Page images
PDF
EPUB

considération de ses services, dans le sépulcre des rois de Jérusalem. Voyez Joas, roi de Juda, no I.

*JOANNICIUS (Clément), reçut la couronne de laurier, en qualité de poëte, des mains de l'empereur, Maximilien I, et par reconnoissance, dédia à ce prince les Vies des rois de Pologne, en vers élégiaques. A l'imitation d'Ovide, il composa des Livres des Tristes, et divers autres poëmes.

JOANNITES. C'est ainsi qu'on appela les hommes généreux qui restèrent attachés à S. Jean-Chrysostôme, dans le temps qu'il étoit persécuté par l'impératrice Eudoxie, et qui le suivirent dans son exil. Voyez l'article de ce saint.

JOANNITZ. Voyez CALO-JEAN.

le

le fit reconnoître secrétement pour roi par les principaux officiers de la garde du temple. Athalie, qui avoit usurpé la couronne, fut mise à mort l'an 883 avant J. C. Joas, conduit par Joïada, gouverna avec sagesse ; mais lorsque ce pontife fut mort, jeune roi adora les idoles. Zacharie, fils de Joïada, le reprit de ses impiétés; mais Joas, oubliant ce qu'il devoit à la mémoire de son bienfaiteur, fit lapider son fils dans le parvis du temple. Dieu, pour punir ce crime, rendit la suite de la vie de ce prince aussi triste que le commencement en avoit été heureux. Il suscita contra lui les Syriens, qui, avec une petite poignée de gens, défirent son armée, et le traitèrent lui-même avec la dernière ignominie. Après être sorti de leurs mains, accablé de cruelles maladies, il n'eut pas même la consolation de mourir paisible

sinèrent dans son lit ainsi fut vengé le sang du fils de Joïada qu'il avoit répandu. Ce prince régna quarante ans, et périt l'an 845 avaut J. C.

JOAPHAR ou ABOUGIAFAR, philosophe arabe, contemporainment; trois de ses serviteurs l'assasd'Averroès, le même, selon quelques-uns, qu'Avicennes, composa dans le 12 siècle le roman philosophique de Hai, fils de Jockdhan, dans lequel il regne une fiction ingénieuse. L'auteur y moutre, dans la personne de son héros, par quels degrés on peut s'élever de la connoissance des choses naturelles à celle des surnaturelles. Edouard Pococke Je fils a donné une bonne version latine de cet ouvrage, sous le titre de Philosophus autodidactus, ou le Philosophe sans études, Ox-fligé de le perdre. Le prophète reford, 1671, in-4°. Cet auteur est appelé par quelques-uns Jaaphar ben Tophail.

[merged small][ocr errors]

II. JOAS, fils de Joachaz, roi. d'Israël, successeur de son père dans le royaume qu'il avoit déjà gouverné deux ans avec lui, imita l'impiété de Jeroboam. Elisée étant tombé malade de la maladie dont il mourut, Joas vint le voir, et parut af

connoissant lui dit de prendre des flèches et d'en frapper la terre. Comme il ne frappa que trois fois, Elisée lui dit que s'il fût allé jusqu'à la septième, il auroit entièrement ruiné la Syrie. Joas gagna contre Bénadad trois batailles, comme Eli│sée, suivant l'Ecriture, l'avoit prédit, et réunit au royaume d'Israël les villes que les rois d'Assyrie en avoient démembrées. Amasias (V. ce mot), roi de Juda, Jui ayant déclaré la guerre, Joas le battit, prit

Jérusalem, et fit le roi lui-même | donnés; Dieu me les a ôtés, dit-il en prisonnier. Il le laissa libre, à condition qu'il lui paieroit un tribut, et revint triomphant à Samarie, chargé d'un butin considérable. Il y mourut en paix, peu de temps après cette victoire et après un règne de seize ans, l'an 826 avant J. C.

I. JOATHAM, le plus jeune des fils de Gédéon, échappé au carnage qu'Abimélech fit de ses autres frères, prédit, du haut d'une montagne, suivant l'Écriture, aux Sichimites les maux qui les attendoient, pour avoir élu roi Abimélech l'an 1235 avant J. C. Il se servit, pour leur rendre leur ingratitude plus sensible, de l'ingénieux apologue du figuier de la vigue, de l'olivier et du buis

son.

II. JOATHAM, fils et successeur d'Ozias, autrement Azarias, 759 ans avant J. C., prit le maniement des affaires, à cause de la lèpre qui séparoit son père de la compagnie des autres homines. Il ne voulut pas prendre le nom de roi tant que son père vécut. Il fut fort aimé de ses sujets, pieux, magnifique, et bon guerrier, remporta plusieurs victoires, remit Jérusalem dans son ancien état, imposa un tribut aux Ammonites, et mourut l'an 742

avant J. C.

JOB, célèbre patriarche, né dans le pays de Hus, entre l'Idumée et l'Arabie, vers l'an 1700 avant J. C., étoit un homme juste qui élevoit ses enfans dans la vertu, et offroit des sacrifices à l'Etre-Suprême. Pour éprouver ce saint homine, Dieu, dit l'Écriture, permit que tous ses biens lui fussent enlevés, et que ses enfans fussent écrasés sous les ruines d'une maison, tandis qu'ils étoient à table. Tous ces fléaux arrivèrent dans le même moment, et Job en reçut la nouvelle avec une patience admirable. « Dieu me les a

parlant de ses enfans et de ses biens; il n'est arrivé que ce qui lui a plu : que son saint nom soit béni! » Le démon, à qui Dieu avoit permis de tenter son serviteur, fut au désespoir de la constance que Job opposoit à sa malice. Il crut la vaincre en l'affligeant d'une lèpre épouvantable qui lui couvroit tout le corps. Le saint homme se vit réduit à s'asseoir sur un fumier, et à racler avec des morceaux de pots cassés le pus qui sortoit de ses plaies. Le démon ne lui laissa que sa femme, pour augmenter sa douleur et tendre un piége à sa vertu. Elle vint insulter à sa piété, et traiter sa patience d'imbécillité; mais son époux se contenta de lui répondre. « Vous avez parlé comme une femme insensée; puisque nous avons reçu les biens de la main de Dieu, pourquoi n'en recevrionsnous pas aussi les maux ? » Trois de ses amis, Eliphaz, Baldad et Sophar, vinrent aussi le visiter, et furent pour Job des consolateurs importuns. Ne distinguant pas les maux que Dieu envoie à ses amis pour les éprouver, de ceux dont il punit les méchans, ils le soupçonnèrent de les avoir mérités, Job, convaincu de son innocence, leur prouva que Dieu châtioit quelquefois les justes pour les perfectionner, ou pour quelqu'autre raison inconnue aux hommes.

Le Seigneur prit enfin la défense de son fidèle serviteur, et rendit à Job ses enfans, une parfaite santé, et plus de biens et de richesses qu'il ne lui en avoit ôté. Il mourut vers l'an 1500 avant J. C. à 211 ans. Quelques-uns ont douté de l'existence de Job, et ont prétendu que le livre qui porte son nom étoit moins une histoire véritable qu'une parabole: mais ce sentiment est contraire, 1 ° à Ézéchiel et à Tobie, qui parlent de ce saint homme comme d'un personnage qui a réellement existé ; 2o à saint Jacques, qui le propuse

aux chrétiens comme un modèle de la patience avec laquelle ils doivent souffrir les maux ; 3° à toute la tradition des juifs et des chrétiens. D'ailleurs le nom de Job est cité dans cette histoire comme le nom propre d'un homme. Sa qualité y est exprimée; il est représenté comme le plus riche des Orientaux. Son pays y est désigné par son nom. « II y avoit un homme dans le pays de Hus, appelé Job; cet homme étoit simple et craignant Dieu. » Le nombre de ses enfans et la quantité de ses biens y sont spécifiés. Les noms et la patrie de ses amis y sont rapportés; et quoique la plupart de ces noms puissent avoir des significations mystiques, cela n'empêche pas que ce ne soient des noms véritables et réels, puisqu'il en est de même de presque tous les noms hébreux. Il n'y

a rien d'ailleurs dans toute son histoire qui puisse prouver que Job soit un personnage romanesque. « Ce seroit donc, dit Dupin, une espèce de témérité, de s'éloigner du sentiment commun des Pères et des

cur. Il est en vers, et l'antiquité ne nous offre point de poésie plus riche, plus relevée, plus touchaute que celle-ci. On ne connoit pas quelle est la cadence des vers; mais l'on y remarque aisément le style poétique, et les expressions hardies et nobles qui sont l'ame de la poésie.

⭑ JOBELOT (Jean-Ferdinand), magistrat distingué autant par ses vertus privées que par ses principes religieux et son zèle pour le travail, naquit à Gray en Franche-Comté, dans le 17e siècle. D'abord avocat-général au parlement de Dôle, il en devint conseiller, puis prede Cl. Jacquot de Dôle. Il a été plus mier président en 1675, à la mort de 22 ans au parlement de Dôle, et 27 à celui de Besançon ; il harangua de la province : « Sire, lui dit-il, Louis XIV, qui venoit de s'emparer force de vos armes; vos grandes quavous avez soumis nos villes par la

lités vous soumettent nos cœurs. >> On a de lui une édition de l'Ordounance civile de 1667, avec des notes, Besançon, 1685, in-12. Il a en

in-fol. de notes sur le droit et sur les outre laissé en manuscrit un recueil avoit vu juger pendant 40 ou 50 ans questions les plus intéressantes qu'il d'exercice au palais. Jobelot, mort francs à l'hôpital Saint-Jacques de en 1702, légua plus de cent mille Besançon.

chrétiens sur la vérité de cette histoire. Mais il faut aussi reconnoître de bonne foi que ce n'est pas une simple narration d'un fait. La ma mière dont elle est contée, le style dont elle est écrite, les conversations de Dieu et du démon, la longueur des discours des amis de Job, font voir clairement que c'est une narralion que l'auteur a embellie, ornée JOBERT (Louis), jésuite parisien, et amplifiée, pour donner un exem- littérateur et prédicateur, mort dans ple sensible et plus touchant d'une sa patrie le 30 octobre 1719, à 72 patience achevée, et des instructions ans, est célèbre par sa Science des plus fortes et plus étendues sur les Médailles, réimprimée en 1739, sentimens que l'homme doit avoir en 2 vol. in-12, par les soins de Bidans la prospérité et dans l'adver- mard La Bastie, mort en 1742, qui sité. » Quelques-uus attribuent le l'a enrichie d'un grand nombre d'oblivre de Job à Moyse, d'autres à lui-servations: elle a été mise en latin même, d'autres à Isaïe, et il est dif- | par C. Juncker, sous ce titre: Notificile de décider à qui il appartient. tia rei numerariæ ad erudiendos Il est écrit en langue hébraïque, eos qui nummorum veterum et momêlée de plusieurs expressions ara- dernorum intelligentiam studere bes, ce qui le reud quelquefois obs- | incipiunt, Lipsie, 1695, in-8°. Le

P. Jobert a fait aussi quelques Livres en 1602. Dans le nombre de ses

de piété.

planches, on remarque une Sainte de la mort, représentée par un enFamille, d'après Le Titien; l'Image fant étendu par terre, d'après le

JOCABED, femme d'Amram, mère d'Aaron, de Moyse et de Marie. JOCASTE, mère d'Edipe et fem-même; l'Alliance de la Terre et de

me de Laïus, épousa, sans le savoir, sou fils dipe après la mort de son époux; elle en eut deux fils, Étéocle et Polynice, qui se firent une guerre cruelle, dans laquelle ils s'égorgèrent mutuellement. Jocaste, n'ayant pu soutenir le poids de ses malheurs, se tua de désespoir.

la Mer, représentée par cele de Cybèle et de Neptune, etc.

* III. JODE (Arnould de), fils du précédent, moins habile graveur que son père. On distingue néanmoins, dans le nombre de ses planches, l'enfant Jésus embrassant saint Jean, d'après Van Dyck, gravé

JOCONDE ou JuCONDE. Voyez à Londres en 1666; l'Education de GIOCONDO.

+JODDIN (Pierre), né à Genève en 1715, mort en 1761, habile horloger, avoit scruté la théorie de son art. On a de lui les Echappemens repos comparés à ceux à recul, 1754, in-12; Examen des Observations de M. de La Lande, 1755, in-12. En 1759 il présenta à l'académie le modèle d'un moulin à la

yure.

* I. JODE (Pieter de), célèbre graveur, surnommé le Vieux, naquit à Auvers en 1570, élève de Goltzius; après avoir appris les élémens de son art, il passa en Italie, où il grava plusieurs estampes d'après divers maîtres de ce pays. Son dessin étoit correct, et sa gravure plus estimée que celle de son maître. On le Jugement dernier, remarque en plusieurs feuilles, d'après Jean Cousin; Jésus-Christ donnant les clefs à saint Pierre, d'après Rubens; les meilleures épreuves sont avec l'adresse d'Erasme Quillinus; la Vie et les Miracles de sainte Catherine de Sienne, d'après Vanni; une Vierge tenant sur ses genoux Fenfant Jésus, d'après Le Titien, etc.

* II. JODE (Pieter de), fils du précédent, l'un des meilleurs graveurs de son temps, uaquit à Anvers

l'Amour par Mercure, d'après Le Corrège; plusieurs morceaux, d'après Fouquières, etc.

† JODELLE (Etienne), sieur DE LIMODIN, né à Paris en 1532, fut l'un des poëtes de la Pléïade imagiuée par Ronsard. Sa Cléopâtre, la première de toutes les tragedies françaises, est d'une simplicité fort convenable à son ancienneté. Point d'action, point de jeu ; grands et mauvais discours par-tout. Il y a toujours sur le théatre un chœur à l'antique, qui finit tous les actes, et qui est ordinairement fort embrouillé. La Cléopatre fut jouée en 1552, à Paris, devant Henri II, à l'hôtel de Reims, et ensuite au collège de Boncour. « Toutes les feuètres, dit Pasquier, étoient tapissées d'une infinité de personnages d'honneur. Les entreparleurs sur la scène étoient tous hommes de nom. Remi Belleau et Jean de La Péruse jouèrent les principaux rôles. » Il est un peu extraordinaire, selon Foutenelle, que des auteurs distingués dans leur temps aient bien voulu servir à re- ́ présenter et à faire valoir, aux yeux du roi et de tout Paris, l'ouvrage d'un autre. Quelle fable, par rapport à nos mœurs! Si les tragédies, ajoute Fontenelle, étoient alors bien simples, les poëtes l'étoient bien aussi.

[ocr errors]

tation de Jodelle, mit ces mots à la tête Minuit præsentia famam. II n'en est pas de même de ses Poésies latines. Le style en est pur et coulant. Jodelle s'étoit rendu habile dans les langues grecque et latine; il avoit du goût pour les arts, et il entendoit bien l'architecture, la peinture et la sculpture.

JODOCE. Voy. Josse, no II.

* JOCK (Charles), né à Lud

Pour célébrer le succès de la Cléopátre | eut cette patience, d'après la répude Jodelle, ses amis lui donnèrent une fète où, à l'imitation des Grecs, ils lui offrirent un bouc couronné de lierre. C'étoit la récompense des plus anciens poëtes tragiques, et le mot mème de tragédie siguifioit en grec chanson du bouc. Les théologiens se plaignirent de cette fète, la regardant comme un sacrifice impie fait à Bacchus, et firent un crime au poëte Ronsard d'y avoir paru comme sacrificateur. Didon suivit Cléopatre, et fut aussi applaudie, quoi-wigsbourg dans le royaume de Wurqu'elle ne valût pas mieux. Jodelle temberg le 11 mars 1763, se voua, donna encore des Comédies, un peu dès sa plus tendre jeunesse, aux arts, moins mauvaises que ses Tragédies; et particulièrement à la gravure mais aucune ne lui coûta plus de dix des cartes géographiques et des camatinées de travail. Henri II l'ho-ractères, dans laquelle il acquit de nora de ses bienfaits; ce poëte, qui faisoit consister la philosophie à vivre dans les plaisirs et à dédaigner la grandeur, négligea de faire sa cour, et mourut daus la misère en juillet 1573, au rapport de l'auteur de l'Anti - Machiavel et de Théodore

Agrippa d'Aubigné, gentilhomme
de Saintonge, qui, dans ses vers fu-
nèbres sur la mort de Jodelle, s'ex-
prime ainsi :

Jodelle est mort de pauvreté;
La pauvreté a eu puissance
Sur la richesse de la France.
O dieux! quels traits de cruauté!
Le ciel avoit mis en Jodelle
Un esprit tout autre qu'humain;
La France lui nia le pain,
Tant elle fut mère cruelle.

Le Recueil de ses Poésies, avec
un Discours de la Poésie française,
imprimé à Paris en 1574, in-4°,
et à Lyon en 1597, in-12, fut publié
par Charles de La Mothe. On y
trouve, I. Deux tragédies, Cléopá-
tre et Didon. II. Eugène, comédie.
HI. Des Sonnets, des Chansons,
des Odes, des Elégies, etc. Quoi-
que ces poésies françaises aient été
estimées de son temps, il faut avoir
aujourd'hui beaucoup de patience
pour les lire. Nicolas Bourbon, qui

>

la réputation; après avoir voyagé quelque temps en Italie, en Angleterre, en Hollande et en France pour perfectionner ses connoissances, il se fixa à Berlin, où il est mort le 22 janvier 1809.

I. JOEL, fils de Phatuel, et le second des douze petits prophètes, prophétisa, vers l'an 778 avant J. C. Sa Prophétie, écrite d'un style véhément, expressif et figuré, roule sur la Captivité de Babylone, la Descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, et le Jugement dernier.

* II. JOEL (Jean), médecin autrichien, mort vers 1597, auteur de plusieurs ouvrages. Le principal, qui est en 6 vol. in-4°, parut sous le titre d'Opera medica, tom. I, Hambourg, 1616; tom. II, ibid., 1617; tom. III, ibid., 1618; tom. IV, Lunebourg, 1622; tom. V, Rostoch, 1629; tom. VI, ibid., 1630. Il y en a une édition complète à Amsterdam en 1663, in-4°. On a encore du même auteur, 1. De Morbis hyperphysicis et rebus magicis, cum appendice de ludis lamiarum in monte Bructero, Rostochii, 1599, in-8°. II. Methodus medendi, Leydæ, 1637, in-12;

« PreviousContinue »