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mit sous ses ordres les trois vaisseaux le Richard, la Pallas et la Vengeance, inquiéta toutes les côtes, en ravagea plusieurs parties, et rencontra la flotte de la Baltique qui étoit convoyée par la frégate le Sérapis, et la comtesse de Scarborough, vaisseau de ligne. Après un combat terrible, il prit l'un et l'autre bâtiment, Louis XVI donna à cet officier distingué, en témoignage de son estime, la croix du mérite, et une épée d'or. La car

convaincu de la vérité de l'Ecriture | prisonniers. Jones, chargé ensuite sainte, et rendit toujours un témoi-d'une autre expédition dans le nord guage éclatant à son autorité sacrée. de l'Irlande, pour laquelle la France Eufin, ses recherches eurent pour but de l'appuyer et d'en corroborer les preuves par des faits inattaquables. Les ouvrage, recueillis de cet estimable auteur out été imprimés et publiés en 1799, 6 vol. in-4°, et sa Vie a été donnée par sir Jean Shore, (lord Teignmouth), 1804. La compagnie des Indes a érigé à sa mémoire un magnifique monument dans la cathédrale de SaintPaul. * XIV. JONES (Paul), premierrière des exploits de Jones finit avec marin de l'Amérique septentrionale, la guerre d'Amérique. Il passa el né à Selkirk en Ecosse, mort à Paris Hollande pour des affaires particuen 1792, alla s'établir en Amérique, lières, et peu après étant revenu à et obtint en 1775 le commandement Paris, il y mourut. La convention d'un vaisseau de l'escadre sous les nationale nomma une députation ordres de Hopkins. En 1776, le pré- pour assister à ses obsèques, et il sident du congrès le nomma capi- fut enterré au cimetière des protes→ taine de la marine des Etats-Unis. tans. Ce militaire distingué avoit Cet officier se distingua dans la aussi cultivé la littérature. Il a puguerre par une bravoure peu com- blié un Abrégé de l'Histoire bri¬ mune et par des actions d'éclat. La tannique, et des Mémoires qu'il république naissante des Etats-Unis avoit fait traduire sous ses yeux, lui dut en partie ses succès. Etant Il est encore auteur de quelques descendu à White-Haven, à la tête d'un petit corps de trente volontaires, il s'empara du fort, brûla les vaisseaux qui étoient dans le port, et enclona les canons. Ayant fait voile aussitôt vers le nord de l'Ecosse, il entreprit d'enlever le comte de Selkirk, et auroit réussi dans ce projet, si le hasard n'eût éloigné le comte de sa résidence. Ce même jour, Jones se contenta d'exiger de la comtesse la remise de toute son argenterie; encore fut-il contraint par son équipage à cette exaction qui répugnoit à son caractère. A son retour, il força la frégate le Dracke à amener pavillon, quoiqu'il fût inférieur en forces au bâtiment anglais. Après cette expédition, qui ne fut que de 28 jours, il rentra à Brest, où il ramenoit plus de 200

T. IX.

autres ouvrages.

* XV. JONES (Guillaume), théologien anglais, né en 1725 à Lowick, au comté de Northampton, mort en 1801, élève de Charterhouse, et ensuite d'Oxford, où il fut reçu maitre ès-arts, prit les ordres en 1749. Son premier bénéfice fut la cure de Finedon, au comté de Northampton. Ce fut là qu'il écrivit en 1753 son excellente Réponse à l'Essai sur l'Esprit, par l'évêque de Clayton. L'année suivante, il épousa une fille du révérend Brook Bridges, et s'établit à Wadenhohe, où il fut vicaire de son beau-frère. Il y écrivit son livre de la Doctrine catholique de la Trinité, qui a eu un grand nombre d'éditions, et que personne n'a cou

la

né en Hollande en 1619, mort en *JONG (Ludolphe de), peintre, 1697, peignoit très-bien le portrait, et a gagné une fortune considérable par ses travaux.

tredit. En 1762 il publia un Essai cette dame anglaise, dont les ousur les premiers principes de la vrages sont estimés. Ce sont des physique, dans lequel il adopta le | Mélanges en prose et en vers, imsystème de Hutchinson, et pour primés en 1748 et en 1752. Marie a supplément à cet ouvrage, il donna, daus ses vers parfaitement saisi la en 1781, ses Recherches physiolo-maniere de Pope. On distingue dans giques, ou Discours sur la phy- leur nombre u. Epitre sur sique des élémens. L'archevêque patience, et une chanson célèbre en Secker lui donna en 1764 le vica-Angleterre, qui a pour titre la Fille riat de Bethersden au comté de de la colline. La prose de mistriss Kent, et peu après le rectorat de Jones, sur-tout dans ses Lettres, Pluckley, dans ce comté. Quelques est peut-être supérieure à tout ce années ensuite il passa à Rayland, au qu'ont produit les femmes auteurs comté de Suffolck, et échangea son de la Grande-Bretagne, Il y règne bénéfice de Pluckley coutre un autre un fonds inépuisable de gaieté, une. à Paston, au comté de Northamp-grace et une négligence qui lui sont ton; mais il continua de résider à particulières. Son style est pur, couRayland. Lorsque le docteur Horne laut, jamais affecté, et ses réflexions eût été nommé évêque de Norwich, sout justes et solides. ce prélat appela auprès de lui Jones son ancien ami, en qualité de chapelain. Jones a montré sa reconnoissance pour son protecteur en composant d'excellens mémoires de sa vie. Sur la demande de ce pieux prélat, Jones a publié, en 1790, deux volumes de ses Sermons. Dans ce temps, la révolution éclata en France, et les principes démocratiques se répandirent jusque dans l'Angleterre. Jones publia quelques écrits à cette occasion, et une col-bellum de theriaca; De medicalection assez considérable de dissermentis Bezoardicis, Antverpiæ, tations, intitulées Le docteur armé, 1587, in-16. 2 vol. in-8°. C'est à lui aussi qu'on doit le commencement de l'excellent JONGTYS (Daniel), de Dorouvrage, intitulé Le critique Bre-drecht, homme érudit, également ton. Le lord Kenyon pria Jones de poëte et historien, pratiqua la mése charger de l'éducation de ses fils, decine à Roterdam, où il remplisdont l'ainé, jeune homme de beau- soit une place dans la magistrature, coup d'espérance, mourut peu après, et mourut dans cette ville en 1654. et emporta les vifs regrets de son Ses ouvrages consistent en Traducpère et de son gouverneur. En 1798, tions de quelques Traités de Sennert, l'archevêque de Cantorbéry donna, à qu'il a mis de latiu en flammand, et Jones le rectorat de Hollingbourne, qui furent imprimés à Dordrecht en au comté de Kent. Les ouvrages de 1638. Il a écrit aussi plusieurs livres ce docteur, précédés de sa vie, out en flamand, dont on peut rendre été imprimés en 12 volumes in-8°. les titres par ceux-ci : I. Défense de la supériorité du sexe masculin sur le féminin, contre le docteur Jean Vau Beverwyck, Roterdam,

XVI. JONES (Marie). On ne connoît aucuns détails sur la vie de

JONGH (du). Voyez JUNIUS, u° I.

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*JONGHE (Jean ) dit Juvenis médecin de la ville d'Ypres, vécut vers le milieu du 16e siècle. On a de

lui, Commentarius in Galeni li

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1646, in-4°. II. Traité contre l'u-tances, s'y étoit livré avec succès. sage de la torture, Roterdam, 1651, Ses talens lui firent des protecteurs. in-12; Amsterdam, 1740, in-12. Shakespear lui donna son amitié, III. Théâtre de la Jalousie, Ro- et bientôt après toute son estime. Le terdam, 1666, a vol, in-12; Amster-jeune poëte faisoit humblement sa dam, 2 vol. in-12 avec figures.

cour aux comédiens, pour les engager à jouer une de ses pièces. La troupe orgueilleuse refusoit. Shakespear voutent et le vanta à tant de personnes, lut voir cet ouvrage ; il en fut si conainsi que Molière encouragea l'illustre qu'il fut représenté et applaudi. C'est Racine, lorsqu'il voulut donner au

JONIN (Gilbert), jésuite, né en 1596, mort en 1658 à 42 ans, distingué par son talent pour la poésie grecque et latine, excella surtont dans le lyrique. On remarque daus ses poésies de la vivacité, de l'élégance, de la facilité, quelque-public les Frères ennemis. Benjamin fois de la négligence. On a de lui, 1. Des Odes et des Epodes, Lyon, 1630, in-16. II. Des Elégies, Lyon, 1634, in-12. III. D'autres Poésies en grec et en latin, 6 vol. in-8° et in-16, 1634 à 1637.

JONSIUS (Jean), né à Flensbourg dans le duché de Sleswick, sous-recteur des écoles à Francfort, forsqu'il mourut à la fleur de son âge en 1659, est auteur d'un Traité, estimé, des Ecrivains de l'histoire de la philosophie, en latin. Dornius, qui en douna une bonne édition en 1716, in-4°, lène,a continué cet ouvrage jusqu'à son temps.

Jonson fut le premier poëte comique de sa nation qui introduisit un peu de régularité et de bienséance sur le theatre. C'est principalement dans la comédie qu'il obtint des succès. Il étoit forcé dans la tragédie, et celles qui nous restent de lui sont peu dignes de sa réputation. Ses pièces manquent de goût, d'élégance, d'harmonie et de correction. Copiste trop servile des anciens, il traduisit en mauvais vers anglais les beaux morceaux des auteurs grecs et latins. Son génie stérile ne savoit les accommoder ni à la manière de son siècle, ni au goût de sa patrie. Il mourut en 1637, à 65 ans, dans la pauvreté, et fut enterré à l'abbaye de Westminster. On ne grava sur sou tombeau que ces mots : Oʻrare Ben-Jonson! On rapporte qu'ayant

+JONSON (Benjamin), poëte auglais d'origine écossaise. Son père, poursuivi pour cause de religion, ayant perdu toute sa fortune, prit les ordres et s'établit à Westmins-fait demander quelques secours à ter, où il mourut en 1574, un mois Charles [er, ce prince lui envoya avant la naissance de son fils Benune gratification modique de 10 jamin. Sa mère, s'étant remariée livres sterling. « Je suis logé à l'éavec un briquetier, voulut le forcer troit, dit-il à celui qui lui remit la à suivre l'état de son beau-pèré. Jon-somme, mais je vois, par l'étendue son, mécontent et sans ressources pour son existence, s'enrôla et partit pour l'armée de Flandre, où il eut occasion de se distinguer. A son retour il recommença ses premières | études à Cambridge; mais n'ayant que de foibles moyens d'existence, son goût pour le théatre le porta à suivre l'exemple de Shakespear qui, placé dans les mêmes circons

de cette faveur, que l'ame de sa majesté n'est pas logée plus au large. » La brusquerie du caractère de Jonson peut avoir accrédité ce propos peu vraisemblable, mais le fait est controuvé. Le roi le gratifia dans sa maladie d'une somme de cent livres: une petite pièce de Jonson, écrite à cette occasion et dans cette même année, atteste le bienfait et la re

tia, Amstelodami, 1632, in- 12. III. Index universæ medicinæ practicæ libris duodecim absoluta Amstelodami, 1644, in-12; Lugduni, 1655, in-8°; Francofurti, 1664; en anglais, avec les augmentations de Nicolas Culpeper, Londres, 1652, in-8°, 1665, 1684, in-fol. Il y a encore une édition de Breslaw, 1675, et de Leipsick, 1722, in- 8o. ÏV. Magni Hippocratis Coi, medicoruum principis, coacæ prænotiones, Amstelodami, 1660,

connoissance de celui qui l'avoit † 1625, in-8°. II. Naturæ constanreçu. Le recueil de ses ouvrages a été imprimé à Londres en 1716, | en 6 vol. in-8°, et en 7 vol. en 1756, avec des notes et des additions par l'éditeur Walley. Selon M. Wistanley, Jonson fut souverain daus la poésie dramatique. « Il enseigna au théâtre à se conformer exactement aux règles de la comédie..... Il n'est parvenu à ce dégré de perfection, ni par la supériorité de ses talens naturels, ni par une éducation extraordinaire; mais par sa propre industrie et par son appli-Cet ouvrage comprend le texte grec cation à la lecture..... Ses pièces de avec la version latine de Foès, et théatre sont au-dessus de la portée les notes de l'éditeur. V. Idea hydu vulgaire, qui ne goûte que des gicines recensita libris duobus, obscénités révoltantes; elles ne pren-Jenæ, 1661, in-12; Francofurti, ment pas si bien du premier coup qu'à une seconde fois quand on les examine; elles pourront même soutenir la lecture sans perdre de leur mérite, tant que l'esprit et le savoir ne seront pas bannis de chez nous. » On sait à quoi s'en tenir sur ce juge

ment.

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in-12.

1664, in-8°. Tous ces ouvrages out été réimprimés en dix tomes in-fol., 1755 à 1768. Il ne faut pas le confondre avec Guillaume JoNSTON, Écossais, mort en 1609, dont on a un Abrégé de l'Histoire de Sleidan.

* JORAÏR, célèbre poëte arabe, qui florissoit vers la fin du deuxième JONSTON (Jean), natura-2° siècle de l'hégire et au commenliste et médecin, Ecossais d'origine, cement du troisième, surpassa tous né à Sampter dans la grande Po- les autres poëtes dans l'art d'énioulogne en 1603 , parcourut tous voir les passions. On trouve un de les pays de l'Europe, et mourut ses Poëmes dans l'Antologie arabe, dans sa terre de Ziebendorf en Sipubliée à Iéna, 1774, par Hirz. lésie le 8 juin 1675. On a de lui Joraïr mourut l'an 110 de l'hégire, de plusieurs ouvrages, parmi lesquels J. C. 728, et semble être le même on distingue ses Histoires des Pois-que Joraïr al-khatefy de Bassorah, sons, des Oiseaux, des Insectes, qui cessa de vivre à la même épodes Quadrupedes, des Arbres, etc., en latin, Hambourg, 4 part. en 2 volumes in - fol., 1650. Cette édition, qui est la première, est aussi rare que recherchée. On a encore de lui un traité De Arboribus et Fructibus, à Francfort-sur-le-Mein, 1662, in-fol. C'est, de toutes les productions de cet infatigable naturaliste, la meilleure et la moins commune. Ces ouvrages de médecine sont, I. Enchyridii nosologici generalis et specialis libri octo

que.

+I. JORAM, fils d'Achab, roi d'Israël après son frère Ochosias, l'an 896 avant J. C., vainquit les les Moabites, selon la prédiction du prophète Elisée, et fut dans la suite assiégé dans Samarie par Benadad, roi de Syrie. Ce siége réduisit cette ville à une famine effroyable. Une femme étant con venue avec une autre de manger leurs enfans, et ayant d'abord livré le sien, vint demander

justice à Joram contre l'autre mère | né à Anvers en 1594, mort dans la qui refusoit de faire le même sacri- même ville en 1678, fut d'abord fice. Ce prince, désespéré d'un acci- | élève d'Adam - Vand - Oort, et se dent si barbare, tourna sa fureur forma ensuite à l'école de Rubens. contre Elisée, et envoya des gens Une opinion assez accréditée, mais pour lui couper la tête. Mais se re- démentie par ceux qui connoissoient pentant bientôt d'un ordre aussi in- les sentimens élevés de ce dernier, juste, il courut lui-même pour en c'est qu'ayant pris de l'ombrage empêcher l'exécution; et le pro- des rares talens de Jordaens, il le phète l'assura que le lendemain, à chargea de peindre à gouache les la même heure, la farine et l'orge dessins que le roi d'Espagne lui avoit se donneroient presque pour rieu. demandés pour ses tapisseries, esCette prédiction s'accomplit en effet. pérant que la détrempe lui feroit Les Syriens, ayant été frappés d'une perdre la vigueur de son pinceau. frayeur divine, prirent la fuite en En supposant que Rubens ait été tumulte, et laissèrent un très-riche | capable d'une jalousie aussi basse, butin dans le camp. Tant de mer- il fut trompé. Jordaens exécuta fort veilles ne convertirent point Joram; bien ses dessins, et conserva son bon il continua d'adorer les dieux étran- goût et son énergie. C'est sur-tout gers. Eufin, ayant été blessé dans dans les grands ouvrages que le üne bataille contre Azaël, succes- génie de cet artiste se montre avec seur de Benadad, il se fit conduire plus d'éclat. On le voit dans l'exéà Jezraël. Il y fut percé de flèches cution des douze Tableaux de la dans le champ de Naboth, par Jéhu, Passion, qu'il peignit pour Charlesgénéral de son armée, qui fit jeter Gustave, roi de Suède, et celui, son corps aux chiens dans ce même haut de quarante pieds, monument champ, l'an 884 avant J. C. élevé à la gloire du prince FrédéricHenri de Nassau, par Emilie de et le Satyre soufflant le chaud et Salms, sa veuve. Son Roi-boit, le froid, prouvent un grand talent pour traiter toute sorte de sujets. Les principaux Ouvrages de Jordaens sont à Anvers et dans quelques villes de Flandre.

II. JORAM, roi de Juda, succeda à son père Josaphat l'au 889 avant J. C. Loin d'imiter sa piété, il ne se signala que par des actions d'idolatrie et de fureur. Il épousa Athalie fille d'Achab, qui causa tous les malheurs dont son règue fut affligé. A peine fut-il sur le trône, qu'il se souilla par le meurtre de ses propres frères, et des principaux de son royaume que Josaphat avoit le plus

aimés. Il éleva des autels aux idoles dans toutes les villes de Judée. Les Iduméens, qui, depuis les victoires de Judas, avoient toujours été assujettis aux rois de Juda, se soulevèrent contre lui. La ville de Lobna se retira de son obéissance. Les Phi

listins et les Arabes firent une irruption dans la Judée, où ils mirent tout à feu et à sang. Joram

mourut l'an 885 avant J. C.

+ JORDAENS (Jacques), peintre,

JORDAIN, général des dominicains, né à Borrentrich dans le diocèse de Paderborn, gouverna son ordre avec sagesse, et y fit fleurir la science et la piété. Il périt en mer, auprès de Satalie, en revenant de la Terre-Sainte, l'an 1237. Ce fut lui qui introduisit l'usage, aujourd'hui presque universellement reçu, de chanter le Salve regina après les complies. On a de lui une Histoire de l'origine de son ordre, telle qu'on devoit l'attendre d'un homme zélé pour la gloire de son corps, et que le P. Eschard a insé

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