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+ IX. INNOCENT IX (Jean-Antoine FACCHINETTI), né à Bologne en 1519, distingué au concile de Trente, fut fait cardinal par Gré

mettre la ville de Rome à couvert des inondations fréquentes du Tibre. Il avoit aussi résolu de délivrer le peuple romain des impôts dont on l'avoit chargé depuis peu, de travailler à la conversion des infidèles, d'extirper les hérésies, et de soulager, par ses libéralités, l'Église du

guant; mais la mort vint interrompre tous ces projets. Il cessa de vivre le 30 décembre 1591, après avoir tenu le saint-siége seulement pendant deux mois.

dant cinq mois, et qui, malgré leurs pertes, obtinrent des princes d'Italie une paix avantageuse. Le chagrin que lui causa cette paix, faite sans sa participation, et qui lui étoit fa-goire XIII, monta sur la chaire de vorable, redoubla les accès de sa Saint-Pierre le 29 octobre 1591, et goutte, et le réduisit à l'extrémité. mourut deux mois après, sans avoir Il étoit tombé en apoplexie deux pu exécuter les grands projets qu'il ans auparavant, et il refusa de met- avoit formés. Son dessein étoit, dit tre à exécution le conseil d'un mé- le P. Fabre, de faire nettoyer le decin juif, qui prétendoit le guérir port d'Aucône, pour faciliter la en lui faisant boire le sang de trois navigation, et de creuser un canal enfans âgés de dix ans. Il mourut près du château Saint-Ange, pour le 28 juillet 1492. Ce pape, savant pour son temps, donna quelques Traités sur le sang de Jésus-Christ; sur la puissance de Dieu; sur l'immaculée conception de la Vierge. Il ordonna que ce dogme seroit prèché par toute l'Eglise, sans cependant qu'on pût accuser d'hérésie ceux qui soutiendroient en particulier l'opi-Japon, affligée par le prince réniou contraire. Il avoit entrepris de concilier la doctrine de saint Thomas et celle de Scot: « ce qu'il eût eu, dit l'abbé de Choisy, de la peine à exécuter. » Il fit tout ce qu'il put pour assoupir la grande dispute sur les stigmates de sainte +X. INNOCENT X (Jean-Baptiste Catherine de Sienne. Les jacobins PAMPHILI), Romain, successeur les soutenoient réelles, et les fran- du pape Urbain VIII, le 4 septemciscains les nioient. Innocent VII eut bre 1644, à l'age de 72 aus, chassa le sagesse de leur imposer un silence de Rome les Barberius, auxquels qu'ils ne gardèrent point. Enfin ce il devoit son élévation. Il est prinprocès fut jugé par Urbain VIII, cipalement célèbre par sa bulle qui, en réformant le bréviaire ro- publiée le 31 mai 1653, contre main, y fit insérer une légende où les cinq propositions de Jausénius. la sainte est honorée des stigmates, Les propositions y sont qualifiées mais non visibles, comme celles de chacune en particulier. Les trois saint François. Innocent VIII con- premières sont déclarées hérétiques; firma l'ordre des minimes, la con- la quatrième fausse et hérétique ; et grégation des augustins déchaussés, la cinquième sur la mort de Jésuset l'ordre de la Conception de la Christ, fausse, téméraire et scanVierge, institué par Béatrix de Sil- daleuse. Innocent X mourut le 6 va. Il condamna plusieurs proposi- janvier 1655, à 81 ans. L'ascendant tions avancées par Jean Pic de La qu'il laissa prendre sur lui à OlymMirandole, comme suspectes d'hé-pia Maldachini sa belle-sœur, qu'il résie, ou du moins de témérité. Il disgracia ensuite pour une raison qui aima la justice, et n'éleva à la pour- fait honneur à son caractère, et à pre romaine que des personnes de la princesse de Rossano, sa nièce, mérite. fit tort dans l'esprit des Romains.

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lui

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n'étoit point qu'il eût étudié leurs disputes théologiques: c'étoit uniquement parce que les premiers exaltoient Louis XIV, et que ce prince n'aimoit pas les autres » Il faut observer que Burnet avoit de forts préjugés contre l'Église catholique et ses pontifes. Le P. d'Avrigny

† XI. INNOCENT XI (B noit ODESCALCHI), né à Côme dans le Mi-peint ainsi Innocent XI. « Il avoit

lanez en 1611, passa par différentes
dignités, et fut élu pape le 21 sep-
tembre 1676. Il avoit porté les armes
avant la tiare. Il ne lui resta de son
ancien métier qu'une certaine ferme-
té, qui ne savoit pas s'accommoder au
temps. Il se fit toujours un honneur
de résister à Louis XIV dans les dis-
putes de la régale,et soutiut fortement
les évèques qui disputoient ce droit
à ce monarque. La querelle fut si
vive, qu'il refusa des bulles à tous
les Français nommés aux bénéfices,
après les assemblées du clergé de
1681 et 1685, de façon qu'à sa mort
il y avoit plus de trente églises qui
manquoient de pasteurs. Il ne mou-
tra pas moins de fermeté dans la dis-
pute sur les franchises du quartier
des ambassadeurs; il excommunia
ceux qui prétendoient les conserver.
li fit plus; en 1689 il s'unit, dit-on,
avec les alliés contre Jacques II,
parce que Louis XIV protégeoit ce
prince. C'est alors qu'un plaisant dit, |
ce que prétend un historien, « que
pour mettre fin aux troubles de l'Eu-
rope et de l'Eglise, il falloit que le
roi Jacques se fit huguenot, et le
pape catholique. » Ce pontife mourut
le 12 août 1689 après avoir
condamné Molinos et les quiétistes.
Burnet dit qu'il entendoit tres-bien
l'économie, et son exaltation fut
fort utile à la chambre apostolique,
épuisée par les prodigalités de ses
prédécesseurs. Mais il lui refuse toute
autre connoissance. Il prétend qu'il
ne savoit pas plus de latin que de
théologie. « Si Innocent, ajoute-t-il,
haïsssoit les jésuites, et paroissoit
faire grand cas des jansenistes, ce

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l'air chagrin, les mauieres fieres,
le jugement bon, l'esprit pénétrant.
Il savoit peu parce qu'il avoit peu
étudié. D'ailleurs, il étoit lort
homme de bien, se réglant dans
la pratique sur des maximes qui
étoient austères jusqu'à la dureté;
mais opiniatre dans ses sentimens,
iuflexible, ne revenant presque
point de ses premieres impressions,
persuadé qu'elles étoient fondées
sur la raison et la justice. » Le
satirique Misson renchérit sur d'A-
vrigny et sur Burnet, en parlant
d'innocent XI, dans son Voyage
d'Italie. Il prétend qu'il alléguoit
toujours quelque fluxion, pour s'ex-
cuser de remplir les fonctions pu-
bliques du souverain
pon ificat.
Cette allégation est tres-maligue.
Innocent XI ent une vieillesse in-

firme. Est-il étonnant qu'im pape
accablé d'années et de maladies se
refuse à des fonctions, dont les lon-
gues cérémonies exigent de la santé;
et qu'un vieillard, à qui la re-
traite étoit absolument nécessaire,
ne voulût pas sortir de la sienne.
Misson devoit-il en couclure qu'il
falloit qu'il y eût quelque chose de
particulier dans la religion d'In-
nocent XI? Les historiens
moins favorables aux pontifes ro-
mains, Voltaire lui-même, avouent
que celui-ci étoit un pape vertueux,
et aucun n'a paru douter de son at-
tachement au christianisme. Voyez
NOSTRE et LOUIS XIV.

les

XII. INNOCENT XII ( Autoine PIGNATELLI), Napolitain, d'une famille distinguée,ué le 15 mars 1615,

fut employé par les papes dans trigues et les ruses dont se servit plusieurs affaires importantes, et l'abbé de Tencin, pour avoir luiélevé aux premières dignités de même le chapeau, après l'avoir l'Église. Enfin, le 12 juillet 1691, sollicité pour Dubois, conduisit Inil succéda dans le souverain ponti- nocent XIII au tombeau. Cepenficat à Alexandre VIII. Ce qu'Inno- dant il est à croire que Conti aucent XI n'avoit pu faire pour l'abo- | roit été. 'pape, sans aucune malition du népotisme, celui-ci l'exé- noeuvre des négociateurs français cuta par sa bulle de 1692. Il avoit et qu'il auroit obtenu le pontificat toujours joui d'une haute réputa- par sa naissance et la considération tion, et son pontificat ne le dé- dont il jouissoit. mentit point. Son élection fut une fète pour les Romains, et sa mort un deuil public. Son amour pour les pauvres étoit si tendre, qu'il les appeloit ses neveux. Il répandit sur eux tous les biens que la plupart de ses prédécesseurs prodiguoient à leurs parens. Son pontificat fut marqué, bien malgré lui, | par la condamnation du livre des Maximes des Saints de l'illustre Fénélon. Il mourut le 27 septembre 1700. L'état de l'Eglise lui doit la fondation de plusieurs hôpitaux, et l'agrandissement des ports d'Anzio et de Nettuno.

INO (Mythol.), fille de Cadmus et d'Hermione, avoit épousé Athamas roi de Thèbes, après que Néphélé sa première femme l'eut quitté pour suivre les bacchantes dans les forêts. Ino traita en maratre les enfans du premier lit, qui étoit Phrixus et Hellé; elle les obligea de s'enfuir et d'implorer la protection de Junon. La déesse, pour punir Ino de ses mauvais traitemens, rendit Athamas furieux, de façon que, dans ses accès, prenaut Ino pour une lionne, et les deux fils qu'il avoit eus d'elle pour des lionceaux, il les poursuivoit pour les tuer. Il avoit déjà écrasé Léarque, l'aîné de ses fils, contre un rocher, et auroit traité de meine le plus jeune, si sa mère ne l'eût pris entre ses bras, et, dans sa frayeur, ne se fût précipitée avec lui dans la mer. Les poètes disent que les dieux, touchés de compas

XIII. INNOCENT XIII (Michel-Ange CONTI), Romain, le huitième pape de sa famille, né le 15 mai 1655, fut élu le 8 mai 1721, et mourut le 7 mars 1724, sans avoir eu le temps de signaler son pontificat par des actions éclatantes. Les maladies dont il fut affligé depuis son exaltation, ne lui permi-sion, changèrent Ino en nymphe, rent pas de faire tout ce que son zèle lui inspiroit. A son avènement au trône pontifical, il fit présent au prince Stuart, fils de Jacques III, d'une pension de huit mille écus romains. Comme on le pressoit, à l'heure de la mort, de remplir les places vacantes dans le sacré col-intéressante. Jége, il répondit: Je ne suis plus de ce monde. Duclos prétend que le chagrin d'avoir donné la pourpre à Dubois, qu'il avoit promise sous la ondition que la faction de France lui procureroit la tiare, et les in

que les Grecs révéroient sous le nom de Leucothoé, et les Latins sous celui de Matuta, et que son fils Mélicerte fut appelé Palemon ou Portunus, ou dieu des ports. (Voyez ALBUNÉE.) La Grange a puisé dans cette fable le sujet d'une tragédie

INSTITOR (Henri), dominicain allemand, nommé par Innocent VIII, en 1484, inquisiteur-général de Mayence, de Cologne, de Trèves, etc., composa, avec Jacques

clésiastique par l'abbé Fleury.

Springer son confrère, le Traité | versification est facile, naturelle, counu sous le titre de Malleus ma- mais prosaïque. Il a aussi traduit en leficiorum, Lyon, 1484, et réim-espagnol l'lastitution au droit ecprimé plusieurs fois depuis, in-8° et in-4°. Cet ouvrage atteste que son auteur n'étoit pas au-dessus de son siècle. On a encore de lui un Traité De Monarchia, et un autre Adversùs errores circa Eucharis-lien et jésuite, né en 1625, et mort tiam, Lipsiæ, 1495, in-4°.

INTAPHERNES, un des sept principaux seigneurs de Perse qui conspirèrent ensemble, l'an 521 avant Jésus-Christ, pour détrôner le faux Smerdis, usurpateur de la couronne. Ce seigneur, faché de n'avoir pas cbtenu le sceptre, s'étant sonlevé, Darius le condamua à la mort avec tous ses parens, complices de sa révolte. Avant l'exécution, la femme d'Intaphernes alloit tous les jours à la porte du palais de Darius implorer sa miséricorde. Ce roi, touché de ses larmes, lui accorda la liberté de celui de ses parens qu'elle aimeroit le mieux. Elle demanda la vie de son frère; Darius étonné voulut savoir la raison de ce choix : « Je puis trouver, lui dit-elle, un autre mari et d'autres enfans; mais mon père et ma mère étant morts, je ne puis avoir d'autres frères. » Le roi pardonua à sou fils aîné et à son frère, qu'il fit mettre en liberté. Intaphernes et les autres complices périrent par le dernier supplice.

INTEVILLE (les trois frères d'). Voyez MONTECUCULLI, no I. *INTORCETTA (Prosper), Sici

en 1696 dans la Chine, publia les ouvrages suivants : Sinarum scientia politico-moralis cum characteribus sinensibus et latinis recondita, et edita soc. 1667; Confucius sinarum philosophus, sive scientia sinensis latine exposita; Testimonium de cultu sinensi datum anno 1688; Compendiosa narrazione dello stato della missione cinese, etc.

+ INVÈGES (Augustin), né à Siacca en Sicile, jésuite, enseigna d'abord la philosophie et la théologie, quitta ensuite la société, et mourut à Palerme en 1677, à 82 ans.

est auteur d'une Histoire ou Annales de la ville de Palerme 1649, eu 3 vol. in-fol., en italien, dont le dernier est rare; et de l'Historia paradisi terrestris, 1651, in-4°. On a encore de cet écrivain, l'Histoire de la ville de Cacabe en Sicile, aujourd'hui Cacamo, sous le titre de La Cartagine Siciliana, etc., imprimée à Palerme en 1661, in-4°. Il dit dans cet ouvrage «que les habitaus de Cacamo et ceux de Palerme furent ceux qui chantèrent le premier motet des Vêpres siciliennes, avec l'applaudissement général de tous les historiens. »

† INTERIAN DE AYALA (Jean), religieux de la Merci, mort à Madrid le 20 octobre 1730, à 74 ans, principalement counu par un INVILLE (Philippe d'), né à Traité sur les erreurs où tombent Paris, entra chez les jésuites, et y la plupart des peintres lorsqu'ils pei- mourut vers l'an 1715 dans la maignent des sujets pieux. Il leur son professe. Il est connu par un donue des avis pour les éviter. Son ouvrage est intitulé Pictor poëme agréable sur les Oiseaux, christianus eruditus, in-fel., Ma-imprimé à Paris, `en 1691, drid, 1720. On a encore de lui IO ou Isis (Mythol. ), fille d'Ina→

in-12.

des Poésies et d'autres écrits. Sa chus et d'isinene. Jupiter la méta

T. IX.

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à la mort de son mari, s'étoit arraché les cheveux de désespoir. Les femmes seules avoient droit de célébrer les fêtes d'Isis, auxquelles elles se préparoient par des sacrifices; le vin leur étoit défendu pendant le temps qu'elles duroient. Voy. PauLINE, n° 1.

IODAMIE (Mythol.), prêtresse de Minerve. Etant entrée pendant la nuit dans le sanctuaire du temple, la déesse la pétrifia en lui montrant la tête de Méduse.

morphosa en vache pour la soustraire à la vigilance de Junon; mais cette déesse la lui demanda, et la donna à garder à Argus. Mercure endormit cet Argus au son de sa flûte, et le tua par ordre de Jupiter. Junou envoya un taon qui piquoit continuellement lo, et qui la fit errer par-tout. En passant auprès de son père, elle écrivit son nom sur le sable avec son pied, ce qui la fit reconnoitre. Mais dans le moment qu'Inachus alloit se saisir d'elle, le taon la piqua si vivement, qu'elle se jeta dans la mer. Elle passa à la IOLAS ou IOLAUS) Mythol. ), fils nage toute la Méditerranée, et arriva en Egypte, où Jupiter lui rend'Iphicus et neveu d'Hercule, comdit sa première forme, et eut d'elle pagnon des travaux de ce héros, Epaphus. Les Egyptiens dressèrent brûloit, dit-on, les têtes de l'hydre des autels à cette divinité vagabonde, à mesure qu'Hercule les coupoit. sous le nom d'Isis. Jupiter lui donna Hébé, pour récompense de ce serl'immortalité, et lui fit épouser Osi-vice, le rajeunit, à la prière d'Herris. On représente Isis portant sur sa tête, ou de grands feuillages bi zarrement assemblés, ou une cruche, ou des tours, ou des créneaux de murailles, ou un globe, ou un croissant, ou eufin une coiffure trèsbasse. Assez souvent on la trouve dans les anciens monumens avec

un enfant qu'elle tient sur ses genoux, ou à qui elle présente la mamelle. Dans d'autres figures, elle est toute couverte de mamelles; dans

quelques-unes elle est serrée d'un vêtement qui s'étend depuis les épaules jusqu'aux pieds, et qui est plein de figures hieroglyphiques. On la voit aussi portant à sa main droite la lettre T suspendue à un anneau, ou un sistre, instrument de musique qui a la forme d'un cerceau ovale; ou enfin une faucille, que quelques auteurs prennent pour une clef. On la confond souvent avec Cybèle. Son culte passa de Grèce à Rome, où on lui bàtit un temple dans le Champ-de-Mars, qui étoit le rendez-vous de toutes les femmes ga- | lantes. Ses prêtres, appelés Isiaci, avoient la tête rasée, parce qu'Isis,

cule, qu'elle avoit épousé dans le ciel.

IOLE (Mythol. ), fille, du second lit, d'Euryte, roi d'Echalie, fut aimée d'Hercule, qui la demanda en mariage. Iole lui ayant été refusée, il l'arracha à son père,.qu'il tua, et emmena avec lui sa conquête, après avoir précipité du haut d'une femme d'Hercule, fut si irritée de tour son frère Iphite. Déjanire, cette passion, qu'elle lui envoya la chemise empoisonnée de Nessus don fatal qui fit périr le héros.

*IOLO-GOCH, barde gallois qui a vécu de l'an 1370 à l'an 1420. Il étoit contemporain de Owen Glendower, qui l'a employé à composer des chansons guerrières, pour animer ses compatriotes contre les Anglais.

ION, fils de Xutus et de Créuse, fille d'Erecthée, épousa Hélicé, dont il eut plusieurs enfans, et régna dans l'Attique, qui fut assez longtemps appelée Ionie, de son nom.

On cite aussi un foN, poëte de

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