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de recherches. On y trouve diverses | dorff; il promet de rectifier leurs pièces curieuses pour la connoissance erreurs, ne le fait pas, et en publie de l'histoire de France.

beaucoup qui lui sont particulieres. En effet, il présente comme espèces de simples variétés; il trouve de l'argent dans le bismuth; il prétend que le spath pesant est un métal, et que le mica jaune, qu'on appelle or de chat, donne un régule. Ses opinions, qu'il soutenoit avec aigreur et em

† JUSTI (Jean-Henri GOTTLOB de), minéralogiste allemand, né sans fortune, étudioit à lène en 1720, revêtu du manteau bleu, marque à laquelle on reconnoît en Allemagne les écoliers privés des secours de leurs parens. Le célèbre Zink, qui profes-portement, lui attirèrent de justes soit l'économie politique, distingua Justi et prit soin de ses études. Justi, en les terminant, s'engagea au service du roi de Prusse, et se maria, en 1749, à une paysanne qu'il abandonna ensuite. Un ouvrage qu'il publia sur l'Economie politique le fit connoître à Vienne, où il fut appelé pour remplir une chaire dans cette partie; mais lorsqu'il y fut arrivé, elle ne lui fut point dounée. Un séjour assez long que Justi avoit fait en Saxe l'avoit mis dans le cas d'acquérir quelques connoissances en minéralogie; il cultiva cette science avec ardeur. Nommé membre du conseil des mines, il parcourut celles de Schemnitz en Hongrie, et de Hauneberg en Basse-Autriche, et se retira à Gottingue, où il fut admis à l'académie de cette ville, et où il professa l'économie politique et l'histoire naturelle. Il mourut quel que temps après. Il a été le rédacteur principal de la Traduction des arts et métiers de l'académie des sciences de Paris, publiée par les libraires de Leipsick; on lui doit en entier celle de l'art des forges, par Duhamel et Bouchu. Ses autres écrits sont, I. Diverses Critiques et Pamphlets contre ses nombreux adversaires. II. Plusieurs Extraits fournis au journal de Gottingue, écrits avec clarté, mais souvent avec trop d'amertume. III. Traité de minéralogie, 1757; ouvrage imparfait, of frant des détails heureux et des descriptions bien faites. Il attaque dans I. JUSTIN (saint), philosophe la préface Linnée, Valérius, Voltess-platonicien,de Naplouse en Palestine.

T. IX.

critiques et des ennemis. IV. Traité
sur les monnoies. C'est le meil-
leur ouvrage sorti de la plume de
cet écrivain. Il y démontre que les
princes, en diminuant la valeur
réelle du numéraire, et la main-
tenant néanmoins sur un pied plus
haut qu'elle ne le comporte, se
trompent eux-mêmes, puisque les
espèces rentrent dans leurs trésors.
Le roi de Prusse et le duc de Wir-
temberg changeoient alors leurs mon-
noies et en augmentoient l'alliage.
Indignés de la manière hardie avec....
laquelle Justi les blamoit, ils le firent
enfermer, pour toute réponse, dans
la citadelle de Breslaw. Il y éprouva
d'abord toutes les rigueurs de la cap-
tivité; on lui accorda ensuite un trai-
tement beaucoup plus doux. V. Mė-
langes de chimie et de minéralogie,
2 vol. in-4°. Ils renferment un grand
nombre d'observations sur des su-
jets ordinairement frivoles et peu
importans. En général ce savant a
été chimiste médiocre, minéralo-
giste méthodique, économiste habile;
il fut caustique dans ses écrits, in-
conséquent dans sa conduite, coura-
geux dans l'infortune, bienfaisant et
désintéressé. On a encore de lui en
français, I. Elémens généraux de
police, traduits par Eidous, Paris,
1769, in-12. II. La Vie et le carac-
tère du comte de Brühl, premier
ministre du roi de Pologne, 1760,
in-12..

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+ II. JUSTIN Ier, dit le Vieux, empereur d'Orient, né l'an 450 à Bédériane en Thrace, d'une famille de barbares, sortit avec deux autres paysans de son village, et abandonna l'état de berger pour embrasser la profession militaire. Munis d'une mince provision de biscuit qu'ils portoient dans leur havresac,

Quoiqu'il eût embrassé le christia- | parmi les Euvres de saint Justin, nisme, il garda l'habit de philoso- est d'un auteur plus ancien. C'est un phe, nommé en latin pallium. C'é- morceau précieux. toit une espèce de manteau. Tertullien remarque que les philosophes et tous les gens de lettres portoient cet habit. Plusieurs chrétiens le prirent, non comme philosophes, mais comme faisant profession d'une vie plus austère. La persécution s'étant allumée sous Antonin, successeur d'Adrien, Justin composa une Apologie pour les chrétiens, dans laquelle il cherche à démontrer l'ab-ils arrivèrent à pied à Constantinosurdité des inculpations qu'on leur ple. Leur force et leur haute stature faisoit. Il en présenta dans la suite les firent bientôt admettre parmi les une autre à l'empereur Marc-Au- gardes de l'empereur Léon. L'heurèle, dans laquelle il soutint l'in- reux Justin parvint à la fortune et nocence et la sainteté de la religion aux honneurs. Sous les deux règnes chrétienne, contre Crescent, philoso-suivans il échappa à quelques danphe cynique, et quelques autres. Il fut martyrisé l'an 167.Ce philosophe chrétien est mis au rang des docteurs de l'Eglise. Son style est simple, dénué d'ornemens et chargé de citations. Il dit què ceux qui ont vécu suivant la raison sont chrétiens. Ainsi, selon lui, le philosophe Socrate l'étoit. Il a d'autres idées qui paroîtroient peu orthodoxes aujourd'hui. La seconde Apologie de saint Justin pour les chrétiens a été traduite du grec en français par Chauut. Elle parut à Paris, 1670, in-12, sous le nom de P. Fondet. Outre ces deux Apologies, il nous reste de lui, I. Un Dialogue avec le juif Tryphon. II. Deux Traités adressés aux Gentils. III. Un Traité de la monarchie, ou de l'Unité de Dieu. On lui attribue encore d'autres ouvrages. Les meilleures éditions de saint Justin sont celles de Robert-distribua l'argent, mais il le fit tourEtienne, en 1551 et 1571, en grec; celle de Commelin 1593, en grec et en latin; celle de Morel, en 1656, celle de dom Prudent Maran, savant bénédictin, Paris, 1742, in - fol.; enfin celle publiée par Oberthur Wircebourg, 1777, en 3 vol. in-8°. La Lettre à Diognète, qu'on trouve

gers qui menaçoient sa vie, et lorsqu'il fut sur le trône on ne manqua pas d'imputer cette délivrance à l'ânge gardien qui veille sur le sort des rois. Ses longs et notables services dans les guerres d'Isaurie et de Perse n'auroient pas sauvé son nom de l'oubli; mais ils justifient les dignités militaires qu'il ●btint successivement dans le cours de cinquante années; il devint tribun, comte, général, sénateur, et il commandoit les gardes, au moment de crise où l'empereur Anastase mourut. L'eunuque Amantius qui régnoit alors au palais, voulant placer le diadème sur la tête d'une de ses créatures, résolut de mettre les gardes dans ses intérêts, et chargea Justin d'acheter leur suffrage, en leur distribuant une somme considérable qui devoit en être le prix. Le perfide Justin

ner à son profit. Proclamé par les soldats qui connoissoient sa bravoure; par le clergé et le peuple qui le croyoient orthodoxe; et par les habitans des provinces qui se soumettoient aveuglément aux volontés de la capitale, on vit le paysan de la Thrace, le 9 juillet 518, revêtu

Justin signoit des actes, il se servoit d'une tablette de bois, au travers de laquelle étoient percées à jour les quatre premières lettres de son nom.

+ III. JUSTIN II, le Jeune, surnommé Curopalate, on grand-maitre du palais, fils de Dulcissime et de Vigilantia, succéda à Justinien, dont il étoit un des neveux. Ses partisans, au moment de la mort de cet empereur, vinrent pendant la nuit, au nom du sénat, lui annoncer que Justinien, avant d'expirer, avoit choisi pour son successeur celui de ses neveux qui étoit le plus chéri et doué de plus de mérite; ils suppliè

dres que pourroit causer la multitude si elle s'apercevoit au point du jour qu'elle n'avoit plus de maître. Justin composa son visage, montra de la surprise, de la douleur, et se soumit avec une modestie affectée aux volontés du sénat. On le conduit au palais à la hâte et en silence, les gardes le proclament souverain;

de la pourpre impériale: il avoit | alors 68 ans. A peine fut-il monté sur le trône, qu'il fit accuser l'eunuque Amantius de conspiration et d'hérésie, et lui fit trancher la tête. Trois de ses compagnons, les premiers domestiques du palais, furent en même temps punis de mort ou exilés, et le malheureux à qui cet eunuque avoit voulu donner la couronne fut mis dans un cachot, tué à coups de pierres et jeté dans la mer sans sépulture. Il attira auprès de lui, et accueillit dans son palais, Vitalien, chef goth, qui avoit obtenu la faveur du peuple, et pendant qu'il étoit à sa table il le fit percer de dix-sept coups de poignard Justi-rent Justin de prévenir les désornien, neveu de Justin, et qui hérita de la dépouille de ce malheureux, fut accusé de ce meurtre. Il travailla à faire cesser le schisme qui duroit depuis trente-quatre ans, à calmer l'orgueil et la colère du pontife de Rome, et à inspirer aux Latins une opinion favorable de son respect pour le siége apostolique. Il rétablit ainsi l'union entre l'Eglise de Constanti-il est revêtu de la pourpre, élevé sur nople et celle de Rome. A l'aide de quelques jurisconsultes instruits, il parvint à faire une réforme utile dans les lois; il diminua le fardeau des impôts, et accorda des immunités au peuple. La foiblesse d'esprit et de corps où le réduisit une blessure qu'il avoit à la cuisse ne lui permit bientôt plus de tenir les rênes de l'empire; il manda le patriarche et les sénateurs, et en leur présence il plaça le diadème sur la tète de son neveu Justinien, qui fut conduit au cirque, où le peuple lui prodigua les hommages accoutumés. Justin mourut quatre mois après cette cérémonie, le 1 er août 527, âgé de 77 ans, après un règne de 11 ans et 12 jours. Son ignorance paroîtra étonnante aujourd'hui il ne savoit ni lire ni écrite. Théodoric, roi d'Italie, qui régnoit eu même temps, n'étoit pas plus instruit. Lorsque

le bouclier, béni et couronné par le patriarche le 14 novembre 565. Justin harangua le sénat et le peuple, promit de réformer les abus qui avoient déshonoré la vieillesse de son prédécesseur, et de faire revivre, dans sa persoune, le nom et la libéralité d'un consul romain. Il commença par payer les dettes de son oncle. Son épouse, l'impératrice Sophie, délivra une foule de citoyens indigens de la misère, en payant | leurs dettes. Le septieme jour de son regne, Justin donna audience aux ambassadeurs des Avars. Il eut soin, pour frapper ces barbares d'étonnement et de respect, de s'environner

dans cette cérémonie de toute la pompe impériale. Le chef de l'amhassade parla au nouvel empereur avec la liberté et la fierté d'un Scythe. Justin répondit sur le même ton: « L'empire, leur dit-il, est rempli

:

d'hommes et de chevaux, et il a des armes en assez grand nombre pour défendre ses frontières et châtier les barbares. Vous nous offrez des secours, vous nous menacez de la guerre; uous méprisons votre inimitié et vos secours.... Mon oncle accorda des es largesses à votre misère; je veux vous rendre un service plus important; je vous ferai connoître votre foiblesse éloignez-vous de ma présence. La vie des ambassadeurs est en sûreté, et si vous venez me demander pardon, vous goûterez peutêtre les fruits de ma bienveillance. >> Tout annonçoit dans Justin un gouvernement juste, humain, énergique; mais de si belles espérances ne se réalisèrent point. Son règne fut honteux au dehors et misérable au dedans. Du côté de l'occident il perdit l'Italie; il vit ravager l'Afrique, et n'arrêta point les conquêtes des Perses. L'injustice domina dans la capitale et les provinces : les riches | trembloient pour leur fortune, les pauvres pour leur sûreté. Il se montra foible, voluptueux et cruel. Vers l'an 566 il fit assassiner, par jalousie, son cousin Justin qui avoit rendu de grands services à l'état, et eut la lacheté de fouler aux pieds sa tête qu'il se fit apporter. Des historiens attribuent les vices de son gouvernement à une maladie qui dérangea les organes de son cerveau. Lorsqu'il connut son impuissance, il abdiqua la couronne l'an 574. Il montra du discernement et de la magnanimité dans le choix de son successeur, qui fut son gendre Tibère. Dans un discours qu'il adressa en public au nouvel empereur, lors de son élévation au trône, on remarque les phrases suivantes: « ne prenez pas de plaisir à verser le sang des hommes; abstenez-vous de la vengeance; évitez les actions qui ont attiré sur moi la haine publique, et, au lieu d'imiter votre prédécesseur, profitez de son expérience.... Aimez votre peuple

à l'égal de vous-même; cultivez l'affection et maintenez la discipline de l'armée; protégez la fortune des riches, et soulagez la misère des pauvres, etc.» Justin passa les quatre dernières années de sa vie dans une obscurité paisible, et mourut le 5 octobre l'an 578. Il n'y a de louable dans la conduite de cet empereur que le commencement et la fin de son règne.

† IV. JUSTIN, historien latin du 2° siècle, selon l'opinion la plus probable, abrégea la grande Histoire de Trogue-Pompée. Son ouvrage instructif et curieux, qui fit, dit-on, perdre l'original, est écrit avec agrément, et même avec pureté, à quelques mots près, qui se ressentent de la décadence de la langue latine. On lui a reproché d'avoir négligé d'extraire de Trogue les détails érudits que celui-ci avoit publiés sur l'origine et les antiquités des peuples, et d'avoir laissé dans son style un peu de monotonie. Sa narration d'ailleurs est nette; ses réflexions sont sages, quoique communes, et ses peintures quelquefois très-vives. On trouve chez lui plusieurs morceaux de la plus grande beauté, des parallèles ingénieux, des descriptions bien faites, des harangues éloquentes; seulement il aime un peu trop l'antithèse. On le blame aussi de rapporter quelques traits minutieux et quelques faits. absurdes; mais c'est le défaut d'un grand nombre d'historiens de l'antiquité. Ses expressions ne sont pas toujours modestes. Le savant Abraham Gronovius a joint des notes au texte de cet auteur. Les meilleures éditions de Justin sont celles de Jacques Bongars, Paris, 1581 in-8°; d'Oxford, en 1705, in-8°, par. Thomas Héarn; de Leyde, 1719 et 1760, in-8°; et de Paris, chez Barbou, 1770, in-12, faites sur plusieurs manuscrits de la bi

bliothèque impériale. Il y en a une
d'Elzévir, 1640, in -12. On doit
aussi remarquer les éditions dites
variorum, Amsterdam, 1669,
in-8°, et celle ad usum delphini,
Paris, 1677, in-4o, par le P. Pierre-
Joseph Cantel, jésuite. La première
est de Venise, 1470, in-4°. L'abbé
Paul, qui s'est exercé avec succès
sur Paterculus, a publié en 1774
une traduction de Justin, en 2 vol
in-12, qui a été réimprimée en 1806,
et a éclipsé celles de Favier, de Fer- |
rier de La Martinière, Paris, 1708,
2 vol. in-12.

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naissance, il répondoit «qu'il avoit dans les pauvres une famille nombreuse à nourrir. » Un de ses pauvres l'ayant prié de contribuer à la dot de sa fille, il lui répondit : « Si je vous donne peu, ce ne sera pas assez pour vous; si je vous donne beaucoup, il faudra que, pour enrichir un seul, je prive une foule d'indigens de leur nécessaire. » II mourut pénitent comme il avoit vécu. Il refusa, dans sa dernière maladie, tout autre lit que la paillasse sur laquelle il couchoit ordinairement; et comme il vit qu'on lui préparoit un lit de plume, il dit : « C'est sur un bois dur, et non sur un lit de plume, que Jésus-Christ a été couché sur la croix. Pourquoi pleurez-vous? dit-il à ceux qui l'entouroient: c'est aujourd'hui un jour de joie et non de larmes. » On a de lui plusieurs Ouvrages de piété, assez médiocres, recueillis à Brescia, 1506; à Lyon, 1568, 2 v. in-fol.; et à Venise, 1755, in-fol. - La famille Justiniani en Italie, qu'on écrit aussi, et mème plus exactement, Giustiani, a produit un grand nombre de personnages illus

+ JUSTINE (Flavia Justina), née dans la Sicile, de Juste, gouverneur de la Marche d'Ancône, fut mariée au tyran Magnence, mort l'an 355.. Son esprit et sa beauté charmèrent Valentinien ler, qui l'épousa en 368. Elle eut quatre enfans Valentinien II, Justa Galla et, Grata. Son fils fut élevé à l'empire en 375, quoiqu'il n'eût que 5 ans. L'empereur Gratien confirma cette élection, et, après la mort de ce prince, elle eut, en 383, la régence des états de son fils, c'est-à-dire d'une partie de l'empire d'Occident. Le tyran Maxime la chassa de l'Italie en 387. Justine IL JUSTINIANI (Bernard ), se retira à Thessalonique, où elle neveu du précédent, mort en 1489, mourut l'année suivante, dans le à 81 ans, reçut la robe de sénateur temps que Théodose son gendre, vainqueur de Maxime, alloit réta-manda à Rome, et lui donna dià 19 ans. Le pape Calixte II le blir Valentien dans l'empire d'Occident.

tres.

verses commissions. A son retour à Venise il fut envoyé en ambassade auprès de Louis XI, roi de France, et successivement à Rome en diffé rens temps. En 1474 il fut promu à la place de procureur de SaintMarc, la plus éminente de la république après celle de doge..... Ber

† I. JUSTINIANI (saint Laurent), né à Venise en 1381, premier général des chanoines de SaintGeorge in Alga, en 1424. Le pape Eugène IV le nomma évêque et premier patriarche de Venise en 1451. Justiniani mourut le 8 jan-nard cultiva les lettres avec succès, vier 1455. Modèle des évêques, il ne voulut ni tapisserie ni vaisselle d'argent quand on lui représentoit qu'il pouvoit accorder quelque chose de plus à sa dignité et à sa

et laissa divers ouvrages. Le plus considérable est une Histoire de Venise, depuis son origine jusqu'en Sog, in-fol., à Venise, 1492 et 1504; elle est en italien. Il écrivit dans la

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