il remplit avec distinction les premiers postes

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pour sujet la politique et le gou

vernement.

de l'état, et son crédit étoit sans bornes. Le haut rang qu'il occupoit 11e fit que rendre sa chute plus éclatante. Accusé par un ennemi moins *KATHA' (Ben), Abou-l-Kassein puissant, mais rusé, qui sut, à force Aly al-Sa'dy, grammairien arabe du d'adresse, le perdre dans l'esprit 6 sie le de l'hégire, 12° de l'ère d'Alamar, alors régnant à Grenade, chrétienne, a laissé, I. Traité des son innocence ne put point le sau- verbes et de leur conjugaison. II. ver; il fut condamné à mort l'an Traité de la composition des noms, 7761374, et la sentence reçu ouvrages assez estimés. Il est encore aussitôt son exécution. Kateb, auteur d'une Histoire des poetes homme d'une vaste érudition, écri- arabes, sous le titre ridicule de Sel voit avec une pureté toujours rare du siècle. Si l'on jugeoit des oudans un savant. Il a composé des vrages orientaux par les titres, il Mémoires sur sa vie. Ses prin- seroit difficile de trouver rien de cipaux ouvrages sout I. His- plus pitoyable. C'est que les auteurs toire des rois de Grenade. II. His-y lout assaut de recherches. Katha toire de Grenade, en 15 volumes. mourut l'an de l'hégire 514 ou 515. III. Histoire des khalyfs d'Es- Il n'avoit point à se plaindr. de la pagne. IV. Histoire de la dynastie fortune, et fut moins regretté pour de Ben Nasser. V Chronologie des son mérite d'auteur qu'à cause de khalifs d'Espagne et des rois d'A l'emploi qu'il savoit faire de ses frique, en vers, avec un Commen- biens. taire de l'auteur. Cet ouvrage a été traduit en latiu. VI. Table chrono logique des Aglabites et des Iatémites qui ont régné en Afrique et sur la Sicile, insérée, avec une version latine, dans la compilation de dom Grégorio, intitulée Histoire des Arabes en Sicile, 1 vol. in fol. VII. De l'utilité de l'Histoire. VIII. De la Monarchie, ouvrage singulier, en 30 sections. IX. Bibliothèque arabico-espagnole. C'est le plus célèbre des ouvrages d'Ibn Kateb. Il est divisé en onze parties, dont les cinq dernières seulement existent manuscrites dans la biblio thèque de l'Escurial. On trouve dans le 2 volume de la Bibliothèque de Kasiri de longs extraits de cel ouvrage, dont il fait un grand éloge.

a été composé en l'année 763-1561. X. Plusieurs Ouvrages de médecine, assez insignifians. XI. Traité des de voirs d'un visir (ministre). XII. Poëmesur le régime politique. XIII. Recueil de Poésies, etc. Les autres ouvrages d'Ibn Kâteb, qui sont en fort grand nombre, ont presque tous

en

*KATONA (Etienne), chanoine, laborieux historien des rois de Hongrie de la maison d'Autriche, a publié l'Historia critica, en 41 vol. in-8°, dont le libraire Weingard, à Pest, a recueilli la collection. Le dernier volume a paru eu 1801. Il existe encore une lacune entre le 32 et le 4 volume, parce que la censure de Vienne a refusé d'approuver quatre volumes qui contiennent le regne de Léopold. Dans la liste des auteurs du regne de François II, l'auteur dit modestement de luimème: Katona (Stephanus) an inter scriptores numerum facere possit alii judicant.

* KAUFFMANN (Angelica), fille d'un peintre tirolen, qui menoit une vie errante, uaquit à Coire dans le pays des Grisons. Son pere, étonné de ses dispositions précoces pour le lessin, la peinture et la musique, la conduisit à Rome. Elle y acquit rapidement ces talens qui lui obtinrent de si brillans succes à Londres.

gers; et les Italiens disoient qu'il ne seroit pas plus pardonnable à un voyageur de passer à Rome sans voir Angelica Kauffmann, que sans voir le pape. La quantité d'ouvrages dus au pinceau de cette célèbre artiste surpasse l'imagination ; la gravure en a répandu une partie dans toutes les contrées de l'Europe. Angelica excelloit spécialement dans le

George III se fit peindre par elle, et voulut aussi qu'elle peignit tous ses enfans. Angelica, douée d'agrémens personnels tres-séduisans, mettoit en outre une expression singulière dans ses compositions. On lui fit plusieurs propositions de mariage, mais elle ne prêta l'oreille à aucune, tant étoit exclusif en elle l'amour de de son art et de son indépendance! Parmi les hommes qui recherche-portrait; elle en a fait de toutes les rent sa main, on distingua un ar-dimensions. Quand elle travailloit tiste anglais, membre du parlement. pour elle-même, ses compositions Les refus d'Angelica irritèrent l'a- avoient communément pour objets mour-propre de ce peintre, qui, de des traits historiques ou des figures concert avec quelques amis, chercha féminines idéales. Sans avoir peutà se venger de la manière suivante. ètre atteint le suprême degré de la Un jeune homme, pris dans la plus science et de la force, ses ouvrages basse classe du peuple, mais porteur se distinguent tous, du moins par d'une belle figure, fut revêtu d'ha- une grace ravissante, et plus encore bits somptueux, et stylé à jouer le par un coloris qui lui étoit particurole d'un baronnet épris des char- lier. S'il est vrai qu'un artiste, vraimes et des talens d'Angelica. La ment digne de ce nom, se peigne jeune artiste, pleine de candeur, dans ses œuvres, il sera facile de fut complètement dupe de cet arti- juger du caractère d'Angelica Kaufffice; elle donna son cœur, et bientôt après sa main au fourbe déguisé. Le mariage à peine conclu, le peintre rebuté se hata de dévoiler son manège. La malheureuse Angelica tomba dans un désespoir qui faillit aliéner sa raison. Ses amis l'excitèrent à KAUNITZ-RITTBERG (le porter plainte devant la loi. La jus- prince de), mort à Vienne le 27 tice prononça en sa faveur; elle fut juin 1794, âgé de 84 ans, fut penséparée de son vil époux, mais avec l'obligation de lui faire une pension ministre d'Autriche. Il avoit comdant 40 chancelier et principal viagere. Il n'en jouit pas long-temps, mencé sa carrière politique par l'amla débauche hata sa mort. Angelica,bassade de France, et, de retour dans redevenue libre, épousa un peintre vénitien, nommé Zucchi, qui la rendit heureuse, mais il ne résulta point d'enfant de cette union. Le climat nébuleux de l'Angleterre ne convenant point à la santé d'An-acquit une grande influence sur les autres cours. On ne lui a reproché gelica Kauffmann, elle alla s'établir å Rome, dont elle ne s'éloigna qu'une voir les innovations exécutées par d'avoir secondé de tout son pouque seule fois pour faire un voyage dans le Milanais. Zucchi étant mort, sa l'empereur Joseph dans les PaysBas. veuve ne vécut plus que pour son art et pour ses amis. Sa maison étoit particulièrement ouverte aux étran

mann. Une douceur touchante embellit ses tableaux ; une sérénité inaltérable a présidé à leur composition, sans exclure une chaleur d'ame qui ne s'éteignit jamais chez elle. Elle mourut à Rome le 5 novembre 1807.

sa patrie, il y obtint la confiance successive de Marie-Thérèse, de Joseph II et de Léopold II. Sous sou administration, le cabinet de Vienne

KAUT, fameux anabaptiste, qui s'éleva à Worms vers l'an 1530,

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